Les Etats-Unis sont-ils gagnés par un terrorisme "intérieur" ? Bien qu’aucun motif n’ait encore été établi pour la tuerie de Fort Hood, les révélations sur le parcours du commandant Nidal Hasan, venant s’ajouter à plusieurs arrestations récentes, ont fait surgir la crainte d’attaques organisées de l’intérieur par des individus isolés, sensibilisés par la propagande islamiste sur Internet.
Le tireur de Fort Hood "ne fait peut-être pas formellement partie d’Al-Qaida, mais il correspond parfaitement à leur modèle", a déclaré, jeudi 19 novembre, le représentant républicain Peter Hoekstra, membre de la commission du renseignement. "L’Europe a compris ce phénomène depuis longtemps. Cela n’a pas encore été le cas en Amérique."
Le directeur du renseignement de la police de New York, Mitchell Silber, a fait le même diagnostic. "La menace vient de plus en plus de l’intérieur, de terroristes maison, qui s’inspirent de l’idéologie islamiste pour organiser des attaques où ils vivent."
L’ancien adjoint du Conseil de sécurité intérieure de George Bush, Juan Zarate, a estimé qu’il était "prématuré" de tirer des conclusions, mais que la tuerie ressemblait à un autre incident devant un centre de recrutement de Little Rock (Arkansas) en juin et à une fusillade à Camp Liberty en Irak, en mai. Un premier incident visant des soldats avait eu lieu au Koweit en 2003 : le sergent Hasan Akbar avait lancé des grenades dans les tentes de ses camarades, faisant deux morts et 14 blessés. Selon ses anciens collègues, le commandant Nidal Hasan faisait souvent référence à ce drame.
Les experts soulignent qu’une série de projets d’attentat ont été déjoués ces derniers mois : contre une synagogue de Riverdale, à New York, en avril et d’autres objectifs de la ville en septembre (arrestation de Najibullah Zazi). Plusieurs Américains d’origine somalienne ont aussi été arrêtés.
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Corine Lesnes