Les sites islamistes en anglais, relayant les messages d’Al-Qaïda, sont de plus en nombreux sur la Toile et sont désormais estimés à quelque 200, selon les autorités saoudiennes.
Ces sites mettent à la portée de lecteurs anglophones des écrits et prêches traduits, émanant de sympathisants d’Al-Qaïda. "Si vous regardez les documents les plus importants, ce ne sont pas des modes d’emplois pour fabriquer des bombes", note Evan Kohlmann, de la fondation new-yorkaise NEFA, qui enquête sur les militants et réseaux islamistes.
"Les documents les plus influents sont ceux rédigés par des conseillers en théologie, dont certains ne sont même pas membres officiels d’Al-Qaïda, ajoute-t-il. Le mouvement terroriste, de fait, n’assure pas la direction ou la gestion de ces sites, destinés notamment à recruter des sympathisants.
Selon Abdulmanam Almushawah, directeur du programme mis en place par les autorités saoudiennes pour lutter contre les sites extrémistes, on en compte aujourd’hui environ 200 en langue anglaise, contre une trentaine en 2002. Par comparaison, le nombre de sites radicaux en langue arabe est passé d’un millier il y a sept ans à une cinquantaine actuellement, en raison des efforts entrepris par les gouvernements du monde entier pour les fermer.
Parmi les prêches traduits figurent ceux d’Anwar al-Awlaki, un imam radical surveillé pour ses liens possibles avec des groupes terroristes. Awlaki, qui a été libéré de prison au Yémen l’an dernier et s’y cache actuellement, est l’animateur d’un blog et l’auteur d’écrits appelant aux armes contre les Etats-Unis, fustigés pour les conflits en Irak et Afghanistan.
D’autres activistes, des "djihadistes plus importants et influents", ont fait "traduire en anglais et d’autres langues leurs travaux et discours, qui ont tendance à être de plus en plus utilisés par la communauté djihadiste pour justifier la violence", explique Rita Katz, du groupe américain SITE Intelligence Group, un institut de recherche américain sur le militantisme islamiste.
D’après Abdulmanam Almushawah, les serveurs informatiques de ces sites se trouvent pour la plupart en Grande-Bretagne. Ils peuvent cependant être exploités de n’importe quel endroit dans le monde, mais la majorité reçoivent des contenus (textes, audios, vidéos), en provenance des Etats-Unis. Les responsables des services de renseignement américain n’ont fait aucun commentaire.
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AP