Sibel Edmonds, célèbre WhistleBlower du 11-Septembre et fondatrice de l’Association des Whistleblowers, les « lanceurs d’alertes », n’en a pas fini avec l’administration américaine. Cette ex-traductrice pour le FBI fut limogée en 2002 suite à ses révélations sur la corruption et l’infiltration du FBI par des agents étrangers. Elle n’a eu de cesse depuis, de dénoncer les dérives liberticides imposées par l’administration US, et aussi la corruption de parlementaires américains, de responsables de la CIA et de l’armée privée Blackwater par des lobbys et agences de renseignements étrangers. Sibel Edmonds tente aujourd’hui de publier un livre relatant son passé au FBI, mais ce dernier, outrepassant ses prérogatives, cherche par tous les moyens à l’en empêcher. Va-t-on assister au même genre d’autodafé qui avait vu le Pentagone racheter et brûler 10 000 exemplaires du livre "Operation Dark Heart" du lieutenant Anthony Shaffer en 2010 ? Le FBI a-t-il encore des choses encore plus graves à cacher sur le 11-Septembre, malgré les déjà stupéfiantes révélations du sénateur Bob Graham à propos des dissimulations du Bureau avant le 11/9 ?
Le livre de Sibel Edmonds, que le FBI voudrait voir censuré
Un avocat de la lanceuse d’alerte du FBI, Sibel Edmonds, a annoncé mardi dernier que le service de vérifications des prépublications du Bureau avait adopté des restrictions excessivement larges pour empêcher Sibel Edmonds de publier un livre sur sa vie au FBI.
Edmonds, une ancienne linguiste contractante du Bureau, avait été licenciée [du FBI] il y a dix ans pour avoir signalé à sa direction l’existence de traductions d’écoutes bidonnées, et affirmé qu’un interprète dont le conjoint travaillait pour une ambassade étrangère avait pu compromettre la sécurité nationale en bloquant des traductions dans certains cas, et en prévenant des cibles du FBI qu’elles étaient sous surveillance.
Edmonds avait déposé [à l’époque] une plainte pour licenciement abusif, mais l’Attorney général John Ashcroft l’a bloquée en invoquant le secret d’État. Il avait alors déclaré que les affirmations de Sibel Edmonds pouvaient exposer des secrets du gouvernement et mettre en danger la sureté nationale.
Le mandataire de Sibel Edmonds, Stephen Kohn, affirme que le livre de sa cliente Classified Woman: The Sibel Edmonds Story ("Une femme classifiée : l’histoire de Sibel Edmonds") ne contient en réalité aucune information classifiée, mais est néanmoins soumis à l’examen du Bureau depuis l’année dernière. Le règlement du Bureau prévoit que ces vérifications ne prennent pas plus de 30 jours ouvrés. Dans l’ensemble, les vérifications couvrent jusqu’à une dizaine de facteurs, ce qui peut augmenter significativement la durée des vérifications, a expliqué le porte-parole du FBI, Paul Bresson.
Kohn affirme que l’interprétation que fait le FBI de ses responsabilités va largement au-delà des informations classifiées.
L’avocat cite les éléments d’une lettre du FBI datant du 7 février, qui déclare que les sujets traités par Sibel Edmonds concernent « de nombreuses actions, dont certaines peuvent impliquer des informations qui sont classifiées. » Kohn cite également un accord de confidentialité signé par Edmonds dans lequel elle s’engage à ne pas divulguer d’information qui serait « contraire à la loi, au règlement ou à la politique publique. »
En réponse, le service des Affaires publiques du Bureau a renvoyé au site web du FBI, qui dit que le travail du service de vérifications des prépublications consiste à s’assurer que le personnel du FBI maintient la confidentialité des informations "sensibles et classifiées" dont la divulgation n’est pas autorisée. Le site web affirme que cette obligation de retenue s’établit selon les « statuts, règlements, niveaux d’accès et contrats de travail, clauses contractuelles et relations fiduciaires dans lesquels s’engagent les employés et les contractants. »
Or, Kohn affirme qu’il y a une jurisprudence abondante qui considère que la vérification des prépublications ne peut être utilisée que pour les informations secrètes et classifiées.
« Cette réponse du FBI signifie que Sibel Edmonds – et potentiellement des milliers d’autres contractants et employés du FBI – a signé un accord permettant de censurer tout document qui serait, selon l’avis du directeur du FBI, contraire à la politique publique » s’est indigné Kohn.
Pete Yost
(Associated Press)
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
du Centre National des Lanceurs d’Alertes
Aujourd’hui, le Centre National des Lanceurs d’Alerte (NWC) révèle que le FBI a fait signer à ses employés des contrats illégaux vis-à-vis de la loi fédérale. Le NWC a lancé une enquête en réponse à une campagne de presque un an menée par le FBI et destinée à empêcher la publication par la lanceuse d’alerte Sibel Edmonds de son nouveau livre : Classified Woman: The Sibel Edmonds Story.
Le 26 avril 2011, Mme Edmonds a suivi la procédure officielle et a soumis son manuscrit au FBI pour une autorisation de prépublication. Selon les termes de son contrat de travail et vu les régulations en vigueur, le FBI avait l’obligation de vérifier et de valider la soumission sous trente (30) jours. Plutôt que de se soumettre à la loi, le FBI a intentionnellement bloqué le processus de validation pendant plus de 341 jours et refuse encore à ce jour de "valider" le livre pour publication.
[...] Le NWC divulgue également des documents confirmant que le FBI a requis de ses employés, Mme Edmonds incluse, qu’ils signent des contrats [parfaitement] illégaux, qui permettent au FBI de censurer tout élément qu’il jugerait embarrassant pour la « politique publique ». Selon le représentant de Mme Edmonds, Stephen M. Kohn, « la loi de contrôle limite strictement la capacité du gouvernement à censurer ses employés. Des agences comme le FBI peuvent requérir la vérification préalable des écrits de ses employés, mais ne peuvent censurer que les informations classifiées ou secrètes. Le gouvernement ne peut pas censurer des livres ou autres écrits sur une base “politique“. Le contrat de travail de Mme Edmonds au FBI est abusif et illégal. »
Des documents additionnels montrent que l’agence a mené des actions illégales pour empêcher Mme Edmonds de publier un manuscrit qui pourrait embarrasser l’agence.
Le livre en question, Classified Woman: The Sibel Edmonds Story traite de l’expérience de Mme Edmonds comme spécialiste linguistique au FBI. C’est elle qui a découvert et donné l’alerte à propos de failles de sécurité et de dissimulations par des responsables, en informant le Washington Field Office. Le FBI a licencié Mme Edmonds pour avoir fait des révélations sur les fautes qu’elle avait observées, et a plus tard invoqué le "secret d’État" pour éluder cette histoire.
Une enquête indépendante par le Bureau général du département de la Justice a donné raison à Sibel Edmonds et a confirmé l’illégalité de son licenciement. Cependant, en 2002, l’administration Bush a invoqué le secret d’État ce qui a permis de mettre fin aux accusations de la lanceuse d’alerte Sibel Edmonds et d’éviter ainsi tout embarras au gouvernement.
En reconnaissance de ses révélations sur les défauts du renseignement US, Mme Edmonds a reçu en 2006 le First Amendment Award ("Prix du premier amendement"), présenté par PEN American Center et Newman’s Own.
Stephen M. Kohn, directeur exécutif du Centre National des Lanceurs d’Alertes, a également déclaré :
« Le FBI doit cesser de harceler Sibel Edmonds. La loi est limpide quant au cadre dans lequel le gouvernement peut censurer les employés fédéraux et les contractants. Quand il vérifie leurs écrits, le gouvernement a pour unique possibilité de rayer les informations secrètes ou classifiées. Il ne peut en aucun cas censurer un livre sur une base "politique". En l’occurrence, le FBI s’est inventé de nouveaux pouvoirs, et a violé la Constitution. Le Congrès devrait vérifier tous les contrats d’embauches rédigés par le FBI, et s’assurer qu’ils sont légaux et non conçus pour censurer le droit à la parole, qui est protégé par le Premier Amendement. »
911Truth.org
Classified Women : La bande-annonce
(en anglais)
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Egger Ph.