Une étrange coïncidence de plus dénichée par le chercheur Shoestring : en marge des dizaines d’exercices militaires en cours le 11-Septembre et dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises, il se trouve que le Centre de commandement stratégique des USA (STRATCOM) situé sous la base militaire d’Offutt recevait précisément le 11 septembre 2001 au matin la visite d’un groupe emmené par le milliardaire Warren Buffet. Cela tiendrait de l’anecdote si l’une des conséquences de cette visite n’avait pas été de vider le Centre de commandement de son personnel exactement au moment des attentats. Voici plus de détails sur cette affaire.
Tour de contrôle du Stratcom à la base d’Offutt
Il a été établi qu’au moment où les attentats du 11 septembre ont débuté, le commandement stratégique des Etats-Unis (STRATCOM) effectuait un exercice d’entraînement annuel majeur dénommé Global Guardian. Le STRATCOM est responsable de la préparation des forces nucléaires des Etats-Unis, et l’exercice visait à tester sa capacité à mener une guerre nucléaire, et est décrit comme "l’un des nombreux exercices Armageddon" que l’armée américaine mène régulièrement.[1]
Certaines questions ont surgi concernant la possibilité que cet exercice ait pu amoindrir la capacité de réponse militaire à la crise, en particulier en ce qui concerne le personnel de la base de l’Air Force d’Offutt, située près d’Omaha dans le Nebraska, où est basé le STRATCOM. L’exercice Global Guardian n’a été annulé qu’après 9h03, lorsque la 2e tour du WTC a été touchée.[2] En fait, certains rapports suggèrent une heure plus tardive, postérieure à 9h37, quand le Pentagone a été frappé à son tour.[3] Ainsi se pose la question suivante : le personnel militaire pourrait-il avoir confondu des éléments concernant les attaques réelles avec d’autres liés à cet exercice ? Et par conséquent, des ressources vitales qui auraient pu contribuer à stopper les attaques ont-elles été rendues indisponibles du fait de l’exercice Global Guardian en cours ?
D’autres faits indiquent que l’efficacité du STRATCOM a pu être amoindrie plus tard dans la matinée. Paradoxalement, cette obstruction supplémentaire est venue de la préparation pour un événement charitable : une collecte de fonds.
LE "OMAHA CLASSIC"
Le 11 septembre 2001 se trouve être le jour que le multimilliardaire Warren Buffet (ci-contre) avait fixé pour organiser son événement annuel de charité consacré au golf et au tennis, le Omaha Classic.[4] Comme le Omaha World-Herald l’a rapporté, « les attaques de ce mardi matin se sont produites alors qu’un groupe de visiteurs s’apprêtait à visiter le centre de commandement souterrain du STRATCOM », qui se trouve au-dessous de la base de l’Air Force d’Offutt. Ce groupe était « en ville pour le IXième tournoi annuel de golf ‘Classic Buffet’ », qui « attire de puissants groupes d’affaires et des médias de tout le pays. » Il était prévu que le groupe visite le Centre de commandement et y assiste à une séance d’information correspondant à une mission non classifiée.[5]
Pour cette raison, avant que les attentats de New York se produisent, « les membres du personnel avaient quitté le Centre de commandement en prévision de la visite de ce groupe. » Par ailleurs, « une partie du groupe se trouvait déjà au STRATCOM, prenant le petit-déjeuner avec le commandant en chef d’alors, Richard Mies. » Ce n’est qu’après 9 h 03, lorsque la seconde tour du World Trade Center a été touchée, que « Mies a dû s’excuser auprès du groupe. » Et ce fut seulement après que la visite du groupe « eut été annulée », que « le personnel militaire est retourné dans le Centre de commandement[6]. ». En d’autres termes, au moment où les membres du personnel de combat du STRATCOM étaient le plus nécessaires, ceux-ci avaient tout simplement quitté le Centre de commandement. Et alors que le commandant en chef du STRATCOM était requis pour défendre son pays, il prenait le petit déjeuner avec un groupe de personnalités.
Le centre de commandement souterrain
Bien que l’effet de l’absence de Mies et des membres du personnel opérationnel sur la capacité du STRATCOM à répondre efficacement aux attaques du 11/9 n’ait pas été évalué, le Centre de commandement souterrain où ils auraient dû se trouver possède des capacités importantes qui auraient pu, sans aucun doute, être d’une grande utilité. Le Centre de commandement est un vaste bunker qui ressemble à un théâtre, 20 mètres au-dessous d’Offutt, et est doté de systèmes de communication sophistiqués. Le Lincoln Journal Star l’a décrit comme "un centre névralgique militaire qui recueille et évalue les informations de haute technologie ‘des yeux et des oreilles à travers – et au dessus du monde."[7] Selon le site Web du STRATCOM, le contrôleur principal du Centre de commandement avait "une ligne directe vers le Centre de commandement militaire national à Washington, DC, et vers d’autres grands centres de commandement." Ce système de communication, appelé le Joint Chiefs of Staff Alerting Network (Réseau d’alerte du Commandement unifié), donne au commandant en chef du STRATCOM (en l’occurrence l’amiral Mies) la capacité de "prendre contact rapidement avec le président, le secrétaire à la Défense, le Chef d’Etat-Major Unifié (Joint Chiefs of Staff), et d’autres commandants." Par ailleurs, "grâce à des satellites et aux réseaux radio (VLF, LF, UHF et HF), le Centre de commandement peut communiquer avec les appareils en vol dans n’importe quelle partie du monde. Un des rôles essentiels de ces réseaux est de communiquer les ordres de l’autorité nationale de commandement [à savoir le Président et secrétaire à la Défense] aux forces en alerte. "Bien que seul le président américain puisse commander des frappes nucléaires, le commandant en chef du STRATCOM peut lancer des avions pour la survie."[8]
Le Centre de commandement possédait huit écrans vidéo massifs fixés au mur. Après que Richard Mies (ci-contre) soit finalement revenu de son petit-déjeuner, ils ont été "utilisés pour l’analyse des données" et lui ont fourni "les dernières informations sur le drame en cours."[9] Plus tard dans la journée, aux alentours de 14 h 50, le président Bush est arrivé à Offutt. A cette époque, les rapports nous disent que le personnel opérationnel du STRATCOM était en train de "surveiller le ciel des Etats-Unis", et de "suivre un avion de ligne commercial" soupçonné d’avoir été détourné "de sa route entre l’Espagne et les États-Unis."[10] Nous pouvons en déduire, par conséquent, que les capacités du Centre auraient pu être utilisées beaucoup plus tôt, lorsque les attaques ont commencé. Pourtant, à cet instant, le Centre de commandement était apparemment désert.
A ce jour, nous avons peu de réponses sûres, et de nombreuses questions. Est-ce que tout le personnel du Centre de commandement a quitté celui-ci avant l’arrivée des visiteurs, ou seulement une partie de celui-ci ? A quel moment exactement était-il revenu dans le Centre pour reprendre ses fonctions de manière efficace ? Quelles furent les conséquences exactes de l’absence de Richard Mies ? Quelles sont précisément les capacités du STRATCOM vis-à-vis du type d’attaques qui ont eu lieu le 11/9 ? La Commission d’enquête sur le 11/9 ne semble avoir étudié aucune de ces questions cruciales. Pourtant, alors que nous n’avons que peu de réponses, une chose est déjà claire : tout cela semble extrêmement suspect.
Shoestring
Notes de l’auteur :
1.William Arkin, "The Beat Goes On". Bulletin of the Atomic Scientists, Novembre 1, 1997; ». Inside Stratcom le 11 septembre Exercice Offutt pris Real-Life Twist" Joe Dejka, Omaha World-Herald, 27 Février , 2002.
2.Margo Bjorkman, "Garde météo et des réservistes Activer."Air force Météo Observateur,Juillet / Août 2002 , Joe Dejka ». Lorsque Bush est arrivé, Offutt détecté History in the Making" Omaha World-Herald, Septembre 8 mai 2002.
3.Joe Dejka, "Inside Stratcom le 11 septembre Exercice Offutt pris Real-Life Twist»; Dan Verton,Black Ice: la menace invisible de cyber-terrorisme. New York: Osborne / McGraw-Hill, 2003, p. 143-144 .
4.Shim Grace, "Warren Buffet, d’autres parlent sur le terrorisme à Omaha, au Nebraska, de l’événement."Omaha World-Herald,12 Septembre, 2001 ; Stephen Buttry », derniers mots, dernières heures avant tout a changé." Omaha World- Herald, Septembre 10 mai 2002.
5.Joe Dejka, "Inside Stratcom sur septembre Exercice 11 Offutt pris Real-Life Twist".
6.Ibid.
7.Don Walton, "Nelson, Stenberg sur les armes nucléaires».Lincoln Journal Star,Octobre 25, 2000 ; Joe Ruff, «Stratcom Commander: Elargir la mission est de combattre le terrorisme." Associated Press, Février 21, 2002 .
8.«Strategic Command Centre de commandement." Strategic Command américain, Juin 22, 2001 .
9.Joe Dejka, "Inside Stratcom le 11 septembre Exercice Offutt pris Real-Life Twist".