Les autorités américaines se sont servi de l’ADN de plusieurs membres de la famille d’Oussama Ben Laden et de technologies de reconnaissance faciale pour identifier le corps du chef d’Al-Qaïda, selon des documents judiciaires déposés vendredi, qui ont pour effet d’abandonner toutes les accusations portées contre le leader terroriste.
Les documents détaillent les efforts méticuleux de la CIA pour s’assurer que l’homme tué le 2 mai au Pakistan lors d’une opération commando des forces spéciales américaines était bel et bien Oussama Ben Laden.
Après le raid, les soldats américains ont recueilli de l’ADN sur le corps de Ben Laden et l’ont apporté dans une base militaire en Afghanistan, affirme une déclaration signée par le plus haut responsable américain de la lutte antiterroriste, le vice-procureur général adjoint George Z. Toscas.
Le personnel de la CIA en Afghanistan a comparé cet ADN à « un profil ADN complet dérivé de l’ADN recueilli sur plusieurs membres de la famille Ben Laden », affirme le document.
Ces tests ont confirmé que l’échantillon recueilli lors du raid correspondait « génétiquement au profil dérivé d’ADN établi pour Oussama Ben Laden ».
Le document affirme que la probabilité qu’il y ait eu une erreur dans l’identification de l’ADN est d’environ « 1 sur 11,8 quadrillion ».
La CIA s’est aussi servie de technologies de reconnaissance faciale pour comparer de vieilles photos du chef terroriste avec les photos de sa dépouille, indique la déclaration. L’agence américaine a ainsi conclu avec certitude que le cadavre était bien celui de Ben Laden.
Le document fait aussi référence à une « quantité significative » de matériel d’Al-Qaïda découvert dans le repaire du chef terroriste, dont des « correspondances entre Oussama Ben Laden et d’autres hauts responsables d’Al-Qaïda sur toute une série de sujets ».
Les documents, déposés devant un tribunal fédéral de Manhattan, mettent officiellement fin à une procédure judiciaire qui avait été ouverte dans l’espoir de juger Ben Laden devant la justice civile.
En juin 1998, un grand jury avait décidé de porter des accusations contre le chef d’Al-Qaïda pour avoir soutenu une embuscade qui a tué 18 soldats américains en Somalie en 1993.
L’acte d’accusation a par la suite été révisé pour accuser Oussama Ben Laden des attentats simultanés contre deux ambassades américaines en Afrique de l’Est, qui ont fait 224 morts le 7 août 1998, et de l’attentat-suicide contre le navire américain USS Cole, en 2000. Aucune des accusations ne portait sur les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
Parmi les personnes nommées dans l’acte d’accusation figurait aussi l’Égyptien Ayman Al-Zawahiri, l’assistant de longue date de Ben Laden qui l’a maintenant remplacé à la tête du réseau terroriste.
Au moment où les accusations ont été portées, l’unité de la CIA chargée de traquer Oussama Ben Laden avait l’intention de se servir d’agents afghans pour capturer le chef terroriste et le déférer devant la justice aux États-Unis ou dans un pays arabe, selon la commission d’enquête sur les attentats du 11 septembre.
Cette semaine, le juge Lewis Kaplan a signé une requête déposée par des procureurs fédéraux afin d’abandonner toutes les accusations contre Ben Laden, une formalité quand un accusé meurt avant d’avoir été présenté devant la justice.
La Presse Canadienne