Voici un article de l’ex-député européen Giulietto Chiesa qui, s’appuyant sur les révélations de deux journalistes du New York Times en août dernier, nous explique les dessous du "terrorisme" et notamment de quelle manière des sociétés privées sont utilisées par les Services secrets américains pour faire le "sale boulot". Chiesa saisit aussi cette occasion pour interpeller ceux qu’il appelle les "Kamikazes de Bush", les défenseurs inconditionnels de la "Version Officielle", qui n’ont eu de cesse de le harceler à propos de son film "Zéro" et de ses fréquentes prises de position publiques pour demander une nouvelle enquête sur le 11/9.
Peu à peu se recompose la mosaïque des structures à même de programmer des grandes opérations de la stratégie de la tension internationale inaugurée le 11 septembre 2001
Alors que le mouvement pour la vérité sur le 11 Septembre annonce un grand rassemblement à Paris pour les prochains 9-10-11 octobre, au moment où sont lancés deux appels pour la réouverture de l’enquête sous contrôle international – l’un émane des Arteurs & Artistes du monde entier, l’autre des journalistes (les plus coupablement silencieux sur ce sujet épineux, du fait de leur responsabilité supérieure) – j’apprends avec un plaisir mélangé de stupeur des nouvelles en mesure de réveiller (si ils en ont jamais eu) la conscience des kamikazes de Bush [les défenseurs inconditionnels de la version officielle – NdT]
Ceux qui nous suivent se rappelleront leurs petits rires moqueurs dirigés contre Seymour Hersh après ses révélations sur les “corps séparés” des agences de sécurité, des Services secrets américains (évidemment pas seulement eux). Ces structures, agissent sur commission, mais totalement en dehors des règles communément admises, ont des financements secrets pour des opérations terroristes secrètes et autres coups tordus, tout ceci au nom de la sureté nationale. En réalité, au nom d’opérations de groupes et d’individus puissants qui élaborent stratégies et provocations même contre la sureté nationale des pays qu’elles devraient défendre.
Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Moi, ça me fait penser au 11 Septembre, mais nous y reviendrons plus loin.
Les kamikazes de Bush et toute la myriade de benêts, certains pourtant très cultivés, qui affiche stupeur et incrédulité quand on leur présente un scénario cauchemar, accusant immédiatement de “complotisme” ce qui leur permet d’éviter d’aller plus loin dans leur analyse et de répéter tranquillement les versions officielles pourtant déjà bien mal en point, je disais donc que tous ces idiots du village devraient lire les révélations du New York Times parues le 21 août 2009, selon lesquelles, dit de façon presque innocente, la CIA, c’est-à-dire le gouvernement des États-Unis de Bush et maintenant d’Obama, utilise les services de la Blackwater. Et elle les utilisera encore pendant quelques années, Hilary Clinton ayant même déclaré qu’il sera très difficile de s’en passer complètement.
Pendant ce temps ces services passent, en partie, à une autre entreprise analogue, privée elle aussi, la Dyncorp International.
Et, toujours pendant ce temps, la Blackwater s’est rebaptisée Xe Services et continue d’honorer ses contrats avec le gouvernement des États-Unis pour 210 millions de dollars l’un (jusqu’à 2011) et 6 millions de dollars l’autre, courant encore 3 ans, afin de former des gardes de sécurité aux techniques antiterroristes.
En somme, il s’agit de choses bien inoffensives, comme “transporter des diplomates” (il faut lire “transporter des agents et autres”) sur les lieux de conflits, “recueillir des informations” (il faut lire “espionnage privé pour le compte du gouvernement”)
Mais aussi, écoutez bien, chers kamikazes de Bush, pour assassiner des personnes un peu partout dans le monde, là où cela est jugé utile et nécessaire. Évidemment dans le plus grand secret.
Le New York Time (sous la plume de Mark Landler et Mark Mazzetti) écrit que “le fait d’utiliser Blackwater pour un programme d’assassinats fut une décision désespérée prise en 2004”
Il se peut qu’il en soit ainsi, mais la chose intéressante est que nos 2 auteurs, se basant sur des sources anonymes (don’t Seymour Hersh d’ailleurs), nous révèlent le mécanisme. Qu’il faudrait expliquer à Umberto Eco, puisqu’il semble ne pas le connaître: Il s’agit donc de confier à des exécutants externes la mission de commettre des crimes et de violer les lois, d’assassiner des personnalités politiques, de calomnier des ennemis, de payer des journalistes, d’organiser le terrorisme et d’infiltrer ses propres hommes dans les groupuscules terroristes, afin de leur faire exécuter des opérations dont ils pensent qu’elles vont dans leur propre intérêt, alors qu’en fait ils participent à un programme étranger don’t ils ne connaissent pas les objectifs.
Et de citer des noms. Enfin, quelques-uns. Par exemple, celui de José A. Rodriguez. Jr. , chef du “service clandestin” de la CIA. Notez la finesse de l’appellation: service clandestin ? Clandestin pour qui ? Mais pour la CIA elle-même, clandestine pour le gouvernement des USA, qui ne doivent rien savoir !
Et plus loin, ils racontent que “Mr Rodriguez avait établi des liens avec Enrique Prado, un officier de carrière de la CIA (en gros, un “killer” – Ndlr), lequel avait récemment quitté l’agence pour devenir dirigeant de la Blackwater”
Et à partir de là, nous explique le journal américain, Rodriguez et d’autres dirigeants de la CIA utilisèrent la Blackwater pour donner la chasse et abattre les leaders d’al-Qaida.
Vous voyez comme ça se passe ? Et cela ne vous rappelle pas l’histoire, similaire dans sa structure, – que raconte Jürgen Elsässer dans notre film “Zero” – de la MPRI (Military Professional Research Incorporated) ? Cette société privée, pleine d’ex-généraux du Pentagone, d’ex-agents de la CIA et du FBI, sans parler, bien sûr, du Mossad, qui fut employée par le Pentagone pour à son tour recruter des moudjahidin à destination de la Bosnie, pour massacrer les Serbes orthodoxes, au service de ce champion de la démocratie occidentale qui s’appelait Alija Izetbegovic.
Maintenant, même la MPRI a changé de nom, mais si quelqu’un voulait avoir tous les noms de la “Base de données” (c’est la signification du mot “al-Qaida”), il lui suffirait d’aller consulter les fiches de paie de la MPRI.
Peu à peu, centimètre par centimètre, la vérité apparait. À grand-peine, car il faut creuser dans les brèches des médias de masse. Mais si l’on attend que les journalistes le fassent, on peut attendre encore longtemps.
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Giulietto Chiesa