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Septembre 2009
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1) Bonjour Mr Chiesa. Selon vous, le 11 Septembre, ainsi que les problèmes de géopolitique/politique internationale, intéressent-ils vos concitoyens
L’information sur le 11 Septembre concerne une infime minorité de gens. La majeure partie de l’ « intelligentzia » diffuse, c’est-à-dire le citoyen moyen, est complètement absorbée par d’autres problèmes et ne se souvient de rien. La grande masse de la population est totalement ignorante de ces problèmes, la géopolitique internationale ne concerne que 0,1% de la population informée.
2) Comment est organisé le mouvement italien pour la vérité sur le 11/9 ? A-t-il des liens ou des contacts avec les autres associations ou mouvements pour la Paix, la Justice ou la liberté de l’information ?
Je dois dire très franchement qu’en réalité, il n’existe pas de « mouvement italien pour la vérité sur le 11 Septembre » Il existe un vaste mouvement, articulé autour de diverses organisations et associations, qui se bat, dans le désordre, pour la liberté de l’information. Mais on sent de manière criante le manque de vision et surtout l’absence d’une culture des médias. Personne ne connait Guy Debord [Auteur de « La société du spectacle » [1] – Ndlr]. Mc Luhan [auteur de « The Gutenberg Galaxy the Making of Typographic Man » [2] – Ndlr] reste lointain. Très peu ont lu « Divertirsi da morire » [3]. Pratiquement personne n’a encore compris l’influence de la télévision sur le changement radical de la politique. Personne ou presque n’a analysé la mutation anthropologique produite par l’émergence de l’ « Homo Videns » [« l’homme qui voit », concept développé par G.Chiesa lors de précédentes interviews ou émissions – Ndlr]
3) Avec le film « ZÉRO – Enquête sur le 11 Septembre », vous avez lancé un pavé dans la mare médiatico-politique. Le film a été vu par plusieurs centaines de milliers d’Italiens, au travers des projections et des ventes de DVD. Vous avez participé à diverses émissions TV qui ont à cette occasion fait un score d’audience historique. Diriez-vous qu’en Italie le débat sur le 11/9 est ouvert/possible/en cours et que la prise de conscience du peuple italien sur les problèmes du 11/9 a progressé avec ce film ?
Le film a très certainement donné une impulsion énorme à la connaissance du problème. En Russie, au moins 30 millions de personnes l’ont vu et apprécié. C’est l’une des raisons de ma popularité en Russie. Mais, même en Europe, l’ensemble des personnes ayant connaissance du problème manque totalement d’un point de référence politique qui permette de transformer les soupçons en véritable action politique.
4) Un des obstacles à l’émergence d’un vrai débat sur le 11/9 est le blocage psychologique lié à cet événement, qui empêche un véritable débat argumenté. C’est comme si la vérité n’était pas bonne à connaître, car trop douloureuse pour nos démocraties, et remettant en cause la confiance des peuples envers les autorités et leurs gouvernements. Pensez-vous que l’Italie, avec son passé récent et la découverte de certains scandales d’État, a dépassé ce blocage et serait prête à recevoir cette vérité plus facilement que d’autres pays ?
Malheureusement, il y a encore un long chemin à parcourir avant que ce blocage psychologique ne soit levé. Je vais vous donner un exemple. J’ai montré il y a quelques jours le film ZÉRO lors d’une projection privée à une dizaine de personnes issues de la classe moyenne aisée, disons des intellectuels au sens large, que j’ai rencontrées pour cette occasion. Nous sommes en 2009 ; et bien aucun d’entre eux n’était au courant du problème sur le 11/9. Ils ont tous été interpellés, voire secoués. Mais s’il n’y a pas une continuité, le changement sera impossible.
5) Après l’éclairage médiatique de fin 2007 à l’occasion de la sortie de votre film et de votre livre ZÉRO, la presse et la TV italiennes parlent-t-elles encore, en 2009, des théories alternatives sur le 11/9 ?
L’événement récent le plus marquant a été la publication aux USA du livre d’un journaliste du New York Times, Philip Shenon [4] (édité en Italie par la Piemme sous le titre « Tutto quello che non hanno voluto farci sapere sull’11 settembre » [4bis] [Tout ce qu’ils n’ont pas voulu que nous sachions sur le 11/9 – Ndlr]), entièrement consacré à une enquête sur la fameuse Commission d’enquête sur le 11 Septembre mandatée par le gouvernement des États-Unis. Les conclusions sensationnelles de cette enquête sur l’enquête ont contraint Carlo Bonini, influent analyste au quotidien La Repubblica et soutien implacable des critiques contre les complotistes (et en particulier contre ma personne), à écrire un article pour l’hebdomadaire Il Venerdi [5] dans lequel il reconnait que les résultats de la Commission américaine ont été falsifiés sous les ordres de Philip Zelikow. Le journaliste en question avait, il y a 2 ans, attaqué le film Zéro sans évidemment avoir lu la moindre ligne du rapport de ladite commission, et maintenant, il admet que les choses ont été falsifiées. Il est intéressant de noter que la maison d’édition Piemme est celle-là même qui a publié mon livre « Zéro » et le DVD du film. Je mentionne cet exemple juste pour dire que les graines semées donnent des résultats, parfois beaucoup plus tard, mais ils les donnent. En outre, je pense que le fait même que le New York Times publie ce type d’information est révélateur de quelque chose qui est en train de se rompre au sein du leadership américain. Le mur du mensonge n’est pas sans fissures. La bataille est en cours.
6) Le 11/9 c’était il y a 8 ans. Certains diront que c’est de la vieille histoire et que rien ne sert de remuer le passé, qu’il faut aller de l’avant. En quoi la prise de conscience des mensonges sur le 11/9 peut-elle faire progresser notre démocratie ?
Je persiste à penser que sans la vérité sur le 11 Septembre, le risque d’être entraînés, nous les Occidentaux, vers une gigantesque guerre (nucléaire) reste grand. Et naturellement, pas contre al-Qaïda, mais contre la Chine et la Russie.
7) L’Italie est loin devant la France en matière de débat sur le 11/9. Aucun film français n’aborde la question, aucun homme politique n’en parle, aucune émission de TV n’organise de débat ou ne projette de films soutenant les thèses alternatives, toutes choses qui se sont produites ces dernières années en Italie. Malgré ça, on dirait que l’impact de ce débat sur les Italiens reste faible, qu’il existe une certaine résignation devant les « grands événements », que vos compatriotes passent facilement à autre chose, à des problèmes plus concrets. Cette impression est-elle vraie ?
C’est vrai. L’ « intelligentzia» en Italie n’est pas meilleure qu’en France. La politique italienne est tellement engluée dans les frasques d’un chef de gouvernement qui passe son temps avec les « call-girls », que toute discussion sérieuse est devenue totalement impossible.
8) Le travail d’information sur le 11/9 est un travail de fond. Lorsque vous étiez député européen, vous avez essayé d’interpeller vos pairs, qu’ils siègent au parlement européen ou italien. Pensez-vous que malgré leur silence total sur cette affaire, vous ayez réussi à toucher certains d’entre eux ?
Certains d’entre eux sont désormais au courant. Mais le chantage est puissant. Celui qui s’occupe de ces questions doit dire adieu à sa carrière politique. La gauche européenne, dans sa quasi-totalité, s’est tue et continue de se taire. Ils n’ont pas de vision et donc, pas de stratégie. Dans ces conditions, si on veut rester dans l’ « establishment », pas le choix, on doit se taire.
9) L’Italie fait partie de l’OTAN et héberge sur son territoire de nombreuses bases militaires américaines. Les liens stratégiques avec les USA sont forts. Dans ces conditions, est-il réaliste d’imaginer la classe politique italienne s’engager sur le terrain du 11/9 sans que les USA ne le fassent eux-mêmes ?
La « caste » politique en Italie est trop lâche et soumise pour pouvoir redresser la tête. La vérité pourra émerger seulement des États-Unis. Elle viendra des États-Unis, car la crise est en train de les submerger. Et un vaste mouvement d’opinion internationale sera le levier de cette poussée de la vérité. Le contexte est difficile, mais je pense qu’il ne faut pas baisser les bras. Il en va de notre survie commune.
10) Vous avez participé activement à la formation de « Political Leaders for 911 Truth ». Où en est ce groupement d’hommes politiques et quels sont vos prochains challenges ?
On trouve dans ce mouvement des personnes de grande qualité et de hautes valeurs morales. Je travaille avec eux dans un esprit très fraternel et avec une certaine vision stratégique. Demain nous aurons besoin d’avoir pour référence un groupe d’intellectuel d’envergure internationale capable de fournir à l’opinion publique un cadre stratégique, une vision. Le travail pour la vérité sur le 11/9 fait, pour moi, partie de ce dessein plus vaste de préparation à ces temps nouveaux, difficiles, qui approchent.
11) En attendant de retrouver peut-être un poste de député, quels sont vos projets concernant le 11/9 pour les mois qui viennent ?
En ce moment, la priorité est de multiplier et de soutenir les groupes et les associations qui se forment dans de nombreux pays. Que ce soient des groupes locaux ou catégoriels. L’initiative vers les « Acteurs et artistes », celle des « Politiques », des « Journalistes » [pour la vérité sur le 11 Septembre], sont des étapes importantes pour étendre le réseau de contacts et pour la création de réseaux d’influence, de lobbies. En second lieu, il faut remettre en ordre toutes les informations nouvelles, celles apparues ces dernières années, qui appuient et confirment nos analyses sur ce qui s’est produit. Il nous faut réunir l’argent pour le 2e volet de ZÉRO, avec tous les éléments nouveaux qui sont apparus entre-temps.
Merci Mr Chiesa d’avoir répondu aux questions de ReOpen911.