9-11, mais où est la vérité?
L’architecte Richard Gage met en cause la version officielle de l’attentat du 11 septembre 2001. Il n’a pas de certitude, il pose des questions techniques: comment les trois tours ont-elles pu s’effondrer aussi vite? Pourquoi des traces d’explosifs dans les débris? Etc…
Huit ans après, les attentats du World Trade Center suscitent toujours le doute et la polémique, comme vient de l’illustrer l’affaire Van Jones, conseiller spécial de la Maison Blanche, contraint à la démission pour avoir signé jadis une pétition réclamant une nouvelle enquête. Et malgré une chasse aux sorcières digne du maccarthysme, de plus en plus de citoyens à travers le monde continuent de pointer du doigt les failles béantes de la version officielle.
« La mairie a reconnu que nous avions 30 000 signatures. C’est une grande victoire ».
Ce sont les mots adressés mercredi par Manny Badillo à ses camarades militants de New York. Ce proche d’une victime des attentats, représentant l’organisation NYC CAN, peut enfin reprendre espoir. Son groupe qui faisait pression pour la tenue d’un référendum d’initiative populaire, ouvrant la possibilité d’une nouvelle enquête, vient de remporter une bataille décisive, en faisant reconnaître par les autorités municipales de New York la validité des 30000 signatures requises, et déjà attestées, sur environ 80000 recueillies au total. Désormais, si la légalité de la requête est confirmée dans les prochains jours, les électeurs new-yorkais pourront décider en novembre de constituer une commission d’investigation sur les attentats de Manhattan, avec pouvoir d’injonction sous peine de sanction. Une révolution de velours dans les mentalités, prônée par ceux là mêmes qui ont été en première ligne. Et, surtout, l’exigence collective de comprendre ce qui s’est réellement passé, sous leurs propres yeux, en ce jour du 11 Septembre 2001.
Dans un entretien accordé à la Télé Libre, Guillaume Dasquié, spécialiste de géopolitique et pourfendeur en chef de Thierry Meyssan, avait concédé du bout des lèvres que l’hypothèse d’explosifs pré-installés dans le World Trade Center était « peu probable mais (qu’) on ne l’exclut pas ». Chiche. S‘engouffrant dans cette brèche, un architecte américain, Richard Gage, a développé la théorie dite de la « démolition contrôlée », la seule, d’après lui, qui permet d’expliquer les caractéristiques particulières de l’effondrement des 3 tours dans le cadre des lois de la physique. Après avoir monté une pétition en ligne pour soutenir sa thèse, l’homme a pu recueillir, à ce jour, la signature de près de 5000 sympathisants dont plus de 800 architectes et ingénieurs professionnels. Nous étions allés à sa rencontre, l’automne dernier à Paris, à l’occasion de la conférence qu’il donna pour présenter ses arguments.
Et tandis que certains le considèrent d’ores et déjà comme le dernier théoricien du complot en vogue, d’autres étudient sérieusement son hypothèse, tel le directeur-adjoint du FBI, Michael J. Heimbach, qui a fait sensation en décembre dernier en émettant un avis favorable sur l’audacieuse démonstration de l’architecte californien, jugeant sa théorie « intéressante et basée sur une recherche étayée ». La célèbre agence, imitant en cela le département de la Justice, continue ainsi de cultiver son ambiguïté par rapport au discours officiel des autorités américaines : depuis 2001, elle n’a toujours pas formellement inculpé Ben Laden pour les attentats du 11 Septembre. Curieuse omission concernant le terroriste le plus recherché, paraît-il, de la planète.
Presque malgré lui, Richard Gage, désireux au départ de s’en tenir à une démonstration essentiellement scientifique, a peu à peu endossé le rôle d’activiste politique, faisant pression sur le Congrès américain pour la création d’une nouvelle commission d’enquête et critiquant au passage le traitement politico-médiatique du 11-Septembre. Le nouveau leader associatif, qui prend désormais un certain plaisir à diffuser son « message » (une centaine de conférences en quelques mois, à travers huit pays [5]), ne semble pas avoir de business fructueux ou de plan de carrière : sa présentation multimédia, sur Dvd, est gratuitement disponible sur Internet et son ambition vise surtout à éveiller l’opinion publique au sujet des anomalies scientifiques de la version officielle. Au-delà du personnage, certains se prennent à espérer que l’arrivée d’une nouvelle équipe, au sein de l’appareil d’Etat américain, permettra, à terme, de lever le silence sur les incompétences, voire les accointances, du tandem Bush-Cheney dans la prévention calamiteuse des attentats.
Démystifier le 11-Septembre : telle est l’épreuve de vérité, improbable si l’on en juge par le sort réservé à Van Jones, mais nécessaire au regard de la promesse de transparence, qui attend au tournant le Président Obama.
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Un reportage de Hicham Hamza
Voix : Antoine Sanchez
Montage : Julian Grieco Langlet
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