"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

14 septembre 2009

11-Septembre : Ce que nous savons

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Beaucoup d’informations ont été accumulées depuis huit ans sur les attentats du 11 septembre 2001, et presque autant de questions. Ces questions ont, pour les uns, pris une importance capitale, au point de les faire parfois douter de toute parole officielle. Pour les autres, ces questions ne sont que fausses questions, le 11-Septembre ne comportant encore des zones d’ombre que pour les seuls récalcitrants qui refusent de voir la lumière. La réconciliation des uns et des autres dans une vision commune de l’histoire promet d’être difficile.
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Que savons-nous du 11-Septembre ? Dans cette interrogation, c’est le "nous" qui pose question. Car force est de constater que "nous" ne croyons pas tous savoir la même chose quant à cet événement, pourtant fondateur de notre temps ; qui plus est, si ce "nous" s’étend à l’opinion mondiale. Car si en France, nous étions 72%, en septembre 2008, à croire en la culpabilité d’Al-Qaïda (sondage Sofres-Logica), les Pakistanais (sondage WorldPublicOpinion) n’étaient que 4% à croire en la même chose ! L’immense majorité des sondés de ce pays (72%) déclarant ne pas savoir qui est responsable.
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Une autre étude, menée durant l’été 2008 par l’université du Maryland dans 17 pays, révélait que seules 46% des personnes interrogées considéraient qu’Al-Qaida était responsable du 11-Septembre. Si les Chinois étaient 56% à déclarer ne pas savoir qui est responsable, 36% des Turcs et 30% des Mexicains désignaient le gouvernement américain. L’Egypte, quant à elle, était l’un des très rares pays à soupçonner Israël, avec 43% des sondés.
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De telles disparités rendent l’écriture d’une histoire commune impossible. Et le 11-Septembre étant devenu l’un des présupposés majeurs à toute réflexion sur le monde contemporain, il est évident qu’une telle division entre les tenants de la version officielle et les autres pose un très sérieux problème. "Nous" ne vivons plus vraiment sur la même planète, selon que l’on croit en la culpabilité d’Al-Qaïda, en celle du gouvernement américain, ou d’un autre, en celle de plusieurs acteurs… ou si l’on ne parvient à croire en rien.
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Il faut commencer par prendre conscience de cette divergence de points de vue, somme toute préoccupante… et rappeler, juste en passant, que le géopoliticien Aymeric Chauprade fut viré par Hervé Morin de son poste d’enseignant à l’Ecole militaire pour avoir justement pris acte de cette réalité contrastée, et osé "mettre en opposition deux façons de voir le monde, sachant que la moitié de l’humanité pense que les attentats du 11 Septembre sont le fruit d’un tel complot [américain et/ou israélien]" (le ministre de la Défense pourrait d’ailleurs un jour "se mordre les doigts" de cette décision, selon le criminologue Xavier Raufer, qui exprimait, le 30 juillet dernier dans Valeurs actuelles, ses propres doutes sur le 11-Septembre…).
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Elans contrariés
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Comment alors dissiper cette confusion et poser les bases d’une histoire commune ? Pour ce faire, il faudrait rompre avec la culture du secret et du mensonge qui fut celle de l’administration Bush, cadenassant la fabrication du rapport de la Commission d’enquête en 2004, au point que John Farmer, conseiller juridique à la Commission, dut reconnaître, dans un livre paru cette année, qu’"à un certain niveau du gouvernement, à un certain moment… il y a eu un accord pour ne pas dire la vérité sur ce qui est arrivé".
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Témoignage corroboré par la contre-enquête du journaliste au New York Times Philip Shenon sur le travail de la Commission, publiée l’an dernier, et chroniquée le 28 août 2009 dans le supplément Il Venerdi de La Repubblica par Carlo Bonini : "Au lendemain du 11/9, écrit le journaliste, le problème (…) n’était pas la recherche de la vérité. Mais plutôt la recherche d’une vérité « compatible ». Qui, à la différence de toute autre vérité, ne ferait de mal à personne. Qui coïnciderait avec les intérêts d’une administration sur le point de demander un second mandat à ses électeurs. Qui ne franchirait pas le seuil de tolérance à la douleur de la bureaucratie en charge de la sécurité intérieure (FBI) et extérieure (CIA) et des hommes qui les dirigeaient à l’époque (Robert Mueller et George Tenet). Qui garderait intact le secret inavouable du régime saoudien et de ses liens avec les pirates de l’air du 11/9. Une vérité, en somme, qui permettrait d’accompagner, sans les faire dérailler, les politiques, les stratégies, les priorités d’intervention contre la violence de l’islamisme radical baptisée par la Maison-Blanche de George W.Bush et Dick Cheney."
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Une nouvelle enquête indépendante, voilà ce qu’il faudrait… et l’acteur Charlie Sheen a justement interpelé à ce sujet, le 8 septembre 2009, le président des Etats-Unis, d’une façon originale, via un entretien fictif, 20 Minutes with the President, qui le met en scène avec Barack Obama. Une entrevue idéale, rêvée (avant une concrétisation espérée), où le héros de Platoon et Wall Street informe Obama de toutes les zones d’ombre qu’il aimerait enfin voir éclaircies…
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Mais cette fameuse nouvelle enquête semble malheureusement relever aujourd’hui de la chimère. Preuve en est, la démission forcée, le 5 septembre, d’un conseiller du président Obama, Van Jones, spécialisé dans les questions environnementales, en raison de son soutien, il y a cinq ans, à la cause des Truthers : sa signature en bas d’une pétition réclamant une nouvelle enquête… Le Los Angeles Times fait remarquer que c’est précisément pour avoir demandé jadis ce que demande aujourd’hui Sheen que Van Jones a été mis à l’écart.
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Experts… en embrouille
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Pour atteindre certaines vérités simples sur le 11-Septembre, on aurait pu croire que la science et les avis d’experts auraient constitué des alliés déterminants. Malheureusement, force est de constater que la science n’aura mis, au bout de huit ans, personne d’accord, et que les experts se contredisent les uns les autres. La plupart des médias, partisans de la version officielle, ont souvent convoqué des experts accréditant cette version, faisant croire que tous les experts partageaient le même avis (voir par exemple le dossier Désintox de Rue89), ce qui est un mensonge. De nombreux experts (en aviation, en architecture, etc.) se sont aussi manifestés pour contredire la version officielle. Leurs avis, qui se comptent par centaines, ont été collectés sur des sites alternatifs comme Patriots Question 9/11.
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Pour prendre un seul exemple de ces contradictions entre experts, tous les pilotes américains du site Patriots Question 9/11 considèrent que la manoeuvre réalisée sur le Pentagone, par ce qu’on suppose être le vol 77 d’American Airlines, était d’une extrême difficulté et n’aurait pu être réalisée – si tant est qu’elle fut même réalisable – que par un pilote très expérimenté aux qualités techniques extraordinaires. En aucun cas, Hani Hanjour, le piètre pilote présumé, n’était capable, selon eux, de réaliser une telle manoeuvre. Mais les experts de Rue89 affirment, de leur côté, exactement le contraire : "Dany Crivello nous assure qu’un de ses anciens collègues instructeurs, qui avait testé Hanjour sur des vols, n’émet aucun doute sur la capacité du terroriste à accomplir cette trajectoire vers le Pentagone malgré son médiocre niveau de pilotage." Quant à Jean Belotti, un ancien pilote, il affirme : "Un entraînement sur simulateur ou quelques vols dans un aéroclub suffisent pour guider un avion dans le ciel et viser une cible. Les gros jets se pilotent presque avec deux doigts aujourd’hui !" Ce dernier avis a de quoi surprendre le profane, mais c’est un avis d’expert…
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A une époque où il était encore permis de s’étonner, le 30 septembre 2001, le Washington Post s’étonna : "Sans aucun doute, les qualités de pilote d’Hanjour étaient faibles. Il prit des leçons dans une école de pilotage de Scottsdale, dans l’Arizona, quatre ans auparavant, mais ses instructeurs lui demandèrent finalement de partir en raison de ses pauvres compétences [...]. Il y a à peine un mois, des instructeurs du Freeway Airport à Bowie volèrent avec lui et le jugèrent inapte à piloter un avion par lui-même. Mais le matin du 11-Septembre, alors que le vol 77 se détournait de sa route vers Los Angeles pour foncer sur Washington et le Pentagone, Hanjour est censé avoir exécuté ce qu’une haute source de l’aviation a qualifié de "virage soigné et coordonné"." En 2009, Rue89 ne s’étonne plus de rien ; seuls les "conspirationnistes" s’étonnent encore : "Selon les conspirationnistes, un aviateur non professionnel n’aurait jamais pu réaliser une manœuvre aérienne aussi complexe : se crasher sur le Pentagone après un vol à 60 cm du sol à une vitesse de 850 km/h, sans jamais toucher la pelouse." En effet, il n’y a vraiment pas de quoi s’étonner…
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J’aurais pu aussi prendre l’exemple de la controverse autour de la chute des tours du World Trade Center. Quand certains voient dans la récente découverte, par Niels Harrit et son équipe, de nanothermite dans les poussières du WTC la preuve irréfutable d’une démolition contrôlée, d’autres n’y voient… rien. Une supercherie de plus, sans doute, sortie tout droit d’un cerveau "conspirationniste" malade…
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Info certifiée 100% qualité
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Si la science ne nous aide pas à créer du consensus, la crédibilité des médias traditionnels aurait pu nous permettre de faire le tri entre informations sérieuses et farfelues. Mais j’ai déjà eu l’occasion de montrer que les plus grands médias avaient délivré des informations fort contradictoires, qui ruinaient même en certains points la version officielle, pourtant toujours défendue. Au terme de mon recensement de ces informations contradictoires, j’avais conclu : "Si nous résumons les informations qui précédent, nous obtenons la version suivante : le Pakistan et l’Arabie Saoudite, deux pays alliés des Etats-Unis, ont soutenu les pirates de l’air du 11-Septembre ; le renseignement américain avait connaissance bien avant les attentats d’une mission-suicide à venir d’Al-Qaïda, et connaissait les principaux kamikazes ; les guerres d’Afghanistan et d’Irak étaient planifiées avant les attentats ; Ben Laden n’a jamais été sérieusement traqué. Version vraie ou fausse ? En tout cas, basée uniquement sur les grands médias."
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Qu’est-on ainsi censé penser de cet article du Times of India, daté du 9 octobre 2001 ?
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J’ai essayé de joindre par mail son auteur, Manoj Joshi, en vain pour le moment… L’information qu’il livre, absolument cruciale, sur le supposé financement du 11-Septembre par l’ISI, confirmée, dit-il, par le FBI, est, comme le disait BHL dans Qui a tué Daniel Pearl ?, "le grand non-dit de l’Amérique de George Bush et Donald Rumsfeld". Information jugée "sûre" par Patrick Pesnot dans les Rendez-vous avec X sur France Inter en mai 2009, mais, à l’inverse, "pas crédible" par l’ancien officier de renseignement Eric Denécé, interviewé en janvier 2009. Quant à la journaliste du Figaro Marie-France Calle, interrogée en décembre 2008 suite à un article qu’elle avait consacré au complot monté par Omar Saeed Sheikh depuis sa cellule pour assassiner Musharraf, elle m’avait simplement répondu : "Je n’ai guère d’autres évidences que vous du rôle joué par Sheikh Omar dans la préparation des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. J’ai lu votre article avec intérêt."
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On comprend que l’on ne voie pas le monde tout à fait de la même manière, selon que l’on juge cette information crédible ou non. Car si elle est véridique, son implication immédiate est que les Etats-Unis "couvrent" l’un des responsables majeurs des attentats – l’ancien chef de l’ISI Mahmoud Ahmad n’ayant jamais été inquiété par quiconque. Si Manoj Joshi n’a pas été victime d’une entreprise d’intoxication (ce qu’on ne sait), son papier (précédé certes par celui du Dawn) est le plus explosif jamais publié sur le 11-Septembre ; le début d’une réaction en chaîne imprévisible.
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La Raison en bandoulière
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Si la science et les médias n’ont pas suffi à apporter une vérité acceptable par tous, sur quoi pouvons-nous dès lors compter ? Sur le dialogue ? Jusqu’ici, nous devons constater qu’il fut inexistant. Dialogue de sourds. La soirée télévisée du 11 septembre 2009 nous en donnera sans doute une nouvelle illustration. Sur Canal Plus, Stéphane Malterre présentera son documentaire 11-Septembre : enquête sur la théorie du complot, véritable entreprise de diabolisation des "conspirationnistes", dont on peut pourtant lire, sur Médiapart, qu’il constitue "un travail journalistique basé sur des preuves, des faits – la vérité des petits faits – et non pas des constructions intellectuelles, des fantasmes ou des raccourcis".
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A la même heure, sur France 2, Eric Raynaud présentera son livre 11-Septembre : Les Vérités cachées, qui prétend également s’appuyer sur des faits et des preuves, mais pour soutenir une vision diamétralement opposée : "Dans cet ouvrage, je m’attache essentiellement à (…) montrer que les tenants de la version officielle du 11-Septembre sont, aujourd’hui, dans une position absolument intenable. Je ne l’ai pas décrété : j’ai pris le parti d’aligner des faits, des études, des expertises et des témoignages incontestables, pris aux sources les plus fiables, tous vérifiés et totalement vérifiables par le lecteur."
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Quand certains partent en guerre en prétendant avoir Dieu de leur côté, d’autres rentrent dans la polémique médiatique en s’accaparant la raison et les faits, laissant au camp d’en face la déraison et les fantasmes… On imagine bien que ces deux camps ne parviendront jamais à se parler vraiment.
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Opération manipulation
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Pour réconcilier un jour les "conspirationnistes", les "anti-conspirationnistes", et les autres, simplement sceptiques et pas sûrs de leur jugement, il faudra d’évidence en finir avec certaines caricatures, comme celle que propose justement Stéphane Malterre dans son documentaire.
Ce film se demande quelles sont "les vraies motivations" des "adeptes de la théorie du complot", et, insidieusement, en arrive à la thèse selon laquelle tous les "conspirationnistes" sont (ou sont manipulés par) des antisémites. L’essentiel de la démonstration tient en une manipulation grossière : une concentration sur le seul film Loose Change 2, comme si tous les "sceptiques" le considéraient comme la Sainte Bible, et une focalisation, ensuite, sur une seule source d’information (parmi une multitude) de ce film, le journal d’extrême droite American Free Press… pour aller pointer du doigt l’antisémitisme de son directeur et ses liens avec les négationnistes et le Ku Klux Klan. Le documentaire s’ouvre, d’ailleurs, sur une interview de Jean-Marie Le Pen et s’achève par celle du blogueur Tristan Mendès-France, victime de quelques insultes, dont une antisémite, sur un forum dédié au 11-Septembre. Plus caricatural, tu meurs.
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Oubliés, comme toujours, les anciens du FBI et de la CIA qui se posent des questions, oubliés les officiers de l’armée américaine, les politiciens américains qui contestent, oubliés les scientifiques, les pilotes, etc., tous insatisfaits du rapport de 2004 (sans être forcément des "conspirationnistes"), pas anti-américains on s’en doute, et pas connus non plus pour un quelconque penchant antisémite. Les interroger, eux, aurait été plus intéressant, mais aurait contrarié la thèse – tellement faible – défendue par Stéphane Malterre, qui a préféré prolonger le naufrage médiatique dont j’ai déjà parlé.
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Pour ne citer que l’une de ces personnes respectables et un brin crédibles que Malterre et tous les autres journalistes français ont décidé de négliger, je vous renvoie aux interventions de Michael Meacher, ancien ministre de l’Environnement de Tony Blair, de 1997 à 2003. Il a écrit notamment deux articles fondamentaux : This war on terrorism is bogus, le 6 septembre 2003, et The Pakistan Connection, le 22 juillet 2004, tous deux publiés dans le Guardian. Il est aussi apparu sur la chaîne de télévision Nederland 2, dans l’émission "Twee Vandaag" du 9 septembre 2005, en compagnie de l’ancien Secrétaire d’Etat à la défense allemand Andreas von Bülow. La thèse qu’il suggère, motivée par la référence au projet impérialiste du PNAC, est celle du "laisser-faire" : elle implique à la fois Al-Qaïda, avec ses terroristes, et les dirigeants américains.








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La police de la pensée veille
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Tandis que des membres de la Commission d’enquête ont eux-mêmes déploré le relatif échec de leur travail, et même dénoncé des tromperies délibérées, nos médias refusent toujours de prolonger l’enquête, et préfèrent s’adonner à la chasse aux sorcières. Dernier exemple en date, le 7 septembre, le journal Le Monde s’en prend à un jeune photoreporter italien, Massimo Berruti. Celui-ci vient de remporter le prix du Jeune Reporter de la ville de Perpignan. "Au festival Visa pour l’image, il expose en ce moment un travail sur le Pakistan, intitulé "Pakistan – Vérité ou contre-vérité". Les images, avec leurs noirs très denses, sont léchées et maîtrisées. Le photographe s’est penché sur la société pakistanaise, montrant le mouvement des magistrats, mais aussi des partis politiques, des prisonniers, des habitants", rapporte Claire Guillot.
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Mais voilà, il y a un hic ; le photographe doute des déclarations officielles sur le 11-Septembre : "Je ne fais pas partie des médias de masse, je ne suis pas payé, donc je peux parler librement, lance-t-il. Il y a de nombreuses raisons d’avoir des doutes sur ce que les médias disent depuis le début, c’est-à-dire depuis le 11-Septembre." Une prise de positon qui permet à la journaliste du Monde d’assimiler Berruti à un "conspirationniste" et de regretter que son prix lui ait été remis… malgré tout : "Et c’est sans ciller que, vendredi 4 septembre, lors de la soirée de projection, le maire a remis au photographe son prix de 8 000 euros", conclut-elle, visiblement scandalisée.
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Nous savons aujourd’hui que ces menaces n’avaient pas empêché les Etats-Unis de continuer à nouer des relations étroites avec cet homme et à utiliser, de manière indirecte, ses combattants pour des opérations en Asie centrale, jusqu’au 11-Septembre. Nous le savons grâce à Sibel Edmonds, qui a fini par rompre, en juin dernier, le silence auquel on l’avait astreint. Ou plutôt, nous pourrions le savoir si les documents auxquels elle fait référence étaient déclassifiés. Ce genre de révélation aiguise encore, fort heureusement, la curiosité de quelques-uns.
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Le conspirationnisme est sans doute dangereux pour nos sociétés. Mais l’anti-conspirationnisme primaire, aveugle aux questions légitimes, l’est assurément encore plus. Certes pas pour l’ordre social, qu’il fait perdurer, mais pour la sacro-sainte aspiration au vrai et au juste que chacun porte, et dans l’abandon de laquelle toute vie humaine se trouve avilie. Que faire alors, pour naviguer entre ces deux écueils ?
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Attaqué, lynché, diffamé, Chauprade trouva les mots justes : "J’ai une démarche purement scientifique, celle du scientifique qui doute, qui expose des théories intéressantes, sans conclure, parce qu’il n’a pas encore les éléments suffisants pour conclure. Je resterai sur ma ligne scientifique, académique, et en même temps je suis un homme libre, je revendique le droit de penser, d’analyser. (…) Il faut rester sur une ligne d’analyse raisonnable et modérée, mais ferme et indépendante." Gardons ce cap.
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Taïké Eilée