Selon le quotidien The New York Times, l’administration américaine précédente a eu la tentation de déployer l’armée en zone urbaine pour mener des opérations anti-terroristes. Cette perspective posait un problème constitutionnel. Celui du déploiement de l’armée sur le territoire national. L’idée portée par le vice-président Dick Cheney était notamment d’éprouver les limites de la légalité constitutionnelle.
On est passé à deux doigts d’une intervention de l’armée sur le sol national. Le prétexte était de démanteler un groupe identifié comme proche d’al-Qaïda et qualifié « d’ennemi combattant ». L’idée était principalement portée, dit le journal, par le vice-président Dick Cheney et ses proches collaborateurs.
La Constitution américaine et son amendement de 1878 déconseille vivement et encadre rigoureusement l’usage de l’armée sur le sol national. Mais, après le 11 septembre, les experts du département de la Justice ont reconnu la légitimité du président à engager l’armée si nécessaire, dans le pays comme à l’extérieur.
Au dernier moment, dit l’article, c’est le président Bush qui a fait marche arrière. La perspective d’une colonne de tanks déferlant dans une banlieue américaine, et des conséquences sur l’opinion publique, l’a sans doute fait reculer, estime un ancien conseiller cité par l’article et c’est finalement le FBI qui s’est chargé de neutraliser le groupe en question.
Dans cette affaire, il faut évidemment se replacer dans le contexte des Etats-Unis après le 11 septembre 2001. L’Amérique avait été attaquée et l’offensive avait fait plusieurs milliers de victimes en quelques heures. La situation était donc propice pour tester les limites de la constitution, au profit de l’exécutif. En l’occurrence, elles n’ont pas été franchies. Selon le New York Times, les militaires eux-mêmes n’étaient pas au courant.
RFI