.
WMR [Wayne Madsen Report] a appris que le groupe Q de la NSA, responsable de la sécurité, est devenu une immense force de sécurité et de renseignement, comptant environ 1000 employés du gouvernement, contractants, et informateurs rétribués. La force de sécurité de la NSA a prioritairement en charge le colmatage des fuites de documents classifiés ou d’autres informations qui concernent l’implication du gouvernement US dans les attaques du 11 septembre 2001.
Le groupe de sécurité de la NSA a poursuivi avec acharnement de nombreux employés de la NSA, certains lors d’opérations pointues, d’autres au moyen de fréquents polygraphes [ndlr : interrogatoires avec détecteur de mensonges], et d’entretiens répétés [par les services] du groupe de Sécurité au cours desquels sont formulées des menaces par des agents de la NSA aux allures de voyous, avec ou sans la présence d’agents du FBI, et d’autres par des opérations de surveillance constante à leur domicile, dans les églises, et d’autres endroits éloignés de Fort Meade, Maryland, quartier général de l’agence.
L’opération la plus flagrante du groupe de Sécurité de la NSA contre un employé de la NSA fut l’arrestation en 2004 de l’analyste de la NSA Ken Ford, Jr. Ford devint une cible opportune du groupe de Sécurité de la NSA après que le vice-président Dick Cheney eut noté son nom sur un rapport de signalement des services de renseignement de la NSA sur le gouvernement de Saddam Hussein, qui établissait qu’il n’y avait aucune preuve, à partir des interceptions des communications irakiennes, que Saddam Hussein possédait des « armes de destruction massives ».
Cheney et d’autres néo-cons de la Maison-Blanche de Bush s’arrangèrent pour qu’un coup soit monté en représailles contre Ford. Ford fut accusé d’emporter des documents classifiés du quartier général de la NSA à son domicile, quelque chose d’à peu près impossible au regard de la stricte sécurité en place sur l’un des complexes les mieux sécurisés du monde.
Ford fut reconnu coupable par un tribunal partial et condamné à 7 ans de détention dans une prison fédérale. Ford, qui est afro-américain, eut à l’origine un juge fédéral afro-américain.
Cependant, le juge fut remplacé par un juge juif (sic) partisan de la guerre en Irak, Peter Messitte, qui se mit en devoir de s’assurer de la culpabilité de Ford, de mèche avec le juge juif (sic) du Maryland Rod Rosenstein, et l’assistant-juge juif (sic) de la cour du Sud du Maryland David Salem, tous deux nommés par Bush. [1] Rien ne fut fait par le juge ou les procureurs pour éliminer du jury un contractant dont la compagnie avait des contrats importants avec la NSA. Le trio Messitte-Rosenstein-Salem a aussi « diligenté à la vitesse d’une fusée » un certain nombre de dossiers, avec pour résultat des condamnations qui anéantirent des arabo- et des irano—américains dans le district sud du Maryland.
Le chef de la sécurité de la NSA est Kemp Ensor III. Ensor a construit ce qui s’apparente à une agence de maintien de l’ordre et du renseignement dans le Maryland, qui opère en tant que dispositif virtuel indépendant et ne répond à personne d’autre. La délégation du Congrès dans le Maryland a montré peu d’intérêt à surveiller le dispositif de sécurité.
En fait, WMR a appris que de nombreux employés de la NSA, conscients des mauvais usages politiques et autres de leur agence par l’administration Bush-Cheney, supportèrent avec zèle Barack Obama comme président dans l’espoir que [les pratiques de] la période passée, lorsque la NSA se soumettait au Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA, loi sur la surveillance des renseignements étrangers), et au quatrième amendement de la constitution [ndlr : les arrestations et perquisitions ne peuvent avoir lieu sans mandat], serait rétablies. Cependant, beaucoup d’employés de la NSA sont amèrement déçus qu’Obama n’ait rien fait pour réduire la surveillance très répandue des communications d’Américains respectueux de la loi, mais aussi le harcèlement constant « façon STASI » et la surveillance opérés par les équipes d’agents et les informateurs confidentiels d’Ensor.
WMR a aussi appris que le groupe de Sécurité de la NSA a été autorisé à travailler directement avec les services de renseignement de la police locale de Washington pour mener à bien sa surveillance, non seulement des employés de la NSA et de ses contractants, mais aussi des journalistes qui font des reportages sur les activités de la NSA. Deux services de Police à mentionner ici sont les services des Sheriffs d’Alexandria, en Virginie, et du Comté d’Anne Arundel, dans le Maryland.
Un officiel de haut rang de la NSA s’est récemment retrouvé assis devant des interrogateurs du groupe de Sécurité de la NSA, lesquels lui demandèrent pourquoi il avait donné sa carte de visite à des étudiants dans une université. Il s’avère que cet officiel était en train d’essayer de recruter des étudiants pour le personnel de la NSA. Lorsque l’officiel demanda pourquoi il y avait un problème à diffuser sa carte de visite, la réponse du groupe de Sécurité de la NSA fut que certains d’entre eux, tous citoyens américains, avaient des noms de famille russes.
Même d’anciens employés de la NSA et d’anciens contractants font l’objet d’une surveillance continue de la part de la sécurité de la NSA, de harcèlement sur leur lieu de travail et dans d’autres lieux, selon les sources de WMR. Certains ont perdu leur emploi suite aux pressions du groupe de Sécurité de la NSA.
WMR a dans le passé produit des reportages sur la surveillance des journalistes par la NSA. Le 28 décembre 2005, nous écrivions : « WMR a appris que la NSA, sur ordre de l’administration Bush, a écouté les conversations privées et lu les courriels de ses propres employés, d’employés d’autres agences de renseignement américaines y compris la CIA et le DIA et de leurs contacts dans les médias, au Congrès, et qu’elle a surveillé les agences et les bureaux. Le programme de surveillance des journalistes, nom de code « FIRSTFRUIT / premier fruit » était une partie d’un programme de la DCI, Direction Centrale du Renseignement, qui fut maintenu au moins jusqu’en octobre 2004 et qui fut autorisé par le directeur de l’époque, Porter Gross.
« Premier fruit » fut autorisé comme partie d’un programme de la DCI de « contre-démentis et impostures » supervisé par une entité connue sous le nom de FDDC (Comité de lutte contre les démentis et les impostures étrangers). Depuis la réorganisation de la communauté des renseignements, la DCI a été remplacée par la Direction du Renseignement National dirigée par John Negroponte et son représentant, l’ancien directeur de la NSA Michael Hayden. »
Depuis la révélation de la base de données de contrôle des journalistes par la NSA, à laquelle se sont plus tard ajoutées les interceptions de communications téléphoniques, de courriels, de faxes de journalistes vers cette base de données, le groupe de Sécurité de la NSA, selon des informations reçues par WMR, a mené des surveillances physiques de journalistes qu’elle considérait comme des menaces contre les opérations de l’agence. Les journalistes les plus visés, qui constituent une galerie complète de voyous virtuels pour la Sécurité de la NSA, avec photographies et autres informations personnelles, sont : Siobhan Gorman, ancien reporter au Baltimore Sun, actuel reporter au Wall Street Journal, Bill gertz, reporter au Washington Times, Scott Shane, ancien reporter au Baltimore Sun, actuellement reporter au New-York Times, Phil McGowan, reporter au Baltimore Sun, James Bamford, auteur, James Risen et Eric Lichtbau, reporters au New-York Times, et James Madsen, l’éditeur [de cet article].
En plus de ceux susmentionnés, « Premier Fruit » comprenait aussi les noms de l’ancien reporter du Washington Post Vernon Loeb, du journaliste du New-Yorker Seymour Hersh, et celui de l’UPI [ndlr United Press International] John C.K. Daly.
Ironiquement, le groupe de Sécurité de la NSA a selon toute vraisemblance ses propres réseaux dans les médias d’information. Une source du Washington Times a révélé que l’auteur dans ce journal de l’éditorial « Inside the beltway » / « à l’intérieur du boulevard périphérique » , John Mc Caslin, a un parent à l’intérieur du groupe de Sécurité de la NSA –Robert McCaslin, chef des contre-renseignements du groupe de Sécurité de la NSA et chef « agent infiltré » contre Ford. Robert McCaslin, d’après la source du Times, est le frère de l’éditorialiste de ce journal.
La Sécurité de la NSA est aussi capable d’utiliser les systèmes de surveillance électronique les plus sophistiqués pour suivre les activités des journalistes. Les téléphones cellulaires des journalistes sont utilisés de façon routinière comme appareils d’écoute, même lorsqu’ils sont à l’arrêt. Et ce qui était considéré comme une méthode pare-feu sûre pour éviter d’avoir un téléphone cellulaire utilisé comme transmetteur, à savoir enlever les batteries lors de conversations connues sous le nom de conversations « hors batteries », n’est plus sûr. Même lorsque les batteries sont enlevées, la cellule GPS dans les téléphones cellulaires continue d’avoir suffisamment d’énergie résiduelle pour que 2 ou 3 pings de satellites puissent indiquer la position d’une personne et quels téléphones cellulaires uniques et identifiables se trouvent au même endroit.
La vérité est que nombre de membres du personnel de la NSA qui étaient en service les mois précédant le 11 Septembre, date des attentats, et dans les semaines et les mois qui suivirent, sont au courant de faits indéniables qui convergent vers une opération de couverture massive de la part de l’Administration Bush-Cheney quant aux circonstances entourant le 11 Septembre, y compris ce qui advint réellement au vol United Airlines 93 et qui émettait des ordres militaires directs depuis la Maison-Blanche.
L’administration Obama, plutôt que de relâcher la pression sur le personnel de la NSA, a fait monter la température et en arrive à des méthodes encore plus draconiennes pour s’assurer du silence. Il se dit à l’intérieur de la NSA qu’un état de peur y existe et que la mission de l’agence, à savoir conduire la surveillance de communications étrangères pour produire des prévisions de menaces et des avertissements aux troupes US et aux décisionnaires politiques, et protéger les communications sensibles du gouvernement des Etats-Unis d’écoutes non autorisées, au final en souffre.
.
Wayne Madsen