"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

21 juin 2009

Attentat de Karachi en 2002: nouvel exemple de terrorisme d’état

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Le 9 septembre 2002 au Pakistan, un autocar transportant des collaborateurs français de la DCN (Direction des Constructions Navales) qui se rendaient depuis leur hôtel de Karachi à leur travail explosait, percuté par un véhicule bourré d’explosifs.

Cet attentat suicide a fait au total 14 morts dont onze français et 12 blessés. L’enquête ouverte par la police pakistanaise, renforcée pour l’occasion par des agents du FBI et de la DST française s’orientait rapidement en direction des réseaux islamistes, notamment celui d’al-Qaïda à qui sont attribués également les attentats du 11 septembre 2001.

Près de sept ans plus tard, après un simulacre d’enquête et de justice (au bout de 6 ans d’emprisonnement, deux islamistes suspectés ont finalement été acquittés en mai dernier, faute de preuves), c’est une toute autre vérité qui est mise au jour concernant l’attentat de Karachi, comme le rapporte l’article qui suit.

A quand une note de type "Nautilus" pour les attentats du 11 Septembre?


Attentat de Karachi en 2002: l’enquête s’oriente vers une "affaire d’Etats"

CHERBOURG (France) - L’enquête sur l’attentat de Karachi en 2002 contre des salariés des arsenaux français DCN s’oriente vers une "affaire d’Etats", et non plus vers Al-Qaïda, a affirmé jeudi l’avocat de sept familles de victimes, après avoir vu les juges antiterroristes.

"La piste Al-Qaïda est totalement abandonnée. Le mobile de l’attentat apparaît lié à un arrêt des versements de commissions" de la France au Pakistan dans le cadre de la vente de sous-marins Agosta, a expliqué à l’AFP Me Olivier Morice, à l’issue d’une rencontre des juges antiterroristes avec les familles des victimes à Cherbourg (ouest).

Selon l’avocat, ces commissions ont été arrêtées à l’arrivée de Jacques Chirac à la présidence de la République française en 1995.

Dans ce scénario, l’attentat aurait été une représaille au non-versement des commissions.
"Il s’agit d’une affaire d’Etats impliquant la France, le Pakistan et l’Arabie saoudite, bailleur de fonds du Pakistan", a déclaré Magali Drouet, fille d’un salarié de la DCN, défendue par Me Morice.

Cette piste avait brusquement surgi en 2008 dans le cadre d’une enquête sur des faits présumés de corruption et de ventes d’armes. Des policiers avaient mis la main lors d’une perquisition au siège de la DCNS (ex-DCN) sur des documents portant sur des sociétés par lesquelles ont transité des commissions versées en marge de contrats d’armements.

Un de ces documents, baptisé Nautilus et non signé, faisait état d’une "instrumentalisation" de militants islamistes par des membres des services secrets pakistanais et de l’armée. Il indiquait que "l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée (pakistanaise) et au sein des bureaux de soutien aux guérillas islamistes" des services secrets pakistanais.
Selon cette note, versée au dossier de l’instruction, "les personnalités ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené à bien l’action, poursuivaient un but financier (…) Il s’agissait d’obtenir le versement de commissions non honorées" dans le cadre d’un achat de sous-marins français par le Pakistan en 1994.

Cette piste, un temps écartée par les juges chargés de l’enquête, serait de nouveau prise très au sérieux au vu "d’éléments nouveaux entrés récemment dans le dossier", selon un enquêteur qui n’a pas précisé la nature de ces nouveaux éléments.

"On s’oriente nécessairement vers des actes de grande importance. Des personnalités politiques de premier plan vont être entendues", a estimé Me Morice.

Le 8 mai 2002, un kamikaze a précipité une voiture bourrée d’explosifs contre un minibus transportant des employés de la Direction des constructions navales (DCN), tuant onze ingénieurs français et trois Pakistanais à Karachi, grand port du sud et capitale économique du Pakistan.

Les victimes françaises participaient à la construction d’un sous-marin.
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