Tombés aux champs d'honneur avec un très grand courage :
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Sergent-chef DEVEZ Sébastien
Caporal-chef BUIL Damien
Caporal-chef GREGOIRE Nicolas
1ère classe CHASSAING Kevin
1ère classe GAILLET Damien
1ère classe LEPAHUN Julien
1ère classe RIVIERE Anthony
1ère classe TAANI Alexis
Caporal-chef PENON
1ère classe BAOUMA Melam
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Delta Charlie Delta
18.08.08
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Le caporal-chef PENON fut l'un des rares à braver "le déluge de feu" qui s'est abattu sur les militaires français. Il s'est porté au secours d'un premier blessé, qu'il a déposé dans une zone située plus bas et protégée des tirs. Puis il est remonté au cœur de l'affrontement. Lors de sa première descente ou en remontant, il a été touché d'une balle dans la cuisse. Pourtant, sous les yeux de ses jeunes camarades, il s'est de nouveau porté au secours des autres blessés. Il aurait, selon certains témoignages, secouru un autre blessé avant d'être touché mortellement !
L'Otan a catégoriquement démenti les informations faisant état de tirs fratricides, estimant qu'elles étaient «totalement infondées». Quant à la rapidité de réaction, elle n'est pas en doute non plus. De nombreux éléments de renforts ont été envoyés sur place très vite, 25 minutes, pour les premiers, après le début de l'attaque. Mais il leur fallait le temps d'arriver, et de progresser sur un terrain accidenté et peu sûr.
Si l'arrière de la colonne n'a pas pu porter secours aux éléments avancés partis à pied reconnaître le col, ce n'est pas en raison d'une défaillance des troupes françaises, mais parce que les talibans ont coupé la patrouille en deux. Ils ont d'abord attaqué les 22 militaires qui évoluaient à pied sur la crête. Puis ils les ont encerclés et ont immédiatement frappé la section arrière, pour empêcher qu'elle puisse porter secours à l'avant. Les talibans ont aussi délibérément visé l'adjoint du chef de section et le radio, les premiers à être tombés sous les tirs de leurs snipers. Ce qui explique pourquoi les communications ont été coupées. L'embuscade avait été très bien préparée. Les assaillants bénéficiaient manifestement de renseignements d'une grande précision concernant la patrouille française, son itinéraire et le nombre de forces engagées.
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Suite à ce que l'on peut entendre ou lire depuis plusieurs jours dans les médias et sur Internet, de la part de pseudo "experts" ou "grands connaisseurs de l'armée", il serait judicieux qu'on arrête de donner de la crédibilité aux personnes qui n'ont aucune connaissances militaires, des terrains d'opérations ou des techniques de combat.
Mais comme chacun le sait;
la culture, c'est comme la confiture, moins on en a, et plus on l'étale !
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Les faits:
Le 18 août au matin, deux sections françaises d'élite, du 8e RPIMa et du régiment de marche du Tchad, font route vers la vallée d'Uzbin avec deux sections de l'armée afghane et des éléments des forces spéciales américaines. Ces dernières concentrent leur attention sur la présence des talibans en Afghanistan. Quant aux forces armées afghanes, elles sont formées depuis plusieurs années par des instructeurs français. La zone patrouillée se trouve au nord-est de Surobi, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, Kaboul. Soit environ 45 minutes, par la route.
13 h 30 : Les fantassins du 8e RPIMa partent reconnaître à pied un col qui culmine à 2000 mètres, sur une route en lacet s'étirant sur 4 à 5 kilomètres. L'ambiance est suffocante, il fait plus de 30 degrés. Les fantassins sont ralentis par la poussière orange qui s'infiltre partout et par la lourdeur de leurs gilets pare-balles.
15 h 30 : La section à pied est attaquée à l'arme légère et au lance-roquettes par des insurgés. Plusieurs militaires sont blessés. Après avoir encerclé l'avant-garde de la section, les talibans, qui sont environ une centaine, attaquent l'arrière de la colonne, avant de l'encercler. Les combats sont intenses. Le régiment de marche du Tchad (RMT) placé en appui, est à son tour encerclé. Le piège s'est refermé.
15 h 52 : La patrouille alerte la base.
15 h 55 : La section de réaction rapide est envoyée en renfort. Elle arrive sur place une heure plus tard.
16 h 30 : Une nouvelle section est envoyée en renfort de la base Tora. Elle est équipée de mortiers de 81 mm.
16 h 50 : Des avions de combat, guidés par les soldats américains au sol, arrivent. Les F 15 s'abstiennent de tirer, par crainte de commettre des dégâts collatéraux, les insurgés et les forces alliées étant trop imbriqués.
17 h 50 : Deux hélicoptères américains tentent d'évacuer les blessés, mais ne peuvent pas se poser. Les tirs sont trop nourris. Toute la zone est à feu et à sang.
17 h 58 : Deux hélicoptères français Caracals décollent vers la zone de combat pour tenter d'apporter un appui aux troupes au sol.
18 h 15 : Les hélicoptères déposent un médecin et dix commandos. Le bataillon français de Kaboul engage trois sections d'infanterie, dont l'une est héliportée à proximité, sur la base Tora.
18 h 25 : Les mortiers de 81 mm arrivés en renfort ouvrent le feu.
Vers 20 heures, les hélicoptères Caracals réussissent à évacuer plusieurs blessés.
Jusqu'à 21 h 30, les insurgés continuent leurs attaques contre la patrouille. Ils sont bien équipés et semblent bénéficier d'énormes réserves de munitions.
À 21 h 30, le feu se calme. Des groupes d'infanterie se dirigent dans la vallée d'Uzbin pour reprendre le contrôle de la zone. Leur travail est compliqué par la tombée de la nuit. Quelques blessés sont évacués.
À partir de 23 heures, des munitions sont acheminées sur les lieux pour aider les forces françaises à répliquer aux insurgés. Les recherches pour retrouver les disparus se poursuivent jusque tard dans la nuit. Mais les hommes peinent. L'obscurité est totale. L'ensemble des corps ne sera retrouvé que le matin.
À 4 heures, le 19 août, un véhicule de transport blindé participant aux évacuations tombe dans un ravin à cause d'un effondrement de terrain. Un soldat français est tué et trois autres sont blessés. L'évacuation des blessés se poursuit toute la nuit.
À 9 heures, les insurgés attaquent à nouveau au mortier les unités françaises. Mais cette fois brièvement et sans faire de blessés.
Pendant toute la durée des combats, les drones de combat Predator de l'Otan ont surveillé les alentours pour prévenir l'arrivée éventuelle de renforts talibans.
Deux avions tueurs de chars A 10 Thunderbolt ont ouvert le feu : ils ont tiré 1 340 coups en 30 minutes.
Les unités françaises ont aussi bénéficié du soutien rapproché aérien des avions américains, qui ont été guidés par les forces spéciales américaines.
Bilan de l'embuscade : 10 morts français au combat et 21 blessés.
Les talibans auraient perdu 39 ou 40 hommes, dont un de leurs chefs.
L'armée afghane déplore deux blessés. Un interprète afghan a aussi été tué.
Semper Fidelis