Régulièrement présenté sous le sobriquet de Dc. X,
sans jamais que son nom soit explicitement publié,
Steven Hatfill est la véritable identité du chercheur du Pentagone
cité par les enquêteurs du FBI pour ses liens avec l’envoi de lettres à l’anthrax.
01.07 - États-Unis : l’affaire de l’anthrax réglée à l’amiable, un sursis pour le secret des sources
Un accord a l’amiable a été obtenu, le 27 juin 2008, entre le ministère américain de la Justice et Steven Hatfill, un scientifique et ancien expert de l’armée. Pour la somme de 2,82 millions de dollars, Steven Hatfill a renoncé à poursuivre le ministère, soupçonné de l’avoir mis en cause dans une série d’attentats au colis piégé à l’anthrax en 2001.
Allan Lengel du Washington Post, Michael Isikoff et Daniel Klaidman de Newsweek, James Stewart de CBS News, Brian Ross d’ABC, et l’ancienne journaliste de USA Today Toni Locy, pour avoir désigné Steven Hatfill comme suspect potentiel dans leurs papiers, avaient été convoqués par la justice fédérale et sommés de révéler leurs sources. Refusant, comme son collègue James Stewart, de se soumettre à cette injonction, Toni Locy avait été condamnée à payer une amende pouvant s’élever à 5 000 dollars par jour jusqu’à ce qu’elle donne le nom de son informateur au sein du gouvernement. Le juge avait interdit a quiconque de payer cette amende à sa place, excluant de fait son ancien employeur, USA Today, ainsi que ses proches. Une cour d’appel du district de Columbia avait néanmoins suspendu la sentence in extremis (voir le communiqué du 12 mars 2008).
Reporters sans frontières se félicite de cet accord dans la mesure où il permettrait d’éviter une nouvelle entorse au secret professionnel mais attend toujours que la justice confirme l’annulation de la condamnation pour “outrage a la cour” prononcée contre Toni Locy. La décision de clore la procédure relève de la cour d’appel du district de Columbia à Washington. L’organisation attend également l’adoption par le Sénat de la “loi-bouclier” reconnaissant aux journalistes le droit de protéger leurs sources, malgré d’importantes clauses d’exceptionnalité. La Chambre des représentants avait déjà voté le texte, le 16 octobre 2007.
Une autre affaire liée au secret des sources s’était également terminée en 2006 sur un accord de ce type. Le scientifique Wen Ho Lee avait renoncé à poursuivre le ministère américain de l’Énergie qu’il accusait d’avoir livré aux médias des informations personnelles le concernant. Là encore, cinq journalistes s’étaient vus ordonner de révéler leur source à la justice fédérale. Leurs médias - Associated Press, New York Times, Los Angeles Times, Washington Post et la chaîne ABC - avaient consenti à débourser chacun 750 000 dollars. Le gouvernement américain s’était acquitté de 1,6 million de dollars. Dans l’affaire Hatfill, les medias incriminés n’ont rien eu a payer. L’accord financier a été intégralement pris en charge par le gouvernement.
Un accord a l’amiable a été obtenu, le 27 juin 2008, entre le ministère américain de la Justice et Steven Hatfill, un scientifique et ancien expert de l’armée. Pour la somme de 2,82 millions de dollars, Steven Hatfill a renoncé à poursuivre le ministère, soupçonné de l’avoir mis en cause dans une série d’attentats au colis piégé à l’anthrax en 2001.
Allan Lengel du Washington Post, Michael Isikoff et Daniel Klaidman de Newsweek, James Stewart de CBS News, Brian Ross d’ABC, et l’ancienne journaliste de USA Today Toni Locy, pour avoir désigné Steven Hatfill comme suspect potentiel dans leurs papiers, avaient été convoqués par la justice fédérale et sommés de révéler leurs sources. Refusant, comme son collègue James Stewart, de se soumettre à cette injonction, Toni Locy avait été condamnée à payer une amende pouvant s’élever à 5 000 dollars par jour jusqu’à ce qu’elle donne le nom de son informateur au sein du gouvernement. Le juge avait interdit a quiconque de payer cette amende à sa place, excluant de fait son ancien employeur, USA Today, ainsi que ses proches. Une cour d’appel du district de Columbia avait néanmoins suspendu la sentence in extremis (voir le communiqué du 12 mars 2008).
Reporters sans frontières se félicite de cet accord dans la mesure où il permettrait d’éviter une nouvelle entorse au secret professionnel mais attend toujours que la justice confirme l’annulation de la condamnation pour “outrage a la cour” prononcée contre Toni Locy. La décision de clore la procédure relève de la cour d’appel du district de Columbia à Washington. L’organisation attend également l’adoption par le Sénat de la “loi-bouclier” reconnaissant aux journalistes le droit de protéger leurs sources, malgré d’importantes clauses d’exceptionnalité. La Chambre des représentants avait déjà voté le texte, le 16 octobre 2007.
Une autre affaire liée au secret des sources s’était également terminée en 2006 sur un accord de ce type. Le scientifique Wen Ho Lee avait renoncé à poursuivre le ministère américain de l’Énergie qu’il accusait d’avoir livré aux médias des informations personnelles le concernant. Là encore, cinq journalistes s’étaient vus ordonner de révéler leur source à la justice fédérale. Leurs médias - Associated Press, New York Times, Los Angeles Times, Washington Post et la chaîne ABC - avaient consenti à débourser chacun 750 000 dollars. Le gouvernement américain s’était acquitté de 1,6 million de dollars. Dans l’affaire Hatfill, les medias incriminés n’ont rien eu a payer. L’accord financier a été intégralement pris en charge par le gouvernement.