"On a tort de penser que le terrorisme serait l'instrument des faibles. Comme la plupart des armes meurtrières, le terrorisme est surtout l'arme des puissants. Quand on prétend le contraire, c'est uniquement parce que les puissants contrôlent également les appareils idéologiques et culturels qui permettent que leur terreur passe pour autre chose que de la terreur."(Noam Chomsky, dans son article Terrorisme, l'arme des puissantsparu en décembre 2001 dans le Monde Diplomatique) "La guerre est le terrorisme des riches."
(Peter Ustinov)
"Ceux qui admettent que l'on peut avoir de bonnes raisons de faire la guerre doivent admettre pareillement que l'on peut en avoir aussi pour recourir au terrorisme. En fait, cette méthode n'est utilisée que par ceux qui n'ont pas d'autres moyens militaires à leur disposition, dès lors 'lutter contre le terrorisme' veut seulement dire museler les pauvres."
(Thierry Meyssan - Réseau Voltaire)
QU'EST-CE QUE LE TERRORISME ?
Il est beaucoup question de terrorisme depuis la fin des années 1960, et plus encore depuis le 11 septembre 2001. Tout le monde en parle, tout le monde appelle à combattre ce fléau. Mais qu'est-ce au juste que le terrorisme ? Les définitions ne manquent pas. Aux Nations-Unies, malgré des années de discussion en vue d'aboutir à une convention internationale, il n'a pas été possible de se mettre d'accord sur la signification de ce terme. Dire, comme le fait le Petit Larousse, qu'il s'agit de "l'ensemble des actes de violence commis par une organisation pour créer un climat d'insécurité ou renverser le gouvernement établi", c'est ne prendre en compte qu'une partie du problème. Un des deux points de divergence au sein de l'ONU réside précisément dans la distinction à faire ou à ne pas faire entre organisations terroristes et mouvements de libération. L'autre a trait au terrorisme d'Etat, dont certains vont jusqu'à nier l'existence.
LES ORIGINESLa première utilisation du mot "terrorisme" - dans un sens assez différent de celui d'aujourd'hui - remonte à la révolution française, à Robespierre et à son régime de justice expéditive. C'est ce que le chef des Jacobins appelait lui-même "la terreur sans laquelle la vertu est impuissante", terreur à laquelle il finit lui aussi par succomber le 9 thermidor de l'an II. S'agissait-il de terrorisme d'Etat ou de violence exercée par un groupe politique sur un autre afin d'imposer un changement radical ? On en a longuement débattu, on pourrait en débattre encore. Le phénomène s'est reproduit plus d'un siècle plus tard avec la révolution russe de 1917, en s'amplifiant considérablement. La "terreur rouge", élevée au rang de vertu révolutionnaire en réponse à la "terreur blanche", a longtemps survécu à cette dernière. Mais la terreur institutionnalisée de Robespierre ou de Staline - on en parle d'autant plus qu'eux-mêmes se sont vantés de la pratiquer - n'a pas été la première qu'ait connue l'histoire humaine. La crucifixion de milliers d'esclaves dans la Rome antique ou l'extermination de centaines de milliers d'Indiens d'Amérique sont antérieures. Il est vrai toutefois que ces excès passent rarement pour des actes de terrorisme. Pas plus que le massacre de 30.000 Parisiens, perpétré par les tueurs versaillais d'Adolphe Thiers en mai 1871, sous l'oeil bienveillant de l'occupant prussien. En revanche, les assassinats individuels de rois, de princes, de présidents, d'hommes politiques, d'industriels ou de banquiers, tels qu'ils se pratiquent depuis le 19ème siècle, sont considérés comme terroristes. Dès l'origine, il y a donc bien deux poids et deux mesures dans la manière d'appréhender cette question, à la fois pour ce qui est de la "couleur" du terrorisme (nous y reviendrons plus loin) que pour l'échelle à laquelle il se pratique (ce que le politologue américain Michael Parenti appelle "wholesale terrorism" et "retail terrorism" = terrorisme en gros ou au détail - ou comme l'a dit quelqu'un d'autre: "le terrorisme d'Etat est au terrorisme groupusculaire ce que la grande distribution est au petit commerce").
FORMES MULTIPLES - CAUSES MULTIPLES
Essayer de comprendre les causes du terrorisme, c'est avant tout tenter de cerner, dans toute leur complexité, les divers aspects du phénomène. Terrorisme groupusculaire : Si l'on en croit les enragés de l'après-11 septembre, le terrorisme serait le fait d'organisations radicales d'inspiration politique ou religieuse, jalouses de la liberté et du bien-être dont jouit la civilisation occidentale. Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur cette fameuse "liberté", sur ce "bien-être" et sur cette "civilisation", mais c'est une autre affaire... Quoi qu'il en soit, la jalousie n'explique pas grand-chose. L'envieu convoite les biens d'autrui ou cherche à se les approprier par des moyens légaux ou illégaux, mais pourquoi irait-il les détruire ? C'est d'autant plus absurde que les chefs terroristes comme Oussama Ben Laden et quelques autres disposent eux-mêmes de plus de richesses et de liberté que la plupart des habitants de la planète. De toute évidence, le monde musulman cultive d'autres valeurs que celles qui obnubilent l'Occident. Contrairement à nos pays, et quelle qu'en soit la raison, il est certain que "le cul et le fric" ne sont pas des sujets de conversation prioritaires dans l'univers islamique. Aussi anachronique que cela puisse paraître, principes et idéaux y ont encore un certain poids. Même si, hélas, la religion et l'obscurantisme qu'elle véhicule en constituent le centre. Ceux qui, chez nous, s'insurgent à propos d'un foulard porté à l'école, d'un mouton égorgé selon la tradition musulmane ou d'un rite vaudou pratiqué dans un HLM de banlieue, devraient essayer d'imaginer l'état d'esprit de personnes contraintes de supporter l'intrusion incessante dans leur vie quotidienne de moeurs européennes ou américaines qu'elles trouvent pour le moins étranges, quand ce n'est pas franchement repoussantes ou décadentes. Notre société invoque sans cesse la liberté, mais il s'agit toujours de la "liberté" pour les autres de s'aligner sur nous. Il est évident que l'impérialisme culturel entraîne chez ceux qui en sont victimes frustration et révolte. Une autre cause de révolte réside dans l'agression étrangère permanente à laquelle sont soumis certains peuples (occupation des territoires palestiniens, guerre contre l'Irak, interventions militaires multiples un peu partout dans le monde). L'impuissance face à la brutalité et à l'arrogance de l'agresseur conduit infailliblement à des actes de désespoir. Le terrorisme est donc souvent - mais pas toujours - un signe de faiblesse qui se manifeste lorsque tous les autres moyens de lutte collective sont inexistants ou inefficaces. Il émane en général d'une organisation, aussi rudimentaire soit-elle, et n'est que rarement l'acte d'un individu isolé. Quand, par exception, un homme seul frappe un grand coup, on crie aussitôt à la démence. C'est peut-être justifié lorsqu'un forcené tue au hasard les clients d'un restaurant. Mais si, comme à Zoug et à Nanterre, les morts sont des conseillers cantonaux ou municipaux, alors il vaut mieux se méfier du diagnostic. Dans un cas comme dans l'autre, les attentats portaient une griffe politique, même si personne n'a essayé de comprendre les vraies motivations de ces actes. Des élus - et seraient-ils locaux - qui prennent des décisions ruinant l'existence de leurs concitoyens, ont peut-être tort de croire qu'ils peuvent le faire en toute impunité. Comme la frustration nationale et la frustration culturelle, la frustration sociale peut elle aussi déboucher sur une riposte violente. Légitimité : Le terme "terrorisme" ayant une valeur péjorative, plus personne ne s'en réclame. A chacun donc d'apprécier si une organisation doit être qualifiée de terroriste ou si, au contraire, il convient de la classer parmi les mouvements de libération, considérés eux comme tout à fait légitimes. (Dans son préambule, la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU reconnaît implicitement le droit "à la révolte contre la tyrannie et l'oppression".) A cet égard, le comportement de la plupart des gouvernements est assez schizophrène. On voit des états issus d'une lutte de libération nationale refuser à d'autres ce pour quoi eux-mêmes se sont battus (par exemple l'Algérie face aux Kabyles, ou le Sri-Lanka vis-à-vis des Tamouls), suscitant ainsi une résistance qui revêt souvent l'aspect du terrorisme. Ailleurs, des pays qui refusent l'autonomie à certaines de leurs provinces s'érigent chez les autres en champions de la "liberté" (à commencer par la Grande-Bretagne et la France qui dénient à l'Irlande du Nord ou à la Corse ce qu'elles revendiquent pour la Tchétchénie ou le Tibet). Dans un monde orwellien où les puissants prétendent agir au nom de la "démocratie" et des "droits de l'homme", où la mise en condition de la population est permanente, et où l'on peut faire croire n'importe quoi à n'importe qui, dès lors qu'on dispose des médias, l'histoire remet rarement les choses en place. Pour un Nelson Mandela réhabilité de toute accusation de terrorisme, combien d'autres conservent cette estampille infamante, à commencer par Yasser Arafat. Dénigrer l'adversaire a toujours été de bon aloi, mais l'ère de la communication a fait de cette activité une arme idéologique de très gros calibre devant laquelle plus d'un groupe dissident a dû capituler. Les organisations clandestines sans accès aux outils modernes de persuasion de masse ne peuvent survivre que si elles jouissent par ailleurs d'une large assise populaire, comme par exemple l'IRA irlandaise ou l'ETA basque, pour ne citer qu'elles. Manipulation : Les gouvernements et leurs appareils ne se contentent pas de combattre la dissidence verbalement. Ils interviennent depuis longtemps sur le terrain, chez eux et à l'étranger : mise en place ou infiltration de groupes terroristes, préparation et organisation d'attentats, provocation, désinformation... Un des exemples les plus évidents et les plus "réussis" de manipulation est sans doute celui des Brigades rouges italiennes dans les années 1970-1980. Les services secrets italiens, épaulés par les Américains, réussirent alors à placer un de leurs hommes à la tête de l'organisation clandestine et purent ainsi télécommander diverses actions, dont l'enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, un homme politique de droite jugé "trop mou". Depuis, la tactique italienne a souvent été copiée un peu partout dans le monde.
(Lire ici Types of Terrorism and 9/11 par George Pumphrey.)Aux Pays-Bas, en 1970, le service de renseignement BVD alla même jusqu'à créer de toutes pièces un parti "marxiste-léniniste maoïste" (le MLPN) afin d'infiltrer les milieux "pro-chinois" que l'on croyait violents et manipulés par Pékin (en fait Mao se fichait éperdument des gauchistes hollandais). L'épisode du MLPN a été rendu public trente ans plus tard par un des responsables, mais parallèlement des douzaines d'autres cas similaires en Europe occidentale sont plus ou moins restés dans l'ombre. Quand une bombe explose quelque part, qu'un avion est détourné ou s'écrase contre un gratte-ciel, on est donc parfaitement en droit de se poser la question: qui a vraiment fait le coup, à qui profite le crime ?... La question est pertinente, même lorsqu'une organisation revendique la paternité de l'attentat - et à plus forte raison quand ce n'est pas le cas. Le dessous des cartes est rarement dévoilé au grand public. Avec l'aide de la presse, les responsables veillent à ce que rien ne transparaisse. Le journaliste digne de ce nom, celui pour qui l'investigation sérieuse et la mise en cause des idées toutes faites sont des objectifs permanents, est une espèce en voie de disparition. Dans ces conditions, les services secrets peuvent se permettre d'exagérer à dessein l'importance d'organisations occultes existantes, organisations qu'ils ont parfois eux-mêmes contribué à créer (Al-Quaïda, par exemple); ou de "ressusciter" des groupes disparus depuis longtemps (Brigades rouges italiennes ou Sentier lumineux péruvien); ou encore de créer de toutes pièces une "nouvelle génération" terroriste (RAF allemande). Américains et Israéliens sont sans doute les plus actifs et les plus imaginatifs en matière de manipulation, même si leurs trouvailles sont souvent cousues de fil blanc.A titre d'exemple, lire ici deux articles de Joe Vialls sur les attentats de Bali (octobre 2002) et du Kenya (novembre 2002). La procédure employée un an plus tard à Istanbul n'est pas très différente (traduction d'un article paru dans le journal turc Yeni Safak à propos du rôle joué par les services secrets américains, britanniques et israéliens dans la manipulation des groupuscules terroristes islamistes et dans les attentats "antisémites" perpétrés dans cette ville). Depuis le 11 septembre, cette forme de manipulation tend à devenir systématique. Fin 2002, on apprend aussi que le Shinbet (police secrète israélienne) recrute des Palestiniens afin de former une "cellule locale d'Al-Qaïda"*. Rien de bien nouveau dans cette démarche, quand on sait que les services de l'Etat juif ont toujours manipulé les islamistes. Vingt ans plus tôt, Menahem Begin (tueur de l'Irgoun devenu premier ministre du Likoud) soutenait et encourageait la création du Hamas palestinien, dans le seul but d'affaiblir Arafat et les forces de gauche de l'OLP. A Tel Aviv comme à Washington, les gouvernants adorent jouer avec le feu, quitte à pousser des cris lorsque leurs créatures s'émancipent.* Un an plus tard, le journal israélien Ha'aretz évoque une affaire similaire et donne des détails. Voici quelques précisions sur les méthodes utilisées par le Mossad pour infiltrer et utiliser à son profit les cercles terroristes. Guerre d'Irak : Qui est derrière l'enlèvement de Georges Malbrunot et de Christian Chesnot ? Dans cet article, Gilles Munier évoque le noyautage et la manipulation des organisations clandestines irakiennes par les services étrangers. Munier conseille à la résistance de "faire le ménage dans ses rangs". C'est sans doute plus vite dit que fait.* * En ce qui concerne la remarque de Munier sur l'Algérie, à savoir la création par la sécurité militaire de groupuscules terroristes coupables de crimes barbares mis sur le compte du GIA, il y aurait sans doute beaucoup à dire. Cet argument, que l'on peut lire tel quel d'un bout à l'autre de notre presse, semble pour une bonne part relever de l'intox. On passe généralement sous silence le fait que les services occidentaux font preuve d'une étonnante mansuétude vis-à-vis des véritables terroristes. Depuis des années, les maîtres du monde et leurs assistants européens s'efforcent de renverser le régime algérien (pétrole) et n'ont aucun scrupule à utiliser les égorgeurs islamistes pour parvenir à leurs fins, comme ils l'ont fait dans d'autres pays, à commencer par l'Afghanistan. Corruption aidant, ces égorgeurs ont eux-même infiltré l'appareil d'Etat algérien, de sorte qu'il se trouve toujours quelqu'un pour fermer les yeux quand ils agissent ou pour les avertir à temps quand l'armée prépare une opération contre eux. En ce sens il y a bien complicité entre les islamistes et une partie du pouvoir, mais pas comme l'entend Gilles Munier. En l'occurrence, le régime algérien, aussi mauvais et aussi peu "démocratique" soit-il, est moins coupable que victime. La confusion qui règne à propos de l'Algérie est voulue et soigneusement entretenue par les médias ; il est difficile de ne pas tomber dans le piège. Terrorisme en Algérie - Quand la DGSE infiltrait le GIA - un lecteur attire notre attention sur un cas concret de manipulation du terrorisme algérien par les services secrets français (Omar Nasiri/Saïd al-Majda a écrit un livre-choc à ce sujet). Finalement, une des causes du retail terrorism réside dans la subversion par le haut (ou de l'extérieur), telle que la pratiquent certains gouvernements au nom de la lutte contre le terrorisme. Déstabilisation : Mais l'intervention plus ou moins discrète de puissances étrangères dans des conflits locaux dépasse souvent le cadre de la simple manipulation. Le cas de l'Afghanistan dans les années 1980 est à la fois bien connu et très classique. L'exemple cambodgien l'est peut-être moins. En 1975, avec la défaite américaine au Viêt-Nam, la guerilla cambodgienne accéda elle aussi au pouvoir. Mais à l'inverse des partisans vietnamiens, les soi-disant Khmers rouges, sous la conduite de Pol-Pot, instaurèrent dans leur pays un incroyable régime de terreur qui coûta la vie à un quart de la population. Les mesures les plus radicales jamais appliquées par une "révolution" (évacuation totale des villes, suppression du commerce, des échanges et de la monnaie, généralisation du travail forcé, abolition des liens familiaux, extinction de toute forme de vie culturelle, etc.) eurent des effets plus dévastateurs encore que des années de bombardements américains et conduisirent en un temps record à la ruine complète du pays. Par une étrange aberration, ce régime terroriste put se maintenir au pouvoir pendant plus de quatre ans grâce au soutien conjugué de la Chine et des Etats-Unis. Cette alliance contre nature, annonciatrice de la réconciliation des deux grands pays jusqu'alors ennemis, n'avait en fait d'autre but que de nuire à un adversaire commun: le Viêt-Nam, allié de l'URSS. Après que les Vietnamiens aient chassé les tueurs de Pol-Pot de Phnom-Penh (où ils étaient revenus) et les aient contraints à se réfugier dans la jungle, le soutien sino-américain aux massacreurs khmers (aide financière et diplomatique, livraisons d'armes) se poursuivit durant une bonne décennie. Autre exemple de soutien - plus discret il est vrai - accordé par des grandes puissances à des groupes terroristes dans le but de déstabiliser un régime honni : l'Algérie. Les tueurs du FIS et du GIA jouissent en Europe occidentale, principalement en Grande-Bretagne, mais aussi en France, d'une assez large liberté de mouvement (voir plus haut). La déstabilisation du régime algérien s'effectue également par le biais d'une "opposition démocratique" ouvertement soutenue par Paris et les autres capitales européennes où, de toute évidence, on éprouve peu de scrupules à jouer les apprentis sorciers. La Tunisie, elle aussi, est assez souvent l'objet de campagnes occidentales dénonçant ses "déficits démocratiques", de même que le Zimbabwe, dont le gouvernement, après vingt ans d'indépendance, ose s'attaquer aux séquelles les plus voyantes du colonialisme britannique. Le Maroc, par contre, est toujours présenté comme un modèle du genre, malgré la terreur permanente qui frappe toute forme de dissidence, malgré les assassinats et les emprisonnements arbitraires, malgré l'occupation illégale du Sahara Occidental. En 2002, le Venezuela fournit le meilleur exemple de déstabilisation d'un gouvernement démocratique ne se pliant pas aux exigences de Washington : putsch avorté, actes de sabotage, "grève" organisée et financée par le patronat, les syndicats jaunes et l'ambassade des USA, revendication de nouvelles élections "libres" (sur le modèle des élections américaines de novembre 2000 ?), manifestants payés défilant dans les rues de la capitale pour les besoins des télévisions occidentales (pancartes en anglais). L'immense soutien populaire au président élu est totalement passé sous silence par la presse et la télévision locales (à 95 % aux mains des partisans du putsch) et par la quasi-totalité des médias étrangers... Tous ces ingrédients rappellent étrangement le Chili de 1973, peu avant le coup de force fasciste de Pinochet et l'assassinat du président Salvador Allende. (Lire ici deux articles de Maurice Lemoine du Monde Diplomatique: Déstabilisation au Venezuela et Hugo Chávez sauvé par le peuple.) Les offensives de déstabilisation ne font pas toujours intervenir d'emblée des éléments terroristes, mais si les résultats souhaités ne se manifestent pas très rapidement, leur mise en oeuvre ne saurait tarder. Pour ce qui est du Caucase, la chose est en cours depuis une quinzaine d'années, contre l'URSS d'abord, contre la Russie ensuite. En Tchétchénie, l'infiltration étrangère, soutenue et organisée idéologiquement, financièrement et militairement par l'Arabie Saoudite, les Etats-Unis et certains de leurs nouveaux alliés de la région (Géorgie) est censée produire les mêmes effets que dans l'Afghanistan des années 1970-80. A court terme, le conflit tchétchène constitue le moyen de pression numéro un pour obtenir l'alignement russe sur les positions américaines. A plus longue échéance, la déstabilisation du Caucase et d'autres régions devrait être le prélude à un remodèlement géopolitique de l'Asie au détriment de la Russie et de la Chine, qui restent à ce jour deux obstacles potentiels majeurs sur la voie de l'univers mondialisé. Lorsque, comme en Tchétchénie, ou encore en Yougoslavie (années 90) ou au Nicaragua (années 80), la déstabilisation dégénère en agression extérieure, on quitte alors tout à fait le domaine du retail terrorism. Sur les méthodes utilisées par la CIA pendant la guerre froide : Stay-Behind - un article du Réseau Voltaire.
L'OTAN : du Gladio aux vols secrets de la CIA Terrorisme de droit commun : Certain actes s'apparentant au terrorisme politique ou religieux relèvent en réalité du banditisme pur et simple. Leurs auteurs exploitent à leur profit une situation instable en espérant que leurs forfaits seront mis à l'actif de groupes militants connus. Il peut s'agir aussi bien de "dissidents" issus de ces groupes que d'individus qui leur sont complètement étrangers. Dans bien des pays d'Amérique latine, d'Afrique, d'Asie ou d'Europe de l'Est, la référence "politique" donne une aura de "respectabilité" aux plus ordinaires truands, preneurs d'otages, racketteurs ou trafiquants de drogue. Inversement, la pègre a de tout temps été utilisée par le pouvoir politique, que ce soit en Sicile, où les Américains ont aidé la Mafia à se reconstituer au lendemain de la Seconde guerre mondiale, afin de la faire intervenir contre les syndicats et le parti communiste; ou en Colombie, contre les forces révolutionnaires; ou en bien d'autres endroits du monde. Ces méthodes permettent de se débarrasser d'adversaires gênants ou de créer un climat de peur et d'insécurité exploitable politiquement. Représentants de la haute finance, du pouvoir d'Etat et du crime organisé travaillent souvent la main dans la main sans qu'il soit possible de les distinguer les uns des autres (voir l'Italie de Berlusconi). Terrorisme d'extrême droite aux Etats-Unis : Les USA ont toujours abrité des groupes activistes revendiquant pour eux la fameuse liberté invoquée par la Constitution, surtout depuis que Henry David Thoreau (1817-1862) a donné ses lettres de noblesse à l'idée de désobéissance civique (Resistance to Civil Government). La liberté en question, c'est la liberté de posséder des armes à feu, de résister à un pouvoir central trop envahissant, prélevant trop d'impôts, trop favorable aux Noirs et aux minorités, trop à gauche, trop permissif, trop laxiste sur l'avortement, la peine de mort, les principes religieux, la prière à l'école, etc... Toutes les fois que le gouvernement de Washington a renforcé son emprise sur le pays pour mieux assurer la domination américaine dans le monde, les adeptes conscients ou inconscients de Thoreau ont eu tendance à réagir par la violence. Les cercles dirigeants ne sont pas vraiment hostiles à l'idéologie des anarchistes de droite; ils la trouvent seulement gênante quand elle s'articule trop bruyamment. On ne peut pas globaliser la planète en proclamant que "le meilleur gouvernement est celui qui ne gouverne pas" (pour Washington, ce précepte ne vaut que pour les gouvernements fantoches mis en place à l'étranger, à Kaboul par exemple). Depuis l'assassinat de Lincoln (1865), le palmarès du terrorisme de l'intérieur n'a cessé de s'allonger. Un des cas les plus spectaculaires de ces dernières années est l'attentat d'Oklahoma City, perpétré en 1995 (168 morts). Il a fait découvrir au monde étonné un visage de l'Amérique très peu connu à l'étranger: celui des milices "patriotiques". Elles sont très nombreuses et jouissent de multiples complicités dans les milieux d'affaires, les organisations religieuses, le pouvoir politique, la police, l'armée et les services secrets. Pas étonnant, dans ces conditions, que les enquêtes n'aboutissent pas ou qu'elles aboutissent à des résultats faussés. On ignore toujours qui a organisé l'assassinat de Kennedy ; on ignore toujours qui se trouvait derrière Timothy McVeigh, le tueur de 1995, condamné et exécuté en 2001.Avec l'arrivée au pouvoir de la junte Bush, l'extrême droite américaine semble enfin avoir trouvé un partenaire conciliant dont elle partage les vues. Terrorisme d'Etat : Paradoxalement, c'est celui dont on parle le moins. De même que le vol sanctionné par la loi ou favorisé par les rapports de force ne vaut pas comme tel, la terreur ponctuelle ou de masse perpétrée au nom de la raison d'Etat est toujours qualifiée d'un autre nom: mesure de défense, opération de maintien de l'ordre, pacification, acte humanitaire, riposte, lutte contre ceci ou cela - les étiquettes ne manquent pas. Qu'il s'agisse de banals actes de sabotage des services secrets (comme par exemple la destruction d'un navire de Greenpeace en Nouvelle-Zélande) ou de vastes opérations télécommandées (massacre en Indonésie ou putsch au Chili), le palmarès du terrorisme d'Etat est incroyablement long. Depuis 1945, ses victimes se comptent par millions. La terreur sioniste en Palestine a causé et cause encore dix fois plus de morts que la terreur islamiste. Si cette dernière est aveugle, la première semble plus sélective, frappant de préférence les quartiers populaires et les camps de réfugiés. C'est que le terrorisme d'Etat est soigneusement préparé, ses exécutants disposent de tous les moyens et appuis nécessaires pour obtenir l'effet "optimal". Ils courent rarement le risque d'être découverts avant d'avoir pu achever leur forfait. Aux USA, depuis 1961, le terrorisme anticubain a toujours été encouragé, soutenu et même organisé par le pouvoir. Rien n'a changé après le 11 septembre 2001. Au contraire, lorsque le gouvernement de La Havane prend de sa propre initiative des mesures d'autodéfense pour empêcher des attentats sur son sol, ce sont les antiterroristes que la "Justice" américaine condamne pour "terrorisme" - lire les détails. Les tueurs protégés par Washington, comme par exemple Posada Carriles, responsable de l'attentat contre un avion de la Cubana qui fit 73 morts en 1973, vivent bien tranquillement en Floride en attendant que "leur" pays soit "libéré". Si les Etats-Unis avaient jusqu'alors pour habitude d'entourer leurs opérations terroristes du plus grand secret (on ne va pas crier sur les toits qu'on a tenté d'assassiner Fidel Castro) ou de les camoufler en aide militaire (Amérique centrale), ils ont, en 2002, abandonné tout scrupule. Comme les tueurs du Mossad, ceux de la CIA et du Pentagone se vantent maintenant de leurs exploits, par exemple l'assassinat de six "terroristes" au Yémen, à l'aide d'un missile tiré à partir d'un avion sans pilote. Peu importe qu'une de leurs victimes ait été un citoyen américain. Sur le terrorisme d'Etat tel que le pratique Washington en vertu de sa nouvelle doctrine militaire, lire ici un article de Thierry Meyssan du Réseau Voltaire. La pire forme de terrorisme d'Etat reste bien sûr la guerre d'agression directe, comme en Afghanistan, en Irak ou au Liban. Mais le terrorisme d'Etat américain ne frappe pas seulement à l'étranger. En 1993, à Waco (Texas), le FBI assassinait 80 membres d'une secte, dont une vingtaine d'enfants. Leur crime : avoir osé défier l'autorité de l'Etat. Deux ans plus tard, c'était l'étrange attentat d'Oklahoma City, rendu possible grâce à l'intervention occulte de divers services américains. Et pour couronner le tout : l'attentat du 11 septembre, l'acte terroriste le plus pervers jamais perpétré par un gouvernement US contre ses propres citoyens.
Terrorists "Я" US par Patrick Barr- Ce que parler veut dire -The CIA as a Terrorist Organization
Perversion du langage et confusion permanente : Depuis quelques décennies, l'incessante intoxication des esprits a conduit dans l'opinion à un renversement des valeurs et des références. Ce que dénonçait George Orwell s'est généralisé. Des termes comme liberté, démocratie ou droits de l'homme ont depuis longtemps été vidés de leur contenu profond. Utilisés à tort et à travers et à n'importe quelle occasion, leur force rhétorique tend à se rapprocher de celle de mots comme vertu ou devoir. Les tenants du pouvoir savent depuis longtemps qu'il est cent fois plus efficace de détourner à son profit une idée mobilisatrice née chez l'adversaire que de la combattre ouvertement. On fait ainsi d'une pierre deux coups, créant d'abord la confusion et suscitant ensuite un désintérêt général pour l'idée en question. Dépouillée de tout sens contestataire, elle devient la propriété de ceux contre qui elle était dirigée au départ. Il y a trente et quelques années, la gauche française se réclamait du marxisme. Tout en rejetant le modèle est-européen, elle voulait - par conviction ou par opportunisme - "ouvrir la voie au socialisme" (Programme commun de gouvernement PC-PS de 1972). Les fronts étaient alors assez clairement définis, on appelait encore les choses par leur nom. Mais peu à peu, on en est venu à accoler des qualificatifs à connotation progressiste à des situations ou à des régimes qui étaient loin de l'être. Ainsi, dès que l'opinion française a commencé à s'intéresser de près aux événements de Palestine, le soutien actif et unilatéral à Israël est devenu une revendication "de gauche", alors que la solidarité avec les Palestiniens prenait une odeur de soufre. La droite et le lobby pro-israélien pouvaient se frotter les mains. Plus tard, lorsqu'il fut décidé à Bonn, au Vatican et en d'autres lieux qu'il était temps de dépecer la Yougoslavie, "la gauche", faisant cause commune avec la droite, se rangea du côté des dépeceurs et de leurs exécutants (oustachis croates, islamistes bosniaques, mafieux albanais). On en vint à soutenir ouvertement l'agression militaire contre la Yougoslavie. Quelques années auparavant, on avait soutenu celle contre l'Irak; on soutiendrait plus tard celle contre l'Afghanistan. Alors que trente ans plus tôt, on aurait dénoncé ces guerres pour ce qu'elles étaient: d'intolérables actes impérialistes. Avant qu'on ait eu le temps de s'en apercevoir, on avait fait de l'agresseur le défenseur des valeurs démocratiques et de l'agressé un odieux terroriste coupable des pires crimes.
La droite, extrême ou non, avait gagné la guerre idéologique. On pouvait récolter ses bravos tout en continuant de se réclamer des "valeurs de la gauche". Si la guerre du Viêt-Nam avait lieu aujourd'hui, Cohn-Bendit et ses semblables exigeraient l'envoi d'un contingent français pour aider les Américains à "éradiquer le terrorisme vietcong", tandis que Robert Hue, du haut de ses 3 %, "s'inquièterait des risques de dérapage" tout en "condamnant fermement les violations des droits de l'homme commises par le régime dictatorial de Hanoï". Jean Bricmont, professeur à l'Université Catholique de Louvain, analyse ce phénomène de revirement dans un article paru dans le Monde Diplomatique. Il s'appuie pour cela sur les prises de position de la gauche française face aux idées de Noam Chomsky, La bonne couleur : Si un public qui se veut de gauche se laisse si facilement leurrer dans les cas où la situation est somme toute assez claire, peut-on lui en vouloir d'être complètement désorienté lorsqu'il est question, par exemple, de la Corse, du Pays Basque, de l'Irlande du Nord, de la Tchétchénie ou du Tibet ? Alors que ces deux derniers conflits - dans le cas du Tibet, on ne peut même pas parler de conflit - ont pour objectif évident de déstabiliser la Russie et la Chine et font intervenir des forces extérieures manipulées par des pays qui ne peuvent que profiter de cette déstabilisation, la situation dans les trois régions ouest-européennes est radicalement différente. Aucun pays étranger ne cherche à faire éclater la France, l'Espagne ou la Grande-Bretagne; aucune intervention extérieure n'a lieu, si ce n'est celle de compatriotes exilés des militants séparatistes. Mais les combattants tchétchènes et les dissidents tibétains sont, quoi qu'ils fassent, présentés comme des héros de la liberté, et les autorités comme d'épouvantables oppresseurs - un peu comme dans l'Aghanistan des années 1980. (Notre subconscient nous suggère que ces Russes et ces Chinois, malgré Poutine et malgré les "réformes" entreprises par Pékin, sont restés les méchants communistes qu'ils ont toujours été.) Les activistes (terroristes) de Derry, de Saint-Sébastien ou d'Ajaccio, en revanche, n'auraient aucune raison de se plaindre du traitement que leur réservent les gouvernements démocratiques de Londres, Madrid ou Paris. Si c'était le cas, on pourrait se demander pourquoi ces trois guerres larvées qui empoisonnent l'Europe occidentale depuis trente ans ne sont toujours pas terminées, et pourquoi elles reçoivent encore sur place un large soutien populaire dont les gouvernements et la presse prétendent qu'il est quasiment nul. Dans le cas de l'Irlande, le parti-pris journalistique est particulièrement flagrant: tandis que l'IRA est toujours qualifiée de terroriste, les terroristes pro-anglais, eux, sont d'honorables unionistes ou loyalistes. La difficulté pour l'observateur extérieur de se forger une opinion personnelle au sujet de ces conflits ne réside pas seulement dans la totale désinformation qui les accompagne depuis des décennies, mais aussi dans le fait qu'il est impossible de s'identifier avec l'une ou l'autre des parties concernées. Les habituels clivages politiques ne s'appliquent pas à ces affrontements. Quant au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, il semble se heurter, dans nos pays, à des limites naturelles. Si on leur donne ce qu'ils réclament, se dit le Français moyen, alors il faudrait aussi accorder l'indépendance à la Bretagne et à l'Alsace. C'est pourtant bien ce qu'on a fait en Yougoslavie... Une chose est sûre: les pays qui encouragent, financent ou organisent la subversion chez les autres, ne sauraient l'accepter chez eux. L'intolérable : Les groupes engagés dans la lutte armée et le "terrorisme au détail" peuvent avoir différentes façons d'agir: celle qui désigne clairement l'adversaire (militaires, policiers, magistrats, politiciens responsables) en évitant de s'attaquer aux personnes étrangères au conflit, ou l'autre, qui consiste à ne faire aucun choix préalable parmi les victimes, en frappant au hasard dans le but de terroriser tout un groupe de population. Il est parfois difficile de distinguer l'une de l'autre. Dans les comptes rendus qu'en fait la presse censurée ou alignée, les attentats sont toujours déclarés "aveugles", même quand ils sont très précisément ciblés. Mais bien souvent les poseurs de bombes ratissent large dans le choix de leurs victimes. Certains commandos de l'IRA ou de l'ETA ont commis des attentats à Londres ou à Madrid pour la simple raison qu'ils voulaient infliger des pertes "aux Anglais" ou "aux Espagnols". Cet aveuglement à la fois politique et national a certainement fait beaucoup de tort à leur cause. Frapper au coeur du "pays étranger oppresseur" produit exactement le contraire de l'effet escompté lorsque les victimes sont d'innocents civils et non des responsables militaires ou politiques directement impliqués. Ce terrorisme aveugle visant une population absolument étrangère au conflit se situe, sans le moindre doute possible, au-delà de toute limite tolérable. Certains services secrets, conscients de l'impact produit sur l'opinion publique par de tels attentats, n'hésitent pas à y recourir, en se servant le cas échéant de groupuscules dissidents qu'ils ont au préalable noyautés. C'est une pratique courante en Israël, où beaucoup d'attentats imputés aux terroristes palestiniens n'auraient pu avoir lieu sans l'intervention du Mossad. Néanmoins, les attentats véritablement exécutés par des islamistes se rangent le plus souvent dans la catégorie des actions aveugles - moins par choix délibéré que par suite de l'impossibilité dans laquelle se trouve en général la résistance palestinienne de s'attaquer à des cibles militaires ou politiques. Placés devant le choix de ne rien faire - comme le veut Arafat - ou de tuer des civils israéliens, le Hamas et d'autres organisations similaires optent pour la seconde variante. Les Israéliens savent que leur pays est en guerre - même s'il s'agit d'une guerre coloniale - et qu'ils ne sont pas à l'abri. Mais comme ils n'ont pas encore conscience de l'ampleur réelle des pertes civiles palestiniennes et des souffrances que cause quotidiennement le "terrorisme en gros" pratiqué par leur gouvernement, ils ont tendance à se considérer comme les uniques victimes. Le monopole de la violence : Dans l'esprit des détenteurs du pouvoir et de leurs porte-parole des médias, l'intolérable ne réside pas tant dans le fait que le terrorisme affecte d'innocents civils, mais plutôt dans la mise en cause, par des individus ou des groupes extra-étatiques, du monopole de la violence que s'arroge l'Etat. A leurs yeux, ne peut être légitime et tolérée que la violence qui émane "d'en haut". Dans nos pays, elle serait couverte par le caractère démocratique des lois et des institutions qui régissent l'Etat de droit. En y regardant de plus près, on s'aperçoit que, malgré d'innombrables nuances, ce caractère démocratique est singulièrement limité. Il se cantonne le plus souvent à une forme plus ou moins développée d'électoralisme basé sur le principe de la délégation de pouvoirs aveugle et automatique. N'importe qui peut s'exprimer dans la mesure où il répète ce que dit tout le monde ou se contente d'une audience très limitée. Dès que sa voix prend de l'ampleur, elle est étouffée, achetée ou aspirée par le système ambiant, qui n'est soumis, lui, à aucun code démocratique. La "démocratie", pas plus que l'absolutisme, ne tolère la mise en cause des rapports de force existants (rapports profonds, réels, sociaux ou économiques, et non rapports de façade, politiques ou personnels). On peut remplacer la dictature haïtienne ou chilienne par la "démocratie"; on torture alors un peu moins dans les prisons et les commissariats, mais les vrais maîtres du pays restent les mêmes. D'ailleurs, exception faite de quelques rares autocraties comme l'Arabie Saoudite ou le Bhoutan, quel Etat ne se dit pas "démocratique" ? Même les Etats-Unis se rangent dans cette catégorie, c'est tout dire. N'importe quel "citoyen" peut y "voter librement", avec le résultat que l'on sait. Il peut aussi avoir recours aux tribunaux; le succès de sa cause dépendra de sa fortune personnelle, de la puissance de son adversaire et du but poursuivi. Il n'en va pas différemment en Chine ou en Iran. Presque partout dans le monde, il y a des "élections" et des "tribunaux". Presque partout l'Etat défend le monopole de la force publique et de la violence qui en découle. Là où ce n'est pas le cas, d'autres éléments (seigneurs de la guerre ou barons de la drogue) exercent cette fonction. L'anarchie véritable n'existe pas; la jungle humaine a horreur du vide. Si le cadre institutionnel a pour tâche de préserver les rapports économiques, sociaux et culturels existants, si un changement pacifique s'avère impossible ou illusoire, faut-il s'étonner que des groupes ou des individus osent défier le monopole de "ceux d'en haut" et prennent eux-mêmes les choses en mains, au mépris de lois qui les méprisent ? "Une des conditions essentielles de tout développement humain est la révolte", écrivait Bakounine il y a près de 150 ans. Bien entendu, la simple contestation du monopole de l'Etat en matière d'usage de la force n'a en soi rien de terroriste, même si le contestataire, pour se défendre ou se faire entendre, est amené à quitter le domaine de la non-violence. Mais l'Etat ne l'entend pas ainsi. Pour son appareil de répression, la différence a toujours été bien mince (voir le traitement réservé à la protestation altermondialiste à Gênes et ailleurs). Depuis le 11 septembre 2001, cette différence n'existe pratiquement plus.
QUELS REMÈDES ?
Avant de prescrire tel ou tel remède, tout médecin sérieux s'efforce, bien sûr, de formuler un diagnostic pertinent sur la nature de la maladie. C'est précisément ce qu'évitent de faire les plus zélés partisans de l'éradication du terrorisme. Dans le meilleur des cas, nos docteurs ès politique préconisent l'euthanasie; bien souvent, ils recommandent l'extermination pure et simple de l'entourage du malade (ou de ce qu'ils déclarent être l'entourage du malade). En réalité, ils sont eux-mêmes infiniment plus atteints que les patients qu'ils prétendent guérir, mais cela ils l'ignorent ou feignent de l'ignorer. En fait, c'est le pouvoir, ou plutôt l'abus de pouvoir, qui génère à la fois le terrorisme groupusculaire et le terrorisme d'Etat. Ce n'est donc qu'à ce niveau que le remède, quel qu'il soit, doit agir si l'on veut qu'il soit efficace. Le terrorisme sous toutes ses formes s'éteindra de lui-même le jour où les innombrables sources de frustration politique, sociale, nationale seront taries, le jour où la violence, l'arbitraire, le chantage, l'exploitation, l'arrogance et le cynisme auront disparu des relations internationales. Autant dire jamais, si l'on considère le cours que prend l'histoire depuis une bonne décennie. Car ceux qui prétendent lutter contre le terrorisme et qui en sont les vrais responsables, ont tout intérêt à perpétuer son existence.
LE 11 SEPTEMBRELes attentats de New York et de Washington constituent probablement l'exemple le plus spectaculaire de terrorisme d'Etat jamais mis sur le compte d'un groupe dissident clandestin. En un temps record, ils ont permis de faire tomber d'innombrables obstacles qui s'opposaient à la mise en place, à l'échelle planétaire et sous contrôle américain, des fondements d'une future dictature plus ou moins librement consentie par une population naïve et docile. Et c'est au nom de la "lutte contre le terrorisme" que les terroristes du Pentagone et de la Maison Blanche peuvent réaliser leur projet. En outre, la terreur auto-pratiquée du 11 septembre 2001 "justifie" désormais la terreur de la guerre, n'importe où, n'importe quand, le cas échéant de manière "préventive". Alors que le terrorisme d'Etat se développe à un rythme toujours plus effréné, ses propagandistes gonflent démesurément le spectre du terrorisme artisanal pour mieux couvrir leurs propres exactions ou celles de leurs maîtres. Le terrorisme, depuis le 11 septembre, s'étend un peu à la façon de l'antisémitisme et des virus informatiques. La menace, quand elle est réelle, émane moins de ceux à qui elle est imputée que de profiteurs sans scrupules qui la brandissent systématiquement et la génèrent à dessein pour mieux nous effrayer et nous vendre à prix d'or un contrepoison plus mortel que le prétendu mal. DU RÉSEAU AL-QAÏDA... Les informations dont on peut disposer sur Al-Qaïda sont rares. Presque toutes émanent de sources occidentales et relèvent davantage de l'intoxication que de la réalité. Il existe bien entendu de très nombreux groupes islamistes clandestins opérant chacun pour soi dans différents pays. En revanche, la coordination de leurs activités dans un réseau fortement structuré et dirigé depuis un centre tout-puissant dominé par Oussama Ben Laden est hautement improbable. Le fait que diverses organisations islamistes soient financées à partir d'une source unique crée sans aucun doute des dépendances et des relations occasionnelles, mais le réseau informel qui en résulte ne devient pas pour autant cette pieuvre gigantesque que nous présente la propagande américaine. Les intérêts en jeu sont trop divergents et trop marqués par les préoccupations locales. En outre, il est avéré que de nombreux mouvements clandestins jouissent de complicités officielles dans les milieux dirigeants de leurs pays respectifs (armée, police, services secrets, administration). Beaucoup ont été soutenus, ou le sont encore, par les services américains. Ben Laden lui-même est un enfant de l'oligarchie obscurantiste saoudienne et de la subversion américaine. On sait qu'il a entretenu des contacts avec la CIA jusqu'à une époque récente, et jusqu'à preuve du contraire, rien ne permet de penser que l'antagonisme entre le "terroriste numéro un" et ses anciens partenaires soit réellement aussi profond qu'on essaie de nous le faire croire depuis septembre 2001. Le grossissement démesuré du phénomène Al-Qaïda permet au pouvoir américain de présenter régulièrement à l'opinion mondiale crédule un seul et même ennemi ayant des ramifications et des soutiens dans tous les pays "voyous" ou en passe de le devenir. Pourquoi faut-il bombarder l'Afghanistan ? Parce que WTC = Al-Qaïda = Talibans. Pourquoi bombarder l'Irak ? Parce que Bali = Al-Qaïda = Saddam. Et demain et après-demain et plus tard encore, l'increvable et mythique Al-Qaïda devra encore et toujours porter la responsabilité de nouveaux carnages auxquels il conviendra de riposter par de nouveaux bombardements. Jusqu'à ce que l'opinion comprenne, ou jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour stopper ce qui est peut-être déjà la troisième guerre mondiale. Un an après l'attentat de New York, le professeur norvégien Johan Galtung, directeur du Réseau Transcend pour la paix et le développement, déclarait dans une interview au magazine allemand Der Spiegel : "A mon avis, Al-Qaïda est une fiction née à Washington, une projection tout à fait typique des vues du Pentagone. Lorsqu'il y a un ennemi, il doit correspondre à l'idée exacte que s'en font les stratèges ministériels : structuré comme leur propre administration, doté d'énormes moyens financiers et dirigé par une hiérarchie claire et précise dans ses moindres détails. La représentation occidentale de cette organisation est complètement fausse... En fait, nous avons tout simplement affaire à des cellules indépendantes mues par une foi commune."Adam Curtis, auteur d'un documentaire présenté à la BBC (The Power of Nightmares), confirme qu'il n'y a ni réseau terroriste international, ni membres, ni chef, ni cellules dormantes, ni stratégie d'ensemble : The making of the terror myth. Does al-Qaeda exist ? par Brendan O'Neill. (Poser la question, c'est déjà y répondre.)Pour Pierre-Henri Bunel, qui se présente lui-même comme un ancien du Renseignement militaire, Al-Qaïda est tout simplement un fantasme américain. Le mot, qui signifie base en arabe, désignait à l'origine la base de données informatiques de l'Organisation de la Conférence Islamique. Dans un but de désinformation, les services secrets US ont traduit le terme par base terroriste. Le zèle des politiciens et des journalistes a fait le reste - détails. Une autre explication de l'origine du mot Al-Qaïda, fournie par le Dr Saad Al-Fagih dans une interview à la chaîne de télévision publique américaine PBS. Comme le fait remarquer le Réseau Voltaire début décembre 2003 : "Le président d'un comité d'experts antiterroristes de l'ONU, Michael Chandler, a présenté son rapport annuel sur la traque d'Al-Qaïda. [...] La véritable information de ce rapport, est que sur 191 Etats membres de l'ONU, 108 ont refusé de fournir des informations sur Al-Qaïda. Ils sont 108 à déclarer ne jamais avoir observé sur leur territoire quoi que ce soit qui valide l'existence d'Al-Qaïda et ne pas se sentir concernés par cette prétendue menace planétaire." Propagande américaine et "guerre contre le terrorisme" : Who is Abu Musab Al-Zarqawi ? - un article de Michel Chossudovsky (professeur à l'Université d'Ottawa) sur le nouveau croque-mitaine lancé par la CIA et présenté par la presse comme le "bras droit de Ben Laden". "Al-Qaïda n'existe pas, Zarkaoui non plus", déclare en mai 2005 Richard Labévière, éditorialiste de Radio France Internationale (sans doute plus pour très longtemps). Un article de Thierry Messan (Réseau Voltaire - juillet 2007) : Al Qaïda en Irak : faut-il croire George Bush ou ses généraux ? "Alors que le président Bush met en garde ses concitoyens contre le danger 'd'Al-Qaïda en Irak' qui formerait des cellules pour attaquer les États-Unis, des officiers supérieurs états-uniens ont admis que cette organisation n'existait pas. Les généraux Casey et Kimmitt ont reconnu qu'Al-Zarkaoui était une fabrication de leurs services de guerre psychologique et le général Bergner a déclaré que son successeur, Al-Baghdadi, était un acteur." ... AU RÉSEAU AL-BUSHAÏDA Depuis le 11 septembre 2001, on a chaque jour un peu plus l'impression que le terrorisme d'Etat camouflé en terreur groupusculaire tend à supplanter partout le véritable terrorisme artisanal : Djerba, Bali, Kénya, Casablanca, Istanbul... Il n'y a pratiquement plus qu'une seule sorte de terrorisme.
Les attentats-suicides - réalité ou mythe ? Depuis quelques années, et particulièrement depuis le 11 septembre, chaque fois que les médias parlent de terrorisme, on peut être sûr que les mots islamistes et attentat-suicide ne sont pas loin. La chose est assez curieuse car la religion musulmane - comme d'ailleurs la religion chrétienne - proscrit le suicide. Il semblerait donc que les fanatiques de l'islam ignorent tout de cet interdit. A en croire la presse, c'est par milliers qu'ils mettent fin à leurs jours - djihad oblige... Bien sûr, des gens se suicident tous les jours, dans toutes les sociétés. Mais quand ils le font, c'est toujours pour des raisons personnelles. Ne voyant plus d'issue à une situation individuelle devenue inextricable (insurmontables problèmes de santé, d'argent, d'amour, de responsabilité, de raison d'être...), ils n'ont plus qu'une alternative pour mettre fin au cauchemar. Lorsque la politique joue un rôle dans leur choix ultime, c'est qu'elle est à l'origine de l'impasse personnelle dans laquelle ils se trouvent. Mais elle ne les y pas précipités du jour au lendemain. Le suicide commis pour des raisons politiques est toujours l'aboutissement d'un long processus.
On se tue par peur d'un scandale ou après une guerre perdue ou à cause de l'effondrement d'une idée à laquelle on avait cru très fort. On ne se tue pas, sans motif personnel, pour le plaisir de liquider deux GIs américains. Sans "motivation" à la fois individuelle et inéluctable, le suicide purement politique est quasiment impossible. L'instinct commande à l'individu de rester en vie. Le cas des pilotes kamikazes japonais l'a prouvé. Très peu sont passés à l'acte ; la plupart ont été abattus avant d'atteindre leur objectif. Ceux qui ont survécu ont témoigné. Tout cela n'a d'ailleurs rien à voir avec "l'héroïsme" en temps de guerre. La plupart des histoires qu'on nous raconte à ce sujet tiennent de l'imagerie d'Epinal. Non qu'il ne puisse y avoir de "héros" dans ces conditions, mais les actes véritablement héroïques sont toujours spontanés, jamais réfléchis et encore moins planifiés. On peut à la rigueur imaginer qu'un "kamikaze" moderne, atteint d'une maladie incurable ne lui laissant plus que quelques mois à vivre, se dise qu'il vaut mieux mourir en tuant des Israéliens que de finir dans son lit ou à l'hôpital. Par contre, on imagine mal que des Palestiniens, des Irakiens, des Pakistanais ou des Saoudiens jeunes, en bonne santé, ayant parfois des enfants ou faisant partie des classes moyennes, optent subitement pour l'attentat-suicide. C'est d'autant plus impensable que nous n'avons pas affaire à quelques cas isolés - toujours possibles - mais à un véritable phénomène de masse. Ce qui devrait éveiller notre scepticisme, c'est que ce phénomène est très récent et qu'il a pris naissance en Palestine occupée. Et comme par hasard, tout ce que nous en savons provient de sources israéliennes. On prétend que le comportement aberrant du "terroriste" est rendu possible par la religion musulmane - "la plus conne de toutes les religions", comme dit Houellebecq - qui est lui-même le plus con de tous les écrivains. Ou encore par le lavage de cerveau auquel sont soumis les Arabes depuis leur plus jeune âge - car bien entendu, les autres peuples ne subissent pas de lavage de cerveau, surtout pas les Américains et les Israéliens. En fait, le mythe des attentats-suicides, même s'il recèle au départ un grain de vérité comme tous les mythes, est le résultat d'une gigantesque campagne de propagande conçue et réalisée par les sionistes et amplifiée par les médias dont ils ont le contrôle. Si les journalistes prenaient la peine d'analyser les actes qu'ils qualifient d'attentats-suicides, ils verraient que les actions les mieux "réussies", en Israël-Palestine, portent la signature du Mossad. Dès qu'il y a plus d'un ou deux morts, c'est que les maîtres de la "ruse guerrière" sont passés par là. Leurs cibles sont souvent "secondaires", leurs victimes "israéliennes" sont souvent russes, arabes ou thaïlandaises. Les exécutants - arabes - sont manipulés sans le savoir, pensant agir pour la cause palestinienne, alors qu'ils servent en réalité les objectifs du l'expansionnisme juif. On sait que le Mossad noyaute beaucoup de groupes arabes clandestins. Dans les années 1970-80, c'était le groupe Abou Nidal avec ses attentats profitant presque toujours aux Israéliens. Plus tard, il y a eu le Hamas, qui s'est entre-temps émancipé de la tutelle sioniste. Aujourd'hui, ce sont les "cellules d'Al-Qaïda" créées et dirigées par des Juifs israéliens parfaitement bilingues que les jeunes Palestiniens prennent pour des Arabes. En Irak, la résistance n'a nul besoin de recourir au suicide pour frapper l'occupant et ses collaborateurs locaux : elle le prouve cent fois par jour. Mais lorsqu'une explosion tue des douzaines de civils sortant d'une mosquée le vendredi, ou des enfants auxquels les GIs "distribuaient des bonbons" quelques minutes plus tôt, on peut se poser des questions. S'agit-il d'un acte criminel des "forces spéciales" maquillé en attentat-suicide ?... A-t-on déposé une bombe dans un camion-citerne à l'insu du conducteur, pour la faire exploser à distance au moment voulu ?... Est-ce tout simplement un attentat à la voiture piégée déclaré "suicidaire" par pure routine journalistique ?... La mystification qui semble si bien fonctionner avec la Palestine et l'Irak - du moins vis-à-vis des foules occidentales, car le public arabo-musulman n'est certainement pas dupe - peut se répéter à l'envi d'un bout à l'autre de la planète. Tant que l'Occident n'y verra que du feu, ce petit manège se poursuivra. Dans la société du spectacle du 21ème siècle, le spectacle n'est plus occasionnel mais permanent, et le public a de plus en plus de difficultés à réaliser qu'il s'agit d'un spectacle.
Carol A.
Valentine démolit le mythe des attentats-suicides : "Hi, my name is Abdula. I'll be your suicide bomber this evening" Le journaliste Robert Fisk signale des cas concrets observés en Irak. Les occupants ou leurs complices prennent un jeune supplétif irakien, lui confient une voiture et un portable, et lui demandent d'aller à un endroit donné (près d'une mosquée, d'un marché ou d'une manifestation) avec l'ordre de leur téléphoner lorsqu'il sera sur les lieux. Arrivé sur place, l'apprenti-flic fraîchement embauché essaie en vain d'établir la communication, descend de voiture et va tenter sa chance un peu plus loin. Une minute plus tard, la connexion est possible... et le véhicule explose, causant des douzaines de morts et de blessés. Le "kamikaze" s'en tire avec la vie sauve. Il a eu de la chance, il aurait pu y passer comme des centaines de ses collègues, morts sans le savoir pour la cause israélo-américaine. Terrorisme et pacifisme : Aussi longtemps que les opposants à la guerre penseront que :
· "Washington et ses alliés profitent du terrorisme pour enterrer les libertés et créer de nouveaux conflits"
· "les attentats-suicides sont une conséquence directe de la guerre menée contre l'Islam"
· "il ne faut pas confondre quelques terroristes islamistes avec la masse des musulmans pacifiques"
les tueurs du clan Bush-Blair-Sharon n'auront rien à craindre et pourront tranquillement préparer les prochains attentats et les prochaines agressions. Des personnalités connues et respectables, comme Noam Chomsky, Robert Fisk, George Galloway et beaucoup d'autres, prononcent des phrases semblables ou identiques pratiquement chaque jour.
Mais ce type de pacifisme ne mène pas loin, car il ignore ou occulte le fait que LE CLAN BUSH-BLAIR-SHARON NE PROFITE PAS DES ATTENTATS TERRORISTES pour lancer de nouvelles guerres et museler davantage les citoyens.
IL EST LUI-MÊME À L'ORIGINE DE CES ATTENTATS qui lui permettent de justifier sa politique criminelle. Ce n'est pas du tout la même chose. Si quelqu'un qui se veut anti-guerre ne comprend toujours pas cela quatre ans après les attaques du 11 septembre, c'est qu'il ne comprendra jamais. C'est là le problème de beaucoup de pacifistes, et même de la plupart d'entre eux. Et c'est bien pour cette raison que le mouvement contre la guerre anglo-américaine en Irak, qui était si puissant au printemps 2003, a pratiquement implosé entre-temps. Il est rongé de l'intérieur par tous ces gens qui ne cessent de répéter : "Nous sommes contre la guerre, mais il faut combattre la terreur islamiste." Ils n'ont pas compris que ce sont les mêmes salopards qui pratiquent à la fois la "terreur islamiste" et la guerre permanente. En 2005, cet aspect de la question est devenu essentiel. Après quatre ans de "terror show" à l'état pur, on en est arrivé à un point de blocage complet. Tant que les "gens de bonne volonté" continueront de croire les sornettes, ou du moins une grande partie des sornettes dont on les abreuve, ils se mettront eux-mêmes hors d'état de penser et d'agir, ils resteront paralysés devant le danger qui menace. Et ce que nous avons vu depuis 2001 risque de passer pour "de la bibine" en comparaison de ce qui va certainement suivre dans un avenir sans doute pas très lointain. Il y a péril en la demeure : si le monde ne se réveille pas très vite, on court droit à la catastrophe... Les attentats de Madrid : Le 11 mars 2004 (deux ans et demi exactement après ceux de New York), des attentats perpétrés dans trois gares de Madrid font 190 morts.
Mis sur le compte de l'ETA basque et d'Al-Qaïda, ils ont pour objectif :
· de stimuler l'hystérie générale voulue par Washington ;
· de tenter un dernier effort pour faire remonter la cote de popularité de la droite espagnole "antiterroriste" juste avant les élections ;
· d'affaiblir l'opposition antiguerre à quelques jours du premier anniversaire de l'agression américaine contre l'Irak (le 15 février 2003, 2.000.000 de personnes avaient manifesté à Madrid et 1.500.000 à Barcelone) ;
· de conduire les pacifistes à dénoncer le terrorisme de l'ETA et d'Al-Qaïda plutôt que le terrorisme US soutenu par l'Espagne officielle ;
· de détruire définitivement l'ETA, alors que son parti politique Batasuna est interdit et pourchassé comme à l'époque de la dictature fasciste de Franco.
Malheureusement pour leurs auteurs, il ne semble pas que les attentats aient produit l'effet escompté. Même si le mouvement pacifiste espagnol a beaucoup perdu de son énergie initiale, le gouvernement Aznar tombe et son successeur annonce un retrait des troupes engagées en Irak.Le réseau Al-Bushaïda (alias Al-Mossaïda) ne se décourage pas pour autant. Il a certainement beaucoup d'autres objectifs sur sa liste : Paris, Berlin, Londres, Rome...Plus les membres de la caste politique et journalistique seront dociles et complices face à ce fléau, plus vite pourra être réalisé le projet terroriste de domination mondiale, de dictature militaire généralisée et de guerre permanente.Personne n'ose dénoncer publiquement les véritables coupables, hormis une partie du monde arabe et musulman. Mais il s'agit rarement de dirigeants politiques influents. Exception notable : en mai 2004, après qu'une explosion terroriste à proximité d'un complexe pétrochimique de Yanbou (Arabie Saoudite) ait tué six personnes (dont cinq étrangers), le prince héritier Abdallah (qui exerce de facto le pouvoir dans ce pays) déclare sans ambages que les sionistes de Tel Aviv sont responsables de l'attentat - une accusation aussitôt rejetée comme "antisémite", cela va de soi. L'attentat de Beyrouth : 14 février 2005 : dans la capitale libanaise, les terroristes du Mossad font sauter une charge explosive de grande puissance, tuant une dizaine de personnes, dont l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri. La Syrie est aussitôt désignée comme "coupable". Si tout se passe comme le veulent ses auteurs, cet attentat devrait fournir le prétexte d'une guerre d'agression contre Damas, guerre prévue depuis plus de deux ans mais rendue (provisoirement) impossible par la résistance irakienne - détails.
Les attentats de Londres : 7 juillet 2005 : attentats à la bombe dans le métro et dans un bus de Londres - 56 morts et 700 blessés. Planifiés et organisés par les terroristes de l'infâme réseau israélicain* avec l'appui logistique du criminel Tony Blair, ces attentats servent à relancer la psychose anti-arabe et à "prouver" la "nécessité" d'une guerre permanente "contre la terreur islamiste". Les larbins de la presse aux ordres, un peu en manque depuis Madrid, peuvent enfin s'en donner à coeur joie. Un exemple parmi beaucoup d'autres : un certain Alain Hertoghe, journaliste "indépendant" qui se faisait encore passer pour un "adversaire" de la guerre américaine en Irak un an plus tôt, appelle aujourd'hui, quelques heures après le massacre de Londres, à "l'union sacrée des dirigeants du G8" contre la "barbarie djihadiste" (lu sur Yahoo France). Alors que le monde bascule peu à peu vers une barbarie mondialisée qui n'a vraiment rien de "djihadiste", on ne soulignera jamais assez la responsabilité et la complicité des représentants des médias dans ce processus. *Selon Associated Press, Benjamin Nétanyahou, ministre israélien des Finances, qui devait participer à une conférence dans un hôtel de Londres situé juste au-dessus d'une des stations de métro visées par les attentats, a été averti peu de temps auparavant et a annulé sa participation. Les autres médias, quand ils reprennent la nouvelle, la déforment complètement en prétendant que Nétanyahou a été informé après la première explosion et qu'Israël a prévenu les Britanniques avant les attentats. Sans s'attarder sur le manque de logique de cette "rectification", tout le monde est d'accord pour dénoncer une "théorie de la conspiration" forcément "antisémite". En revanche, le fameux "message d'Al-Qaïda" revendiquant la paternité des attentats est tout ce qu'il y a de plus "authentique". (L'ex-premier ministre Nétanyahou est une personnalité influente en Israël ; il était donc certainement au courant de ce qui se tramait, sans pour autant connaître les détails opérationnels comme l'heure et le lieu exact des explosions.)
Depuis septembre 2004, c'est d'ailleurs la société israélienne Verint Systems (adresse : 23 Habarzel Street, Tel Aviv) qui assure la surveillance du métro de Londres. Autant dire que les terroristes du Mossad sont dans la place. Quand on sait qu'une autre entreprise de "sécurité" de l'Etat juif (ICTS) contrôlait les passagers dans plusieurs aéroports américains le 11 septembre 2001 (elle les contrôle toujours, et pas seulement là-bas mais aussi en Europe, à Roissy notamment), il serait intéressant de dresser une liste de toutes les firmes similaires en activité dans les secteurs sensibles des grandes villes menacées. On pourrait ainsi - peut-être - avoir une idée de l'endroit où les tueurs israélicains vont assener leur prochain coup. Malheureusement, ce genre d'information est rarement disponible avant les attentats, et le journalisme d'investigation n'existe plus, ou alors il se cantonne à des secteurs tout à fait secondaires. Les "sites islamistes" qui ont revendiqué les attentats étaient en réalité hébergés au Maryland et au Texas. What's Behind the London Attacks ? par Matt Hutaff. Al-Qu'eda or Al-a'diversion ? par William Bowles, Global Research, Canada. Les attentats de Londres sont à coup sûr le résultat d'une "opération hybride" faisant intervenir à la fois les services secrets (pour le choix des cibles, la préparation, l'assistance technique et le financement) et des groupes islamistes infiltrés ou créés de toutes pièces (pour la "main-d'oeuvre", les "colis" à transporter, les "traces" et autres "pistes" que révèlera "l'enquête" policière). En pareil cas, si les services secrets font bien leur "travail" (on peut leur faire confiance), les fantassins du terrorisme ne s'aperçoivent pas qu'ils sont manipulés et croient agir pour la "bonne cause". A la limite, ils n'ont même pas conscience "d'agir". Ils prennent le métro comme chaque matin, avec leur petit sac à dos, sans savoir ce qu'il contient, tout simplement parce que "Mr. Ali" leur a demandé de le faire et qu'il faut bien rendre service. Et puis, au moment décisif, Ali est tout près d'eux sans qu'ils le sachent. Il reste sur le quai du métro tandis la rame disparaît dans le tunnel. Quelques secondes plus tard il appuie sur le bouton, et voilà que les "kamikazes" qui s'ignorent ont "frappé" pour le compte "d'Al-Qaïda". Ali (Chaïm de son vrai nom) peut faire son rapport et sera félicité par ses chefs - et peut-être même par le ministre. Voilà de l'avancement en perspective. Cette façon de procéder peut varier selon les circonstances, le principe lui-même reste constant -
lire ici ce que disait l'ancien ministre allemand Andreas von Bülow en janvier 2002 à propos des attentats du 11 septembre. N'oublions pas que la devise du Mossad israélien est "By way of deception", c'est-à-dire par la ruse, par la tromperie. (Il est vrai que ces gens sont à la fois fiers de tromper le monde et "profondément indignés" lorsque quelqu'un - par définition un "antisémite" - ose venir le rappeler.)
Comme le fait remarquer Sacha Sher, historien et sociologue, sur son blog Ne plus faire fausse route, les informations les plus contradictoires s'entremêlent à propos de ces attentats. Ainsi, par exemple, huit jours après les explosions, alors que 42 des victimes n'étaient pas encore identifiées, on connaissait déjà les noms et adresses de tous les porteurs de bombes.
Le hasard fait vraiment bien les choses. Autre "coïncidence", signalée ici par le Réseau Voltaire : "Le 7 juillet 2005, Visor Consultants, une société spécialisée dans la 'gestion de crise', organisait un important exercice de simulation d'attentats terroristes, au même moment et au mêmes endroits que les véritables attentats, ce qui n'est pas sans rappeler les simulations qui ont permis aux auteurs des attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington de neutraliser les procédures de sécurité du contrôle aérien." Les "terroristes musulmans" participaient-ils à ces "grandes manoeuvres", s'interroge Sacha Sher, leur avait-on fait croire qu'ils transportaient de faux explosifs que les agents de sécurité étaient censés trouver ? On ne le saura sans doute jamais, mais la thèse est assez plausible... Voulait-on, avec ces attaques terroristes, se donner un prétexte pour intervenir plus vite contre l'Iran ? Le 31 mai, quelques semaines avant les attentats, George Galloway, député britannique indépendant, opposé à la guerre de Bush-Blair-Sharon, avait déclaré dans le "show radiophonique" d'Alex Jones, aux Etats-Unis : "Je suis persuadé que l'opinion publique est tout à fait en mesure d'empêcher une nouvelle agression comme celle qui se prépare contre l'Iran - à moins qu'un attentat terroriste organisé par le complexe militaro-industriel et imputé aux dirigeants de Téhéran, ne vienne tout changer." (Malheureusement, le 7 juillet, au Parlement de Londres, Galloway oublie ce qu'il a dit précédemment et accuse Al-Qaïda.) Le journaliste américain Wayne Madsen, de son côté, écrit le 8 juillet : "Si, par hasard, on devait découvrir que du RDX/C4 a été utilisé dans les attentats, l'appareil de propagande des néo-cons pourrait rapidement passer de la piste Al-Qaïda à la piste iranienne, arguant que Téhéran dispose de très grandes quantités de cet explosif." L'avenir dira ce qu'il en est... En attendant, dans les jours qui suivent les attentats, les attaques contre les musulmans se multiplient un peu partout en Grande-Bretagne. On signale même plusieurs incendies de mosquées.
Le 11 juillet, il se trouve que la caste politico-médiatique "célèbre" le dixième anniversaire du "massacre" de Srebrenica, en Bosnie. Comme l'écrit à juste titre le journaliste allemand Jürgen Elsässer à cette occasion (dans le quotidien junge Welt) : "La presse a atteint un tel niveau de schizophrénie que le public est depuis longtemps incapable d'y voir clair. D'un côté (Srebrenica), on présente les musulmans comme des victimes par excellence ; de l'autre (attentats de Londres), ils sont tous classés dans la catégorie des 'natural born killers'. On offre simultanément au lecteur deux images totalement contradictoires de l'Islam : ici, cible innocente d'un 'fascisme' serbe particulièrement brutal ; là, source monstrueuse d'un 'fascisme' aussi brutal, voire plus brutal encore : 'l'islamo-fascisme'. Certains éditorialistes demandent même en toute innocence que l'on applique aux musulmans des mesures d'épuration ethnique semblables à celles dont se seraient rendus coupables les 'chefs serbes' de Bosnie Radovan Karadzic et Ratko Mladic. Une société islamique parallèle ne saurait être tolérée..." Comme les attentats de Madrid, et comme tous les précédents, ceux de Londres obéissent à la fois à des objectifs internationaux et à des considérations locales. Au niveau purement britannique, ils ont pour but de consolider le pouvoir de Tony Blair, affaibli par les scandales* (malgré sa réélection**), de faciliter le renforcement du fichage systématique et de la surveillance policière dans le pays, et de désamorcer le mouvement pacifiste. * Notamment l'affaire du Downing Street Memo. Le locataire du 10 Downing Street y exposait, en 2002, la nécessité pour son gouvernement de fabriquer une justification "légale" à l'invasion de l'Irak. ** En mai 2005, grâce au système électoral majoritaire à un tour, les travaillistes de Tony Blair (Labour) obtiennent 36 % des voix (contre 33 % pour les conservateurs et 23 % pour les libéraux-démocrates), mais raflent néanmoins 57 % des sièges. Si l'on considère qu'il y a eu 40 % d'abstentions, on voit que Blair n'est soutenu que par 22 % des Britanniques - et encore, beaucoup d'électeurs travaillistes n'ont pas voté "pour Blair" mais pour leur député du Labour. L'écrasante majorité de la population est contre la guerre et pour le retrait des troupes. Pour ce qui est de la date des attentats, on ne peut s'empêcher de remarquer que le timing était presque parfait. Si les explosions s'étaient produites fin avril ou début mai, Blair aurait sans doute subi le sort de son collègue Aznar, et la ville de Londres n'aurait pas été choisie pour organiser les Jeux Olympiques de 2012, la décision étant tombée la veille des attentats. On peut seulement se demander pourquoi on n'a pas laissé aux Londoniens le temps de fêter leur victoire. Le Mossad voulait-il "prouver" que les islamistes sont sans pitié ?... 21 juillet - les docteurs de l'ordre nouveau soumettent la population anglaise à une vaccination de rappel contre le syndrome de l'oubli : quatre pétards explosent dans les transports en commun de la capitale. Par manque d'imagination ou pour frapper les esprits, on a encore une fois pris pour cible trois stations de métro et un autobus. La presse nous explique que, cette fois, les quatre "bombes humaines" ont raté leur coup. C'est comme ça dans le monde du terrorisme suicidaire : ou bien ça marche à 100 %, ou bien ça foire complètement... Mais pour rendre service aux "enquêteurs", les "kamikazes" ont quand même laissé plein de traces partout. Scotland Yard les remercie... Le lendemain, pour montrer qu'elle ne reste pas les bras croisés, la police britannique assassine en plein jour, de sept balles dans la tête à bout portant, un jeune Brésilien "suspect" qui "donnait l'impression" de transporter une bombe.* En fait, il n'avait pas de bombe sur lui, mais comme on l'avait pris pour un Pakistanais, il était bel et bien suspect. Le maire de Londres, Ken Livingstone, approuve et justifie cet acte de terrorisme d'Etat - et pourtant, il y a quelques jours, il était encore pacifiste. Les commanditaires de la terreur ont d'ores et déjà atteint un de leurs objectifs : le mouvement anti-guerre anglais tourne à vide. * Les tueurs - en civil - font partie de "l'unité d'élite" SO 19 de la London Metropolitan Police. Ils ont été "formés" en Israël par l'INP (Israel National Police) et le Shin Beth. On voit qu'ils ont bien appris leur leçon.
Lire ici à ce sujet un article de Michel Chossudovsky.
Une des caractéristiques du terrorisme actuel, c'est que personne n'a vraiment le temps d'analyser les incohérences de la désinformation officielle. A peine commence-t-on à se pencher sur un des attentats, que le suivant lui enlève déjà toute actualité. C'est ainsi que le 22 juillet, à Charm-el-Cheikh, en Egypte, plusieurs explosions tuent près de 90 personnes. Les organisateurs du terrorisme-spectacle veulent que le public cesse de se poser les "mauvaises" questions. En multipliant les vraies attaques, les fausses alertes, les razzias style Gestapo et les arrestations arbitraires suivies d'"aveux", ils ne lui laissent plus aucun répit. La terreur omniprésente a aussi pour but d'étouffer la réflexion, le doute et la critique. En 1988, Guy Debord écrivait dans ses Commentaires sur la Société du spectacle : "Cette démocratie si parfaite fabrique elle même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L'histoire du terrorisme est écrite par l'État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique." Depuis 1988, le terrorisme fabriqué par la "démocratie" s'est développé à la vitesse grand V.
Il serait intéressant de savoir quel jugement Guy Debord, qui nous a quittés en 1994, porterait sur la situation actuelle s'il revenait aujourd'hui,
Autres attentats réels ou virtuels : Un peu plus tard, en octobre-novembre 2005, il y a de nouveaux attentats à Bali, puis d'autres encore à Trinidad et en Jordanie. Et comme toujours, "Al-Qaïda revendique" tandis que les pistes réelles mènent vers l'Etat terroriste juif. L'attaque de Bali ressemble étrangement à celle de 2002. A Port-of-Spain, la police locale arrête un comploteur russo-israélien aux identités multiples, spécialisé dans le vol de passeports et de cartes de séjour (indispensables pour détourner l'attention vers "les islamistes"). Il semblerait en outre que l'homme soit au coeur d'un complot visant le Venezuela tout proche. A Amman, bien que les hôtels touchés soient habituellement fréquentés par des Israéliens, pas de ressortissants de ce pays parmi les victimes : on les avait avertis à temps. On a l'impression que toutes ces "activités" ne sont que le prélude à des attaques beaucoup plus importantes, destinées à "punir" les pays occidentaux réticents vis-à-vis de la politique de Washington et à briser les dernières velléités de résistance au sein de la population. Qui sera la prochaine cible ? L'Allemagne ? La France ?... Le journaliste américain Wayne Madsen pense d'ailleurs que les "émeutes" nocturnes qui secouent les banlieues françaises en 2005 ne sont pas fortuites. Spontanées au départ, et déclenchées par la mort de deux adolescents suite à une action policière, les réactions de violence sont un peu trop systématiques, un peu trop organisées, pour être purement naturelles. Quelle aubaine pour Sarkozy (ministre de l'Intérieur "issu de l'immigration", pour employer son langage) et pour la racaille à ses ordres. Le 11 juillet 2006, un jour avant le début de l'agression israélienne au Liban, une série d'attentats à Bombay fait plus de 200 morts. Ces attentats, qui rappellent ceux de Londres un an plus tôt (explosions simultanées dans plusieurs trains) n'ont aucun rapport avec le conflit du Cachemire, mais s'incrivent dans la stratégie terroriste israélo-américaine de la guerre globale (en pentagonais moderne : "guerre au terrorisme"). Les relations indo-israéliennes, dont on n'entend jamais parler ici, sont en effet excellentes - ce qui signifie en clair que le gouvernement de La Nouvelle-Delhi se plie inconditionnellement aux exigences du lobby sioniste. Il y a quelque temps, les autorités indiennes ont même interdit dans tout le pays les chaînes de télévision arabes, y compris dans les grands hôtels (où le touriste arabophone est désormais contraint de consommer l'habituelle propagande insipide diffusée par la BBC et CNN*, propagande d'ailleurs reprise par les chaînes locales). Le 11 août 2006, pour détourner l'attention des crimes de guerre israéliens au Liban et faire oublier les difficultés rencontrées au sol par l'armée d'invasion, les maîtres du monde mettent en scène, à Londres, un nouveau méga-spectacle anti-alqaïdesque.
Vingt terroristes qui voulaient placer vingt bombes dans vingt avions en partance pour les USA sont arrêtés à temps par vingt équipes de Scotland Yard. Depuis le 11 septembre, 20 est un nombre magique (voir les 19 de la "bande à Atta" + Moussaoui). Note attribuée à ce happening : 20 sur 20. * Suite au "complot islamiste" du 11/8, on a pu voir sur CNN un Juif sioniste israélien (Wolf Blitzer, chef de "l'information" de la chaîne) interviewer un autre Juif sioniste israélien (Michael Chertoff, chef de la Homeland "Security" des Etats-Unis) à propos des "dangers du terrorisme musulman" : objectivité garantie. Quelques minutes plus tard, le même Wolf Blitzer s'entretenait avec Joe Lieberman, Juif sioniste américain et belliciste notoire, battu aux élections primaires démocrates du Connecticut (grâce à la fraude électronique, il sera "élu" comme "indépendant" en novembre). Dans la foulée, c'est une certaine Epi Lepsi ou Pipi Livni, Juive sioniste israélienne et ministre des Affaires étrangères de l'Etat terroriste de Tel Aviv, que Blitzer interrogeait en direct sur le "blitzkrieg" libanais raté. Qui peut encore nier que CNN est une arme de guerre totalement aux mains des sionistes ?... En guise de confirmation, quelques mois plus tard, le Juif sioniste Wolf Blitzer anime un "débat" politique auquel participent trois autres Juifs sionistes (David Frum, auteur des discours "présidentiels" ; Michael Rubin, de l'AEI, un think tank pro-israélien ; Ken Adelman, un ancien du Pentagone). CNN pourrait aussi bien s'appeler NCNN (Neo-Con News Network) ou ZNN (Zionist News Network) - ce qui serait infiniment plus honnête. Complot terroriste au Royaume-Uni : que se passe-t-il vraiment ? par Craig Murray, ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan. Hystérie collective et manipulation des opinions publiques en pleins bombardements du Liban : Terrorisme fictif, guerre réelle par le journaliste allemand Jürgen Elsässer. Quelques jours après le "complot" londonien "éventé de justesse", une affaire similaire éclate en Allemagne. Mais cette fois, ce sont des trains que les "terroristes" ont voulu frapper, en y déposant des bombes à retardement. Le "complot déjoué" est lui même à retardement. En effet, alors que les "bagages suspects" ont été découverts le 31 juillet, à Coblence et à Dortmund, la "bombe" médiatique n'éclate vraiment que deux semaines plus tard. Un des coupables, trahi par une caméra de surveillance, est un Libanais. Bien sûr on aurait pu prendre un Palestinien, mais un Libanais, cela prouve qu'on colle de près à l'actualité. La prochaine fois, on choisira un Syrien ou un Iranien, ou les deux. S'inspirant de ses "prédécesseurs" du 11 septembre, le "terroriste libanais" prend bien soin de déposer dans la "valise piégée" des documents en arabe, des emballages de produits achetés au Liban et même un numéro de téléphone de Beyrouth. Comme l'affaire de Londres, celle de Coblence déclenche l'hystérie générale. On ferme des gares (Hambourg, Kiel) pendant plusieurs heures, on chamboule les horaires des trains, on décide de généraliser l'observation vidéo et de renforcer le fichage et le flicage des citoyens. On ne peut pas encore annuler ou détourner les vols internationaux - pour le moment, seuls les USA et leur poulain anglais ont le droit de le faire. Mais on a réussi à instaurer un peu plus le règne de la peur et de l'arabo-islamophobie, comme le voulaient les manipulateurs de l'axe israélo-américain. Le torchon Bild-Zeitung, numéro un de la presse de caniveau et farouchement pro-sioniste,* mène la danse infernale. Il va même jusqu'à "découvrir" une "lettre de revendication du Hezbollah" - vous voyez bien qu'Israël avait raison de bombarder le Liban. * Le contrat de travail des rédacteurs du groupe Springer (dont Bild fait partie) comporte une clause d'allégeance à l'Etat juif. Début février 2007, les services anglais "déjouent à temps" un nouveau "complot" à Birmingham. Cette fois, les "islamistes" projetaient de "kidnapper" un soldat musulman britannique pour le "décapiter". Vraiment très original... Avril 2007 : pour fêter l'ouverture de sa 100ème succursale - Al-Qaïda Maghreb ® - l'organisation "islamo-terroriste" la plus performante du siècle organise un "feu d'artifice" en Algérie. Quatre attentats simultanés font une trentaine de morts. Fin juin-début juillet 2007 : le criminel de guerre Tony Blair quitte le 10 Downing Street pour se consacrer au "processus de paix au Moyent-Orient". Afin que la population britannique n'aille pas imaginer que tout va aller mieux sans lui, les maîtres du monde réactivent la menace terroriste. Résumé de ce nouvel épisode : des attentats manqués à Londres et à Glasgow, l'alerte rouge dans tout le pays, des suspects islamistes comme s'il en pleuvait, Al-Qaïda est dans le coup, les Israéliens l'ont confirmé. Soyez extrêmement vigilants mais ne changez rien à vos habitudes. Soyez terrorisés mais gardez votre calme. L'Etat policier est là pour vous protéger. Evitez d'être présents quand il y aura des bavures...
Septembre 2007 : deux attentats réels en Algérie (plus de 50 morts), un attentat "déjoué" en Allemagne. Trois mois plus tard, deux nouveaux attentats à Alger (76 morts).
TERRORISME, DROGUE, CRIME ORGANISÉ
L'exploitation, la manipulation et le gonflement démesuré d'un phénomène relativement modeste et limité au départ, pour en faire une gigantesque menace universelle contre laquelle il faut réagir en priorité, voilà ce qui caractérise le terrorisme d'aujourd'hui. Mais bien avant que ce fléau n'occupe le devant de la scène, les méthodes utilisées pour le créer et le "combattre" étaient déjà courantes dans les prétendues guerres menées un peu partout dans le monde contre la drogue et le crime organisé. A propos du rôle des grandes puissances - des Etats-Unis en particulier - dans le déferlement de la drogue, lire ici l'analyse de Robert Delanne. Alors que jusque dans les années 1960, la consommation de drogue, dans les pays occidentaux, était un luxe réservé aux classes aisées (les pauvres "se droguaient" à l'alcool), une formidable explosion accompagnée d'une "démocratisation" a depuis lors secoué le monde. Au cours des quarante dernières années, les services américains ont joué un rôle capital dans la naissance et le développement de ce cataclysme. Tandis que dans les pays producteurs (Asie du Sud-Est, Asie centrale, Amérique du Sud), le trafic encouragé, stimulé ou organisé par la CIA* permettait et permet encore le financement occulte de la subversion locale, dans les ghettos de l'Occident, les drogues dures ne tuaient pas seulement les consommateurs, elles tuaient aussi dans l'oeuf toute tentative de contestation politique. On faisait de la sorte d'une pierre deux coups. (Dans les années 1970, les autorités ont ainsi pu détruire le mouvement noir des Black Panthers et l'American Indian Movement des Améridiens.) * Comme le rappelle le journaliste Romain Migus, "le plus grand producteur de cocaïne, en 2007, est la Colombie avec 62 % de la production mondiale, le plus grand producteur d'opium au monde est l'Afghanistan, qui concentre 92 % de la production. Ces deux pays comptent sur une présence massive de l'armée des Etats-unis sur leur territoire." Il est bien évident que l'US Army a pour rôle de protéger les producteurs et les gros trafiquants de drogue et de permettre aux services américains (CIA, DEA) d'accomplir leur sale besogne. Dans le cas du grand banditisme, la responsabilité de l'Etat et des cercles dirigeants est plus ancienne encore. Si les petits truands ont toujours su agir de manière plus ou moins indépendante, les organisations criminelles de quelque envergure ne peuvent exister et prospérer sans la complicité du pouvoir politique et de l'oligarchie. Dans certaines circonstances, le gangstérisme peut d'ailleurs déboucher sur le terrorisme (voir plus haut). Terrorisme, drogue et grande criminalité ne sont en fait que les trois volets d'un même triptyque. Ils ont besoin de la "liberté d'entreprise" pour se développer. Et sans eux, le système ne survivrait probablement pas. C'est pour cette raison qu'il les utilise chaque fois qu'il se sent menacé ou démasqué. Ce que distingue cependant la "guerre au terrorisme" de celles mises en scène précédemment "contre la drogue" ou "contre le banditisme", c'est que ces dernières n'ont jamais comporté le risque de se transformer en guerre véritable - totale, mondiale, nucléaire. Et dans le cas de la "guerre antiterroriste", il ne s'agit probablement pas seulement d'un risque mais d'un calcul délibéré de la part des metteurs en scène. Terry Jones (Monty Python) à propos de la "guerre au terrorisme" de George W. Bush : "Il est impossible de faire la guerre à un substantif abstrait : comment saura-t-on qu'on a gagné ? Quand le terme en question aura été supprimé du dictionnaire, peut-être ?..."
Comment la CIA mène la "guerre psychologique" par Michel Collon.
Un article de Réseau Voltaire à propos du rôle du terrorisme israélien dans les attentats "antisémites" des années 1990 en Argentine.
Le général Léonid Ivashov (chef d'état-major des armées russes le 11 septembre 2001) : Le terrorisme international n'existe pas (Réseau Voltaire)
Un entretien avec Youssef Aschkar : La "guerre contre le terrorisme" est une guerre contre les peuples (Réseau Voltaire)
Une excellente analyse publiée sur le site http://mai68.org : De l'intoxication sécuritaire à la dictature globale
Le rôle des Anglo-Américains dans l'apparition et le développement de l'islamisme : The Muslim Brotherhood - The Globalists' Secret Weapon
A propos d'une forme particulièrement virulente de terrorisme: Farid Abboud ambassadeur libanais aux Etats-Unis, répond à la chaîne américaine Fox News de Rupert Murdoch Faut-il aimer Saddam Hussein pour soutenir l'Irak contre l'agression américaine ?
Faut-il aimer Arafat et le Hamas pour soutenir les Palestiniens ?
Quelles armes les opprimés ont-ils le droit d'utiliser pour se défendre?
Lire ici l'opinion de Jean Bricmont, professeur à l'Université Catholique de Louvain.
Un autre texte de Jean Bricmont : Quelques remarques sur la violence révolutionnaire Attaque terroriste
Sondage : Qui est responsable de la terreur ?