"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

22 août 2021

Les Afghans paient plus de 20 ans d'incompétence crasse à la présidence des Etats-Unis

 

« Le président Biden apparaîtra dans les livres d’Histoire, injustement ou non, comme celui qui présidait l’humiliant acte final de l’expérience américaine en Afghanistan »


À moins d’un mois des commémorations du vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan constitue une gifle pour les Américains. La crainte d’une reprise des actes terroristes et la réalisation de l’impuissance des États-Unis à pacifier ce territoire, en dépit des promesses autrefois faites par George W. Bush, déclenchent la colère.

« La chute rapide des forces de sécurité afghanes et du gouvernement d’Ashraf Ghani a été un choc pour Biden et les hauts responsables de son administration, qui pensaient encore le mois dernier qu’il s’écoulerait plusieurs mois avant que le gouvernement civil de Kaboul ne tombe : ce qui laissait assez de temps après le départ des troupes américaines, avant que toutes les conséquences du retrait ne soient dévoilées », analyse la chaîne télévisée CNN. « Maintenant, des mois après sa déclaration initiale selon laquelle les 2 500 soldats américains seraient hors d’Afghanistan d’ici la fin de l’été, 6 000 soldats sont appelés à la rescousse pour faciliter l’évacuation. Et les responsables admettent franchement qu’ils ont mal calculé. Ce départ est une débâcle ».

Selon USA Today, « Biden enregistre sa plus grande défaite politique et constate l’échec de sa diplomatie » avec l’échec en Afghanistan. Le quotidien national va plus loin en indiquant que « la formule de Joe Biden selon laquelle 'America is Back' (N.D.L.R., l’Amérique est de retour) n’a jamais été aussi fausse et injustifiée ».

Pour enfoncer le clou, USA Today rappelle « après deux décennies, des milliers de vies américaines perdues et des milliards de dollars dépensés, les efforts des États-Unis n’ont servi à rien. Il ne s’agit pas d’un effondrement du gouvernement afghan, mais d’une désintégration de la politique internationale de cinq présidents ».

Habituellement mesuré, le Washington Post éreinte également le 46e président des États-Unis. « Pendant que les villes afghanes tombaient comme des dominos aux mains des talibans et que les diplomates américains semblaient de plus en plus menacés, le plan du président Biden pour une fin ordonnée de la plus longue guerre des États-Unis s’effondrait rapidement […] L’urgence confinant à la panique a révélé comment la stratégie du président pour mettre fin à l’effort militaire américain de vingt ans – à savoir laisser les forces afghanes retenir les talibans pendant des mois pour permettre aux négociateurs de redoubler d’efforts en vue de conclure un accord de paix – s’est effilochée et a finalement heurté un mur ».

De son côté, la chaîne télévisée Fox News, très marquée à droite, n’a pas manqué de souligner l’échec de la nouvelle administration : « Le président Biden s’est 'endormi au volant' en passant le week-end à Camp David, tandis que les talibans achevaient leur prise de contrôle de Kaboul ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, Joe Biden vit son Saïgon. Cette évacuation est honteuse, peureuse et n’aurait jamais pu être imaginée, même dans nos pires cauchemars ».

En avril dernier, le président américain avait pourtant affirmé : « Il n’y aura aucune circonstance où vous verrez des gens être soulevés du toit » de l’ambassade américaine à Kaboul, en évoquant le retrait complet des forces américaines le 11 septembre.

« Son optimisme s’est avéré n’être qu’une erreur de calcul de plus commise par les administrations américaines au cours des 20 dernières années », déplorent à peu près dans les mêmes termes le Wall Street Journal et le New York Times. « Nos interventions extérieures se terminent souvent en queue de poisson, mais nous continuons à commettre les mêmes erreurs. Nous ne tirons pas les leçons du passé ».

Moins tendre, dans un éditorial, le Wall Street Journal accuse : « La déclaration du président Biden, samedi, se lavant les mains de l’Afghanistan mérite d’être considérée comme l’une des plus honteuses de l’histoire par un commandant en chef à un tel moment de retraite américaine. […] M. Biden a envoyé une confirmation de l’abandon des États-Unis qui se dégageait de toute responsabilité, rejetait le blâme sur son prédécesseur et invitait plus ou moins les talibans à prendre le contrôle du pays […] Notre objectif depuis le début a été d’offrir des conseils constructifs pour éviter ce résultat. Nous avons critiqué l’accord de Donald Trump avec les talibans et mis en garde contre les risques de son envie de se retirer dans la précipitation, et nous avons fait de même pour M. Biden. Les conseillers du Président ont proposé une alternative, tout comme le Groupe d’étude sur l’Afghanistan. M. Biden, comme toujours trop assuré de son propre sens de la politique étrangère, a refusé d’écouter. L’autojustification de M. Biden samedi illustre son honnête malhonnêteté ».

Les éditorialistes de Fox News n’ont, par ailleurs, pas retenu leurs coups, relayant la pensée des élus républicains. « Les législateurs craignent que l’équipement et les armes modernes fournis par les États-Unis aux forces afghanes soient désormais entre les mains des talibans. Le départ penaud de nos troupes signifie aussi que nous avons laissé du matériel, des documents, des vivres, des médicaments, à des terroristes qui les utiliseront contre nous ».

La chaîne a cependant tempéré son propos en relayant l’opinion du secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lequel a déploré « l’absence de résistance des forces afghanes qui n’ont pas souhaité s’engager dans un combat contre les talibans ». Un constat résumé dans une phrase assassine à l’adresse des forces de sécurité : « Vous ne pouvez pas acheter la volonté et vous ne pouvez pas acheter le leadership ».


William Jefferson Clinton 

dit Bill Clinton


42e président des États-Unis
20 janvier 1993 – 20 janvier 2001
Il aurait pu tuer Oussama ben Laden par 2 fois, mais ne l'a pas fait, 
préférant l'avion de d'Epstein... en laissant Hillary avec sa secrétaire



«Je l'ai presque eu. Et j'aurais pu le tuer, mais j'aurais dû détruire une petite ville appelée Kandahar en Afghanistan et tuer 300 femmes et enfants innocents, et alors je n'aurais pas été mieux que lui. Et donc je ne l'ai tout simplement pas fait », a avoué Clinton à un public australien à peine 10 heures avant que deux avions ne percutent le World Trade Center. 

D'anciens agents de la CIA révèlent qu'ils ont eu une autre opportunité d'éliminer Oussama ben Laden avec peu de dommages collatéraux. Lorsque les réseaux tribaux afghans ont découvert qu'une caravane transportant Ben Laden voyagerait le long d'une certaine route, ils ont suggéré aux forces américaines d'enterrer des explosifs le long de celle-ci pour éliminer le célèbre terroriste.

« La CIA avait une « conclusion mortelle » [projet de loi] qui avait été signé par le président Clinton qui disait que nous pouvions nous engager dans une « activité mortelle » contre Ben Laden, mais le but de notre attaque contre Ben Laden ne pouvait pas être pour le tuer ». "On nous a demandé de supprimer cette menace contre les États-Unis avec une main attachée dans le dos."

Selon le réalisateur Greg Barker, « C'est difficile à croire maintenant, mais à la fin des années 90, la plupart des responsables de la sécurité nationale de Washington y compris le président Clinton, le département d'État, le département de la Défense n'ont tout simplement pas vu Oussama ben Laden et al-Qaïda comme une menace sérieuse. 

La poignée de responsables américains qui voyaient clairement la menace imminente arrivée, principalement des officiers de niveau intermédiaire de l'unité Ben Laden de la CIA et de la branche antiterroriste du FBI – ont tenté en vain de tirer la sonnette d'alarme aux plus hauts niveaux, mais étaient souvent ignorés et même ridiculisés.






George Walker Bush

43e président des États-Unis
20 janvier 2001 – 20 janvier 2009

L’intervention en Afghanistan de George W. Bush n’était pas justifiée, basée sur des mensonges et la manipulation de masse, celle-ci a été menée par des néo-conservateurs plus intéressés par leur intérêts personnels qu'une véritable lutte contre le terrorisme



Barack Obama

44e président des États-Unis
20 janvier 2009 – 20 janvier 2017

Le laxisme de Barack Obama contre le terrorisme après "la mort" de Ben Laden a permis la réorganisation des talibans, adepte des grands discours et président des riches. Il a minimisé la menace représentée par le groupe Etat islamique. Passif en Syrie et en Libye, c'est bien lui qui nous a "vendu" l'histoire des Talibans et des djihadistes "modérés".



Donald John Trump

45e président des États-Unis
20 janvier 2017 – 20 janvier 2021

Le chaos politique et l’annonce du retrait des troupes d'Afghanistan sous Donald Trump ont donné aux insurgés le signal de départ. Dirigeant un pays comme une entreprise, il a été incapable de mesurer l'impact de ses décisions irréfléchies et des conséquences sur le long terme qui en découlent actuellement.



Joseph Robinette Biden Jr.
dit Joe Biden

46e président des États-Unis
En fonction depuis le 20 janvier 2021

Cinq présidents ont joué un rôle dans l’affaiblissement et l’infantilisation du pouvoir afghan. Toutefois, un seul était assis dans le bureau ovale le jour de la chute de Kaboul et avait le pouvoir de changer cela. 
Il est incapable de communiquer correctement.


Le San Francisco Chronicle va dans le même sens : « Le retrait chaotique de l’Afghanistan met un terme à deux décennies de faux pas […] Les administrations américaines successives ont suivi des stratégies qui ont alimenté par inadvertance le soutien à l’insurrection et ont manqué des fenêtres clés pour négocier ».

Selon David Sanger, correspondant du New York Times auprès de la Maison blanche : « Cinq présidents ont joué un rôle dans l’affaiblissement et l’infantilisation du pouvoir afghan. Toutefois, un seul était assis dans le bureau ovale le jour de la chute de Kaboul ».

D’ici-là, le chef de l’État et Kamala Harris font profil bas et « évitent les caméras », comme l’ont souligné toutes les chaînes d’information.


TF121