"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

30 janvier 2012

"Tous les téléphones sonnaient en même temps" : Le système téléphonique militaire US a-t-il été attaqué le 11-Septembre ?

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Photo du NORAD, le centre nerveux de la défense aérienne des Etats-Unis situé à Cheyenne Mountains dans le Colorado.




Les militants et les chercheurs essayent depuis longtemps de comprendre comment le très sophistiqué système militaire américain a pu se montrer aussi impuissant à stopper les attentats du 11 septembre 2001. Les déclarations de plusieurs membres du personnel militaire américain très impliqué dans cette matinée de crise suggèrent qu’une méthode inquiétante aurait été utilisée pour saboter les défenses nominales. Révélée ici pour la première fois, c’est l’une des explications possibles de l’immobilisme de l’armée observé [ce matin-là] jusqu’au moment où il fut trop tard pour intervenir.

Le NORAD et NMCC

Une des installations militaires-clés en ce jour du 11-Septembre était le quartier général du Commandement de la Défense aérospatiale d’Amérique du Nord(*) (NORAD), situé en profondeur sous le Mont Cheyenne dans le Colorado. Le général de division Eric Findley (ci-dessous), directeur des opérations de combat du NORAD était présent, et a rappelé les événements survenus à partir de la première attaque. Il venait juste de terminer son petit-déjeuner quand un collègue lui dit: « La FAA(*) demande l’assistance du NORAD pour un détournement d’avion. » Tandis qu’il revient au poste de commande, quelqu’un lui lance : « Monsieur, voulez-vous jeter un oeil à ça. » L’écran montrait des images télévisées de la tour nord du World Trade Center, avec un trou en feu juste à l’endroit où un avion venait de la percuter. Avant que Findley ait eu l’information, la télévision montrait déjà la deuxième tour qui venait juste d’être frappée. Il déclara : « Nous avons affaire à une attaque coordonnée. »




Point fondamental, Findley s’est rappelé qu’à ce moment-là « tous les téléphones du local, tous les téléphones du centre de commandement, et même tous ceux du bâtiment se sont mis à sonner sans discontinuer. » Le Caporal-chef Daniel Milne, contrôleur des mesures d’urgence en service au Centre des opérations du NORAD, a lui aussi rappelé que « le sentiment [initial] fut l’incrédulité totale, et puis tous les téléphones se sont mis à sonner comme des fous, je ne pouvais pas croire que nous étions attaqués … »

Cela ne s’est pas seulement produit au NORAD. Le Service de Presse des Armées a décrit les événements survenus au Centre National de Commandement militaire(*) (NMCC), situé à l’intérieur du Pentagone, sur la base des témoignages de deux officiers qui étaient présents ce jour-là. Tout comme le Centre des opérations du NORAD, le NMCC était une des places militaires les plus importantes ce matin-là : « Après que le deuxième avion eut frappé le WTC, les téléphones se sont mis à sonner sans discontinuer. »

Pourquoi ces téléphones se sont-ils mis soudainement à sonner ? Était-ce l’afflux soudain des appels à l’aide en provenance d’agences impliquées, alors qu’il était désormais évident que les États-Unis faisaient l’objet d’une attaque ? Ou était-ce quelque chose de plus sinistre? On trouve un indice dans un article de 1996 du magazine de l’US Air Force, Airman (L’aviateur). L’article citait Stacey Knott, technicienne au Centre des opérations du NORAD : « Les choses peuvent être très calmes ici. » Toutefois, elle ajoutait : « Une des périodes les plus occupées est celle des exercices. Cette pièce se remplit de monde et les téléphones sonnent sans discontinuer, j’ai un combiné dans chaque main… » [passage souligné]

Attaque des réseaux informatiques

Il se trouve que le NORAD était au beau milieu d’un exercice annuel majeur dans la matinée du 11-Septembre, appelé Vigilant Guardian. Il impliquait « tous les niveaux de commandement du siège du NORAD » et « simulait une crise imaginaire aux avant-postes de la défense aérienne de l’Amérique du Nord, à l’échelle nationale. » Vigilant Guardian était mené en conjonction avec un autre exercice de l’US Space Command appelé Apollo Guardian, ainsi qu’un exercice de l’US Strategic Command appelé Global Guardian. Si l’on sait peu de choses sur le déroulement d’Apollo Guardian ce jour-là, il est désormais avéré que Global Guardian était « parfaitement synchrone » avec les attentats réels.

Par ailleurs, un bulletin d’information militaire a rapporté en 1998 que « ces dernières années, le Commandement stratégique des États-Unis(*) (STRATCOM) a intégré les cyber-attaques (CNA) dans son scénario d’exercice annuel connu sous le nom de Global Guardian. L’objectif principal de ces cyber-attaques est de tester les processus que nous mettons en place en cas d’attaque réelle contre notre infrastructure d’information. » Pour mener ces attaques, le STRATCOM emploierait des membres d’une Red Team(*) et d’autres organisations pour agir comme des agents de l’ennemi. « Les attaques pourraient aller de la tentative de pénétrer le commandement par Internet, jusqu’à l’attaque d’un initié "mal intentionné" ayant accès à un élément-clé du système de commande et de contrôle. » Plus important encore, « les assaillants devaient également effectuer une "guerre de numérotation" en vue de saturer nos téléphones et en envoyant des fax à de nombreuses machines de télécopie partout dans le Poste de commandement.» [Passage souligné] Est-il possible qu’une cyber-attaque incluant une « guerre de numérotation » des téléphones ait pu être incorporée dans l’exercice du 11-Septembre ? L’article de 1998 concluait : « Nous prévoyons d’augmenter le niveau de CNA dans le futur exercice Global Guardian afin d’ imiter le plus fidèlement possible les capacités techniques d’une potentielle source hostile. »

La nécessité d’enquêter


Tout cela soulève de nombreuses questions. Se pourrait-il qu’une cyber-attaque intégrée dans Global Guardian ait créé un écran de fumée dans le but de saboter le système téléphonique, au moment où les militaires américains en avaient le plus besoin pour communiquer efficacement et réagir aux attentats dans le monde réel ? Si tel est le cas, qui se cache derrière cet acte de trahison ? Une enquête pénale approfondie serait nécessaire pour identifier ces traitres.

Le Général Éric Findley a tenté de suggérer que ce n’était pas un problème si tous les téléphones du Centre des opérations du NORAD s’étaient soudainement mis à sonner. Il a déclaré à la CBC : « La bonne nouvelle est que nous disposions de beaucoup de personnel ici, et nous avions une structure opérationnelle. Le commandement et le contrôle fonctionnaient, le réseau, les téléphones et les liaisons de données étaient en place, ce qui nous a permis de réagir à la situation. » Mais est-ce vraiment crédible, alors que Findley avait lui-même déclaré que « chaque téléphone sonnait sans discontinuer » ? On peut imaginer que cela représente tout de même un obstacle pour qui tente de répondre à une situation d’urgence sans précédent. Et si des téléphones sonnant "comme des fous" constituent une situation vraiment sans danger, alors pourquoi l’armée américaine aurait-elle besoin de s’y préparer lors des exercices d’entraînement ?

Shoestring



Acronymes et appellations (*)


NORAD : North American Aerospace Defense Command : Ce centre de commandement des défenses aérienne pour l’Amérique du Nord est situé à plus de 600m sous terre dans les montagne Cheyenne, Colorado
FAA : Federal Aviation Administration (Administration centrale de l’Aviation)
NMCC : National Military Command Center : Centre national de Commandement militaire
STRATCOM : US Strategic Command : Centre de commandement stratégique des Etats-Unis
CNA : Computer Network Attack : Attaque des réseaux informatiques
Red Team : Il s’agit d’un groupe de militaires spécialement entraîné pour effectuer des missions d’attaque en vue de tester d’une façon inopinée une organisation ou une structure donnée