"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

27 septembre 2009

Une attaque terroriste aurait été déjouée à New York

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Un Afghan de 24 ans, qui aurait appris à fabriquer des explosifs dans un camp d’entraînement d’al-Qaida, a été arrêté.

Que voulait faire sauter Najibullah Zazi à New York ? Son arrestation il y a une semaine à Denver pour mensonge au FBI ressemblait à certaines affaires de terrorisme montées en épingle par l’agence.

Mais les détails du nouvel acte d’accusation prononcé jeudi par un tribunal de New York semblent indiquer qu’il nourrissait le projet d’une attaque de grande ampleur, semblable à celle qui a frappé Londres en 2005.

D’après des sources policières citées par le New York Times, il s’agirait de l’un des plus gros attentats terroristes déjoués à New York depuis le 11 Septembre. L’homme est accusé de complot visant à « utiliser des armes de destruction massive », indique le ministère de la Justice. L’expression, réminiscence de l’ère Bush, est employée par la justice américaine pour toute affaire impliquant des explosifs.

Des explosifs au peroxyde d’acétone

D’après l’acte d’accusation, Najibullah Zazi, un Afghan de 24 ans conducteur de navette à l’aéroport de Denver (Colorado), comptait fabriquer des explosifs à partir de peroxyde d’acétone. Le produit bon marché et d’accès facile dans les parapharmacies avait aussi été utilisé par Richard Reid, le « shoe bomber » qui avait voulu faire exploser un vol transatlantique en 2001.

La filature du suspect a commencé en 2008. D’après les enquêteurs, le jeune homme se serait rendu en août au nord-ouest du Pakistan avant de rentrer à Denver en passant par New York en janvier dernier. Selon les autorités américaines, il a avoué la semaine dernière avoir appris à fabriquer des explosifs dans un camp d’entraînement d’al-Qaida.

Les autorités ont commencé à s’inquiéter sérieusement lorsque Najibullah Zazi et trois autres complices non identifiés ont acheté du peroxyde d’acétone en juillet, août et septembre à Denver. A eux quatre, ils se seraient procuré séparément plus de cinq litres du produit, qui mélangé à d’autres peut donner un explosif très puissant. Najibullah Zazi aurait procédé au mélange les 6 et 7 septembre dans un hôtel muni d’une cuisine, à Aurora, dans le Colorado.

Des traces d’acétone ont été retrouvées dans le système de ventilation. Le 9 septembre, le jeune homme s’est rendu à New York en voiture de location, dans laquelle ont été découvertes des instructions pour fabriquer une bombe sur un ordinateur portable. Une balance, des téléphones portables, des piles et des sacs à dos habituellement utilisés dans des attaques suicides ont été retrouvés dans l’appartement du Queens où il a séjourné.

« Prêt à aller au mariage »

D’après les notes conservées sur son ordinateur, les connaissances du présumé terroriste semblaient assez limitées. Il n’avait apparemment toujours pas maîtrisé complètement la technique avant d’arriver à New York. Le ton employé dans les mails échangés avec un interlocuteur non identifié début septembre, auquel il demande « immédiatement » les « dosages corrects » indique une certaine « urgence » d’après l’acte d’accusation. Dans un de ses messages cryptés, le suspect indique être « prêt à aller au mariage » et même avoir les « ingrédients pour le gâteau ». Pour le ministre de la Justice, Eric Holder, son arrestation a permis d’écarter une « attaque imminente ».

Cette semaine, alors que plus d’une centaine de chefs d’État et de gouvernement participaient à l’Assemblée générale de l’ONU, les autorités ont lancé une alerte auprès des hôtels de luxe et des stades. Une vidéo de la gare de Grand Central au cœur de Manhattan a été retrouvée sur le téléphone portable de Najibullah Zazi.

Des questions demeurent sur le rôle qu’auraient pu jouer son père, arrêté puis relâché sous caution, et un imam de Brooklyn, également relâché. Présenté par les autorités comme un informateur du FBI, ce dernier aurait changé de camp et prévenu à la dernière minute Zazi d’une arrestation imminente à New York. D’après la presse américaine, la police new-yorkaise, qui filait l’imam, aurait précipité par erreur l’arrestation de Zazi, empêchant ainsi le FBI de découvrir la cible exacte de l’attaque projetée et d’arrêter des complices. Najibullah Zazi sera transféré prochainement à New York pour y être jugé.
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Adèle Smith