"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

2 mars 2009

Quand Jérôme Kerviel parle du 11/9 et des attentats de Londres

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L’escroc de la Société Générale, le trader Jérôme Kerviel, a décroché le jackpot le 7 juillet. (ndt : jour des attentats à Londres, le 7 juillet 2005)
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Assombrissant l’histoire de Londres, ce fut un jour de carnage qui fit 56 morts. Mais pour l’escroc Jérôme Kerviel, trader français, le 7 juillet fut un franc succès.
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Mr Kerviel, dont les spéculations boursières les plus folles ont provoqué des pertes record, faisait la fête alors que la pire attaque terroriste contre la Grande-Bretagne lui a permis d’enregistrer un profit de 500 000 € et de poursuivre jusqu’à "l’orgasme" un parcours triomphant.
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Le trader a avoué, comme il l’a confié au journal Le Parisien, qu’il avait perdu le sens des réalités en voulant réaliser des profits pour le compte de la Société Générale, la banque pour laquelle il travaillait. Ses transactions frauduleuses ont entraîné une perte record avérée de presque 5 milliards d’euros, faisant plonger l’institution financière française en place depuis 144 ans dans la crise.
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Mr Kerviel, questionné par les magistrats, soupçonné d’abus de confiance, de falsification de documents et de piratage informatique, fait l’objet d’une enquête. S’il est reconnu coupable, il encourt une peine de cinq ans d’emprisonnement.
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Le trader de 32 ans a affirmé que ses collègues et supérieurs savaient ce qu’il faisait, ce qui lui avait valu le surnom de « le cash machine ». Il a dépeint de façon accablante la salle des marchés, empochant des gains exponentiels les années précédant la crise financière. « Les meilleures affaires de l’histoire de la Société Générale ont été réalisées le 11 septembre 2001 » dit-il. C’est ce que m’a dit l’un de mes managers. Il semble que ce jour-là les profits réalisés aient été colossaux.
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« J’ai constaté le même phénomène lors des attentats de Londres en juillet 2005 »
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Les jours précédents, il avait parié sur la chute du cours d’Allianz, le géant de l’assurance germanique, confie-t-il au Parisien. Tout le monde a perdu de l’argent lorsque les attentats du 7 juillet ont précipité le secteur des assurances dans une spirale descendante, « sauf moi », dit-il. « J’avais gagné 500 000 € en quelques minutes. J’avais touché le jackpot et je jubilais »
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L’enthousiasme passé, Mr Kerviel a pris un moment pour réfléchir. « J’ai compris que je m’amusais pendant que des gens étaient la cible des attentats. Cela m’a rendu malade, j’ai couru aux toilettes. Mais ce moment de faiblesse n’a pas duré. Je suis retourné dans la salle des marchés et j’ai repris mon travail. »
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Mr Kerviel a également évoqué ses triomphes financiers durant les mois précédents et jusqu’à la révélation de ses négociations illégales en janvier de l’année passée. « D’août à décembre 2007, je gagnais tous les jours. » dit il. « C’était comme une addiction. Un bon jour, pour tout trader, c’est de gagner 30 000 à 40 000 €. Pour moi, 1 million d’euros, c’est rien. J’ai pris des risques insensés. J’ai réalisé des profits astronomiques, ce qui me procurait parfois un orgasme. »
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Il a traité d’hypocrites ses anciens collègues qui ont prétendu n’avoir aucune idée de ses transactions alors qu’il venait de réaliser 1,4 milliards € de profit en 2007. « J’ai couvert les pertes de plusieurs de mes collègues. » dit-il.
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Mr Kerviel, prenant de la distance avec ses commentaires parus dans Le Parisien, dit qu’ils ont été tirés d’une conversation privée et ôtés de leur contexte. Selon le journal, à la demande de ses avocats, il aurait rencontré les journalistes à six reprises en vue de l’enregistrement de l’entretien.
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Pari perdu.
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Adma Sage