Les infrastructures de la base militaire française d’Abu Dhabi ont beaucoup progressé depuis le début des travaux, en mai 2008.
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Livrable en mai 2009, l’implantation militaire sera scindée en trois pôles : la base navale et de soutien, la base aérienne Al-Dhafra et le groupement terre. Les pôles sont peu éloignés les uns des autres : 55 minutes par voie terrestre de la base navale à la base aérienne et 1 h 15 entre le naval et le groupement terre.
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En chiffres, le montant des travaux s’élèverait à 50 millions d’euros pour la construction de 22 bâtiments, 21 000 m2 de surfaces créées et 550 000 m2 de terrains répartis sur les trois emprises. Pour la base navale, elle se diviserait entre trois tranches : les zones techniques, de commandement et de vie sur 300 mètres de quai pour 200 mètres de profondeur. Outre une piste d’hélicoptères servant également de place d’armes entre le bâtiment de commandement et la mer, la zone technique abritera différents hangars et lieux de stockages (une armurerie, un dépôt de munitions).
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La zone vie devrait se composer, selon les plans finalisés, de trois bâtiments d’hébergement à trois étages en “U”, un restaurant, un gymnase, un terrain de tennis et autres installations sportives. La base aérienne portera le numéro “104” avec quatre bâtiments : le hangar de transit, le bâtiment opérationnel, la bâtiment piste et le hangar de maintenance.
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Enfin, le groupement terre, outre un hangar pédagogique, comprendrait des aires spécifiques dédiées à l’entraînement comme des rues en enfilades (“Masta”), un pôle “Medina” et une vaste zone dédiée à l’entraînement pour la guerre urbaine (ZUB).
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A Paris, certains précisent que cette base découle d’une demande des Emiriens, et non l’inverse. Pour ne pas s’enfermer dans une alliance exclusive avec les Etats-Unis, les monarchies du Golfe s’attacheraient à diversifier leurs partenaires. Néanmoins, au plan régional, la présence américaine reste sans égale : Bahreïn accueille l’état-major de la Ve flotte, le Qatar le QG du Central Command et le centre d’opérations aériennes (CAOC), d’où sont gérés tous les avions alliés qui bombardent en Irak et en Afghanistan, et le Koweït plusieurs camps de l’armée de terre.
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Si la France a choisi Abu Dhabi, c’est aussi pour s’implanter sur l’avant-scène des tensions internationales, à proximité du détroit d’Ormuz, par où transitent 40 % du trafic pétrolier mondial. L’implantation militaire française sera gérée par 150 permanents et accueillera, par rotation, entre 400 et 500 personnels. Sa mise en service opérationnel pourrait-elle signifier l’installation prochaine du commandement des forces de l’océan Indien (Alindien) à Abu Dhabi ?
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TTU.fr