Examinons divers événements connexes au terrorisme ainsi qu’à l’utilisation de prétextes pour justifier certaines actions législatives ou militaires autrement peu populaires.
Effectuons un bref retour dans le temps jusqu’en 1993. Certains se souviendront peut-être que cette année-là, le 26 février plus précisément, le World Trade Center avait été la cible d’une attaque à la bombe. L’extrait suivant provient du New York Times, édition du 28 octobre 1993. Nous y découvrons des éléments très révélateurs.
« Des agents responsables du maintien de l’ordre ont été informés que des terroristes préparaient une bombe devant éventuellement servir à faire exploser le World Trade Center, et ils ont planifié de contrecarrer les plans des conspirateurs en remplaçant en secret les explosifs par une poudre inoffensive, a révélé un informateur après l’explosion.Cet informateur était sensé aider les conspirateurs à fabriquer la bombe et fournir la fausse poudre, mais le plan fut annulé par un superviseur du FBI qui avait d’autres idées sur la manière d’utiliser l’informateur, Emad Salem, selon lui.Le compte rendu, fourni dans une transcription de centaines d’heures d’enregistrements sur cassettes que M. Salem a réalisé en secret lors de ses conversations avec les agents du maintien de l’ordre, présente les autorités comme étant en bien meilleure position que ce qui était connu auparavant pour déjouer l’attentat à la bombe contre les plus hautes tours de la ville de New York le 26 février. [...]
Après l’attentat à la bombe, il [Salem] a recommencé son travail clandestin. Dans une copie non datée d’une conversation de cette période, M. Salem rapporte une conversation qu’il avait eue plus tôt avec un agent à propos d’un superviseur du FBI non identifié qui, affirme-t-il, ˝est venu tout gâcher˝. ˝Il a demandé de me rencontrer à l’hôtel˝, a dit M. Salem en parlant du superviseur.
˝Il a fait une demande pour que je témoigne, et s’il n’avait pas exigé cela, nous allions fabriquer la bombe avec une fausse poudre et attraper les gens impliqués dans le coup. Mais comme vous le savez, nous ne l’avons pas fait.˝La copie du compte rendu cite M. Salem affirmant qu’il désirait porter plainte aux quartiers généraux du FBI à Washington à propos de l’échec de l’agence à empêcher l’attentat à la bombe, mais il en fut dissuadé par un agent identifié comme étant John Anticev.
M. Salem affirme que M. Anticev lui a dit ‘Je ne crois pas que les gens de New York aimeraient que les choses sortent du bureau de New York pour se rendre à Washington, D.C.˝ [...]»
Après autant d’éléments abondant dans le même sens, est-il surprenant d’apprendre que déjà en 1993, les pratiques des services de renseignements américains semblaient douteuses?
Après tout, cet article décrit carrément qu’un agent clandestin fut sur le point d’empêcher le premier attentat à la bombe contre le World Trade Center et d’en capturer les terroristes, mais que le FBI permit plutôt à l’attentat de survenir. Pourquoi ne pas blâmer à nouveau la lourdeur de la bureaucratie, laisser Ben Laden et les extrémistes islamiques être pointés du doigt et passer notre chemin?
Effectuons ensuite un bond de deux ans dans le temps. Resituons-nous dans le contexte du plus important attentat terroriste à survenir aux États-Unis au cours des années 90. Le 19 avril 1995, l’attentat à la bombe de l’édifice fédéral Alfred P. Murrah, à Oklahoma City, faisait 168 victimes et plus de 800 blessés en soufflant près de la moitié de l’édifice.
De sérieuses modifications législatives avaient suivi cet événement dont la version officielle, à l’instar des attentats du 11 septembre, recèle de suffisamment d’irrégularités pour justifier un ouvrage semblable à celui-ci. Citons d’abord un article particulièrement intéressant sur le sujet. Celui-ci parut près de 12 ans après l’attentat, le 21 février 2007 dans le Morning News de Deseret, une ville située près de Salt Lake City, en Utah.
« L’unique survivant trouvé coupable de l’attentat à la bombe du 19 avril 1995 contre l’édifice fédéral Alfred P. Murrah, à Oklahoma City, affirme que son co-conspirateur, Timothy McVeigh, lui avait dit qu’il prenait ses ordres d’un haut responsable du FBI pour l’orchestration de l’attentat.
Une déclaration de Terry Lynn Nichols, enregistrée à la Cour du District des États-Unis de Salt Lake City, s’avère l’une des confessions les plus détaillées de Nichols jusqu’ici à propos de son implication dans l’attentat à la bombe autant que dans l’implication d’autres individus. [...]
L’allégation la plus choquante de la déclaration signée, longue de 19 pages, est celle de Nichols qui atteste que le complot de l’attentat était entièrement une opération du FBI et que McVeigh avait laissé échapper dans un moment de colère qu’il prenait ses instructions de Larry Potts, un ancien haut responsable du FBI. [...]
Lorsque contacté mardi, le siège social du FBI à Washington D.C., a déclaré ne pas pouvoir commenter les allégations de Nichols dans l'immédiat. [...]Nichols prétend qu’en décembre 1992, McVeigh lui a dit que ˝pendant qu’il servait dans les forces armées des États-Unis, il avait été recruté pour exécuter des missions clandestines˝. [...]»
Étonnamment, et sans vouloir jouer avec les mots, cette nouvelle au potentiel explosif ne fut rapportée que par les médias locaux seulement. En effet, seul le Salt Lake Tribune couvra également le sujet le lendemain, ajoutant que ˝les documents qui aident supposément à supporter ses allégations [de Nichols] ont été scellés [par la Cour] pour protéger l’information qu’ils contiennent˝.
Cet article ne mentionnait d’ailleurs plus le nom de Larry Potts, ce haut responsable du FBI désigné par le Morning News, l’information devant probablement faire partie de celles nouvellement 'protégées' par l’ordre de la Cour.Il est également intéressant d’apprendre que dans l’édifice Alfred P. Murrah se trouvaient des bureaux de l’ATF (division de réglementation fédérale américaine sur l’alcool, le tabac et les armes à feu), et que selon les rapports des médias locaux, les agents de cette division fédérale étaient en fait tous absents lors de l’explosion. Voyons ce que rapportait la station de télévision locale KFOR NewsChannel 4, une filiale de NBC, suite aux événements.
« Linda Cavanaugh, présentatrice : ‘Est-ce que des agents fédéraux ont été avertis à l’avance à propos d’une bombe à Oklahoma City? Savaient-ils que l’édifice Murrah était une cible?
L’ATF dit que non, absolument pas. Mais ce soir, dans le cadre d’un reportage exclusif au NewsChannel, vous êtes sur le point d’entendre une version différente, celle de gens qui se trouvaient à l’édifice Murrah ce matin-là.’Témoin : ‘Nous posons des questions très simples et nous ne pouvons pas obtenir de réponses, alors ça nous rend encore plus curieux, vous savez. Où diable se trouvaient-ils [les employés de l’ATF]?’[...]
Journaliste : ‘Un autre témoin, une employée de secours, affirme qu’après avoir discuté avec un agent sur la scène de l’attentat, elle suspecta également que l’ATF avait été averti et que les agents ne s’étaient pas présentés au travail ce matin-là.’
Témoin #2, employée de secours : ‘Je lui ai demandé si son bureau se trouvait dans l’édifice et il m’a répondu que oui. Et je lui ai demandé si il y avait toujours des agents de l’ATF dans l’édifice et il m’a dit non, nous n’étions pas là.’Journaliste : ‘Le témoin #1 a discuté avec un agent de l’ATF qui se trouvait sur les lieux. Il affirme avoir demandé à l’agent ce qui s’était produit et le témoin dit que ceci est la réponse de l’agent.
Témoin #1 : ‘Il a semblé devenir un peu nerveux et a tenté de contacter quelqu’un sur son radio-émetteur. Il ne pouvait pas rejoindre personne et j’ai insisté pour obtenir une réponse immédiatement. Il a dit qu’ils évaluaient la situation, qu’aucun des agents ne se trouvait dans l’édifice, qu’ils avaient été informés par pagette de ne pas rentrer travailler ce jour-là. Ça a sorti de sa bouche aussi clairement que cela. Si eux ont été avertis, pourquoi personne d’autre ne l’a été? Il y avait beaucoup de gens, de bonnes personnes qui sont mortes là, et s’ils étaient au courant, ils auraient dû informer tout le monde.’
Linda Cavanaugh, présentatrice : ‘NewsChannel a demandé aux responsables de l’ATF de les rencontrer en privé pour discuter de la crédibilité de ces témoignages, mais l’ATF a refusé et déclaré qu’ils n’avaient rien à ajouter sur le sujet.’ »
Signalons aussi que la même station télévisée rapportait subséquemment un fait insolite très particulier relativement à cet attentat. Voici un court extrait du bulletin de nouvelles en question.« Linda Cavanaugh, présentatrice : ‘NewsChannel a appris l’existence d’un autre développement étrange. Apparemment, avant l’attentat, le frère du gouverneur [de l’état d’Oklahoma] Frank Keating, Martin, travaillait sur un roman portant sur un attentat terroriste à la bombe à Oklahoma City. Plus étrange encore, l’un des personnages du roman s’appelait Thomas McVey. »
Il faut rappeler que la version officielle du gouvernement américain sur les événements d’Oklahoma City accuse Timothy McVeigh d’avoir perpétré l’attentat. Serait-ce le fruit d’un hasard exceptionnel que le roman de Martin Keating, ‘The Final Jihad’, présentait Thomas McVey comme étant à la tête d’un attentat terroriste fictif avant que les attentats réels ne surviennent précisément dans la même ville?
Pour tenter de répondre à cette question, examinons la présentation officielle de l’auteur Martin Keating, qui figure à même le roman.
« Martin Keating est maître dans l’art de raconter des histoires, possédant un accès unique aux agences de renseignements américaines et aux groupes terroristes clandestins. Son frère Frank Keating, présentement gouverneur de l’Oklahoma jusqu’en janvier 2003, est un ancien agent du FBI ainsi que sous-Secrétaire au Trésor qui a supervisé les services secrets, les douanes américaines ainsi que le Bureau de l’Alcool, du Tabac et des Armes à feu [ATF]. L’oncle de Keating, Barney Martin, a fait carrière comme officier aux services de renseignements et a dirigé les opérations de collectes de renseignements étrangers du monde entier et des activités de contre-espionnage pour les Marines américains.
Initié à la communauté des renseignements suite à l’implication de générations familiales, Martin Keating connaît en profondeur les détails de ce que le reste de la population peut seulement imaginer. Possédant des connaissances poussées sur les explosifs ainsi que sur les armes chimiques et biologiques, Keating révèle avec précision ce que les plus hauts responsables du gouvernement ont su, craint et dissimulé pendant trop longtemps. »
Les plus attentifs auront probablement noté la relation entre le gouverneur de l’Oklahoma et l’ATF. Ajoutons enfin que Martin Keating dédia son roman, ‘The Final Jihad’, à la société secrète ‘Knights of the secret Circle’.
Délaissons maintenant l’attentat d’Oklahoma City pour survoler les attaques terroristes de Londres, survenues dix ans plus tard, le 7 juillet 2005. À l’instar de plusieurs actes de terrorisme, de nombreux éléments et anomalies entourent à nouveau cet attentat. Mentionnons seulement l’un de ces éléments en gardant en tête les exercices militaires qui avaient entouré les attentats du 11 septembre.
Curieusement, les coïncidences extraordinaires se transportèrent en sol britannique à l’été 2005. Question de se situer dans le contexte, retenons que ces attentats furent composés de quatre bombes distinctes. Trois d’entre elles avaient soufflé des wagons de métro alors que la quatrième avait détruit un autobus du transport en commun, tuant au total 56 personnes et en blessant plus de 770 autres.
Laissons ensuite à l’extrait d’entrevue suivant, diffusée le soir même des attentats sur la radio de la BBC, le soin de nous expliquer cette nouvelle coïncidence ahurissante. L’individu cité dans ce reportage est Peter Power, un directeur chez Visor
Consultants, une firme privée sous contrat avec la London Metropolitan Police.
« [...] POWER :
˝À 9h30 ce matin, nous étions en train de mener un exercice pour une compagnie impliquant plus de 1000 personnes à Londres, basé sur l’explosion simultanée de bombes précisément aux stations de métro où ça s’est produit ce matin, alors j’en ai encore la chaire de poule en ce moment.
˝ANIMATEUR : ˝Pour que les choses soient bien claires, vous dirigiez un exercice pour voir comment vous réagiriez à une telle situation, et celle-ci s’est produite pendant que vous meniez l’exercice?
˝POWER : ˝Précisément. Et il était environ 9h30 ce matin, nous avions planifié ceci pour une compagnie dont je ne révélerai pas le nom pour des raisons évidentes mais ils écoutent et ils vont se reconnaître. Et nous avions une pièce remplie de gestionnaires de crise qui se rencontraient pour la première fois et donc, à l’intérieur de cinq minutes nous avons pris la décision très rapidement que c’était un cas réel et nous avons donc passé les étapes et activé les procédures de gestion de crise en passant du mode de réflexion lente à rapide et ainsi de suite.˝ [...]»
N’est-ce pas frappant de ressemblance avec les exercices militaires qui entourèrent le 11 septembre? Seulement, cette fois les exercices se tenaient précisément aux mêmes stations de métro que les événements réels, avec un synchronisme parfait. De plus, le scénario impliquait comme par hasard des explosions simultanées, ce qui fut également le cas dans la réalité.Une des rares autres chaînes à consacrer un article à cette nouvelle sensationnelle fut Aljazeera, édition du 10 juillet 2005.
« Une agence de consultation ayant des liens avec le gouvernement et la police conduisait un exercice de simulation pour une compagnie non identifiée sur des attentats à la bombe dans le réseau londonien souterrain précisément aux mêmes moments et lieux qu’ils se sont produits dans la vraie vie le 7 juillet.
Dans une entrevue sur les ondes de la BBC Radio 5 diffusée le soir-même, l’animateur interviewait Peter Power, directeur de gestion chez Visor Consultants, une firme se qualifiant elle-même comme une compagnie de consultation en ‘gestion de crise’, aussi connue en tant que firme de relations publiques.Peter Power est un ancien officier de Scotland Yard [police métropolitaine de Londres], qui a travaillé par le passé avec la division antiterroriste. [...]
Le fait que l’exercice se soit produit aux endroits et au moment exacts des attentats à la bombe dépasse la ‘coïncidence’. Selon Power, la simulation était basée sur des ‘explosions simultanées’. Au départ, les attentats avaient été considérés comme ayant survenu avec plus d’une heure d’intervalle, mais la police confirma plus tard que cette information était incorrecte et qu’en fait les explosions n’étaient séparées que de quelques secondes, donc simultanées. [...]
Il est clair qu’au moins cinq, si ce n’est pas six exercices d’entraînement étaient en cours dans les jours menant au 11 septembre, au matin même. Ceci signifiait que les écrans radar de NORAD affichaient jusqu’à 22 avions de ligne détournés au même moment. Puisque NORAD avait été informée que ceci faisait partie de l’exercice de simulation, les procédures de réaction normales furent désamorcées et retardées.Le grand nombre de ‘signaux’ sur les écrans de NORAD, qui indiquaient les vrais avions détournés ainsi que ceux qui faisaient partie de la simulation, explique pourquoi les rapports de presse publiés sur le coup étaient imprécis et citaient jusqu’à huit avions détournés.Selon le porte-parole de l’Agence de Gestion de Crise Fédérale (FEMA), l’agence se trouvait à New York la veille du 11 septembre. Le porte-parole de FEMA, Tom Kenney, avait déclaré au présentateur de nouvelles Dan Rather dans une entrevue le mercredi, 12 septembre 2001, que FEMA avait été déployée à New York le lundi soir, 10 septembre, pour être prête à passer à l’action le mardi matin, 11 septembre. [...]
Inutile de dire que la déclaration de Kenney fut réfutée et blâmée sur sa confusion dans les dates. [...]
L’établissement anglo-américain qui contrôle le complexe industriel-militaire de l’Occident s’est fait prendre à maintes occasions à perpétrer des attentats à la bombe et autres attaques autour du monde dans le but d’atteindre ses objectifs corporatifs et blâmer ses ennemis. [...]
À qui tout cela profite-t-il? Qui a le motif?Les exercices dans le réseau souterrain de Londres furent utilisés pour fournir une couverture sur laquelle se rabattre pour perpétrer l’attaque. » N1
Et si le ton préconisé dans cet article d’Aljazeera était plus près de la réalité que nous voudrions bien le croire?
Autrement dit, est-ce possible qu’une faction à l’intérieur des gouvernements occidentaux ait coordonné ces attentats terroristes dans le but de faire avancer son agenda, notamment en créant un support public envers des guerres autrement criminelles?
Pourrions-nous avoir été victimes de ce même vieux truc dont plusieurs historiens soupçonnent les Nazis d’avoir utilisé en brûlant eux-mêmes leur Reichstag, l’édifice parlementaire à Berlin, le 27 février 1933?
Suite à cet incendie, les Nazis dirigés par Adolf Hitler avaient blâmé les ‘communistes’, ce qui avait débouché six ans plus tard sur la deuxième guerre mondiale.
Qu’arrive-t-il si nous substituons aujourd’hui le mot ‘communiste’ par ‘terroriste’?
Ne peut-on pas établir plusieurs parallèles entre les attitudes des administrations allemandes et américaines suite à l’incendie du Reichstag en 1933 et aux attentats du 11 septembre 2001 respectivement? Après l’Afghanistan, les États-Unis n’envahirent-ils pas l’Irak sous de faux prétextes? Et ne menacent-ils pas de s’en prendre à l’Iran, un autre pays extrêmement riche en pétrole (quatrième producteur mondial)?
Il est cependant difficile de concevoir qu’un système gouvernemental aussi imposant que celui des États-Unis puisse entreprendre une telle feuille de route sans qu’aucun membre de ses rangs ne vienne sonner l’alarme. À ce sujet, nous réaliserons en fin d’ouvrage que le nombre d’individus très crédibles des milieux gouvernementaux et militaires ayant tenté d’avertir la population est impressionnant.Ajoutons pour l’instant un autre exemple de nouvelles explosives, celui-ci parvenant de l’édition du 14 août 2005 du Today’s Zaman, un quotidien anglophone majeur de Turquie.
« Un incendie dans une maison près des quais de la ville méridionale turque d’Antalya a révélé qu’Al Qaeda préparait une attaque visant des bateaux de croisière israéliens.
Les opérations de sécurité qui suivirent cet incident fortuit sont devenues le centre d’intérêt des agences de sécurité autour du monde.Les pays faisant face à la menace d’Al Qaeda attendent les renseignements que la sécurité turque doit fournir. À travers la fumée produite par cet incendie fortuit a émergé la possibilité qu’Al Qaeda pourrait ne pas être, au sens précis du mot, une organisation mais plutôt un élément d’opération d’une agence de renseignements. Les spécialistes des renseignements turcs s’entendent sur le fait qu’il n’existe pas d’organisation nommée Al Qaeda. Le concept de ‘combattre la terreur’ représente l’arrière-plan de la ‘guerre de faible intensité’ menée dans un ordre mondial mono-polaire. L’idée de cette stratégie de tension se fait appeler ‘Al Qaeda’.
[Louai] Sakra, [cinquième lieutenant d’Oussama ben Laden], était recherché par les services secrets depuis 2000. La CIA l’avait précédemment interrogé à deux reprises. Suite à la [dernière] interrogation, la CIA lui avait offert de travailler pour elle. Il avait également reçu une importante somme d’argent de la CIA, qui a toutefois éventuellement perdu contact avec lui. [...]
Ces affirmations stupéfiantes ont surgi à la suite de l’interrogatoire de quatre jours de [Louai] Sakra au siège social du Département anti-terrorisme d’Istanbul. Les responsables de la sécurité turque, qui questionnaient un membre haut placé d’Al Qaeda pour la première fois, ont été complètement bouleversés par ces découvertes sur Al Qaeda. [...]»
De nouvelles informations fort intéressantes furent par la suite révélées deux ans plus tard dans un article du Times britannique traitant exclusivement de ce même Louai Sakra ou Louai al-Sakka.« Dans une étroite cellule sans fenêtre éclairée d’une seule ampoule, Louai al-Sakka demeure assis et isolé du reste du monde ainsi que des autres prisonniers 24 heures par jour. [...]
Selon son propre compte rendu, il était un agent haut placé d’Al Qaeda qui se trouvait à l’avant-plan de l’insurrection en Irak, qui a pris part à la décapitation du britannique Kenneth Bigley et qui a collaboré à l’entraînement des terroristes du 11 septembre. [...]
Il voyageait sous le nom turc d’Erkan Ozer – l’une de ses 16 fausses identités lorsqu’il fut arrêté dans le village de Diyarbakir, au sud-est [de la Turquie] en août 2005. Sa capture fut le résultat d’une explosion nocturne qui avait causé un incendie dans son appartement une semaine plus tôt. [...]
Sakka planifiait de faire couler des bateaux israéliens au large de la côte turc en se servant de canots motorisés. [...]
Les services de renseignements turcs étaient au courant d’activités de militantisme islamique inhabituelles dans les montagnes de Yalova, où Sakka avait établi ses camps. Mais cela ne posait aucune menace envers la Turquie à ce moment.Toutefois, un complot plus important prenait forme. Vers la fin de 1999, affirme [Osman] Karahan [avocat de Sakka], un groupe de quatre jeunes étudiants saoudiens se sont rendus en Turquie pour se préparer à combattre en Tchétchénie. ‘Ils voulaient être de bons musulmans et joindre le jihad pendant leurs vacances’, a-t-il dit.Ils avaient entrepris un parcours devant se terminer avec les attaques du 11 septembre contre l’Amérique en 2001. Ils étaient : Ahmed et Hamza al-Ghamdi, qui ont détourné l’avion ayant percuté la tour sud du World Trade Center; leur compagnon Saeed al-Ghamdi, dont l’avion s’est écrasé dans un champ de Pennsylvanie; et Nawaf al-Hazmi qui a péri dans l’écrasement au Pentagone.Ils ont suivi le programme d’entraînement physique de Sakka dans les montagnes et furent plus tard rejoins par deux autres des futurs terroristes : Majed Moqed, qui a également péri au Pentagone, et Satam al-Suqami, qui se trouvait dans le premier avion qui percuta la tour nord.Moqed et Suqami avaient été spécifiquement sélectionnés par des dirigeants d’Al Qaeda en Arabie Saoudite pour l’opération des tours jumelles, affirme Sakka, et étaient en route pour l’Afghanistan. Sakka avait convaincu les quatre autres de se rendre en Afghanistan après que les plans de voyage en Tchétchénie eurent avorté dû à des problèmes pour traverser la frontière. [...]»
Un article paru dans le Washington Post en 2006 avait également fait mention du rôle de Louai Sakka dans le complot du 11 septembre. Cependant, ces articles omettaient tous deux de mentionner un léger détail : que Sakka avait été engagé par la CIA, dont il avait reçu une somme d’argent importante juste avant qu’il n’entame en 2000 les préparatifs des attentats du 11 septembre.
Plusieurs se rappelleront que dans les semaines ayant suivi le 11 septembre, une série d’attaques biochimiques mieux connues sous le nom d’attaques à l’anthrax, ou bacille de charbon, avait terrorisé la population nord-américaine. Par le biais d’enveloppes contenant la poudre mortelle, cinq personnes avaient perdu la vie et au moins 17 autres avaient été intoxiquées. Des milliers de personnes avaient alors été placées sous antibiotiques.
La première vague d’enveloppes avait été envoyée en date du 18 septembre 2001 à destination d’ABC News, CBS News, NBC News, le New York Post ainsi qu’au National Enquirer situé dans l’édifice d’AMI (American Media Inc.), une semaine jour pour jour après les attentats.
Trois semaines plus tard, une seconde vague d’enveloppes, estampillées du 9 octobre par les services postaux, avait pour destinataires les sénateurs démocrates Tom Daschle (leader de la majorité au Sénat, Dakota du Sud), et Patrick Leahy (président du Comité Judiciaire au Sénat, Vermont).
Aucun membre du parti républicain (celui de George W. Bush) ne reçut de menaces dans cette histoire d’anthrax.
En dépit du fait que chacune des enveloppes contenait une note manuscrite mentionnant le 11 septembre et se terminant par ˝Allah est grand˝, demandons-nous qui, parmi les hypothèses suivantes, avait le plus intérêt à effrayer et menacer les médias ainsi que deux influents sénateurs de l’opposition : des extrémistes d’Al Qaeda, responsables des attaques terroristes?
Un individu isolé?
Ou encore des éléments clandestins à même le gouvernement américain ou leurs services secrets, eux-mêmes responsables des attentats?
Pour quelle raison Al Qaeda désirerait-il menacer les médias américains et certains membres influents du parti de l’opposition suite aux attentats?
Une mention plutôt particulière se trouvait sur l’une des lettres et recommandait de ‘prendre de la pénicilline’, un antibiotique efficace contre les infections au bacille de charbon.
Un terroriste authentique, habité d’un véritable désir de tuer, présenterait-il d’entrée de jeu à sa cible le moyen de s’en sortir? Manifestement, l’intention de l’auteur des attaques au bacille de charbon n’était pas de tuer mais plutôt de menacer, d'intimider.
D’ailleurs, quelles raisons pouvaient être valables pour effrayer ces gens en particulier? Dans le cas des deux sénateurs démocrates, une réponse à cette question semble plus apparente lorsqu’on apprend qu’un important et controversé projet de loi américain, le Patriot Act, fut rapidement déposé en réaction aux attaques du 11 septembre. Il fut ultimement soumis au vote les 24 et 25 octobre 2001. Coïncidence ou non, les sénateurs Leahy et Daschle se trouvaient tous deux en position-clé pour favoriser ou empêcher le passage de cette loi.
Né sous la forme d’une proposition législative provenant de l’administration Bush, le Patriot Act rencontra d’abord un premier obstacle : Patrick Leahy, le président du Comité Judiciaire au Sénat, avait entrepris d’intenses négociations avec le Département de la Justice pour apporter des modifications substantielles au projet de loi dans le but premier de protéger certaines libertés civiles.Puis, le 9 octobre, le sénateur Russ Feingold (démocrate, Wisconsin) bloquait le passage du Patriot Act, exigeant que celui-ci soit soumis à un débat en vue d’éventuels amendements. Voici un extrait d’article de l’Associated Press paru le 10 octobre 2001.
« La loi antiterrorisme [Patriot Act] de l’administration Bush est au point fixe parce qu’un sénateur s’inquiète qu’elle érodera les libertés civiles.Le leader de la majorité au Sénat, Tom Daschle (Démocrate, Dakota du Sud), a tenté d’accélérer le passage du projet de loi mardi, mais le sénateur Russ Feingold (Démocrate, Wisconsin) a refusé la requête de Daschle de laisser libre passage au projet sans qu’il ne soit débattu ou amendé.˝Je ne comprends pas très bien pourquoi nous ne pouvons pas prendre seulement quelques heures de débat˝, a affirmé Feingold, qui désire obtenir l’occasion de limiter certains des pouvoirs policiers accordés dans le projet de loi du Sénat. [...]
Les amendements de Feingold :- élimineraient une disposition du projet de loi qui permettrait à la police de fouiller en secret le domicile de suspects.
-limiteraient une disposition permettant la mise sur écoute téléphonique par les responsables fédéraux.
-empêcheraient le FBI d’avoir accès aux renseignements personnels des américains (nouvelles - sites Internet)
-clarifieraient le pouvoir du gouvernement fédéral à mettre les ordinateurs sous surveillance.
˝Il est crucial que les libertés civiles dans ce pays soient préservées˝, a affirmé Feingold. ˝Sans quoi les terroristes gagneront le combat contre les valeurs américaines sans avoir à tirer une seule autre balle.˝ [...]»
L’information la plus importante que nous fournissait ce développement était la date à laquelle Feingold avait bloqué le processus de passage du Patriot Act : le 9 octobre 2001. Rappelons-nous que les enveloppes d’anthrax expédiées aux sénateurs Daschle et Leahy furent précisément postées le 9 octobre 2001.
Tel que souligné, les sénateurs Tom Daschle et Patrick Leahy se trouvaient alors à des postes potentiellement clés pour bloquer, ralentir ou accélérer le passage du Patriot Act, et ils reçurent ces lettres de menace contenant l’anthrax moins de deux semaines avant le vote historique. Ce projet de loi majeur fut par la suite adopté sans problème, augmentant ainsi dramatiquement le pouvoir des forces de l’ordre dans un contexte de lutte contre le terrorisme.
Sans trop entrer dans les détails législatifs du Patriot Act, nous pouvons à tout le moins mentionner que ce projet de loi constituait sans l’ombre d’un doute une étape cruciale vers l’établissement d’une police d’État aux États-Unis. Pour ne citer que quelques exemples, signalons que le gouvernement américain s’appropriait de ce fait le droit de fouiller ses citoyens sans motif raisonnable (n’ayant qu’à prétexter la guerre contre la terreur), ce qui allait à l’encontre du Quatrième Amendement de leur Constitution. Il leur devenait également possible de refuser l’accès à un avocat à un américain accusé de crime en prétextant simplement la lutte contre la terreur. Le gouvernement acquérait aussi le droit d’emprisonner indéfiniment des individus sans qu’ils aient accès à un procès; le droit d’enfermer des américains sans qu’ils ne soient accusés et sans qu’ils puissent confronter ceux qui témoignent contre eux. De plus, le Patriot Act leur permettait de surveiller les institutions politiques et religieuses, et d’écouter les conversations entre les détenus incarcérés et leur avocat. W160
Tout ceci, au nom de la lutte contre la terreur.Signalons que cette liste d’accrocs aux droits civiques date de 2002. Depuis ce temps, le gouvernement américain a poursuivi en ce sens, notamment avec le passage du Patriot Act 2, aussi connu sous le nom de ‘Domestic Security Enhancement Act’ en 2003, ainsi que d’autres lois connexes telles les Military Commissions Act de 2006.Mais revenons sur cette histoire de bio-terrorisme et observons certains détails concernant l’origine de l’anthrax, ou bacille de charbon, utilisé dans les enveloppes. Voici un extrait d’article tiré de l’édition du 13 décembre 2001 du Washington Post.« Une installation biologique et chimique de l’Armée a discrètement développé une forme virulente de spores de bacille du charbon pouvant servir d’armes depuis au moins 1992, et des échantillons de la bactérie ont été expédiés à plusieurs reprises entre cette installation et Fort Detrick, au Maryland, au cours des dernières années, selon des responsables du gouvernement et des archives de transport.
Les spores de l’Utah, cultivés et préparés au Dugway Proving Ground, installation de 800 000 acres située à environ 80 milles de Salt Lake City, appartiennent à la souche Ames – la même souche utilisée dans les lettres mortelles qui furent envoyées aux services de médias et aux deux sénateurs en septembre et en octobre. Aucun autre pays n’est connu pour avoir fabriqué la souche Ames pour servir d’arme. [...]
Des responsables de l’armée ont déclaré hier que le matériel qu’ils avaient fabriqué était entièrement sous contrôle et qu’ils coopéraient avec l’investigation du FBI. Le FBI n’a pas voulu commenter sur le programme de Dugway hier, mais des responsables de l’agence ont émis l’hypothèse que les attaques étaient l’oeuvre d’un terroriste domestique probablement une personne possèdant des connaissances en microbiologie. [...]
Différents responsables de l’armée et d’ailleurs ont affirmé que les spores d’anthrax qui se trouvaient dans la lettre destinée au chef de la majorité au Sénat, Thomas A. Daschle (Démocrate, Dakota du Sud), étaient hautement concentrés et avaient été produits en une poudre composée de particules inférieures à trois microns de diamètre – les classant dans le type de format qui les rendent extrêmement dangereux s’ils sont relâchés dans l’air. [...]
Les nouvelles révélations à propos du niveau de sophistication technique du matériel utilisé dans les lettres à Daschle et au sénateur Patrick J. Leahy (Démocrate, Vermont) ont approfondi le débat à propos de [l’identité de celui] qui pourrait être derrière les attaques. Certains éminents experts sur l’anthrax croient que les indications pointent vers un scientifique américain ayant des liens avec le programme d’armes biologiques des États-Unis ou avec l’un de ses contracteurs.˝Le bacille de charbon dans les lettres a probablement été fabriqué et développé en tant qu’arme dans un laboratoire du gouvernement des États-Unis ou de l’un de ses contracteurs˝, a conclu Barbara Hatch Rosenberg, microbiologiste et directrice de la Federation of American Scientists’ Working Group on Biological Weapons, dans une analyse rendue publique par la fédération lundi. [...]
Richard Spertzel, un ancien colonel des forces armées ayant dirigé l’équipe d’inspection d’armes biologiques des Nations Unies en Irak, s’est moqué la semaine dernière de l’hypothèse d’un ‘bio-bomber’, un scientifique contrarié ou dérangé qui aurait fabriqué artisanalement l’arme mortelle d’anthrax seul dans un laboratoire de sous-sol.˝La qualité du produit contenu dans la lettre au sénateur Daschle était supérieure à celle retrouvée dans les programmes soviétiques, irakiens ou américains, certainement en termes de pureté et de concentration des particules de spores˝, a déclaré Spertzel dans un témoignage le 5 décembre devant le Comité de la Chambre sur les Relations Internationales, faisant apparemment référence au programme offensif des États-Unis qui avait pris fin en 1969. »
Trois jours après la parution de cet article, le Washington Post revenait sur le sujet et confirmait la source du matériel utilisé dans les attaques.« Des études sur les empreintes digitales génétiques indiquent que les spores de bacille de charbon envoyés par la poste sur la colline du Capitole sont identiques aux réserves de la bactérie mortelle conservées par l’Armée des États-Unis depuis 1980, selon les scientifiques familiers avec les tests les plus récents.
Quoique plusieurs laboratoires possèdent la souche Ames de l’anthrax impliquée dans les attaques bioterroristes de cet automne, seulement cinq laboratoires ont été identifiés jusqu’ici comme détenant la compatibilité génétique parfaite avec celles des lettres envoyées au Sénat, affirment les scientifiques. Et les échantillons de tous ces laboratoires ne mènent qu’à une seule source militaire américaine : l’Institut de Recherche Médicale des Forces Armées des États-Unis sur les Maladies Infectieuses (USAMRIID) de Fort Detrick, au Maryland.˝Cela signifie que la source originale [du matériel terroriste] se doit d’être l’USAMRIID˝, a déclaré l’un des scientifiques. [...]
L’investigation du FBI sur les attaques à l’anthrax se concentre de plus en plus à savoir si des programmes de recherches d’armes biochimiques du gouvernement des États-Unis, dont l’un est dirigé par la CIA, pourrait avoir été la source de la poudre d’anthrax mortelle envoyée par la poste, selon des sources au courant de l’enquête. Les résultats des tests génétiques renforcent cette possibilité. Le FBI se concentre sur un contracteur ayant travaillé avec la CIA, a révélé une source.Mais l’identité du laboratoire qui aurait perdu le contrôle de son matériel, qui a apparemment abouti dans les mains de terroristes, demeure inconnue. [...]
Des sources parmi les forces de l’ordre affirment toutefois que le FBI demeure extrêmement intéressé par le travail de la CIA avec l’anthrax, l’un des officiels présentant cette piste comme étant la meilleure qu’ils détiennent en ce moment. Les sources affirment que les investigateurs du FBI n’en connaissent pas encore beaucoup sur le programme de la CIA. [...]»
Trois mois plus tard, Barbara Rosenberg, citée précédemment par le Washington Post, précisait ses conclusions lors d’une entrevue avec la BBC. Voici un extrait de l’émission Newsnight daté du 14 mars 2002.« Une investigation de Newsnight a soulevé la possibilité qu’il y ait eu un projet secret à la CIA pour investiguer sur les méthodes d’envoyer de l’anthrax par la poste et qui aurait tourné terriblement mal.
L’affirmation choquante est qu’un membre-clé de l’opération secrète pourrait avoir retiré, raffiné et ensuite posté l’anthrax pouvant servir d’arme, qui a tué cinq personnes.Dans la foulée du 11 septembre, les attaques à l’anthrax avaient provoqué la panique à travers les États-Unis et dans le monde. Mais le FBI a-t-il jugé que tout ce dossier était trop délicat pour s’en charger? [...]
L’investigation a initialement examiné la possibilité d’un lien avec Al Qaeda ou l’Irak, puis elle s’est tournée vers un terroriste domestique, et ensuite vers l’intérieur, vers un programme de bio-défense des États-Unis eux-mêmes. Mais dans les quatre ou cinq dernières semaines, l’investigation semble s’être enlisée dans le sable. [...]
Il y a trois semaines, le docteur Barbara Rosenberg une figure d’autorité reconnue dans le domaine de bio-défense américaine a prétendu que le FBI se traînait les pieds parce qu’une arrestation serait embarrassante pour les autorités américaines. Ce soir, sur Newsnight, elle va encore plus loin en suggérant qu’il pourrait y avoir eu un projet secret de la CIA sur le terrain pour tester la faisabilité d’envoyer de l’anthrax par la poste et dont un scientifique haut placé aurait gravement déraillé.
˝Il est possible qu’une personne avec une très grande expertise dans le domaine ait été en charge et qu’il ait été laissé à sa discrétion de décider de la manière exacte de procéder. Résultat, le projet pourrait avoir complètement dérapé si cette personne décida de l’utiliser pour ses propres motifs en visant les médias et le Sénat, contrairement à ce qui était prévu par le projet du gouvernement... je crois que c’est une possibilité qui se doit d’être considérée˝, a déclaré Barbara Rosenberg. [...]»
Malgré toutes les informations recueillies dans les semaines qui suivirent les attaques au bacille de charbon, il est important de noter qu’à l’instar notamment des investigations sur les achats des ‘put options’ ainsi que des investigations sur les énormes montants d’argent acheminés à travers les systèmes financiers du World Trade Center au moment précis des attentats, aucun développement n’a encore été annoncé sept ans plus tard quant à l’identité de l’auteur des lettres contenant l’anthrax.Toutefois, un important morceau du casse-tête tomba en place lorsque le groupe Judicial Watch déposa des poursuites contre plusieurs agences américaines pour ne pas avoir fourni de réponses adéquates à des requêtes sous la loi de l’accès à l’information.
Voici un extrait du communiqué de Judicial Watch, daté du 10 janvier 2003.« Judicial Watch [...] a affirmé aujourd’hui que l’administration Bush a échoué à fournir une réponse complète et précise à une requête sous la Loi de la Liberté d’Information (FOIA) concernant la décision de placer le personnel de la Maison Blanche sous le régime du puissant antibiotique Cipro le jour même des attaques terroristes du 11 septembre 2001. En contraste, les employés du Service Postal des États-Unis au centre des postes de Brentwood, à Washington, D.C. – les clients de Judicial Watch – se sont vu refuser le traitement antibiotique, ceci même après qu’il soit devenu apparent que le centre Brentwood avait été contaminé. [...]
Malgré que de multiples rapports de presse confirment que le personnel de la Maison Blanche a commencé à utiliser Cipro le 11 septembre 2001, la réponse incomplète et évasive de la Maison Blanche au FOIA fut constituée de quatre courriels sans valeur [...]. Judicial Watch fait appel de la réponse au FOIA et entreprendra une forte action légale pour découvrir la vérité malgré les tactiques obstructionnistes de l’administration. [...]»
N’est-il pas hautement suspect qu’une semaine avant l’envoi de la première lettre contenant l’anthrax, le personnel de la Maison Blanche se vit administrer du Cipro, un traitement antibiotique contre cette même poudre mortelle?Assurons-nous d’abord de corroborer cette information avec un extrait du Washington Post daté du 23 octobre 2001.
« Le président Bush a affirmé en toute confiance mardi que ˝je n’ai pas l’anthrax˝ [sic] après les examens de contrôle biochimique à la Maison Blanche et la découverte d’anthrax dans une machine servant à ouvrir le courrier aux installations de triage six milles plus loin.Tout le courrier de la Maison Blanche plus de 40 000 lettres par semaine – est examiné aux installations militaires de l’autre côté de la rivière Potomac.
˝Laissez-moi le dire de la manière suivante˝, a dit Bush. ˝J’ai confiance que lorsque je viendrai travailler demain, je serai en sécurité.˝Lorsque interrogé à savoir s’il avait été examiné à propos du microbe qui a déjà fait trois victimes ce mois-ci, ou s’il prend des antibiotiques par précaution, Bush a simplement rétorqué ˝Je n’ai pas l’anthrax˝ [sic].
Au moins certains membres du personnel se sont vu administrer du Cipro, il y a six semaines. Les responsables de la Maison Blanche refusent de discuter de l’identité de ceux qui reçoivent encore le traitement antibiotique contre l’anthrax en ce moment.Le soir des attaques du 11 septembre, le Cabinet Médical de la Maison Blanche a distribué le Cipro au personnel accompagnant le vice-président Dick Cheney alors qu’il était envoyé aux abris à Camp David, en leur disant que c’était ˝une précaution˝, selon un individu impliqué directement. [...]»
Non seulement ceci vient-il confirmer que l’antibiotique contre l’anthrax fut administré à la Maison Blanche le jour même du 11 septembre, soit une semaine complète avant l’envoi de la première lettre contaminée, mais nous découvrons également que ce ne fut que certains employés, plus spécifiquement le personnel accompagnant le vice-président Dick Cheney, qui avaient reçu le traitement.
En bout de ligne, nous nous retrouvons donc avec une souche d’anthrax ne pouvant provenir que d’une installation de bio-défense américaine; avec des suggestions d’experts pointant vers un programme secret de la CIA; avec des lettres contaminées destinées aux médias et à deux membres influents du parti de l’opposition dont le sceau postal coïncide jour pour jour avec le blocage du Patriot Act par un sénateur démocrate. Et finalement, répétons que certains membres privilégiés de la Maison Blanche affiliés au vice-président reçurent le traitement ‘anti-anthrax’ une semaine complète avant l’envoi de la première enveloppe.
Puisqu’on y est, signalons que la première victime d’anthrax fut Robert Stevens, éditeur de la photographie pour American Media (W113), propriétaire du National Enquirer. Incidemment, le National Enquirer avait défrayé la manchette en décembre 2000 en publiant une photo de Jenna Bush, fille du président, visiblement saoûle et en pleine débauche.
Probablement une simple coïncidence.Reste qu’au-delà de sept ans plus tard, aucune accusation n’est encore portée contre qui que ce soit dans le dossier des enveloppes d'anthrax. Voici d’ailleurs ce qu’affirmait Rush Holt, membre démocrate du Congrès américain, dans un communiqué officiel intitulé ‘Réponses exigées sur l’immobilisme de l’investigation sur l’anthrax’ émis le 2 mars 2007.
« Le représentant [au Congrès] Rush Holt (New Jersey, 12e District) a demandé aujourd’hui aux présidents des comités de la Chambre des représentants chargés d’assurer le bon fonctionnement de mener des audiences sur l’échec du FBI à déterminer la source des attaques à l’anthrax qui avaient paralysé la nation, le commerce et le gouvernement fédéral. [...]
˝Le Département de la Justice et le FBI ont ouvertement affirmé leur conviction que le Congrès ne doit pas être informé sur ce sujet de sécurité nationale vitale˝, a écrit Holt. ˝M. le Président [du comité], je demande votre aide pour déterminer quelles sont les raisons pour lesquelles nous avons été incapables de soumettre à la justice les auteurs de ces actes odieux. Il est temps d’assurer une surveillance efficace du Département de la Justice et du FBI.˝ [...]
˝Le refus du FBI de présenter un rapport aux membres du Congrès soulève de sérieuses inquiétudes à propos de la position de l’investigation ainsi qu’à savoir si elle représente une priorité réelle pour le FBI, qui ne semble pas plus près de résoudre cet acte de bio-terrorisme qu’il ne l’était il y a cinq ans˝, a écrit Holt. [...]»
Egger Ph.