Revenons sur les propos tenus par ces nombreux pompiers et premiers secouristes. Est-il normal qu’autant de témoignages viennent contredire la version officielle, et qu’ils aient par la suite été boudés par la commission d’enquête sur les attentats?
Par exemple, pour quelle raison un témoignage comme celui de Louie Cacchioli devait-il être présenté en privé, alors que la commission avait pour mandat de ‘faire la lumière’ sur les événements du 11 septembre? Mais surtout, pourquoi les membres de cette même commission tentèrent-ils de manipuler ce témoignage et d’en ajuster l’histoire à leur convenance, comme l’a affirmé Cacchioli?
Pour le besoin de la cause, poussons cette réflexion plus loin et supposons que des bombes provoquèrent effectivement l’effondrement des tours jumelles. Placer des explosifs dans un endroit aussi fréquenté et imposant que l’était le World Trade Center n’était certainement pas une tâche facile et nécessitait à coup sûr quelques journées de travail. Si de telles procédures avaient réellement eu lieu, n’existerait-il pas forcément certaines indications en ce sens?
Voyons donc ce qu’on peut découvrir.Débutons avec la réaction de Ben Fountain, un analyste financier qui travaillait au 47e étage de la tour Sud. Ses propos furent publiés dans le magazine People le 12 septembre 2001.
« [...] Comment ont-ils pu laisser ceci se produire? Ils savaient que l’édifice était une cible. Au cours des dernières semaines, nous avions été évacués plusieurs fois, ce qui est inhabituel. Je crois qu’ils soupçonnaient que quelque chose se tramait. [...]»
Le World Trade Center, évacué plusieurs fois dans les semaines précédant le 11 septembre?
Intéressant.
Surtout que M. Fountain ajoutait que de telles évacuations étaient inhabituelles. Mais n’en restons pas là et jetons un oeil sur un extrait d’article du AM New York, le quotidien électronique possédant la plus grande visibilité de tout Manhattan, également paru le 12 septembre 2001.
« Le World Trade Center a été détruit quelques jours seulement après qu’une alerte de sécurité élevée fut retirée aux célèbres tours de 110 étages, ont dit hier des employés de la sécurité.Daria Coard, 37 ans, un gardien de la tour Un [Nord], a dit que les employés de sécurité ont travaillé sur des quarts de travail de 12 heures au cours des deux dernières semaines à cause de nombreuses menaces téléphoniques. Mais jeudi, les chiens renifleurs d’explosifs ont été brusquement retirés.
˝Aujourd’hui était la première journée sans protection supplémentaire˝, a dit Coard. [...]
Le gardien de sécurité Hermina Jones a dit que les responsables avaient récemment pris des précautions pour protéger les tours contre des attaques aériennes en installant des fenêtres anti-balles ainsi que des portes à l’épreuve du feu dans le centre de commandement informatisé au 22e étage. [...]»
Évidemment, le plus important à retenir de l’extrait précédant est cette décision de retirer les chiens renifleurs d’explosifs jeudi le 6 septembre 2001, soit cinq jours avant la catastrophe. Ceci ne laissait-il pas le temps à des équipes hautement spécialisées dans la démolition d’édifices d’accomplir leur boulot? Quoique ce ne soit certainement pas une perspective agréable à envisager, il apparaît toutefois fondamental d’explorer toutes les possibilités, particulièrement dans un contexte aussi peu transparent que celui du 11 septembre.
Notons également que la journée des attentats fut la ˝première journée sans protection supplémentaire˝ sur le site du World Trade Center. Il demeure toutefois que les systèmes de sécurité et de surveillance du complexe auraient empêché que des dispositifs explosifs soient installés en toute quiétude dans les jours menant aux attaques, diront certains.
Examinons donc un extrait d’article de la World Independent News Group, paru le 23 avril 2004, qui révélait quant à lui passablement d’informations concernant le week-end des 8 et 9 septembre 2001.
« Les tours du World Trade Center ont-elles été touchées par une ˝coupure de courant˝ volontaire la fin de semaine précédant les attaques terroristes du 11 septembre? D’après Scott Forbes, un administrateur de bases de données haut-placé de la compagnie Fiduciary Trust, Inc. une banque d’investissements en haute-technologie qui fut plus tard achetée par Franklin Templeton c’est précisément ce qui s’est produit. Forbes, qui fut embauché par la Fiduciary en 1999 et qui fut ensuite relocalisé dans des bureaux d’une division britannique, travaillait la fin de semaine des 8 et 9 septembre 2001, et affirme que sa compagnie avait reçu un préavis de trois semaines indiquant que l’Autorité Portuaire de New York devrait couper le courant dans la tour Sud à partir du 48e étage en montant. La raison : l’Autorité Portuaire allait effectuer une mise à niveau du câblage pour améliorer les capacités informatiques du WTC.
[...] Le processus, se rappelle Forbes, a commencé tôt le samedi matin (8 septembre) et s’est poursuivi jusqu’en milieu d’après-midi dimanche (9 septembre) approximativement 30 heures. Suite à l’interruption du courant, les caméras de sécurité du World Trade Center sont devenues inopérantes, tout comme les systèmes d’identification par cartes ainsi que les ascenseurs vers les étages supérieurs.Forbes insiste toutefois sur le fait qu’il y avait toujours du courant sur les étages inférieurs du World Trade Center, et que des ingénieurs en entraient et sortaient en abondance, ayant libre accès à tout l’édifice puisque le système de sécurité se trouvait hors-service. [...]
Forbes n’accorda pas une grande importance à ces événements sur le coup, et a affirmé qu’il avait travaillé jusqu’au lundi matin (10 septembre) pour remettre en fonction tous les systèmes informatiques. À cause des tâches informatiques qu’il avait effectuées le samedi et le dimanche, Forbes était en congé le mardi 11 septembre, et il a donc observé les tours du World Trade Center s’écrouler depuis son appartement. À ce moment, il s’est rappelé que ˝j’étais immédiatement convaincu que quelque chose s’était produit en rapport avec le travail de la fin de semaine˝.
De plus, Forbes affirme qu’il existe d’autres particularités reliées à cet événement qui passèrent sous silence, incluant que :
Des employés de la Fiduciary pris au piège entre les étages 90 à 97 de la tour Sud ont dit à des membres de leurs familles (via leurs téléphones cellulaires) qu’ils entendaient des explosions ressemblant à des bombes un peu partout dans les tours.
Les caméras vidéo placées sur le toit du World Trade Center utilisées pour transmettre des images quotidiennes aux stations de télévisions locales étaient inexplicablement inopérantes ce matin-là.
Un employé de la Fiduciary qui se trouvait sur les étages inférieurs et qui s’est échappé immédiatement après que la première tour (Nord) fut frappée a rapporté avoir été étonné par le grand nombre d’agents du FBI déjà présents dans les rues entourant le complexe du World Trade Center, seulement quelques minutes après l’attaque initiale.
[...] Finalement, Forbes affirme que même si ces révélations pourraient lui faire perdre son emploi, il a décidé de sortir de l’ombre parce que ˝j’ai envoyé cette information à plusieurs personnes, incluant la commission d’enquête sur le 11 septembre, mais personne ne semble tenir compte de ces faits˝. [...]»
Une fois de plus, voilà de nombreux éléments importants, qui soulèvent leur part de questions. Remarquons qu’ici encore, la commission d’enquête n’a pas cherché à tirer au clair ces allégations particulières. N’aurait-il pas été essentiel pour un comité d’investigation sérieux de vérifier si une coupure de courant d’une durée de près de 30 heures, provoquant l’arrêt des caméras de surveillance et des systèmes de sécurité, s’était réellement produite moins de deux jours avant la catastrophe?
N’aurait-il pas par ailleurs été important de vérifier si, et pour quelle raison, la transmission d’images provenant des caméras situées sur le toit du World Trade Center fut interrompue au matin du 11 septembre? Apparemment, cette commission jugea qu’il n’était pas approprié de répondre à ces questions.
Mais poursuivons et voyons si des traces d’explosifs furent retrouvées sur les lieux suite à l’effondrement des tours. Nous supposons bien entendu que des experts auront été envoyés sur place pour analyser les décombres et s’assurer qu’aucune indication de ce genre ne pouvait y être découverte. Après tout, avec l’ampleur de la tragédie du 11 septembre, une telle étape ne devait-elle pas figurer en tête du protocole d’inspection? Ceux qui seront tentés de répondre par l’affirmative sont malheureusement en voie de désillusion.Souvenons-nous de l’un des premiers extraits cités dans cet ouvrage, publié par l’AFP (American Free Press).
« [...] Alors que l’acier est souvent testé pour déceler des traces d’explosifs, malgré de nombreux rapports de témoins visuels rapportant des explosions dans les tours, les ingénieurs impliqués dans l’évaluation de bâtiments dirigée par la FEMA ne conduisirent aucun test du genre. [...]»
Voici ensuite un extrait d’article du journal Fire Engineering, qui sonnait l’alarme le 4 janvier 2002 en lançant un appel à toute la communauté d’ingénierie de la protection contre les incendies.
« Se sont-ils débarrassés des portes verrouillées de l’incendie du Triangle Shirtwaist? Ont-ils jeté à la poubelle les contenants de gaz utilisés lors de l’incendie du Happy Land Social Club?
Ont-ils mis de côté les valves de régulation de pression lors de l’incendie du Meridian Plaza? Bien sûr que non. Mais essentiellement, c’est ce qu’ils sont en train de faire au World Trade Center.
Depuis plus de trois mois, l’acier de la structure du World Trade Center a été et continue d’être coupé en morceaux et vendu à la ferraille. Des preuves cruciales, qui pourraient répondre à plusieurs questions sur l’élaboration de plans de gratte-ciel et sur leur performance lors d’incendie, se retrouvent sur des paquebots en direction de la Chine, et ne seront probablement jamais revues en Amérique jusqu’à ce que vous achetiez votre prochaine voiture.
Une telle destruction de preuves démontre l’ignorance stupéfiante des responsables du gouvernement envers l’importance d’une investigation scientifique exhaustive du plus gros effondrement dû à un incendie de toute l’histoire mondiale. [...]
Des investigations complètes de sinistres signifient une sécurité améliorée. Elles signifient un changement positif. La NASA le sait. Le NTSB le sait. Est-ce que FEMA le sait?
Non.
Fire Engineering a de bonnes raisons de croire que ˝l’investigation officielle˝, sous la tutelle de FEMA et dirigée par la Société des Ingénieurs Civils Américains (ASCE) est une comédie de mauvais goût qui a peut-être déjà été réquisitionnée par des forces politiques dont les intérêts, disons-le poliment, ne ressemblent en rien à une complète transparence. À l’exception du peu de résultats obtenus par une visite d’observation de trois jours sur les lieux du drame menée par des membres du comité d’investigation de l’ASCE décrite par une source bien informée comme étant un voyage touristique personne n’examine aucune preuve. [...]
À la manière dont les choses se déroulent et si elles se poursuivent ainsi, l’investigation sur l’incendie et l’effondrement du World Trade Center se résumera à du papier et à des hypothèses générées par ordinateur.
Toutefois, des membres respectés de la communauté d’ingénierie de la protection contre les incendies commencent à sonner l’alarme, et une résonante théorie a émergé : les dommages sur la structure produits par les avions et l’explosion initiale de leur carburant n’étaient pas suffisants pour causer l’effondrement des tours. [...]
Les constructeurs et propriétaires du World Trade Center, l’Autorité portuaire de New York-New Jersey, une agence gouvernementale opérant sans rendre de comptes et hors de portée de la réglementation locale sur les incendies et les édifices, ont nié les accusations selon lesquelles les éléments de construction ou de protection des incendies des édifices étaient non conformes, mais ont refusé de coopérer avec les requêtes de documentation pour supporter leur position. [...]
La destruction et le retrait des preuves doivent cesser immédiatement.Le gouvernement fédéral doit abandonner l’organisation actuelle et ordonner la mise sur pied d’un comité ayant accès à toutes les ressources pour mener une investigation franche et en profondeur sur les incendies et les effondrements, en ne laissant aucune pierre non tournée.Pompiers, ceci est votre appel à l’action. [...]»
Puisque cet éditorial faisait directement référence aux débris du World Trade Center vendus à la Chine sous forme de ferraille sans être examinés, corroborons immédiatement cette information avec un extrait d’article publié le 24 janvier 2002 par le People’s Daily, l’un des journaux les plus influents de Chine.
« Le groupe Baoshan Iron and Steel Company a acheté 50 000 tonnes d’acier des débris du World Trade Center détruit par des terroristes le 11 septembre l’an dernier.
La compagnie prévoit de faire fondre les débris, acquis au prix de 120 $US par tonne, dans une fournaise pour fabriquer du nouvel acier.Un cargo transportant les débris d’acier doit arriver au port de Shanghai ce vendredi, a rapporté le Beijing Youth Daily mercredi. [...]
Les poutres d’acier calcinées du World Trade Center coupées, fondues et reforgées seront bientôt transformées en centaines de milliers de cannes de conserve, en machinerie, en moteurs d’automobiles et en édifices à travers le monde, selon un récent reportage du New York Daily News. [...]
Alors que la plupart des chargements ont pour destination des aciéries de Corée du Sud, d’autres ont également abouti en Malaisie, à Chicago et en Floride.
Le parcours rapide de l’acier, depuis les décombres fumants de Ground Zero jusqu’aux fournaises de recyclage, est le résultat d’une décision controversée de la ville [de New York] d’envoyer les poutres, les colonnes et les poutrelles dans des cours de ferrailles – qui les ont alors mis en vente.
˝C’est une insulte à la mémoire de près de 3000 personnes tuées˝, a dit Sally Regenhard, mère du pompier Christian Regenhard, qui a péri le 11 septembre.
Elle fait partie d’un groupe de familles de victimes, d’ingénieurs en bâtiment et d’experts en protection contre les incendies qui désire que le recyclage soit interrompu jusqu’à ce que l’acier puisse être examiné en profondeur. [...]
Le processus de recyclage est si rapide, disent des experts de l’industrie, qu’un peu plus de quatre mois après les attaques terroristes, des tonnes d’acier ont probablement déjà été mélangées avec un minerai vierge, fondues et réutilisées. [...]»
Et selon le site officiel de l’État de Pennsylvanie, dès le 14 septembre 2001, le gouverneur Tom Ridge ˝implémentait des mesures d’urgence pour s’occuper des décombres et débris dont l’arrivée est prévue aux décharges et incinérateurs de l’État suite aux attaques terroristes de mardi à New York. [...]
Les procédures d’urgence de manipulation des décombres seront effectives jusqu’au 30 septembre, mais cet échéancier pourrait être prolongé selon le statut des efforts de recouvrement.»
Voyons maintenant ce que rapportait le New York Times sur l’évolution des travaux d’investigation à Ground Zero dans son édition du 25 décembre 2001.
« Affirmant que l’investigation actuelle sur le comment et le pourquoi de l’effondrement des tours jumelles est inadéquate, certains des ingénieurs en bâtiment les plus éminents du pays et des experts en protection contre les incendies réclament une nouvelle enquête, indépendante et mieux financée, pouvant déboucher sur des conclusions vitales pour les gratte-ciel et d’éventuels édifices à la grandeur du pays. [...]
Des experts critiques envers la procédure actuelle, incluant certaines personnes actuellement en charge des opérations, citent un manque de support financier significatif et une mauvaise coordination avec les agences qui nettoient le site du désastre. Ils indiquent que l’équipe d’environ 20 investigateurs ne possède pas le pouvoir d’émettre des ˝subpoenas˝ et dispose de peu d’employés de soutien, et n’a même pas été en mesure d’obtenir des informations de base comme les plans détaillés des édifices qui se sont effondrés. [...]
Des membres des familles de certaines victimes ont ajouté leurs voix aux appels pour une investigation plus poussée.
La portée exacte d’une enquête plus détaillée n’a pas été définie. Mais la volonté centrale est de tirer quelques leçons pouvant se trouver cachées sous les débris et d’identifier précisément l’enchaînement et la cause de l’effondrement, sans partir de la prémisse que c’était inévitable à partir du moment où les avions se sont écrasés, ont affirmé des membres de l’équipe d’investigation ainsi que d’autres sources.
Dans leur appel pour une nouvelle investigation, certains ingénieurs en bâtiment ont affirmé qu’une erreur sérieuse avait déjà été commise dans la foulée chaotique des effondrements : la décision de recycler rapidement les colonnes d’acier, les poutres et les joints qui supportaient les édifices. Ceci pourrait avoir privé les investigateurs de certaines des preuves physiques les plus directes sur lesquelles se baser pour pouvoir parvenir à une réponse.Les responsables aux bureaux du maire ont refusé de donner suite à des requêtes de commentaires écrites et orales sur une période de trois jours pour connaître qui a pris la décision de recycler l’acier, ainsi que sur l’inquiétude que cette décision pourrait avoir handicapé l’investigation. [...]
Des entrevues avec quelques membres de l’équipe, qui incluent certains des ingénieurs les plus respectés du pays, ont également révélé des mécontentements pour avoir été à diverses reprises menottés par des restrictions bureaucratiques les ayant empêchés d’interviewer des témoins, d’examiner le site du désastre et d’exiger l’accès à de l’information cruciale tels des enregistrements d’appels de détresse à la police et au département des incendies.
L’investigation, organisée immédiatement après le 11 septembre par la Société des Ingénieurs Civils Américains, l’organisation professionnelle la plus importante dans le domaine, a été financée et administrée par la Federal Emergency Management Agency (FEMA). Une mauvaise acclimatation entre l’agence fédérale et les chefs-ingénieurs, habitués de contourner le protocole pour obtenir des réponses rapides, a été identifiée comme étant clairement un point de friction.
˝C’est pratiquement une équipe nationale d’ingénieurs de rêve qui travaille là-dessus, et nous avons les mains liées˝, a dit un membre de l’équipe qui a demandé à ne pas être identifié. Les membres ont été menacés de congédiement pour parler à la presse.˝FEMA contrôle tout˝, a dit ce membre de l’équipe. ˝Ça peut paraître étrange, mais donnez-nous seulement l’argent et laissez-nous travailler, et sortez les politiques du portrait.
˝Un porte-parole de FEMA, John Czwartacki, a affirmé que la mission première de l’agence était d’aider les victimes et les travailleurs de secours, et d’accélérer le rétablissement de la ville, et a ajouté ˝Nous ne sommes pas une agence d’investigation.˝ [...]
Certains experts ont suggéré que la seule manière de déterminer définitivement l’enchaînement et la cause de l’effondrement est de récupérer de grandes quantités d’acier provenant de l’endroit où l’avion a frappé, et possiblement rassembler ces sections des tours.
D’autres affirment qu’une telle reconstruction d’une section entière pourrait être impraticable, mais ont aussi exprimé leur inconfort envers les obstacles qu’ils disent avoir rencontrés dans leur investigation.Par exemple, trois mois après le désastre, Ronald Hamburger, expert en analyse de bâtiments pour A.B.S. Consulting de Oakland, Californie, et directeur du National Council of Structural Engineers Associations, affirme ne pas s’être vu accorder accès aux plans de base décrivant où l’acier et d’autres éléments de la structure se trouvaient lorsque le World Trade Center était encore entier.
˝J’aimerais être en mesure d’avoir une copie des plans pour tous les bâtiments touchés˝, a dit M. Hamburger, ˝mais je ne les ai pas.˝ »
Beaucoup d’informations se retrouvent dans cet article. Sans répéter chacune de celles-ci, notons les plus importantes. Tout d’abord, les membres de l’équipe d’investigation se sont vus menacés d’être congédiés s’ils parlaient à la presse. Bien sûr, lorsqu’une enquête est en cours, il n’est pas permis de commenter l’affaire, cela va de soi. Mais lorsque les enquêteurs se voient imposer des restrictions bureaucratiques auxquelles ils n’ont pas l’habitude de se buter, il devient d’intérêt public de le révéler, sans pour autant nuire à la progression de cette enquête. L’effet recherché est alors, au contraire, de la faire progresser.
Comme l’article le mentionnait, les frictions entre FEMA et les ingénieurs en charge provenaient du fait que les ingénieurs avaient l’habitude de pouvoir contourner les restrictions bureaucratiques pour parvenir à des réponses, mais cette fois-ci particulièrement, FEMA s’y opposa.Par ailleurs, quelle raison pouvait justifier que les investigateurs eux-mêmes n’aient pu avoir accès aux enregistrements d’appels de détresse? Et pourquoi les enquêteurs ne pouvaient-ils pas avoir accès à tous les témoins désirés? Pour quelle raison les experts se virent-ils refuser l’accès aux plans originaux de la structure du World Trade Center?Tant de questions, si peu de réponses.
Mais puisqu’il est sujet des plans originaux du World Trade Center, voici ce que concluait le rapport final de la commission d’enquête sur les attentats.
« [...] De plus, l’extérieur de chacune des tours était recouvert d’une charpente faite de colonnes d’acier de 14 pouces de large; le centre de chaque colonne était séparé de 40 pouces entre chacune. Ces murs extérieurs supportaient la majorité du poids de l’édifice. Le coeur intérieur des édifices était une cage d’acier vide, dans laquelle les ascenseurs et les escaliers étaient regroupés. [...]»
Une cage d’acier vide? Une minute! Observons une image datant de la construction du World Trade Center. D’énormes colonnes d’acier sont pourtant clairement visibles en plein centre de la tour, à l’endroit précis où, selon le rapport de la commission d’enquête, devrait se trouver une cage d’acier vide.
A-t-on réellement besoin de connaissances poussées en ingénierie du bâtiment pour savoir que de massives colonnes se trouvent forcément au centre de tous types d’édifices? Pour quelle raison les membres de la commission d’enquête ont-ils donc préféré exclure de leur rapport final l’existence de plus de 45 énormes colonnes d’acier situées en plein coeur de chacune des tours? Serait-ce pour cette raison que les ingénieurs n’eurent pas accès aux plans originaux des édifices?
Signalons au passage que le groupe notamment chargé d’enquêter sur la cause des effondrements au World Trade Center la Société Américaine des Ingénieurs Civils est la cible d’accusations majeures depuis plusieurs années. Voici un extrait d’article paru par l’Associated Press le 25 mars 2008.
« L’organisation professionnelle des ingénieurs qui développent les réseaux routiers, les digues et les ponts du pays, a été accusée par des collègues ingénieurs de camoufler des défauts de conception catastrophiques lors d’enquêtes sur des désastres nationaux.Suite aux attentats de 2001 contre le World Trade Center et à la défaillance des digues causée par l’ouragan Katrina en 2005, le gouvernement fédéral a payé la Société Américaine des Ingénieurs Civils pour enquêter sur ce qui avait mal tourné.
Les critiques accusent maintenant le groupe de dissimuler des erreurs d’ingénierie, de diminuer la nécessité de modifier les normes de construction, et de se servir des enquêtes pour protéger les ingénieurs et les agences du gouvernement contre des poursuites.
Des accusations similaires avaient fait surface après chacun de ces désastres, mais les plus récentes accusations ont poussé l’organisation à réunir une équipe indépendante pour investiguer. [...]
Dans le cas du World Trade Center, les critiques soutiennent que la société d’ingénierie a conclu à tort que les gratte-ciels ne peuvent pas supporter l’impact d’avions. [...]
La société a reçu 1.1 million de dollars du Corps d’Armée des Ingénieurs pour étudier la défaillance des digues [de la Nouvelle-Orléans]. Pareillement, l’Agence de Gestion de Crises Américaine [FEMA] a fourni au groupe environ 257 000$ pour investiguer sur l’effondrement du World Trade Center. [...]
En 2002, le rapport de la société sur le World Trade Center avait fait l’éloge des édifices pour avoir tenu le coup assez longtemps pour avoir permis à des dizaines de milliers de personnes de s’échapper.
Mais, affirmait le rapport, les gratte-ciels ne sont pas typiquement conçus pour résister aux impacts d’avions. Au lieu de solidifier les édifices contre de tels impacts, il avait été recommandé d’améliorer la sécurité aérienne et la protection contre les incendies. [...]»
Cette conclusion du rapport de 2002 entrait pourtant directement en contradiction avec les propos de Leslie Robertson, de John Skilling et de Frank A. DeMartini, qui affirmaient tous trois que les tours jumelles avaient été conçues pour résister à de tels impacts, comme nous l’avons mentionné en début d’ouvrage. M. DeMartini déclarait même en janvier 2001 que chaque tour pouvait selon lui résister à de multiples impacts d’avions.
Mais revenons à l’absence d’analyses conduites sur les débris des tours. Voici un extrait d’article tiré du USA Today, qui rapportait parallèlement l’importance d’examiner les colonnes et piliers d’acier du complexe.
« L’investigation sur l’effondrement du World Trade Center a été entravée par la destruction des débris d’acier qui pouvaient fournir des indices vitaux sur la raison pour laquelle les tours jumelles se sont écroulées, a affirmé un expert en incendies devant un comité du Congrès.
Glenn Corbett, un professeur en science des incendies au collège John Jay, a été critique à l’endroit de la décision de la ville de New York de faire fondre et de recycler des tonnes d’acier carbonnisé et tordu du Trade Center. [...]»
L’extrait suivant provient à nouveau de la presse chinoise, qui citait une déclaration contextuelle intéressante provenant du maire de New York, Mike Bloomberg. Celui-ci avait succédé à Rudolph Giuliani en novembre 2001. L’article est daté du 24 janvier 2002.
« Une cargaison de ferraille d’acier provenant des ruines du World Trade Center arrivera à Shanghai demain, selon les rapports des médias. L’acier a été acheté par le groupe Baosteel Shanghai Inc ainsi que par plusieurs autres aciéries domestiques, toujours désireuses d’acquérir de l’acier de ferraille. [...]Une autre cargaison de 10 000 tonnes de ferraille du World Trade Center est arrivée en Inde plus tôt ce mois-ci, a rapporté le Morning Post de Shanghai. [...]
La décision des autorités new-yorkaises d’expédier la ferraille des tours jumelles aux compagnies de recyclage a soulevé la colère des familles de victimes ainsi que de certains ingénieurs qui sont d’avis que les poutres massives devraient être examinées de plus près pour aider à déterminer comment les tours se sont effondrées.
Mais le maire de New York a insisté sur le fait que de meilleurs moyens existent pour étudier une tragédie comme celle du 11 septembre.˝Si vous voulez regarder les méthodes de construction et les plans, c’est ce que font les ordinateurs en cette époque˝, a dit Bloomberg, lui-même un ancien étudiant en ingénierie. ˝Simplement regarder un morceau de métal ne vous dit généralement rien du tout.˝ »
À elle seule, cette déclaration en disait long : de toute évidence, le maire de New York tentait de défendre la décision injustifiable d’expédier et de supprimer avec empressement les preuves matérielles d’une scène de crime. Dans un contexte où plusieurs éléments pointaient vers la présence d’explosifs dans les édifices, il apparaît hautement vraisemblable que seule l’analyse scientifique de ces ˝morceaux de métal˝ ait pu confirmer ou infirmer définitivement une telle hypothèse.Le code criminel est pourtant très clair vis-à-vis toute destruction de preuves sur une scène de crime. Serait-ce possible que le maire de New York n’était pas familier avec cette loi?
Observons maintenant de plus près de quelle manière le FBI mena sa lutte contre le terrorisme avant le 11 septembre 2001, du point de vue d’un de leurs propres agents. Voici un extrait de communiqué officiel publié par Judicial Watch le 14 novembre 2001.
« Judicial Watch, la firme de droit d’intérêt public qui enquête et entame des procédures contre la corruption au sein du gouvernement, a annoncé aujourd’hui qu’un agent spécial encore actif du FBI a déposé une plainte la semaine dernière concernant de l’interférence ainsi qu’une gestion incompétente de la part du FBI et du Département de la Justice dans des investigations sur des terroristes.
L’agent spécial du FBI, qui désire conserver l’anonymat à ce stade, allègue qu’il a été réprimandé lorsqu’il a continué à pousser et à poursuivre certaines investigations terroristes malgré les objections de ses superviseurs du FBI et du Département de la Justice. [...]
En se basant sur les preuves, l’agent spécial du FBI croit que si certaines investigations s’étaient vues permettre de suivre leurs cours, le réseau d’Oussama Ben Laden pourrait avoir été empêché de commettre les attentats terroristes du 11 septembre, qui ont découlé en la mort de près de 5000 innocents [les premiers bilans avaient été considérablement surévalués]. [...]»
Ceci vient donc corroborer ce dont nous avions brièvement traité plus tôt. Examinons ensuite un nouvel extrait du Judicial Watch, publié un an jour pour jour après les attaques.« Judicial Watch [...] représente l’agent spécial (AS) ‘dénonciateur’ Robert G. Wright Jr, des bureaux de la Division de Chicago, qui a affirmé aujourd’hui que le FBI continue d’éviter de rendre des comptes et dissimule sa négligence et l’abandon de son devoir de poursuivre les terroristes qui présentent une menace directe pour les États-Unis. [...]
L’AS Wright attire l’attention sur une récente inconduite et des falsifications de formulaires de demande de mandats d’écoute électronique par des agents du FBI (signés par l’ancien directeur du FBI, Louis Freeh) à la Cour de la Loi sur la Surveillance des Renseignements Étrangers (FISA). Avant le 11 septembre, l’AS Wright allègue que des agents du renseignement du FBI ont menti et ont caché des dossiers d’agents criminels d’une importance capitale dans le but d’encombrer son investigation criminelle sur les terroristes pour protéger leurs ‘sujets’, ainsi que pour prolonger leurs opérations de renseignements. L’AS Wright était stupéfait d’apprendre récemment que certains des agents de renseignements du FBI, qui avaient étouffé et nuit à ses investigations criminelles sur des terroristes à Chicago, avaient également menti aux juges de la Cour de la FISA à Washington, D.C.L’AS Wright affirme être d’avis que, avant le 11 septembre, l’incompétence et les échecs répétés de l’ITU (Unité Internationale sur le Terrorisme du FBI) à soutenir des investigations criminelles ont contribué directement à la mort de cinq américains. L’échec total de l’ITU à détecter et à identifier le complot terroriste du 11 septembre, ainsi que les islamistes extrémistes qui l’ont perpétré, constitue une preuve supplémentaire de la négligence de l’ITU, et place la mort de milliers d’américains à sa porte. [...]
Le FBI continue d’interdire illégalement la publication du manuscrit de 500 pages de l’AS Wright, intitulé ‘Fatal Betrayals of the Intelligence Mission’, que l’AS Wright a soumis pour une révision de prépublication en octobre 2001. [...]
˝L’AS Wright rend un service à son pays en exposant l’abandon du devoir de la part du FBI – particulièrement les membres de la direction au quartier général du FBI. Le directeur Mueller a survécu à une ‘presse critique’ en mai dernier, et l’attention de la nation s’est ensuite portée sur un autre sujet – jusqu’à la prochaine attaque terroriste. Combien d’américains supplémentaires devront mourir pour obtenir du FBI qu’il rende des comptes?˝, a déclaré Larry Klayman, président et conseiller général de Judicial Watch. [...]»
Ce second aperçu du fonctionnement à l’intérieur des services de renseignements américains nous pousse à s’interroger, à savoir si la source du problème ne ressemblerait pas davantage à de la corruption qu’à une lourdeur bureaucratique. Des ˝falsifications de formulaires de demandes de mandats d’écoute électronique˝ à la dissimulation de ˝dossiers d’agents criminels d’une importance capitale˝ dans le but d’entraver une enquête sur des terroristes, en passant par des mensonges aux juges de la Cour de la FISA, tout ceci ne sent-il pas très mauvais?
Demandons-nous une fois de plus pourquoi, après tant d’incompétence et d’échecs à maints égards et paliers gouvernementaux à prévenir le pire attentat terroriste de l’histoire, n’y eut-il en bout de ligne aucune réprimande ou congédiement relatifs au 11 septembre? Au contraire, comme nous l’avons souligné plus tôt, de nombreuses promotions furent même accordées à des individus occupant des postes stratégiques au moment de la tragédie.Citons enfin quelques exemples.Souvenons-nous d’abord de celui qui fut nommé comme étant le plus haut responsable impliqué dans l’évacuation des nombreux arabes, dont plusieurs membres de la famille Ben Laden, hors des États-Unis dans les jours suivant le 11 septembre : Richard Clarke. Malgré cette décision contentieuse, M. Clarke se vit assigné au poste de conseiller spécial du président pour la sécurité cybernétique en octobre 2001, quelques semaines seulement après les attentats. Il occupait précédemment le poste de coordonnateur de la division de contre-terrorisme au Conseil de Sécurité Nationale.
Situation similaire dans le cas du Major Kevin Nasypany, commandant des installations militaires de la NEADS (Secteur de la Défense Aérienne du Nord-Est, précisément où les attaques eurent lieu). M. Nasypany fut promu Lieutenant Colonel malgré l’incapacité de la plus importante puissance aérienne du monde à défendre, sous sa gouvernance, le coeur de son propre territoire à quatre reprises en moins de deux heures.
Le Général Ralph Eberhart, quant à lui, se trouvait aux commandes de NORAD (Commandement de la Défense Aérienne de l’Amérique du Nord) au matin du 11 septembre. M. Eberhart dirige maintenant NORTHCOM, cette agence de défense du Pentagone dont la création fut annoncée le 17 avril 2002 dans le contexte de lutte au terrorisme.
NORTHCOM couvre l’Amérique du Nord dans son entier, incluant le Mexique et le Canada, au détriment peu décrié de leurs souverainetés territoriales respectives, ce qui conférait au Général Eberhart le pouvoir non plus sur la défense aérienne uniquement, mais également sur les effectifs terrestres et maritimes. Dans l’éventualité d’un décret de loi martiale, par exemple, c’est ce même Général Eberhart qui se retrouverait aux commandes.
Nous avons également souligné plus tôt le cas de Michael Maltbie. Celui-ci, un supérieur du FBI, avait d’abord mentionné à son agent qu’émettre un mandat pour investiguer sur Zacarias Moussaoui nuirait à ses perspectives de carrière. Il avait par la suite été promu.
Une autre promotion digne de mention est celle du Général Richard Myers, qui s’éleva du poste de vice-président du Comité des chefs d’États-Majors interarmes (Joint Chief of Staff) pour en assumer la présidence, le 1er octobre 2001. C’est d’ailleurs ce même Richard Myers, un maillon important dans la chaîne de commandement militaire le 11 septembre, qui avait déclaré avoir cru à un accident lorsqu’on l’avait informé du premier avion qui s’était écrasé sur le World Trade Center. Il s’était ensuite enfermé dans une salle de réunion pour n’en ressortir qu’après que le Pentagone n’eut été frappé, sa réunion ayant donc couvert les 50 minutes les plus critiques des attaques, le rendant du fait même non disponible et handicapant ainsi la capacité de réaction militaire américaine.
Citons par ailleurs les cas respectifs de Marion Bowman et de Pasquale D’Amuro. Laissons à cet extrait du Time américain, daté du 22 décembre 2002, le soin de nous les rapporter.« [...]
Toutefois, dans d’autres domaines, le FBI a peu fait pour modifier ses méthodes. [Le directeur de l’agence, Robert] Mueller a stupéfié certains observateurs initiés du FBI en offrant des promotions ainsi qu’en décernant des distinctions d’honneur à des responsables qui détenaient des positions clés de leadership lorsque l’agence a raté les signaux d’alarme dans les mois menant au 11 septembre. Le chef du FBI a outragé les critiques du Congrès en citant Marion (Spike) Bowman le chef de la Division Législative à la Sécurité Nationale de l’agence, qui avait refusé aux agents de Minneapolis, Minn., de fouiller les biens et l’ordinateur de Zacarias Moussaoui en août 2001 pour ‘performance exceptionnelle’. Mueller a également assigné Pasquale D’Amuro, chef de contre-terrorisme du FBI au bureau de New York avant le 11 septembre, au poste le plus élevé de contre-terrorisme de l’agence consternant les critiques qui affirmaient que les défaillances de l’année dernière au sein des services de renseignements nécessitaient un remue-ménage dans l’organisation. ‘Ils ont essentiellement promu les personnes spécifiques qui gouvernaient lors des ... échecs’, a déclaré un ancien responsable au Département de la Justice, ‘et ces individus ont fait suivre le même raisonnement avec eux’. [...] »
Pour sa part, le Lieutenant-Général Michael Hayden, qui se trouvait à la tête de la NSA (Agence de Sécurité Nationale) au moment des attentats, ne fut jamais blâmé pour ne pas avoir vu venir ce que de nombreux autres pays avaient pourtant flairé. Au contraire, il fut ensuite promu au grade de Général. Depuis mai 2006, M. Hayden est à la tête de la CIA.
Nous avons mentionné précédemment le cas de Porter Goss, ce membre républicain du Congrès et président du comité de renseignements de la Chambre lors des attaques du 11 septembre. C’était lui qui, au moment des attaques, déjeunait avec le chef des services secrets pakistanais à l’origine du transfert de 100 000 $ à destination de Mohammed Atta. Goss fut ensuite promu à la direction de la CIA en 2004.
Voyons d’ailleurs ce que ce même Porter Goss déclarait à propos de l’absence de réprimandes en rapport avec les échecs de son agence à prévenir les attentats du 11 septembre, dans cet extrait d’un article paru le 6 octobre 2005 par le service de nouvelles ISN (International Relations and Security Network).
« La CIA ne punira pas d’agents actifs ou retraités pour les échecs évidents ayant mené aux attaques du 11 septembre 2001, a déclaré le directeur de l’agence, Porter Goss, dans un communiqué destiné aux médias mercredi.
˝Je ne convoquerai pas de comité de reddition de comptes pour juger de la performance de quelconque agent de la CIA˝, a dit Goss.
Le directeur de la CIA a également annoncé que l’agence de renseignements ne rendrait pas public le rapport interne de l’inspecteur général John L. Helgerson qui blâme prétendument plusieurs responsables de la CIA pour les échecs des services de renseignements qui ont mené aux attaques sur le World Trade Center et le Pentagone, tuant près de 3000 personnes.
Goss a affirmé que ce rapport contient des informations délicates qui ne pouvaient être révélées au public sans mettre en danger la sécurité nationale.
Il a aussi déclaré qu’il ne suivrait pas la recommandation de Helgerson de convoquer un ˝comité de reddition de comptes et de révision˝ pour évaluer les performances de certains officiers de la CIA avant les attaques.Selon un reportage du New York Times publié jeudi, le rapport Helgerson identifie quelque 20 employés, actuels et anciens, de la CIA pour leurs échecs spécifiques à anticiper et à prévenir les attaques du 11 septembre.
L’évaluation des renseignements menée par Helgerson a été remise au Congrès en août. Les démocrates autant que les républicains ont demandé qu’elle soit rendue publique. [...]
Les législateurs au Capitole ne sont toutefois pas nécessairement d’accord avec la décision de Goss.Le Sénateur démocrate Jay Rockefeller de Virginie occidentale, siégeant au comité de renseignements du Sénat, a affirmé que Goss devrait révéler autant que possible le contenu du rapport, prétendant que la CIA disposait d’assez d’informations qui, ˝si elles avaient été utilisées convenablement˝, auraient pu prévenir les attentats du 11 septembre.
˝L’annonce du directeur Goss me laisse avec une question troublante : quels échecs de performance, si ce n’est pas ceux-ci, nécessitent d’établir un comité de reddition de comptes à la CIA?˝, a demandé Rockefeller dans une déclaration écrite publiée mercredi. [...]»
Des requêtes sous la loi du libre accès à l’information furent par la suite déposées pour apprendre ce que contenait le rapport de l’inspecteur général. Voici d’ailleurs ce que rapportait l’Associated Press à ce sujet, le 17 mai 2007.
« Un groupe biparti de sénateurs tente de faire passer une loi qui forcerait la CIA à rendre public le rapport d’un inspecteur général sur les attaques terroristes du 11 septembre 2001.
La CIA a mis plus de 20 mois à évaluer les requêtes sous la Loi de Liberté d’Information pour son investigation interne des attaques mais n’en a à ce jour rendu publique aucune section.
˝C’est incroyable, les efforts que l’administration met pour bloquer ceci˝, a affirmé Wyden [Sénateur Ron Wyden, Démocrate, Oregon]. ˝Le peuple américain a le droit de savoir ce que la CIA faisait au cours des mois critiques avant le 11 septembre. ... Je vais les harceler jusqu’à ce que le public y ait accès.˝ [...]
Mais il [Wyden] a déclaré que protéger des individus de l’embarras n’était pas une raison légitime pour maintenir le contenu du rapport hors de la vue du public. Il a ajouté que la décision de classer secret le rapport n’avait rien à voir avec la sécurité nationale, mais plutôt avec la sécurité politique. [...]
Mais la CIA n’a pas fourni de documents à l’Associated Press ou autres organisations qui ont débuté leurs requêtes d’information il y a au moins 20 mois.La loi exige que les agences répondent aux requêtes à l’intérieur de 20 jours, mais les responsables respectent rarement ces échéances et blâment fréquemment les accumulations de travail. [...]»
Certains individus cités dans le rapport Helgerson en 2005 occuperaient d’ailleurs toujours des postes-clés au sein de l’administration. Il apparaît également approprié de jeter un oeil sur un extrait du témoignage de Bogdan Dzakovic lors de la deuxième séance d’audiences publiques de la commission d’enquête sur le 11 septembre, qui eut lieu le 22 mai 2003. M. Dzakovic fut membre du Département de Sécurité de la FAA (Agence Fédérale d’Aviation) des États-Unis pendant 14 ans.
« [...] Mais qu’est-ce qu’a fait la TSA [agence de sécurité des transports nationale]? Une chose est certaine, personne ne fut puni pour avoir mal dirigé une agence [la FAA] qui fonctionnait de manière à la rendre ˝un danger considérable et spécifique à la sécurité publique˝ et qui contribua directement à la mort de près de 3000 personnes le 11 septembre tout en virant ce pays à l’envers. L’OSC (Office of Special Counsel) a formellement convenu que ceci était inacceptable. En fait, plusieurs de ces mêmes directeurs ont été promus à la TSA et sont des joueurs-clés dans la façon dont la TSA exécute ses responsabilités. Les directeurs qui n’ont pas été transférés à la TSA sont toujours à la FAA, et ils dirigent les investigations internes, les responsabilités liées à la sécurité à la FAA et les manipulations de matières dangereuses précisément de la même manière qu’ils ont mal dirigé les opérations de sécurité d’aviation précédentes. [...]»
Le FBI présente également sa part de problèmes à l’interne. Il est d’ailleurs de mise de s’intéresser au cas de Sibel Edmonds, une traductrice engagée par l’agence de renseignements peu de temps après les attentats du 11 septembre. Celle-ci fut ensuite renvoyée après qu’elle ait fait part de certains soucis professionnels à ses supérieurs. Voici l’extrait d’un article publié le 8 août 2004 par CBS News.
« [...] Sibel Edmonds, une traductrice ayant travaillé au département des langues du FBI, affirme que les documents n’y étaient pas traduits parce que le département était rempli d’incompétence et de corruption.Edmonds fut congédiée après avoir rapporté ses inquiétudes aux dirigeants du FBI. Elle a raconté son histoire derrière des portes closes aux investigateurs du Congrès et du Département de la Justice. Plus récemment, elle a parlé avec la commission qui enquête sur les attentats du 11 septembre. [...]
Edmonds affirme qu’à son grand étonnement, dès son premier jour à l’ouvrage, elle s’est fait dire à répétition par l’un de ses superviseurs qu’il n’y avait pas d’urgence qu’elle pouvait prendre son temps pour traduire les documents pour que le département paraisse surchargé et en manque de personnel. De cette façon, il recevrait un budget plus important l’année suivante. [...]
Edmonds a mis sur papier ses soucis à propos du département des langues du FBI et les a remis à ses supérieurs immédiats ainsi qu’à un haut responsable du FBI. Pendant des mois, elle dit n’avoir reçu aucune réponse. Puis, elle a cherché de l’aide auprès de l’inspecteur général du Département de la Justice et du Sénateur Charles Grassley, dont le comité, le Comité Judiciaire, supervise directement le FBI.
˝Elle est crédible˝, dit Grassley. ˝Et la raison pour laquelle je crois qu’elle est très crédible est que des gens à l’intérieur du FBI ont confirmé en grande partie son histoire.˝ [...]
Elle affirme s’être plainte à maintes reprises à ses patrons à propos de ce qu’elle avait découvert sur des enregistrements de mise sur écoute électronique et sur la conduite de [Jan] Dickerson [un collègue traducteur turc], mais que personne au FBI ne voulait en entendre parler, pas même l’assistant auxiliaire en charge.
˝Il a dit ‘Est-ce que tu réalises ce que tu es en train d’avancer? Es-tu en train de dire que notre personnel de sécurité ne fait pas son travail? Est-ce que c’est ce que tu me dis? Si tu insistes sur cette investigation, je vais m’assurer qu’en moins de deux, ça se retourne et que ça devienne une investigation sur toi˝, affirme Edmonds.
Sibel Edmonds fut renvoyée. Le FBI n’a pas offert d’explications, mentionnant simplement dans la lettre que son contrat prenait complètement fin à la convenance du gouvernement. [...]
Est-ce que le cas de Sibel Edmonds fait partie d’un certain type de comportement, de conduite de la part du FBI?
˝Le type habituel˝, affirme Grassley. ˝Laissez-moi vous dire ceci : tout d’abord, l’information embarrassante sort, [puis] la réaction du FBI est de la glisser sous le tapis, et éventuellement ils s’en prennent au messager.
˝L’agent spécial John Roberts, récemment retraité du poste de dirigeant du Département des Affaires internes du FBI, est d’accord. [...]
A-t-il trouvé des cas depuis le 11 septembre où des gens étaient impliqués dans une situation de mauvaise conduite et qui furent non pas réprimandés, mais même promus? Roberts affirme que oui.
˝C’est ahurissant˝, réplique Bradley [journaliste] à Roberts.
˝On pourrait croire que le 11 septembre fut une grosse gifle au visage. Que c’est le temps de se réveiller.˝
˝Ça dépend de qui vous êtes˝, dit Roberts. ˝Si vous êtes dans les hauts niveaux du pouvoir exécutif, cela pourrait ne pas vous nuire. Vous recevrez une promotion.
˝Le mois dernier, le FBI a entrepris la démarche hautement inhabituelle de classer secrète l’information qu’il avait fournie au Congrès il y a deux ans dans le dossier de Sibel Edmonds.Quant au département des langues du FBI, l’agence affirme avoir dramatiquement augmenté ses capacités de traduction. [...]»
Curieusement, les accusations les plus dévastatrices de Sibel Edmonds ne furent jamais abordées dans le dernier article. En effet, l’ancienne traductrice du FBI posait un jugement bien plus dommageable qu’une simple question de mauvaise gestion de personnel à l’endroit de ses ex-employeurs, comme l’indiquait une lettre écrite de sa main près d’un mois avant la parution de l’article de CBS News.En voici un extrait.« Mardi, le 6 juillet 2004, le juge Reggie Walton prenait une décision et statuait sur mon dossier. Sous sa décision, moi, une citoyenne américaine, ne suis pas en mesure d’exercer mon droit d’utiliser les 1er et 5e Amendements garantis par la Constitution des États-Unis. Le raisonnement cite vaguement, sans explication, qu’il s’agit de protéger ‘certaines relations diplomatiques pour des raisons de sécurité nationale’. Le juge Walton est parvenu à cette décision après être demeuré assis sur le dossier sans bouger pendant près de deux ans. [...] Il a pris sa décision après avoir permis aux avocats du gouvernement de présenter leur dossier en privé devant lui, à huis clos et en présence d’une seule partie; nous n’étions pas autorisés à participer à ces petites sessions. [...]
Le 11 septembre 2001, 3000 vies furent perdues. Néanmoins, cette administration a entravé toutes les investigations passées et présentement en cours sur les causes de cette journée horrifique en prétextant cette vague notion de protection de ‘certaines relations diplomatiques étrangères’.
Résultat de l’attaque du 11 septembre, plusieurs milliers de personnes perdirent des êtres chers et virent leurs vies changées à jamais. Malgré cela, cette administration a sciemment et intentionnellement laissé en liberté plusieurs personnes impliquées directement ou indirectement dans cet acte de terrorisme inatteignables et sans qu’elles soient investiguées en citant simplement ‘la protection de certaines relations diplomatiques étrangères pour des raisons de sécurité nationale’.
Aujourd’hui, on nous dit que nous sommes toujours sous la menace des terroristes, et nous vivons sous un système codé par couleurs pour évaluer la menace, [un système] inventé et encouragé par cette administration. Pourtant, cette même administration empêche ardemment toute investigation réelle pour découvrir les faits, les faits véritables à propos d’actes, d’organisations semi-légales, et d’individus impliqués dans des complots contre ce pays et sa population sous le misérable prétexte de ‘protéger certaines relations diplomatiques étrangères’.
N’est-il pas temps de demander quelles sont ces relations diplomatiques étrangères auxquelles ils font constamment référence?
N’est-il pas légitime d’exiger qu’ils laissent savoir au peuple quelle sorte de relations étrangères valent 3000 vies perdues? [...]
Il est évident que cette administration s’attend avec assurance que le peuple américain lui signe des chèques en blanc sans poser de questions. [...]
Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises précédemment, je vais poursuivre ce combat, puisqu’en prêtant serment de citoyenneté je me suis engagée à supporter et à défendre la Constitution et les lois des États-Unis d’Amérique contre tout ennemi, étranger ou domestique. [...]»
Cette lettre permet de constater que les accusations de Sibel Edmonds envers l’administration américaine ne visaient pas tant la gestion interne du département des langues du FBI, comme le laissait entendre CBS News, mais concernaient plus directement les obstructions d’investigations sur les événements du 11 septembre, à la demande du gouvernement lui-même pour ‘protéger certaines relations diplomatiques étrangères’.
Certains se demanderont d’ailleurs sans doute pour quelle raison CBS aura choisi de mettre l’emphase sur le fonctionnement interne du département des langues du FBI, alors que Sibel Edmonds s’attaquait pourtant à un problème beaucoup plus sérieux.
Mais revenons un instant sur un point intéressant soulevé en fin d’article. L’agent spécial John Roberts confirmait à son tour que des promotions furent accordées après le 11 septembre à certains individus haut placés, malgré des allégations d’infractions au code de conduite. Nous venons d’ailleurs de citer plusieurs cas semblables. Toutefois, l’importance de tels mouvements de personnel à la tête du commandement militaire et gouvernemental américain ne saurait être surévaluée.
Prenons un peu de recul et adonnons-nous un instant à un exercice de logique fort simple, en adoptant une perspective plus générale.
Puisque notre société occidentale est indubitablement fondée sur des principes capitalistes, son système s’en trouve conséquemment ancré dans la compétitivité, et ce, à tous les niveaux. Par exemple, il n’est pas rare qu’une compagnie ferme l’une de ses filiales pour la déménager dans un pays où il lui sera plus rentable d’opérer; il n’est pas rare non plus qu’un patron remplace un de ses employés par un nouveau, dans l’espoir qu’il soit plus performant; ou même qu’une femme ou un homme, pour pousser l’exemple à l’extrême, quitte son conjoint pour un autre, croyant que celui-ci répondra mieux à ses besoins. Telle est la portée de la compétitivité de nos jours. Si bien que cela constitue pratiquement une règle non écrite de notre société.Il s’agit d’ailleurs d’une logique implicite profondément enracinée dans la mentalité de chaque individu : ‘si je ne performe pas, quelqu’un d’autre le fera et prendra ma place’. Le principe s’avère d’autant plus vrai à mesure que l’on gravit les échelons de la chaîne du pouvoir. Il existe très certainement plus de compétitivité pour l’obtention d’un poste de directeur dans une multinationale que pour un poste de secrétaire dans la même entreprise. Assurément, ce raisonnement demeure valide pour l’obtention d’un poste militaire haut placé ou de commandement d’une importante agence gouvernementale américaine.
Loin de vouloir débattre du bien-fondé du système capitaliste et de la compétitivité qu’il engendre, le pourquoi de cette parenthèse apparaît évident. En assumant que la version officielle sur le 11 septembre soit authentique, et qu’après des années de préparatifs, ces 19 arabes armés de canifs soient réellement parvenus à détourner quatre avions ce jour-là, cela représenterait alors sans contredit la plus importante défaillance du système de sécurité de toute l’histoire américaine. À ce moment, la raison pour laquelle on ne retrouve aucun congédiement mais bien plusieurs promotions aux plus hauts niveaux d’un système capitaliste prônant la compétitivité demeure aussi inexpliquable que mystérieuse.
L’expérience sociétaire nous apprend pourtant qu’une promotion est le résultat d’un travail bien fait. Ne serait-il pas plus logique que les individus qui reçurent ces promotions suite au 11 septembre aient précisément accompli de manière satisfaisante le boulot qui leur avait été demandé?
Et puisqu’il est question de travail bien fait, en voici un exemple concret rapporté par la BBC le 23 décembre 2007. Nous y apprenons qu’en 2002, la CIA avait procédé à l’enregistrement vidéo de séances d’interrogations musclées de présumés terroristes suspectés d’avoir trempé dans le complot du 11 septembre, et que l’agence de renseignements avait ensuite caché l’existence de ces enregistrements à la commission d’enquête sur le 11 septembre pour finalement les détruire en 2005.
« Un mémo de l’ancienne commission du 11 septembre récemment divulgué révèle que plusieurs demandes ont été faites par celle-ci à la CIA pour obtenir de l’information sur l’interrogation des suspects d’Al Qaeda.
Mais l’ancien directeur exécutif de la commission, Philip Zelikow, affirme que la CIA ne leur a pas remis les enregistrements qui ont depuis fait surface, a rapporté le New York Times.La CIA a plus tard effacé les enregistrements, qui contenaient prétendument des images de mauvais traitements [des suspects].
Le mémo insiste sur une investigation plus en profondeur afin de déterminer si l’agence a agi illégalement en retenant les enregistrements.
La CIA affirme qu’il n’y a eu aucune requête spécifique pour les enregistrements, qui contenaient prétendument des images de techniques interrogatoires incluant le ‘waterboarding’, qui constitue une simulation de noyade. La CIA nie qu’elle torture. [...]
Le mémo note que la commission a demandé à la CIA, en 2003 et 2004, d’obtenir les ‘documents’, les ‘rapports’ et l’‘information’ relative aux interrogations. [...] »
Pourquoi donc la CIA cacha-t-elle à la commission d’enquête l’existence d’enregistrements d’interrogatoires de suspects liés au 11 septembre? Et surtout, pourquoi avoir détruit ces enregistrements par la suite? Voici à ce propos les réactions de certaines personnes particulièrement concernées par cette révélation dans les médias, telles que rapportées par le International Herald Tribune le 8 décembre 2007.
« La CIA a fait face à des menaces d’enquêtes pour obstruction de justice, vendredi, de la part du Département de la Justice ainsi que des comités congressionnels au sujet de la destruction d’enregistrements vidéo de séances d’interrogations de membres d’Al Qaeda.Dana Perino, porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré vendredi que le président George W. Bush ‘n’a aucun souvenir d’avoir été informé sur les enregistrements ou sur leur destruction’ avant cette semaine. [...]
L’agence [CIA] a dit que les enregistrements avaient été détruits en partie pour protéger l’identité des interrogateurs.Entre-temps, les anciens présidents de la commission sur le 11 septembre, qui affirment que la CIA leur avait assuré à répétition durant l’enquête qu’aucun matériel original des interrogations des membres d’Al Qaeda n’existait, se sont dit furieux d’apprendre l’existence des enregistrements.
[...]‘La CIA était assurément au courant de notre intérêt à obtenir toute l’information possible sur les détenus, et ils ne nous ont jamais indiqué que des enregistrements quelconques existaient’, a dit [Lee] Hamilton. ‘Ont-ils fait obstruction à notre enquête? La réponse est clairement oui. Si cela représente un crime, ce sera à d’autres d’en juger.’[Thomas] Kean a déclaré, ‘Je suis contrarié qu’ils ne nous aient pas dit la vérité’. [...]»
Poursuivons dans cette même lignée avec un nouvel exemple de destruction de preuves. Voici un extrait d’article du New York Times daté du 6 mai 2004.
« Au moins six des contrôleurs aériens ayant dû composer avec deux des avions de ligne détournés le 11 septembre 2001 ont procédé à l’enregistrement d’une cassette audio la même journée pour décrire les événements, mais la cassette fut détruite par un superviseur sans que personne ne fasse la transcription de son contenu ou ne l’ait même écoutée, révèle aujourd’hui un rapport du Département des Transports.
L’enregistrement avait commencé avant midi le 11 septembre au Centre de Contrôle du Trafic Aérien de New York, à Ronkonkoma, Long Island, où environ 16 personnes se sont réunies dans une salle de conférence du sous-sol connue sous le nom de ˝la Bat Cave˝ et se sont échangé un micro, se rappelant à tour de rôle leur version des événements survenus quelques heures plus tôt.Mais les responsables du Centre n’informèrent jamais personne au-dessus d’eux de l’existence de la cassette, et elle fut plus tard détruite par un responsable de la FAA [Administration Fédérale de l’Aviation] décrit dans le rapport comme étant un superviseur au bon fonctionnement de l’endroit. Ce superviseur a écrasé la cassette dans sa main, a déchiqueté le ruban et en a jeté les morceaux dans différentes poubelles de l’édifice, selon un rapport rendu public aujourd’hui par l’inspecteur général du Département des Transports.
L’enregistrement avait été fait suite à une entente avec le syndicat pour qu’il soit ensuite détruit après les déclarations écrites des contrôleurs, selon le rapport de l’inspecteur général. Mais le superviseur au bon fonctionnement avait soutenu que la création de cet enregistrement avait elle-même été une violation des procédures de l’Administration Fédérale de l’Aviation, dit le rapport. [...]
Sur l’enregistrement, les contrôleurs, dont certains avaient communiqué par radio avec des gens à bord des avions et d’autres avaient suivi les avions sur les radars, avaient fait des déclarations d’une durée de cinq à dix minutes chacun, selon le rapport. [...]
L’une des questions centrales sur les événements de ce matin-là concerne la manière dont la FAA a réagi aux premières indications que quatre avions avaient été détournés. Un enregistrement réalisé en deça de quelques heures des événements, tout comme des déclarations écrites réalisées plus tard, pouvaient contribuer à y répondre. [...]»
Existe-t-il des limites à blâmer la bureaucratie, ou si la destruction de preuves demeurera à jamais justifiable aussi aisément? Rappelons-nous entre autres les piles de documents liés au 11 septembre qui avaient été détruites à l’ambassade américaine de Riyadh, en Arabie Saoudite, ainsi que le métal des décombres du World Trade Center qui fut rapidement expédié outre-mer pour y être recyclé sans être d’abord inspecté, sans oublier la destruction des données informatiques recueillies par l’équipe de renseignements militaire Able Danger sur les terroristes.
Mais dans ce cas précis, l’existence d’un enregistrement réalisé sur le vif du moment n’aurait-il pas gêné la tâche d’une personne désireuse de mettre en doute l’exactitude des déclarations écrites, composées quelques trois semaines plus tard par les contrôleurs aériens?
Par ailleurs, l’individu ayant pris la décision de détruire cette cassette ne méritait-il pas de voir son nom apparaître dans l’article du New York Times? Comment un ˝superviseur au bon fonctionnement˝ pouvait-il prendre une décision d’une telle importance par lui-même compte tenu de la gravité des événements, sans au préalable consulter ses supérieurs?
Observons ensuite la version du Washington Post, parue le même jour. Celle-ci nous apporte quelques nouveaux éléments.
« [...] Le rapport a été mené à la demande du Sénateur John McCain (Républicain, Arizona) après que le comité investiguant sur les attaques du 11 septembre [...] se soit plaint que la FAA [Administration Fédérale d’Aviation] ait été peu coopérative à leur fournir des documents et qu’il ait émis un subpoena à l’agence pour obtenir plus d’informations.
La FAA avait dit qu’elle coopérait pleinement avec le comité du 11 septembre. L’agence a affirmé qu’elle avait entrepris des mesures disciplinaires contre l’employé qui a détruit l’enregistrement, mais a refusé d’élaborer sur le genre d’action entreprise. [...]
Une contrôleuse a dit qu’elle avait demandé d’écouter l’enregistrement dans le but de préparer le rapport écrit de son expérience, mais l’un des directeurs a refusé sa requête.Les directeurs [des bureaux] de New York ont reconnu avoir reçu un courriel des responsables de la FAA leur donnant la consigne de retenir tous les documents relatifs aux attaques du 11 septembre. ˝Si vous vous demandez si vous devriez retenir les données ou non,
RETENEZ-LES˝, mentionnait le courriel cité dans le rapport. [...]
L’inspecteur général conclut aujourd’hui que les actions des directeurs ont résulté en la perte de preuves qui auraient potentiellement permis à la commission du 11 septembre de comparer le souvenir des événements des contrôleurs immédiatement après les attaques avec les déclarations écrites préparées trois semaines plus tard.
˝La destruction de preuves en possession du gouvernement, dans le cas présent un enregistrement audio particulièrement lors de temps de crise nationale – a pour effet d’entretenir l’apparence que de l’information est maintenue hors de l’accès du public.˝ »
D’abord, pour quelle raison la FAA refusa-t-elle de préciser la nature des mesures disciplinaires présumément entreprises contre cet employé responsable de la destruction de l’enregistrement? Et pourquoi n’a-t-elle pas voulu l’identifier, voire même le poursuivre en bonne et due forme pour destruction de preuves? Si l’agence avait justement été un tant soit peu soucieuse des apparences qu’elle projetait au public, n’aurait-elle pas été moins vague sur ce sujet, ce qui aurait possiblement contribué à éviter de donner l’impression qu’elle n’avait en fait émis qu’un simple avertissement verbal et officieux au principal intéressé, subrepticement suivi de félicitations et d’une bonne tape dans le dos?Au fait, cet exemple nous permet de constater une chose : l’ère du journalisme d’enquête est vraisemblablement révolue.
Conséquence?
On retrouve maintenant les informations par bribes, ici et là, un jour à New York et le suivant à Londres, tantôt à Washington, puis en Inde ou en Chine. Mais en bout de ligne, le public se retrouve dépourvu d’une vision globale et distincte de la réalité dont il ne peut percevoir qu’une partie, celle dont les médias locaux lui rapportent.
Achevons enfin cette section en signalant l’existence d’une lettre co-signée par 25 experts des milieux militaires et de divers services de renseignements des États-Unis (FBI, CIA, FAA, DIA, Douanes). Celle-ci avait pour but de sonner l’alarme sur le caractère incomplet du rapport final de la commission d’enquête sur le 11 septembre et fut présentée au Congrès américain le 13 septembre 2004. En voici un extrait.
« [...] Nous, sous-signés, souhaitons soumettre à l’attention du Congrès ainsi que du peuple des États-Unis ce que nous considérons être de sérieux manques dans le rapport [de la commission] et dans ses recommandations. [...]L’un des défauts majeurs du rapport de la commission est l’omission [d’informations ou d’éléments]. Nous sommes au courant de problèmes importants et de cas qui furent rapportés avec diligence à la commission par ceux d’entre nous qui possédaient des informations directes, mais ces cas échappèrent d’une quelconque manière à son attention. Des problèmes sérieux ainsi que des défaillances au sein d’agences gouvernementales furent similairement rapportés à la commission mais ne furent pas inclus dans le rapport. Le rapport ne touche tout simplement pas aux problèmes clés des services de renseignements, de la sécurité de l’aviation et des communautés d’application de la loi. L’omission de ces sujets sérieux et pertinents, et l’information en elle-même, rend le rapport erroné et soulève des doutes quant à la validité de plusieurs de ses recommendations.
Nous sommes d’avis que l’un des buts premiers de la commission était de rendre des comptes [quant à la responsabilité des individus impliqués]; que cette étape est essentielle à la compréhension des échecs qui ont mené au 11 septembre et pour prescrire les changements nécessaires. Toutefois, dans son rapport, la commission ne tient personne responsable, déclarant plutôt que ‘notre but n’était pas d’assigner des blâmes individuels’. Ceci revient à jouer le jeu de la politique, et cela démontre que l’objectif d’atteindre l’unanimité a surpassé l’un des objectifs primaires de l’établissement de cette commission. Lorsque nous exigeons qu’elle rende des comptes, nous ne faisons pas référence aux erreurs presque innocentes causées par un ‘manque d’imagination’ ou attribuables à ‘l’erreur humaine’ habituelle. Nous référons plutôt à des actions ou inactions intentionnelles venant d’individus responsables de notre sécurité nationale, des actions ou inactions dictées par des motifs autres que la sécurité du peuple américain. Le rapport ignore délibérément les responsables ou les fonctionnaires qui étaient, et qui sont toujours, clairement négligents et/ou qui ne remplissent pas leur devoir envers la nation. Si ces individus sont protégés plutôt que tenus responsables, cette manière de penser qui a entraîné le 11 septembre persistera [...]
La commission, avec son rapport incomplet de ‘faits et de circonstances’, sa dérobade à tenir quiconque responsable et son indifférence aux connaissances, à l’expertise et à l’expérience de ceux qui font le boulot sur le terrain, a maintenant entrepris de presser le Congrès et notre nation pour mettre à exécution avec hâte toutes ses recommandations. [...]»
Egger Ph.