"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

17 décembre 2008

Un rescapé du WTC témoin d’une explosion avant la chute de la 2e Tour

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Après le témoignage saisissant de Barry Jennings, resté enfermé dans la Tour WTC7 toute la matinée du 11 Septembre, et qui avait été témoin le matin même d’une explosion au 8e étage lui coupant l’accès de la sortie, et ce bien avant l’effondrement de la première Tour, voici un autre témoignage ; c’est celui de Bill Forney, présent au 85e étage de la Tour Nord le 11 Septembre 2001, et qui nous raconte comment il s’en est sorti ce matin là. Bill Forney n’est pas le seul rescapé des étages supérieurs du WTC. Dans l’autre tour (la Tour Sud) Brian Clark a lui, traversé la zone d’impact de l’avion lors de sa descente de plus de 80 étages et confirme dans un récit poignant figurant dans le film "Zéro - Enquête sur le 11 Septembre" de Giulietto Chiesa [qui sortira en mars 2009 en France], qu’hormis au niveau de la zone d’impact où les flammes léchaient les parois de l’escalier, pour le reste, les conditions dans les étages inférieurs étaient pratiquement "normales".

Le matin du 11 septembre 2001 semblait prometteur, avec un grand ciel bleu et du soleil. Bill Forney, natif de Houston, travaillait au 85ème étage de la Tour Nord du World Trade Center. Forney entamait son train-train quotidien lorsqu’une énorme explosion l’éjecta de sa chaise, le jetant au sol.

"Une colonne d’air fantomatique vola dans le bureau et me fouetta" se rappelle Forney. L’ébranlement du choc fit claquer la porte de son bureau et répandit des documents partout dans la pièce.

Forney ne le savait pas encore, mais un avion venait de s’écraser neuf étages au-dessus de lui. Peu de temps après, un deuxième avion frappait la tour adjacente, au cours de la pire attaque terroriste sur le sol américain.

Forney a parlé de son calvaire au cours d’un repas du Comité de Montgomery Est, le 17 novembre [2001].

"Cette explosion se produit, je suis jeté à terre et je me relève", dit Forney. "Et pour la première fois de ma vie et pour la première fois ce jour-là, avant une autre deuxième fois, j’ai vraiment senti que j’allais mourir".

Forney a raconté le balancement de la tour immédiatement après l’impact. Il le décrit comme un épisode de "montagnes russes" dans un immeuble de 110 étages. Forney et ses collègues restèrent momentanément étourdis puis décidèrent d’évacuer en moins de cinq minutes.

Quelques minutes après que Forney ait commencé sa descente dans les escaliers, le groupe rencontra des gens qui remontaient : La porte plus bas était fermée et coincée. Le groupe devait trouver une autre cage d’escalier pour s’échapper.

Une fois que le groupe eut trouvé la deuxième des trois cages d’escalier, la densité de la foule ralentit dramatiquement sa descente. "Il y avait un fin brouillard de fumée blanche que vous pouviez voir au plafond," dit Forney. "La puanteur l’accompagnant était très perceptible."

Il décrit l’atmosphère dans la cage d’escalier au milieu de la foule comme une "anxiété calme".

Aux environs du 50e étage, ils rencontrèrent un premier groupe de blessés. "Ce groupe comptait environ six à huit personnes", dit Forney. "Il y avait un homme en chemise blanche. Ou plutôt devrais-je dire blanche juste à un endroit. Elle était couverte de sang."

Quelques étages plus bas Forney vit le premier pompier. Il décrit cette vision comme réconfortante. Au 20ème étage, Forney et son ami Rob trouvèrent une femme s’appelant Juliette, tétanisée par la peur et l’épuisement. Prenant leur temps, tous les trois continuèrent lentement à descendre tandis que d’autres passaient en trombe. La cage d’escalier déboucha finalement sur la cour entre les deux tours.

Forney a évoqué des images contrastées du ciel parfaitement bleu mélangé avec des débris en flammes et des morceaux de corps. Les agents de police orientaient les gens vers la galerie souterraine pour éviter les corps des personnes sautant des étages.

Alors que la foule franchissait la galerie, les lumières s’éteignirent tout à coup, comme si quelqu’un avait actionné un interrupteur. À ce moment ce fut la débandade et la foule commença à courir, et il y a eu une autre énorme explosion, se rappela Forney.

La Tour 2 du World Trade Center s’effondrait à travers le niveau où ils étaient.

"Nous avions des poutrelles qui tombaient comme des fétus de paille, droit à travers le sol et au-dessous du niveau de la rue», dit Forney. "J’ai pensé qu’une poutre allait finir par traverser le plafond et me couper en deux." Forney courba l’échine, ferma les yeux, en espérant s’en sortir au mieux.

"J’ai ouvert les yeux et c’était le néant", dit Forney. "J’ai pris mon souffle et ce n’était que cendres et poussières."

Forney héla ses compagnons et tous trois suivirent un pompier qui marchait à côté. Après l’avoir suivi pendant environ 100 mètres, ils trouvèrent une sortie et finalement atteignirent la surface. Forney la décrivit comme un "paysage monochrome." Après 5 à 10 minutes de marche, Forney se retourna pour la première fois, juste à temps pour voir son immeuble s’effondrer et pour découvrir que l’autre building était déjà tombé.
"C’était une vision stupéfiante", dit Forney.

Pascal A et DPalpacuer