"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

29 juin 2008

LES PROTAGONISTES

GEORGE W. BUSH :

Né en 1946 dans le Connecticut. A presque toujours vécu au Texas. Fils à papa doté d'un intellect très rudimentaire. Un article du New York Times du 21 mai 2000, consacré à l'enfance du candidat Bush, donne une petite idée du niveau mental du personnage. Terry Throckmorton, un de ses copains d'alors, se souvient qu'un de leurs passe-temps favoris à Midland (Texas) consistait à tirer sur les grenouilles du voisinage à l'aide de carabines à air comprimé. Parfois, les psychopathes en herbe attrapaient quelques-unes de ces créatures, leur enfonçaient des pétards dans le corps, les lançaient en l'air et s'amusaient à les voir exploser.Quelques années plus tard, grâce à l'argent de son père (George W. Bush Senior), Bush fils devient le crétin le plus diplômé d'Amérique (licence d'histoire à Yale, MBA de gestion à Harvard) et débute sa carrière à la tête de sa propre entreprise qu'il finit par conduire à la faillite. Mais peu importe, papa est là pour le renflouer. Papa est toujours là quand il s'agit de donner un coup de pouce - en affaires comme en politique. C'est ainsi que depuis janvier 2001, George W. Bush fils est "président" des Etats-Unis sans avoir été élu à cette fonction. Bien qu'ayant obtenu 600.000 voix de moins que son concurrent Al Gore, il devient chef de la Maison Blanche par suite d'une décision de la Cour Suprême (prise par cinq voix contre quatre), à l'issue d'une parodie d'élection digne d'une république bananière (comptage, recomptage et re-recomptage des bulletins de vote jusqu'à ce que son adversaire jette l'éponge - moyennant quelque "dédommagement" adéquat et discret, à moins qu'il ne s'agisse tout simplement de chantage). Voilà comment fonctionne la "démocratie" américaine... Indépendamment du fait que la politique du parti démocrate (la "gauche" américaine) ne se distingue que très peu de celle de son concurrent républicain, la fraude systématique a toujours profité à ce dernier : manipulation des listes électorales, intimidation des électeurs, disparition ou annulation illégale de bulletins de vote, vote électronique truqué, etc. - sans parler du charcutage électoral tel qu'il se pratique au Texas et ailleurs. Dans son livre Stupid White Men, le journaliste, auteur et réalisateur américain Michael Moore décrit en détail comment le clan Bush a systématiquement organisé la fraude en Floride - Jeb Bush, un des frères du "président", y est gouverneur. L'attribution au parti républicain des 25 grands électeurs de Floride, alors que le parti démocrate venait en tête du scrutin dans cet Etat, a faussé le résultat global et ouvert les portes de la Maison Blanche au candidat des faussaires. (Quelques précisions sur le coup de force électoral de novembre 2000.) Cette usurpation de pouvoir permet à Bush Jr. de réaliser un vieux rêve: avoir sa propre guerre, comme son père avait eu la sienne en 1991 (guerre du Golfe contre l'Irak). Ce qui ne signifie nullement que les choses auraient évolué de façon tout à fait pacifique si la victoire de Gore avait été reconnue. Pour devenir président des Etats-Unis et le rester, il faut se fondre dans un système qui génère presque automatiquement la guerre. Bill Clinton, qui passe pour un "pacifiste", a guerroyé en Somalie et en Yougoslavie, et fait bombarder "sporadiquement" le Soudan, l'Afghanistan et l'Irak. Bien avant de devenir le boucher qu'il est maintenant, George W. Bush "fait ses preuves" à la fois en tant qu'homme d'affaires sans scrupules (industrie pétrolière, baseball) et comme politicien réactionnaire de la pire espèce (gouverneur du Texas). Ses positions rétrogrades sont connues: peine de mort appliquée à outrance, politique anti-écologique, anti-sociale, anti-avortement... Il soutient à fond les géants de l'armement, de l'énergie, du tabac et de la pollution, et ceux-ci le lui rendent bien. La symbiose est parfaite. Sa fortune personnelle et celle de sa famille se montent à plusieurs centaines de millions de dollars, sinon davantage. S'il l'avait pu, Bush Jr., qui a été pilote de chasse au début des années 70*, serait allé lui-même massacrer des civils afghans et irakiens, puisque cela ne présentait aucun risque. Malheureusement, ses fonctions ne lui permettait pas de s'offrir ce plaisir. (Les mauvaises langues prétendent qu'il ne sait pas vraiment piloter. Quoi qu'il en soit, il n'a pas abandonné l'entraînement - jpg - 24 ko.) * Il a "servi" dans une unité de la Garde nationale au Texas. S'il n'est pas allé au Viêt-Nam, ce n'est pas - bien évidemment - par hostilité à la guerre, mais uniquement parce que Papa Bush a fait jouer ses relations pour le protéger. Le casse-pipe, c'est bon pour les autres... Durant son "service", GWB s'est accordé de très longues "permissions" sans être inquiété le moins du monde par les tribunaux militaires. Ce qui ne l'empêche pas, trente ans plus tard, de se déguiser en chef de guerre. Dans cette lettre ouverte au candidat Bush, Michael Moore s'interroge sur les "qualités" du futur "président" (handicap mental, illettrisme, penchant pour l'alcool et la cocaïne) et sur le danger qu'il représente pour la sécurité nationale. Quelques mois plus tard, Moore dresse un bilan de la politique intérieure de celui qu'il appelle le gouverneur Bush (c'est le dernier titre qu'il ait acquis légalement). L'imposteur de la Maison Blanche ne lit pas les discours que ses conseillers écrivent pour lui; il en serait bien incapable. Il les apprend par coeur et les restitue avec beaucoup de naturel - c'est comme s'il les comprenait. Dans les conférences de presse, on s'arrange pour que des journalistes particulièrement loyaux posent des questions connues d'avance. La presse, fidèle courroie de transmission, fait comme si elle ne se doutait de rien. Pour ce qui est de la compétence professionnelle de "l'homme d'Etat" George W. Bush (et de ses acolytes), l'ancien ministre des Finances Paul O'Neill témoigne début 2004 : "Bush présidant son cabinet, c'est un peu comme un aveugle dans une pièce où il n'y aurait que des sourds". Mais peu importe, puisque ce sont en fait les conseillers du Pentagone (les fameux néo-cons) qui font la politique américaine. "Bush est un alcoolique, un malade bourré de complexes. Il ne connaît rien à la politique. Il est arrivé à son poste grâce à papa." (Hugo Chávez - président vénézuélien) La stupidité de George W. Bush est devenue proverbiale. Avant le 11 septembre, ses bourdes et la débilité de ses déclarations spontanées - ses fameux bushismes - faisaient la joie des journalistes. Ainsi, par exemple:

· "Je sais ce que je crois. Je continuerai à exprimer ce que je crois, et ce que je crois... je crois que ce que je crois est bien." - Rome, 22 juillet 2001

· "Notre nation doit se rassembler pour être réunie." - Tampa, Floride, 4 juin 2001

· "Je ne répondrai ni en français, ni en anglais, ni en mexicain" - Refusant de répondre aux questions des journalistes au Sommet des Amériques, Québec, 21 avril 2001

"Je suis soucieux de préserver les pouvoirs de l'exécutif non seulement pour moi-même, mais aussi pour mes prédécesseurs." - Washington, 29 janvier 2001

· "Ils m'ont mal sous-estimé." - Bentonville, Arkansas, 6 novembre 2000

· "Cet argent est le vôtre. Vous avez payé cher pour l'avoir." - LaCrosse, Wisconsin, 18 octobre 2000

· "Il est clair que notre nation est dépendante du pétrole étranger. Une part toujours plus grande de nos importations vient de l'étranger." - Beaverton, Oregon, 25 septembre 2000

· "Je crois que nous sommes d'accord, le passé est fini." - Après sa rencontre avec son ex-rival John McCain, cité dans le Dallas Morning News, 10 mai 2000

· "Tout ce que je sais de la Slovaquie, c'est ce que j'en ai appris directement de votre Premier ministre qui est venu au Texas." - C'est à dire pas grand-chose, puisque cette rencontre était en fait avec Janez Drnovsek, Premier ministre de Slovénie - Interview avec un journaliste slovaque, citée dans le Knight Ridder News Service, 22 juin 1999

· "Il faut garder de bonnes relations avec les Gréciens." - Cité dans The Economist, 12 juin 1999

· "Nous voulons que toute personne qui peut trouver du travail soit en mesure d'en trouver." - Au cours de sa campagne électorale

· "La diminution du nombre d'autoroutes de l'information va-t-elle augmenter ?" - Cité par The-Broadside.com

· Et enfin, la meilleure de toutes - à propos des Français :"The trouble with those guys is that they just don't have a word for entrepreneur." - Cité par l'écrivain américain Gore Vidal
Les bushismes sont plus rares depuis septembre 2001

(les conseillers surveillent GWB de plus près), mais ils n'ont pas disparu pour autant :

· "Nous remettrons Ben Laden entre les mains de la justice - mort ou vif." - Quelques jours avant le début de l'agression contre l'Afghanistan (octobre 2001)

· "Chez vous aussi, il y a des Noirs ?..." - Au président brésilien en visite à Washington (avril 2002)

· "Les armes de destruction massive sont dangereuses." - Devant le Bundestag allemand (mai 2002)

· En janvier 2003, Bush reçoit à la Maison Blanche trois Américains d'origine irakienne afin de discuter avec eux de l'avenir de l'Irak. Quand les trois hommes s'aperçoivent que le "président" ne connaît pas la différence entre l'islam sunnite et l'islam chiite, ils se lancent dans de longues explications. Réponse de Bush : "Ah bon... je croyais que les Irakiens étaient musulmans."

(rapporté par le diplomate américain Peter Galbraith)

· "Je préférerais plutôt ne pas mourir que d'augmenter vos impôts." - Lors d'un meeting pré-électoral en Californie (octobre 2003)

· "La vaste majorité des Irakiens veut vivre en paix dans un monde libre. Alors, nous trouverons ces gens-là et nous les remettrons entre les mains de la justice." - Dans un discours sur le "terrorisme" en Irak (octobre 2003)

· "Nos ennemis sont innovateurs et pleins de ressources ; nous aussi. Ils imaginent constamment de nouveaux stratagèmes pour nuire à notre pays et à notre peuple ; nous aussi."

- Devant les (ir)responsables du Pentagone (août 2004)

· "Un succès catastrophique..." - A propos de sa politique irakienne, dans une déclaration au Time Magazine (août 2004)

· "Le monde ne peut pas permettre aux Iraniens d'avoir des armes nuculaires" - Discours sur l'état de l'Union (janvier 2006). Malgré les efforts incessants de ses conseillers, le crétin de la Maison Blanche n'a encore jamais réussi à prononcer correctement le mot nucléaire.

· Etalage de connaissances : "La Russie, c'est quand même grand, comme pays. La Chine aussi..." -

A la réunion du G 8 de Saint-Petersbourg (juillet 2006)

· Champion de grammaire anglaise : "The childrens is learning..." - Devant un groupe d'écoliers de New York (septembre 2007)

En fait, quand on s'appelle George W. Bush, il n'est pas nécessaire de parler pour commettre un bushisme. Ainsi, lors d'un gala en mars 2002, le "président" aperçoit Stevie Wonder... et lui fait un petit signe de la main pour le saluer. (On ignore comment Bush a réagi en constatant que le chanteur aveugle ne répondait pas à son geste amical.)

Le 1er août 2001, le quotidien allemand Bild, pourtant connu pour son farouche pro-américanisme, titrait à propos du locataire de la Maison Blanche: "Bush, le président le plus bête depuis 1945 - Quotient intellectuel : 91" [le chiffre réel est sans doute plus proche de 70] et précisait que le QI de Bush père était de 98, celui de Bill Clinton 182. Après avoir cité quelques perles "présidentielles", le journal demandait: "Le président est-il un attardé mental ?" Pour Françoise Ducros, la directrice des communications du gouvernement fédéral canadien, la réponse à cette question ne fait aucun doute. "Quel moron* que ce président !" déclare-t-elle à l'occasion du sommet de l'OTAN à Prague, en novembre 2002. Le Premier ministre Jean Chrétien, dont la langue a depuis longtemps pris la couleur des bottes texanes de George Bush, doit alors s'excuser auprès de son parrain. Il annonce aux journalistes: "Bush est mon ami. Non, ce n'est pas un moron." Pour montrer à quel point les deux hommes sont amis, rappelons seulement que Bush et son entourage, à la Maison Blanche, appellent Jean Chrétien "le dinosaure d'Ottawa"... [En mars 2000, GWB croyait ferme que le nom du Premier ministre canadien était Jean Poutine.] * "Moron", nous apprend le Petit Guide du parler québécois, est synonyme de "niaiseux" ou "épais". Le mot vient de l'anglais. Le Webster's New World Dictionary donne comme définition: "Se dit d'un adulte dont le niveau mental correspond à celui d'un enfant de huit à douze ans". L'Amérique est-elle devenue une "moronarchie" ? Le saviez-vous ?

· Une des bases militaires US en Espagne se trouve à Morón de la Frontera, en Andalousie. En hommage au "président", on envisage de l'appeler George W. Bush Air Base.

· Quelle est la fête préférée de la famille Bush ? C'est Thanksgiving, bien sûr : on y mange la dinde au moron.


Le commandant en chef de la plus puissante armée du monde inspecte le terrain


Attention : depuis l'attentat du World Trade Center, le "président" est devenu, aux yeux des médias, un homme respectable et écouté. Alors, gare aux Bush jokes et aux comparaisons désobligeantes.




OUSSAMA BEN LADEN :

Né en 1955 en Arabie Saoudite. Son père, d'origine yéménite, a amassé une immense fortune grâce au boom pétrolier. Lorsqu'il meurt en 1968, Oussama Ben Laden - à 13 ans - touche sa part de l'héritage: 80 millions de dollars. Jusqu'à l'âge de 24 ans, il mène une vie de luxe et d'insouciance. En 1979, sous le choc combiné de la révolution iranienne, du traité de paix entre l'Egypte et Israël et de l'intervention soviétique en Afghanistan, il découvre sa vocation et se consacre dès lors à l'organisation et au financement de la guerilla anti-communiste dans ce pays. Ses intérêts coïncident avec ceux des Pakistanais et des Américains qui oeuvraient déjà à la déstabilisation du régime progressiste afghan bien avant l'entrée en jeu des troupes soviétiques. Contrairement à la légende du pauvre combattant islamiste affrontant avec son vieux fusil rouillé la puissante Armée rouge, les "moudjahiddines" afghans jouissent d'un soutien massif de la part des Etats-Unis et de l'Arabie Saoudite. Ils sont équipés de roquettes anti-chars et de missiles sol-air et recoivent l'appui de 35.000 volontaires musulmans étrangers. La CIA investit 3 milliards de dollars dans la lutte contre Moscou. Pour éviter d'attirer l'attention, fonds et armement transitent par le Pakistan. Les rebelles afghans sont qualifiés de "combattants de la liberté". Leur amour de la liberté se manifeste surtout dans le fait qu'ils s'en prennent en premier lieu aux écoles que le pouvoir central a établi dans les villages du pays. Un peu comme à Cuba, vingt ans plus tôt, le gouvernement est d'avis que le progrès social passe par l'alphabétisation. Et comme l'instruction constitue une menace directe pour l'obscurantisme religieux et féodal qui règne encore un peu partout, les "combattants de la liberté" brûlent les écoles et massacrent instituteurs et institutrices - surtout les institutrices. C'est ce qu'ils appellent "Djihad" ou guerre sainte. (Voir l'Afghanistan.) Les USA ferment les yeux sur ces excès. Pourquoi en serait-il autrement, alors qu'ils soutiennent dans le monde entier les régimes les plus sanguinaires qu'ils ont bien souvent eux-mêmes mis en place. Jusqu'en 1993, Oussama Ben Laden demeure un fidèle allié des Etats-Unis. Plus encore, ses objectifs collent si bien avec ceux de la politique américaine, qu'il donne purement et simplement l'impression d'agir pour le compte de la CIA. Peut-être le fait-il d'ailleurs à l'occasion. Les relations d'affaires de sa famille avec les Etats-Unis, notamment par le biais du Saudi Bin-Laden Group, sont aussi cordiales que fructueuses. Après avoir passé cinq années au Pakistan, à proximité de la frontière afghane, Ben Laden retourne en Arabie Saoudite en 1989-90. Les Soviétiques ont quitté l'Afghanistan et différents groupes armés s'entretuent maintenant pour la domination de Kaboul. Ben Laden juge que ce n'est plus son affaire; il rentre à Jeddah pour gérer sa fortune. Celle-ci s'élève maintenant à 250 millions de dollars. Celle de sa famille se monte à 5 milliards. L'année suivante, un différend l'oppose à la monarchie saoudienne à propos des bases américaines. Il est expulsé du pays et va s'établir au Soudan, où règne un islamisme pur et dur. Ben Laden se radicalise toujours plus. Il est outré par le fait que les troupes américaines (des infidèles et des femmes !) circulent librement sur la terre de Mahomet, alors que lui-même, ardent défenseur des dogmes coraniques, y est interdit de séjour. A partir de là, il s'écartera peu à peu de ses anciens amis américains et se consacrera à la lutte clandestine, mettant en place - si l'on en croit les services US - un réseau terroriste nommé Al-Qaïda ("la Base") avec, paraît-il, des ramifications en Egypte, en Palestine, en Somalie, en Algérie, en Tchétchénie, en Bosnie, au Kosovo, sans oublier les pays occidentaux. Au Kosovo, les terroristes d'Al-Qaïda auraient prêté main-forte aux terroristes albanais de l'UCK, protégés par les USA. En 1996, après que les talibans ("étudiants en théologie") aient pris le pouvoir à Kaboul pour y instaurer leur régime moyen-âgeux, Ben Laden va s'établir en Afghanistan, d'où il dirige diverses actions, en particulier les attentats de 1998 contre les ambassades américaines de Nairobi et Dar-es-Salam. En novembre 1998, le Ministère de la Justice des USA publie l'acte d'accusation qui fera de Ben Laden l'ennemi public numéo un. Celui-ci répond en décrétant le "Djihad" contre le Satan américain et ses alliés. En octobre 2001, après l'attentat de New York, qu'il approuve tout en niant l'avoir commis, il précise sa position dans une déclaration à la chaîne de télévision Al-Jazeera du Qatar - lire les détails. [En 2002, Al-Jazeera fait l'objet d'une reprise en mains et ne diffuse plus en gros que le point de vue de Washington. Son rôle consiste notamment à présenter tous les deux ou trois mois une nouvelle "interview de Ben Laden" dans lequelle celui-ci "avoue ses crimes" et "annonce ses prochains méfaits". En 2003-2004, avec l'agression contre l'Irak, la chaîne s'efforce d'informer correctement son public et de se soustraire autant que possible aux pressions américaines. Mais, comme dirait George Bush, la liberté a ses limites.] Le bras de Ben Laden est-il vraiment aussi long qu'on le prétend ? Contrôle-t-il tous les mouvements terroristes de l'islam intégriste ? Son rôle n'est-il pas exagéré à dessein, comme ce fut le cas pour le fameux Carlos ? Quoi qu'il en soit, fin 2001, après que Bush ait déclenché sa guerre contre l'Afghanistan, la popularité de Ben Laden est en hausse dans de nombreux pays musulmans. Curieusement, c'est aux Américains que le terroriste "le plus recherché du monde" doit son ascension. Et il était toujours en contact avec la CIA deux mois avant l'attentat de New York. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les relations entre le Satan américain et le Satan saoudien sont passablement ambiguës. Quant à la rupture d'OBL avec l'Arabie Saoudite, on peut douter qu'elle ait été de longue durée. Il n'est pas exclu que l'homme ait regagné son pays avant le 11 septembre.En 2004, après trois annnés de "guerre contre le terrorisme" et d'incessantes mises en garde contre le "danger émanant d'Al-Qaïda et de Ben Laden", le monde attend toujours qu'on lui apporte des preuves concrètes à ce sujet.Voir aussi notre page sur le terrorisme.

On ignore si Oussama Ben Laden, avant de se lancer dans le terrorisme, offrait autant de prise à la satire que son meilleur ennemi, et s'il était lui aussi un champion du bafouillage et du cafouillage. Qui pourrait l'affirmer ?... En tout cas, les blagues et les caricatures qui lui sont consacrées ne viennent pas d'Afghanistan, pas plus d'ailleurs que la photo sur laquelle on le voit en compagnie de Bert :

2006 -Mais où est donc Ben Laden ?

Cinq ans après les attentats du 11 septembre, l'ennemi public no 1 est, paraît-il, toujours "traqué" par les services américains sans qu'il soit possible de mettre la main sur lui. A intervalles réguliers, on nous ressort un enregistrement vidéo - toujours le même, seul le texte change - dans lequel OBL menace le monde de nouvelles calamités. A moins d'avoir un coefficient intellectuel égal à celui de GWB, personne ne prend plus la chose au sérieux - sauf les journalistes des médias alignés, mais eux sont payés pour cela. Alors, où est Ben Laden ?... La dernière fois qu'un témoin digne de confiance l'a vu en vie, c'était en 1998, dans une caverne afghane, et le témoin en question était le journaliste britannique Robert Fisk. Plus tard, en juillet 2001, Ben Laden aurait été aperçu dans un hôpital de Dubaï, où la CIA lui aurait rendu une visite amicale (voir plus haut), mais la chose n'a jamais été confirmée. Beaucoup pensent que le croque-mitaine préféré des Etats-Unis est mort et enterré depuis longtemps ; peut-être n'était-il déjà plus en vie lors des attentats du 11/9. Autre hypothèse : OBL, gravement malade, est retourné dans son pays, l'Arabie Saoudite, où il s'est mis sous la protection de sa très nombreuse et très riche famille - avec l'accord des autorités. La junte de Washington utilise encore Ben Laden comme un épouvantail qui n'effraie plus personne ; elle aurait pu annoncer sa "capture" ou son "élimination" au cours d'une opération de grande envergure, mais elle a depuis longtemps renoncé à le faire. De toute évidence, un Ben Laden "en cavale" permet de brandir en permanence une menace terroriste vague, indéterminée, fictive, mais que le public considère comme réelle.


CE QUE BEN LADEN ET BUSH ONT EN COMMUN :


· Ni l'un ni l'autre n'a été élu (mais OBL ne prétend pas l'avoir été).

· Quand ils se croient menacés, ils vont vite se mettre à l'abri, qui dans un bunker du Nebraska, qui dans une caverne de l'Hindoukouch (c'est du moins ce qu'on nous raconte à propos d'OBL).

· Ils viennent tous deux de familles riches.

· A l'origine, c'est au pétrole qu'ils doivent leur fortune.

· En 2001, les familles Bush et Ben Laden possèdent toutes deux des intérêts dans le Carlyle Group, une banque d'affaires de Washington très active dans le secteur de l'armement. Les deux familles s'enrichissent donc en commun à l'occasion de la "crise" ouverte le 11 septembre. Les Ben Laden ont d'ailleurs de nombreux autres investissements aux Etats-Unis et leurs contacts passés et présents avec des hommes politiques en vue sont multiples.
Lire à ce sujet un article du Wall Street Journal

· Bush et Ben Laden ont une vision manichéenne du monde et réduisent l'action politique au combat du "Bien" contre le "Mal" : - "Qui n'est pas pour nous, est contre nous !" proclame George W. Bush.- "Le monde est divisé en deux camps: celui des croyants et celui des infidèles !" rétorque Oussama Ben Laden.

· Bien entendu, l'un et l'autre invoquent Dieu (Bush: "May God bless America !" - Ben Laden: "God is the Greatest and Glory be to Islam !")

· Leur idéologie simpliste et bornée les conduit à un fanatisme délirant amplifié par leurs nombreux adeptes.

· Bush et Ben Laden trouvent tout à fait normal d'assassiner des innocents :

o Si des terroristes anonymes tuent 3.000 personnes à New York, comme on est dans l'impossibilité de trouver les coupables et de les punir, on se "venge" en tuant, à Kaboul, Kandahar ou Djalalabad, des civils de nationalité afghane (= ressortissants d'un Etat soutenant les terroristes) *.

o Si des soldats israéliens tuent des civils en Palestine, comme on est dans l'impossibilité de répliquer en faisant sauter une caserne à Tel Aviv, on se "venge" en tuant, en Afrique ou à New York, des civils de nationalité américaine (= ressortissants d'un Etat soutenant Israël) - ou de n'importe quelle autre nationalité (= amis probables des Américains, puisqu'ils travaillent chez eux ou se rendent dans leur ambassade).

Si l'adversaire tue des innocents, je peux bien en tuer moi aussi - telle est la logique barbare du terrorisme, pour qui on est forcément dans un camp ou dans l'autre, même si on ne s'intéresse pas à la politique, même si on a 2 ans 1/2. On endosse automatiquement une part de responsabilité pour tout ce que fait le "camp" en question; il est donc normal qu'on en subisse les conséquences. C'est simple, il suffisait d'y penser.

* C'est du moins ce que suggère la rhétorique officielle. On mesure toute la perversion de l'argument quand on sait que le crime du 11 septembre est l'oeuvre de services américains.

· Si pour Bush et Ben Laden, une vie humaine n'a aucune valeur quand c'est celle d'un "ennemi", elle n'en a pas davantage quand il s'agit de leurs propres partisans. Le "sacrifice" est alors élevé au rang de vertu - le sacrifice des autres, cela va de soi.

o Comment ne pas vomir lorsqu'on entend Bush déclarer dans une conférence de presse qu'une fillette de dix ans dont le père est militaire lui a envoyé récemment une lettre émouvante disant: "Autant je voudrais que mon papa n'aille pas se battre, autant je suis décidée à vous le donner..." Et Bush d'ajouter: "Cette lettre en dit long sur l'état d'esprit de l'Amérique." Elle en dit long surtout sur l'état mental du "président" et de tous ceux qui manipulent l'opinion américaine.

o Même chose lorsqu'un taré à turban veut nous faire croire qu'un père de famille palestinien est fier du "sacrifice" de son fils de 17 ans qui vient de faire sauter une discothèque dans un attentat-suicide,* et que ce père est prêt à "donner" à Allah un autre de ses enfants - ou plusieurs s'il le faut. * Encore faut-il qu'il s'agisse d'un véritable attentat-suicide et non d'une action commanditée et organisée en sous-main par le Mossad, comme c'est fréquemment le cas quand un attentat est "bien réussi" et qu'il fait beaucoup de morts.

En dépit de tout ce qui précède, GWB et OBL ne sont sans doute que les instruments plus ou moins inconscients d'une gigantesque mystification mise en place bien avant le 11 septembre.

Sur la fortune d'OBL, les intérêts communs des familles Bush et Ben Laden et les délits d'initiés du 11 septembre, lire l'analyse du Réseau Voltaire:

A qui profite le crime ? Les liens financiers occultes