Flag upside down
Pour les non initiés : un drapeau flottant à l’envers est un code international de détresse.
Ce code vient de la conquête de l’Ouest américain. Quand un fort était assiégé et ne pouvait pas envoyer de messager pour avoir des secours, on mettait le drapeau à l’envers dans l’espoir que les renforts le voient et comprennent que l’armée qui si trouvait avait besoin d’aide au plus vite.
Depuis quelques temps, on voit des soldats américains en Irak et des gens aux Etats-Unis qui mettent leur drapeau à l’envers pour exprimer que leur pays va mal et qu’ils espèrent une aide extérieur.
Je vous renvoi au site de Robert Colpits qui explique très bien le sujet.
Le film « Dans la vallée D’Elah » parle des troubles psychologiques des soldats de retour d'Irak. Pour une personne normale, le fait de rouler en convoi militaire et de ne pas s’arrêter si on heurte un objet ou quelqu’un (voir les vidéos de l’article ci-dessous « Opération Irak Libre ! ») est inadmissible !
En situation de guerre, en vous arrêtant, vous devenez une cible parfaite et vous mettez en danger la vie de vos hommes ! Les vidéos ci-dessous sont la pointe de l’Iceberg, celles-ci sont analysées pas le Pentagone, et nous regardons ce que l’on veut bien nous montrer.
La vérité sur ce qui ce passe en Irak est tout autre : les films; « Combat Diary, The Marines of Lima Compagny » et « The War Tapes » uniquement en zone 1 et en anglais en sont une très bonne illustration.
Près de 20% des soldats revenant d'Irak et d'Afghanistan, soit 300.000 en tout, souffrent de troubles psychologiques ou de dépression majeure, alors qu'à peine la moitié se font soigner, indique un rapport de la RAND Corporation.
Cette étude du centre de recherches américain a été menée auprès de 1.965 soldats venant de 24 régions des Etats-Unis. Depuis octobre 2001, environ 1,6 million de soldats ont été déployés lors des guerres contre l'Irak et l'Afghanistan.
Parmi les 20% d'anciens combattants présentant des syndromes de stress post-traumatique (SSPT) et des dépressions, la moitié expliquent qu'ils ont été le témoin de la mort d'un camarade ou de ses blessures graves.
Quelque 45% racontent qu'ils ont vu des corps de civils tués ou gravement blessés. Enfin 10% disent qu'ils ont été eux mêmes blessés et hospitalisés.
Les taux de SSPT et de sérieuse dépression sont plus importants dans le corps des Marines et de l'Armée de terre. Les femmes et les hispaniques y sont aussi davantage sujets mais il apparaît que le facteur commun de l'émergence d'une dépression est toujours l'exposition au combat.
Pourtant, près de la moitié des soldats souffrants de troubles psychologiques ne cherchent pas à se soigner parce qu'ils craignent que cela ne les handicape plus tard pour trouver un emploi.
Et lorsqu'ils le font, souligne l'étude, la moitié n’obtient que des soins psychologiques minimum.
Les chercheurs ont évalué que les syndromes de stress post-traumatiques et dépressions des soldats allaient coûter au pays 6,2 milliards de dollars au cours des deux ans ayant suivi leur déploiement.
Ces coûts comprennent les dépenses de soins directes mais aussi les coûts de productivité perdue et les suicides, indique le rapport qui estime qu'investir dans un traitement de qualité de ces troubles psychologique permettrait d'économiser de 2 milliards de dollars.
Les coûts sociaux sur deux ans d'un ancien combattant psychologiquement en détresse peuvent aller de 6.000 dollars à 25.000 dollars par cas.
"Si les SSPT et la dépression ne sont pas traités ou à peine, il y a une cascade de conséquences", indique Terri Tanielian, co-auteur de l'étude. "Usage de drogues, suicides, problèmes de couple, chômage sont autant de conséquences (...) qui ne sont bonnes ni pour les individus ni pour la société en général".
Le centre de recherches RAND Corporation suggère à l'armée de créer un système de soins mentaux qui assure la confidentialité.
Un film à voir absolument !
Au cours de l'été 2004, un peu plus d'un an après l'entrée des forces anglo-américaines en Irak, le magazine "Playboy" publia un article intitulé "Death and Dishonor" (Mort et déshonneur). L'enquête réalisée par le journaliste américain Mark Boal relatait les circonstances de l'assassinat d'un jeune soldat, non loin de la base militaire de Fort Benning en Géorgie...
Les troupes américaines sont toujours en Irak, et le scénariste et cinéaste canadien Paul Haggis présente son deuxième film, "Dans la vallée d'Elah", un long-métrage inspiré par cette enquête de "Playboy".
"Dans la vallée d'Elah" relève le défi: un sujet difficile voire impossible, un scénario aussi intelligent que minutieux et un casting de stars sobres et singulièrement douées.
Résultat: un film d'une beauté indiscutable et d'une conscience politique indispensable en temps de guerre.
De retour d'Irak pour sa première permission, le jeune caporal Mike Deerfield (Jonathan Tucker) disparaît mystérieusement. Il est aussitôt signalé comme déserteur à ses parents, Hank (Tommy Lee Jones) et Joan (Susan Sarandon). Soldat de carrière et ex-enquêteur de la police militaire, désormais à la retraite, Hank se lance alors à la recherche de son fils et part pour le Nouveau-Mexique. Sur place, non loin de la base militaire où Mike a été vu pour la dernière fois, Hank remue ciel et terre pour le retrouver. Mais l'armée semble peu disposée à l'aider.
Lorsque le corps d'un jeune homme est retrouvé dans le désert, sur un terrain militaire, Hank encaisse le choc mais poursuit son enquête, cette fois, avec le concours d'Emily Sanders (Charlize Theron), un inspecteur de police local. Face au silence et à l'hostilité croissante des autorités militaires, Hank et Emily soupçonnent bientôt un coup fourré. Les indices troublants s'accumulent, les langues des camarades de chambrée se délient et peu à peu la vérité sur la guerre de Mike Deerfield en Irak finit par éclater. Au risque de bouleverser à jamais les croyances de son père.
Que l'on soit pour ou contre la guerre en Irak, il est une question à laquelle il est impossible d'échapper: qu'advient-il des hommes et des femmes qui y participent?
Comment peut-on survivre moralement aux atrocités perpétrées durant cette guerre? Sous forme d'une lente enquête policière, Paul Haggis se penche au chevet des vétérans d'Irak, de ces jeunes soldats qui ont déjà ont appris à tuer, à torturer et, pire, à en rire.
Perte de repère, perte de moralité, perte de sensibilité et une terrifiante habitude de l'impunité, celle d'octroyer la vie et la mort: c'est ce qu'illustre "Dans la vallée d'Elah", probablement avec la même acuité que des films tels "Voyage au bout de l'enfer" ou "Platoon" l'ont fait par le passé pour le Vietnam. Avec une différence: l'irruption de la technologie dans ce conflit où les jeunes soldats, habitués aux jeux vidéo et nouvelles technologies, semblent quasi insensibles à l'atrocité de la guerre et de la mort.
Pour incarner ces nouveaux monstres à l'écran, le réalisateur a choisi deux anciens soldats, Jake McLaughlin (caporal Gordon Bonner) et Wes Chatham (caporal-chef Penning), ainsi que deux jeunes acteurs, Mehcad Brooks (caporal Ennis Long) et Jonathan Tucker (caporal Mike Deerfield). A leur côté, une Charlize Theron et un Tommy Lee Jones au sommet de leur art, tout à l'intensité et à la sobriété de leurs personnages.
En l'espace de deux heures, Paul Haggis déstabilise et terrorise son spectateur, un peu à la manière dont l'armée américaine espérait vaincre l'Irak, avec sa stratégie "shock and awe" (déstabiliser et terroriser).
Mieux, il rappelle à l'Amérique ce que deviennent ses héros en Irak. Abou Ghraïb et les asiles psychiatriques ne sont pas loin...
Egger Ph.