"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

17 novembre 2023

Oussama Ben Laden devient le héros des ados de la génération Z

 

Les États-Unis et leurs alliés ont tenté de l'éradiquer, lui et ses idées. Mais plus de deux décennies après les attentats du 11 septembre, le chef terroriste de l'époque, Oussama Ben Laden, reste une figure centrale des islamistes du monde entier. Une ancienne lettre de Ben Laden est même devenue virale. Une fraction de la génération Z, née au tournant du millénaire, semble particulièrement enthousiaste à sa lecture.

Après les attentats du 11 septembre 2001, Ben Laden a justifié son combat par des mythes victimaires et une haine antisémite dans une lettre «au peuple américain». Et elle semble aujourd'hui trouver une oreille attentive chez les jeunes utilisateurs du continent.

TikTok supprime systématiquement les vidéos qui font la promotion de la lettre publiée en 2002, a dû entre-temps expliquer la plate-forme. Ces contenus «vont clairement à l'encontre de nos règles». La «Lettre à l'Amérique» n'a pas tardé à faire des vagues sur X, après que le hashtag #lettertoamerica a été vu plus de 13,5 millions de fois sur TikTok – juste avant que l'entreprise ne bloque la recherche.

La résurrection de Ben Laden

Dans cette lettre, Ben Laden utilise des stéréotypes antisémites crus. Éliminé en mai 2011 dans sa planque pakistanaise par les US Navy Seals et enterré (mis à l'eau) le jour même en mer d'Arabie, le fondateur d'Al-Qaïda connaît aujourd'hui une résurrection.

A l'époque, le président américain Barack Obama nourrissait l'espoir d'enrayer la création d'un lieu de pèlerinage par ses partisans si Ben Laden n'était pas enterré avec une tombe reconnaissable. Mais la justification du terrorisme d'Oussama Ben Laden contre les Américains et l'Occident trouve manifestement un grand écho auprès d'une partie de la nouvelle génération. L'homme le plus recherché du monde pendant de longues années est devenu une star d'Internet pour la cause palestinienne.

Le sénateur républicain américain Marco Rubio a écrit à ce sujet sur X que les nombreuses réactions montraient de la sympathie pour les terroristes. Avec amertume, il a estimé que les jeunes «pensent aujourd'hui que le terrorisme est une méthode légitime de résistance à 'l'oppression' et que l'Amérique méritait d'être attaquée le 11 septembre».

Incompréhension de la tendance

L'historien militaire et politologue allemand Carlo Masala a écrit à propos de la tendance Ben Laden sur X: «Cool. Aux Etats-Unis, la génération Z découvre Oussama Ben Laden. Ce n'était pas prévu sur mon bingo de conneries de l'année!»

Un utilisateur a commenté: «Que la génération Z célèbre soudain Oussama Ben Laden en tant que combattant de la liberté n'aurait pas pu avoir lieu dans mes rêves les plus sombres.»

Daniel Kestenholz

blick.ch

28 septembre 2023

Torture propre, une invention américaine

 

Comment, au nom de la peur de l’ennemi communiste puis de la lutte contre le terrorisme, la culture de la torture s’est imposée aux États-Unis.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains, impressionnés par la capacité supposée des autorités soviétiques à extorquer des aveux fabriqués de toutes pièces lors de procès spectacles, s’intéressent au lavage de cerveau. Avec la complicité d’universitaires et de médecins sans scrupules, la CIA cherche alors à élaborer les techniques susceptibles de briser l’esprit humain sans laisser de traces physiques. Pendant que le psychiatre Ewen Cameron expérimente sur ses patients, à leur insu, un programme associant électrochocs, cure de sommeil ou privation sensorielle, le neurologue Harold Wolff et le neuropsychologue Donald Hebb définissent pour la CIA les deux principes fondateurs de la torture psychologique, codifiée en 1963 dans le "manuel d’interrogatoire Kubark" : la douleur auto-infligée, utilisée par le KGB, consistant à imposer à l’individu la station debout ou une position figée ; et la privation sensorielle, qui conduit rapidement à une déficience mentale grave. Les célèbres expériences de Milgram et de Zimbardo, qui ont montré l’influence du contexte dans le développement de comportements inhumains, et, plus tard, la série à succès 24 heures chrono inspireront elles aussi l’armée et les renseignements américains. De Guantánamo à Abou Ghraib, la guerre contre le terrorisme a ainsi mené à des dérives d’une cruauté indicible, dont seuls les exécutants directs ont eu à répondre devant la justice.

Système institutionnalisé

"On s’est habitué à l'idée qu'il serait moralement acceptable de ne reculer devant rien pour se sentir en sécurité", analyse Rebecca Gordon, professeure de philosophie à l’université de San Francisco. Du passé esclavagiste des États-Unis à l’usage, par d’anciens soldats devenus policiers, de techniques barbares à l'encontre des migrants hispaniques, ce documentaire, associant archives, éclairages de spécialistes et de témoins (historiens, avocats, anciens interrogateurs, victimes…), montre comment la torture s’est pernicieusement ancrée dans les mentalités américaines, au détriment des valeurs démocratiques.

Egger Ph.

17 septembre 2023

Djihad sur l'Europe

 





Egger Ph.