"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

18 août 2015

Une action en justice pourrait révéler des liens secrets entre l’Arabie saoudite et le 11-Septembre


Un procès fédéral, qui se déroule actuellement à Manhattan, pourrait lever le voile sur des secrets d’état bien gardés concernant des liens entre un pays étranger et les attentats du 11-Septembre.

Alors que l’administration Obama refuse de rendre public les 28 pages classifiées du rapport de la Commission du Congrès sur le Renseignement (*) qui met en cause le gouvernement Saoudien dans les attentats du 11-Septembre – s’opposant ainsi aux demandes bipartites des législateurs – les deux enquêteurs qui ont rédigés cette section secrète du rapport seront très vraisemblablement appelés à témoigner au procès engagé contre le royaume d’Arabie saoudite.

L’ancien agent du FBI, Michael Jacobson, et l’ancienne procureure du Département de la Justice, Dana Leseman, ont exploré toutes les pistes reliant des représentants du gouvernement saoudien à certains pirates saoudiens et ont consigné leurs conclusions dans le rapport [de la Commission du Congrès].

Dans le cadre de leur travail pour la Commission, Jacobson et Lesemann avaient découvert de nombreuses preuves et éléments impliquant l’Ambassade Saoudienne à Washington et le Consulat Saoudien à Los Angeles.

Lors de l’audience du 30 juin, les avocats représentant les familles de victimes du 11-Septembre et les compagnies d’assurance ont révélé que les accusations les plus graves portées à l’encontre des saoudiens avaient également été retirées de la version définitive du rapport de la Commission d’Enquête sur les attentats du 11-Septembre.

"Ces accusations ont été retirées à la dernière minute" a déclaré l’avocat des plaignants, Sean Carter, du cabinet Cozen O’Connor,  en ajoutant que cette décision avait un "caractère politique".

Carter a indiqué que les enquêteurs de la Commission du Congrès "étaient convaincus d’avoir identifié un lien direct entre le gouvernement Saoudien et le complot du 11-Septembre au regard des éléments explosifs qu’ils avaient découverts concernant les activités de Fahad al-Thumairy et Omar al-Bayoumi."

A cette époque, Thumairy était responsable des affaires religieuses au Consulat d’Arabie Saoudite à Los Angeles et Bayoumi était employé par  la Direction Générale de l’Aviation Civile de l’Arabie Saoudite à San Diego.

Deux des pirates saoudiens, qui sont entrés aux Etats-Unis à Los Angeles avant de s’envoler vers Washington pour attaquer le Pentagone, sont accusés d’avoir été financés par l’Ambassade et le Consulat d’Arabie Saoudite, et d’avoir été pris en charge par "l’agent" Saoudien Bayoumi lorsqu’ils résidaient à San Diego.

Le juge a maintenant entre 60 et 90 jours pour décider soit de classer l’affaire comme le demande la défense Saoudienne, soit de laisser les familles de victimes exposer les faits, ce qui pourrait entraîner l’implication d’autres représentants Saoudiens plus haut placés.

L’avocat des plaignants, Jerry Goldman, a déclaré qu’il avait bon espoir que le juge tranche en leur faveur.

Lors d’un entretien téléphonique, il a déclaré "Il n’a pas gobé leur histoire", "C’est au Royaume d’Arabie saoudite de prouver que nous avons tort, et ils ne l’ont pas fait."

(*) Il s’agit de la Commission d’enquête du Congrès sur les activités des Agences de renseignement avant et après les attentats du 11­-Septembre (Joint Intelligence Committee Inquiry) dont le rapport a été publié fin 2002.
Paul Sperry