"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

25 mai 2014

Il y a plus de policiers décédés des suites de maladies liées au 11 Septembre que lors des attaques



Davantage d’officiers de police sont morts des suites de maladies causées par les attaques terroristes du 11 septembre 2001, que de policiers décédés durant la tragédie d’il y a 12 ans et demi.

Ce mardi (6 mai 2014, ndlr), 20 noms supplémentaires ont été ajoutés au Mémorial pour les Officiers de Police de l’État de New York à Albany (NY), dont 13 sont décédés des suites de maladies liées au 11-Septembre. Associated Press a rapporté que les autorités attribuent ces 13 décès à des cancers provoqués par les missions de sauvetage effectuées à Manhattan quand le World Trade Center s’est effondré, il y a de cela plus de dix ans.

En tout et pour tout, le Mémorial de la capitale de l’État de New York porte désormais les noms de 71 officiers qui sont morts des suites demaladies liées au 11-Septembre. L’attaque terroriste en elle-même a causé la mort de 60 policiers et de près de 3 000 civils.

« Je vis à proximité du World Trade Center. J’ai inhalé les fumées toxiques qui se sont répandues dans chaque recoin de Manhattan », a déclaré Sheldon Silver, président de l’Assemblée de l’État de New York à la cérémonie de ce mardi, des propos recueillis par Associated Press. « Je sais à quel point les membres de la police de New York ont accompli leur devoir de façon héroïque et noble lors de cette tragique journée de septembre et des terribles journées qui s’en sont suivies ».

Un quart des noms ajoutés au Mémorial cette semaine, comme le rapporte Troy Record, étaient des policiers tués dans l’exercice de leur fonction. Cependant, une grande partie des nouveaux noms sont ceux d’officiers de police qui ont continué à lutter des années après les attaques du 11-Septembre alors qu’ils étaient atteints de maladies attribuées aux débris de Ground Zero.

« Nous ne pouvons pas assurer la sécurité d’un État sans le sacrifice de nos officiers de police », a déclaré Robert Duffy, gouverneur adjoint, lors de la cérémonie, selon Record.

Au total, 1 360 officiers d’organismes servant à faire appliquer les lois de l’État de New York ont leur nom inscrit sur le mémorial d’Albany, sur lequel on peut lire : « Le département d’origine n’a pas d’importance, le sentiment de perte est le même ». Concernant ces 13nouveaux noms ajoutés des suites de maladies liées au 11-Septembre, 12 d’entre eux étaient membres de la police de New York et le 13e provenait de Peekskill, dans l’État de New York.

Charles J. Wassil, de la police de Peekskill, est décédé le 1er mai 2013 d’une maladie causée par son travail à Ground Zero. Il n’avait que 52 ans, mais il a passé les dernières années de sa vie à plaider en faveur de la couverture des soins de santé pour les autres corps de secouristes, comme l’a rapporté le Daily Voice peu après sa mort.

« La prochaine fois qu’il se passe quelque chose, les collègues y réfléchiront à deux fois », a déclaré Wassil en 2011 lors d’une cérémonie en l’honneur du dixième anniversaire des attaques. « Ils se diront : “pourquoi devrais-je y aller si les États-Unis me laisse tomber si je contracte une maladie ?” »

« Si vous saviez le nombre de gars qui ont 30 ou 40 ans, qui ont passé des heures interminables à Ground Zero, et qui aujourd’hui se retrouvent avec un cancer, il n’y a pas besoin d’être savant pour comprendre que quelque chose clochait là-bas », avait alors expliqué Wassil. « Les études fédérales disent des tas de trucs. Ils vous racontent qu’une vitamine est bonne pour vous, et deux ans plus tard, ils vous disent que vous n’auriez pas dû la prendre. »

Plus tôt cette année, plus de 12 ans après les attaques, le programme du Département américain de la Santé et des Services à la Personne, qui prend en charge les secouristes blessés durant les attaques terroristes, a élargi la couverture santé aux victimes de quatre types de cancer précédemment non pris en charge, dont le cancer du cerveau, le cancer du pancréas, le cancer des testicules et le cancer cervical invasif.

 Fabio Coelho