"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

12 janvier 2013

Washington défend son refus de publier les photos post-mortem de Ben Laden


Le gouvernement Obama a défendu jeudi, devant une cour d’appel de Washington, son refus de publier les images post-mortem d’Oussama ben Laden, au nom de la sécurité nationale, exhortant les juges à garder secrètes les photos prises après le raid meurtrier de mai 2011.

Un tribunal de première instance avait interdit, l’an dernier, la publication des 52 photos en question en vertu de la loi sur la liberté d’informer, se rangeant derrière l’avis de la CIA qui considère que leur divulgation pourrait nuire à la sécurité nationale américaine.

«Une photo peut valoir un millier de mots. Et peut-être qu’une vidéo a encore plus de valeur», avait écrit le juge James Boasberg, dans son jugement d’avril 2012. «Pourtant dans ce cas, les descriptions verbales de la mort et des funérailles d’Oussama ben Laden devront suffire».

L’organisation conservatrice Judicial Watch, qui a réclamé la publication dès le 2 mai 2011, au lendemain du raid contre le repaire du chef d’al-Qaïda, a fait appel de cette décision.

Dans son recours, elle estime que le gouvernement «n’a pas démontré que la publication des images d’une inhumation digne en mer peut raisonnablement provoquer des dégâts graves et exceptionnels à la sécurité nationale».

Elle cite notamment les photos post-mortem de Saddam Hussein qui n’ont, selon elle, pas eu d’impact.

«On ne peut pas comparer la publication d’autres photographies post-mortem avec l’impact de celle des images post-mortem de Ben Laden, fondateur d’al-Qaïda», rétorque le ministère de la Justice, dans sa réponse à la Cour.

Soulignant que l’opération contre le bunker de Ben Laden était menée par la CIA et que c’est donc le renseignement américain qui est impliqué dans ce cas, le gouvernement estime qu’il y a «suffisamment d’éléments attestant un tort réel si les documents sont publiés, et soutenant la probabilité de graves conséquences pour la sécurité nationale».

À l’audience devant la cour d’appel de Washington, Judicial Watch s’est attaché à démontrer que les photos n’avaient pas été convenablement classifiées, estimant qu’il ne fallait pas s’arrêter à «tout ce qui énerve les terroristes», selon son président Tom Fitton à CNN.

La Cour d’appel rendra son arrêt à une date non précisée.


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