"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

17 septembre 2012

Les initiés du 11-Septembre

S’il est un sujet qui a fortement intrigué les milieux financiers au lendemain du 11/9 avant d’être totalement occulté depuis 11 ans par les grands médias, c’est bien celui de la possibilité d’oprations financières frauduleuses, ce que l’on appelle des "délits d’initiés", liés aux attentats terroristes du 11-Septembre. Il faut dire que si ces faits étaient avérés, comme l’ont suggéré plusieurs travaux journalistiques ou scientifiques détaillés ici par Hicham Hamza, les implications seraient extrêmement graves puisqu’elles démontreraient une préconnaissance détaillée du modus operandi des terroristes. Voici donc, 11 ans après, l’état du débat sur ces délits d’initiés du 11/9 dans cet article illustré par une interview vidęo de l’écrivain et journaliste d’investigation Eric Laurent.




Onze ans après les attentats du World Trade Center, l’ombre d’un gigantesque délit d’initié plane toujours sur l’événement. Des spéculateurs, pour le moins avisés, ont réalisé d’importants profits suite aux attaques terroristes, en ayant misé la veille au plus juste. Enquête.

Qui savait quoi et à quel moment? Au-delà des polémiques sur les causes de l’effondrement des tours ou les carences de l’enquête officielle, le soupçon de délit d’initié relatif au 11-Septembre constitue également une énigme incontournable autour de ces attentats.

Nous savons désormais que l’administration Bush avait été prévenue de l’imminence d’attaques terroristes, c’est un fait établi. De même, de nombreux services de renseignements à travers le monde étaient informés de la menace. On peut donc en déduire que certains acteurs de la finance, proches des lieux de pouvoir, auraient pu bénéficier de ces informations ultra-sensibles. Il n’est pas exclu non plus que les terroristes eux-mêmes aient pu faire profiter certains de leurs parrains boursicoteurs. Voilà où nous en sommes. A ce jour, concernant ces spéculateurs, rien ne permet de désigner un quelconque complot d’Etat ou, à l’inverse, quelque réseau financier d’Al Qaïda. Et là réside tout le problème : onze ans après, le doute persiste sur la nature et la provenance de ces transactions.

Une étude scientifique, publiée en 2010 par l’Université de Zurich [traduite en français par ReOpen911 - NdT] et dirigée par le professeur de finance Marc Chesney, confirme le mauvais pressentiment des analystes économiques, exprimé une semaine après la tragédie, lors de la réouverture des marchés. Des spéculateurs non identifiés, opérant depuis différentes places boursières à travers le monde, ont acquis, avant le 11 septembre, le droit de vendre à un prix prédéfini les actifs des principales compagnies aériennes et d’assurances qui allaient être affectées par les attentats terroristes, et dont les actions en bourse allaient s’effondrer. La vente effective dès la chute de la valeur boursière a permis à certains d’engranger des profits colossaux.

Coïncidence extraordinaire ou décision prise en connaissance de cause? Seule une enquête exhaustive, internationale et transparente, permettrait de trancher la question. En cas de préméditation, un « délit d’initié », opération financière consistant à réaliser des gains illicites sur la vente ou le rachat d’actions en raison d’informations confidentielles, serait alors constitué.

Qui sont les spéculateurs ?

Sujet épineux, à la fois technique et politique, mais fondamental pour comprendre la genèse et le contexte des attentats. Identifier ces spéculateurs -dont certains ont opéré depuis de prestigieuses institutions financières telle la Deutsche Bank- est primordial. Il s’agit, en définitive, de remonter le circuit sinueux d’une information, plus ou moins détaillée, circulant durant l’été 2001 et concernant les cibles, les méthodes ainsi que la date d’exécution d’un acte terroriste à grande échelle. En cas d’enquête judiciaire, retracer la transmission de ce précieux secret permettrait de se rapprocher au plus près de sa source, située en amont, autour du réseau criminel constitué par les commanditaires des attentats, leurs exécutants et leurs complices. L’identité des «initiés» est un chaînon manquant, parmi tant d’autres, du 11-Septembre.

Je suis allé interroger les protagonistes qui ont tenté d’alerter l’opinion publique, ceux qui ont soulevé une partie du voile sur ce scandale politico-financier silencieux, ignoré ou réfuté par la plupart des « gendarmes boursiers ». Outre les analyses du professeur Marc Chesney, j’ai également recueilli les témoignages, entre autres, d’Eric Laurent, grand reporter et auteur de « La face cachée du 11-Septembre », et de Max Keiser, ancien trader de Wall Street, désormais reconverti dans l’édito économique pour chaînes tout-info et réalisateur d’un prochain documentaire sur ces délits d’initiés.

Enfin, bien qu’il ait décidé de ne plus aborder publiquement le sujet controversé du 11-Septembre, un célèbre journaliste d’investigation américain, Michael C. Ruppert, qui a fait l’objet d’un film au cinéma et qui fut parmi les premiers à enquêter sur cette énigme, a accepté de rompre son silence afin de me confier, dans notre correspondance via Internet, son intime conviction.

Ces échanges avec différents experts ont affermi ma volonté initiale d’explorer une piste inédite: celle consistant à identifier les groupes et les individus qui se seraient prêtés à ces fructueuses spéculations depuis Paris. Selon le rapport d’enquête de la Commission des Opérations de Bourse, publié en 2002, «les éléments recueillis n’ont pas permis de mettre en évidence que des groupes financiers liés aux instigateurs des attentats aient pu utiliser le marché de la Bourse de Paris pour réaliser des opérations sur le marché». Une conclusion d’enquête pour le moins insuffisante, accompagnée d’un curieux raisonnement : puisque les personnes identifiées n’avaient pas de lien avéré avec les structures financières proches d’Al Qaïda, elles seraient donc insoupçonnables. Or, certains témoignages «de l’intérieur», comme une déclaration «off» de l’ex-trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel, ou la révélation méconnue d’un banquier allemand, s’exprimant le 20 septembre 2001, sous couvert d’anonymat, auprès du correspondant de l’agence Reuters, suggèrent bel et bien l’existence probable de personnes « bien informées », d’initiés, parmi les opérateurs français. Si ces confidences particulières, anonymes ou « off », ne constituent pas le début d’une preuve, elles encouragent cependant davantage l’investigation de la piste parisienne.

Il en va des enquêtes comme des voyages : il importe parfois d’improviser l’itinéraire, voire de s’égarer, pour faire certaines découvertes. Je n’avais pas soupçonné, en débutant mes recherches, que la problématique du délit d’initiés autour du 11-Septembre serait autant riche en révélations. Entre autres, ces deux constats inattendus: d’une part, l’étonnante «globalisation» des transactions suspectes, attestées en Amérique du Nord, en Europe et en Asie du Sud-Est; d’autre part, l’existence d’un désaccord inhabituel entre les divers « gendarmes boursiers », prompts à enterrer officiellement l’affaire au travers d’enquêtes opaques, et la plupart des experts financiers qui jugent vraisemblable le délit d’initié autour des attentats.

Le but poursuivi à travers ce webdocumentaire est clair : pointer les incohérences et continuer à chercher, avec vous, à comprendre le 11-Septembre. Au regard de ses innombrables et funestes conséquences, il importe plus que jamais d’en dérouler toute la trame. L’enjeu, civique comme journalistique, consiste toujours à le démystifier. De toutes parts.

Hicham Hamza





Interview vidéo de l’écrivain ERIC LAURENT
A noter que la vidéo complète comporte 6 parties commentées indépendamment
sur le site original http://hichamhamza.wordpress.com/les-inities-du-11-septembre/