"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

1 septembre 2012

Les Etats-Unis ont mis fin à l'enquête sur la mort de deux personnes détenues dans des prisons secrètes de la CIA


Gul Rahman est mort dans les geôles de la CIA en novembre 2002. (photo: Keystone)




«Le ministère renonce à des poursuites car les preuves recevables (devant un tribunal, ndlr) seraient insuffisantes pour obtenir une condamnation au-delà du doute raisonnable», justifie le ministre Eric Holder dans un communiqué.

L'enquête avait débuté en août 2009 quand M. Holder avait demandé à un procureur de passer en revue les interrogatoires de la CIA menés sur 101 détenus dans des lieux tenus secrets en dehors des Etats-Unis, pour déterminer si des lois avaient été enfreintes.

«Interrogatoires musclés»?

Le procureur, John Durham, devait notamment vérifier si des «techniques d'interrogatoire musclées» non autorisées avaient été mises en oeuvre par les agents de la CIA chargés des interrogatoires.

En juin 2011, il avait recommandé la clôture de toutes les enquêtes sauf une sur les circonstances de la mort de deux détenus, dont l'identité n'a pas été révélée.

En 2002, les Etats-Unis avaient adopté dix «techniques d'interrogatoire musclé» assimilées à de la torture par de nombreuses voix critiques, avant d'obtenir des renseignements des personnes capturées et soupçonnées de liens avec Al-Qaïda.

Ces méthodes comprenaient notamment la privation de sommeil, la mise à nu du détenu ou encore la simulation de noyade, à laquelle le cerveau autoproclamé des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed, a été soumis 183 fois lors de sa détention dans une prison secrète de la CIA en Pologne entre 2003 et 2006.

Dans un communiqué, le directeur de la CIA, David Petraeus, s'est félicité de la clôture de l'enquête. «Après une enquête exhaustive sur le traitement de deux détenus en 2002-2003, le ministère de la Justice n'intentera pas de poursuites criminelles à l'encontre d'aucun personnel de l'Agence», s'est-il réjoui.