"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

1 septembre 2012

La mort de Ben Laden; le mensonge continue !


Ben Laden est mort, la foule et les médias sont en liesse. Une victoire sur le terrorisme. Tout cela est basé sur le mensonge. D’après plusieurs preuves, Ben Laden est mort au mois de décembre 2001.


« Un agent des renseignements pakistanais, qui était le principal contact avec les talibans avant le 11 septembre, a déclaré au Times qu’il avait informé le Président Pervez Musharraf que Ben Laden, dont on disait qu’il était gravement malade, était très probablement mort quelques semaines après [les bombardements de] Tora Bora, et qu’il avait été enterré dans une tombe anonyme creusée à la hâte, dans le désert Ghazni, dans l’est de l’Afghanistan. Il était trop malade pour marcher, ou même pour monter à cheval. Ses hommes ont dû l’attacher à un âne, a déclaré le brigadier Amir Sultan Tarar, plus connu de ses complices talibans sous son nom de guerre: Colonel Imam. »




Gordon Duff, un ancien Marine US l'a confirmé et « parle de sa honte et du déshonneur qu’ont représenté pour lui, et représentent encore aujourd’hui, les continuelles évocations par Bush et maintenant par Obama, de l’ennemi public numéro un, Oussama Ben Laden. » D’ailleurs Ben Laden a toujours nié être impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001, en condamnant vigoureusement ceux qui ont perpétré ces attaques. Enfin les menteurs, Bush et Obama reconnaissent publiquement aujourd’hui ce qu’ils savaient depuis des années.


le 28 septembre 2001, une quinzaine de jours après les attentats, Oussama Ben Laden a déclaré avec force :

« L’Amérique a été frappée par Dieu dans un de ses points les plus sensibles. L’Amérique est emplie de crainte, du nord au sud, d’est en ouest. Dieu en soit remercié. J’ai déjà dit ne pas être impliqué. En tant que musulman, je fais de mon mieux pour éviter de dire un mensonge. Je n’en ai pas eu connaissance… je ne considère pas non plus le fait de tuer des enfants, des femmes et d’autres humains innocents comme un acte digne d’estime. » 

Oussama Ben Laden
28/09/01




Pour l'opinion publique:

Pour couvrir le mensonge des guerres d’Afghanistan et d’Irak (Lybie, Syrie, Iran etc.) en justifiant ainsi les pertes humaines et les milliards en dépenses militaires. Tant que l’ennemi numéro un n’est pas abattu, il faut que l’Amérique se défende. Maintenant l’Amérique peut se retirer honorablement de l’Irak et de l’Afghanistan, sans pour autant renoncer à sa lutte contre le terrorisme.

Tant que l’ennemi est vivant, toutes les guerres, les frappes militaires, les invasions, les tueries, les tortures Guantanaméennes sont permises, et les criminels qui en sont les auteurs-décideurs sont couverts : les Bush, Cheney, Rumsfeld, McChrystal, Obama, Clinton, etc. Sans ce mensonge bien orchestré et planifié, tous ces gens auraient été accusés de crime de guerre contre l’humanité et seraient aujourd’hui derrière les barreaux.

Et la communauté internationale est satisfaite. Le peuple américain a été floué. Aussitôt tué, Ben Laden est immergé dans la mer, sans que personne ne l’est vu, pas de photos, pas de vidéos, pas de témoins, en un mot pas de preuves. C’est compréhensible, car il est mort depuis le 13 décembre 2001 et les autorités américaines ne pouvaient plus revenir en arrière. Voilà un merveilleux scénario construit sur un mensonge à l’américaine !

L’annonce officielle de la mort d’Oussama Ben Laden donne lieu à toutes sortes de polémiques. Elles focalisent l’attention sur des détails de la narration pour mieux masquer les décisions stratégiques de Washington. Cette annonce était devenue indispensable depuis que les hommes de Ben Laden ont été incorporés aux opérations de l’OTAN en Libye et à celles de la CIA en Syrie. Seule la disparition de leur ancien chef virtuel permet de leur restituer le label de « combattants de la liberté » dont ils jouissaient à l’époque soviétique.

Pourquoi cesser de faire vivre Oussama Ben Laden ? La question politique principale est de savoir pourquoi les États-Unis ont décidé de cesser de faire vivre le personnage mythique qu’ils avaient créé —l’homme étant quant à lui mort depuis une décennie— ?

Simplement parce que les combattants de Ben Laden sont mobilisés depuis plusieurs mois dans des opérations où ils ne doivent plus apparaître comme des ennemis des États-Unis, mais au contraire comme des alliés. Il n’y avait pas d’autre moyen de justifier cet apparent revirement que d’éliminer leur commandant virtuel.

Sans aucun doute, dans les prochains mois, les chaînes de télévisions internationales nous expliqueront que les jihadistes qui combattaient jadis aux côtés de la CIA en Afghanistan, en Bosnie et en Tchétchénie contre Soviétiques et Russes, se sont égarés dans le terrorisme international ; que leurs yeux se sont ouverts à la mort de Ben Laden, et qu’ils peuvent poursuivre sereins leur combat aux côtés de « l’Amérique », en Libye, en Syrie, au Yémen et à Bahreïn.

Il ne sera donc plus nécessaire d’expliquer le dessous des cartes à des gens un peu primaires comme ce brave général Carter Ham. On se souvient du désarroi du commandant en chef de l’US AfriCom, aux premiers jours de l’opération « Aube de l’Odyssée » : il avait refusé de livrer des armes aux rebelles libyens parce que nombre d’entre eux étaient des membres d’al-Qaeda revenant d’Irak. Son autorité avait immédiatement été transférée à l’OTAN, habituée à gérer les opérations secrètes incluant des combattants de Ben Laden.

Dans la contre-révolution en cours au Proche-Orient, les États-Unis et Israël rejouent la partition de tous les empires coloniaux avant eux : s’appuyer sur l’intégrisme religieux pour mater le nationalisme. La seule nouveauté du dispositif est qu’ils veulent à la fois utiliser les combattants wahhabites de Ben Laden comme bras armé et des takfiristes recrutés au sein des Frères musulmans comme vitrine politique. Cette fusion sera complexe, notamment pour inclure la branche palestinienne des Frères musulmans, le Hamas, qui —pour le moment— ne l’entend pas de cette oreille. Le leadership de ce nouveau mouvement a été confié au « consultant religieux » d’Al-Jazeera, le cheikh Youssef al-Qardaoui, qui appelle tous les jours sur les ondes au renversement de Mouammar Khadafi et de Bachar el-Assad.




Le cheikh Youssef al-Qardawi lors de la manifestation de la victoire, le 18 février 2011 sur la place Tahrir du Caire. Partisan d’une sorte d’alliance du sabre et du goupillon, il préconise un pacte entre les Frères musulmans et l’armée, et une application obscurantiste de la Sharia et de ses châtiments. Dans cette perspective, ils ont organisé le retour d’Al-Qardaoui dans son pays natal. Lors de la manifestation de la victoire, le 18 février dernier, ils ont interdit de podium les héros de la place Tahrir et lui ont permis de s’exprimer à leur place devant une foule de près de 2 millions de personnes. Le prêcheur a alors eu tout le loisir de détourner la révolution égyptienne pour l’éloigner du nationalisme nassérien et de l’anti-sionisme khomeiniste. Sous son influence, les Égyptiens ont renoncé à élire une assemblée constituante et ont au contraire amendé le texte fondamental pour proclamer l’islam religion d’État.


Réorganisation à Washington 

Dans Rambo III (1988), l’icône de l’impérialisme américain va sauver le colonel Trautman prisonnier des tortionnaires soviétiques en Afghanistan. Il fait la connaissance des moujahidines de Ben Laden et fraternise avec eux dans l’anticommunisme.Jadis les compagnons de Ben Laden étaient des « combattants de la liberté  ». C’était à l’époque où la Fondation Héritage organisait des collectes de fonds pour soutenir le jihad du milliardaire anti-communiste, l’époque où —à Hollywood— Rambo aidait ceux qui ne s’appelaient pas encore les membres d’Al-Qaeda à vaincre l’Armée rouge.

Aujourd’hui, ils sont à nouveaux des « combattants de la liberté » lorsqu’ils indiquent à l’OTAN les cibles à bombarder sur le sol libyen, ou lorsqu’ils tirent au hasard sur la foule et les forces de l’ordre en Syrie.

Pour coordonner leur travail et celui des forces US, des changements de fonds ont déjà eu lieu à Riyad. Le clan des Saidairis a imposé le retour du prince Bandar et l’envoi des « Aigles de Nayef » pour massacrer les manifestants de Bahreïn et raser les mosquées chiites. Mais les changements d’organigrammes les plus importants sont en cours à Washington.

Le général David Petraeus, qui commandait le CentCom et utilisait les réseaux Ben Laden pour faire assassiner les opposants irakiens, est nommé directeur de la CIA. Il faut en conclure que l’administration Obama souhaite réduire son engagement militaire au profit des actions secrètes. 

Léon Panetta, le directeur sortant de la CIA, devient quant à lui secrétaire à la Défense ; un poste réservé aux anciens membres de la Commission Baker-Hamilton, dont il faisait effectivement partie avec son ami Robert Gates. Il sera chargé de limiter les engagements militaires au sol, hormis ceux des forces spéciales.

L’annonce officielle, avec près d’une décennie de retard, de la mort d’Oussama Ben Laden conclut un cycle et en ouvre un nouveau. Son personnage avait été le fer de lance de l’action secrète contre l’influence soviétique, puis russe, avant de devenir le propagandiste du choc des civilisations le 11-Septembre et d’être utilisé pour éliminer la résistance en Irak. Usé, il n’était pas recyclable alors que ses combattants l’étaient. Ils seront désormais affectés au détournement du « Printemps arabe » et à la lutte contre l’Axe de la Résistance (Iran, Syrie, Hezbollah, Hamas).

TF121