"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

18 mai 2012

La Chambre des représentants américaine a rejeté un amendement permettant de mettre fin à la détention militaire illimitée de suspects d'actes de terrorisme arrêtés sur le sol des Etats-Unis


Cet amendement à un vaste projet de loi de finances du Pentagone a reçu 182 voix pour et 238 contre. Il aurait interdit le transfert aux autorités militaires et la détention illimitée de suspects d'actes de terrorisme arrêtés sur le territoire américain.

«Le gouvernement américain ne peut pas garder en prison des citoyens sans les mettre en cause pour des crimes spécifiques et sans prouver leur culpabilité au-delà du doute raisonnable», écrivent les auteurs de l'amendement, le démocrate Adam Smith et le républicain Justin Amash, dans un éditorial publié jeudi dans le journal «Politico».

Malgré cette rare alliance entre un démocrate et un républicain, le texte a été rejeté car une majorité de républicains ont refusé de suivre leurs collègues.


Le président Barack Obama avait promulgué une loi de financement du Pentagone le 31 décembre où figurait la détention illimitée y compris celle de citoyens américains. Mais la mesure avait été atténuée par le président qui avait précisé par décret que cette option n'aurait lieu qu'en ultime recours.

La chef des démocrates de la Chambre, Nancy Pelosi, a déclaré vendredi dans un communiqué: «Je suis déçue que les républicains de la Chambre n'aient pas rejoint la grande majorité des démocrates qui soutenaient cet amendement visant à aligner de nouveau la politique de détention avec la constitution américaine».

Pour nombre de républicains du Congrès, comme l'influent sénateur John McCain, la mesure proposée à la Chambre aurait «lié les mains du président et de son successeur en obligeant les suspects de terrorisme arrêtés aux Etats-Unis à être traduits devant la justice de droit commun».

La Chambre approuve la vente de 66 avions de combat à Taïwan

La Chambre des représentants américaine a voté pour autoriser la vente par les Etats-Unis à Taïwan de 66 avions de combat, les élus affirmant que cette opération pourrait combler le retard militaire de l'île face à la Chine.

L'amendement, visant à forcer l'administration du président Barack Obama à autoriser cette vente, a été adopté jeudi soir par la Chambre à majorité républicaine dans le cadre d'un vaste projet de loi de finances du Pentagone. Mais le texte doit encore être approuvé par le Sénat, dominé par les démocrates.

Il prévoit de demander à l'administration Obama d'approuver la requête de Taïwan d'acheter 66 nouveaux avions F16C/D, en plus des plans actuels visant à moderniser des appareils en service dans l'armée de l'air taïwanaise.

L'auteur de la mesure, la représentante Kay Granger, a estimé que Taïwan avait besoin de davantage qu'une modernisation de sa flotte pour faire face à la menace grandissante de la Chine.

«La vente de F16 à Taïwan assure que notre allié stratégique dans le Pacifique possède la capacité de défendre son propre espace aérien», a écrit Mme Granger dans un communiqué.

Le Pentagone avait informé le Congrès en septembre de son accord pour la modernisation de chasseurs F-16 de l'armée de l'air taïwanaise pour un montant de 5,8 milliards de dollars, comprenant de nouveaux équipements, du soutien logistique et de la formation. L'annonce avait provoqué une réaction courroucée de la part de Pékin.

Au lendemain de cette annonce, le Sénat avait rejeté une proposition visant à obliger le président Barack Obama à vendre à Taïwan les 66 avions de chasse F-16 américains neufs.

AFP