"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

29 septembre 2011

Le ‘Secret Service’ simulait des crashs d’avions sur la Maison-Blanche bien avant les attentats du 11/9

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En dépit des affirmations du gouvernement des États-Unis pour qui les événements du 11-Septembre étaient inattendus, depuis 1998 le Secret Service « faisait s’écraser des avions sur la Maison-Blanche [...] dans un programme de simulation fourni par l’armée, au cours d’exercices d’entraînement, » selon un agent à la retraite du Secret Service impliqué dans la mise en œuvre de ces simulations [NdT - L'agence gouvernementale du United States Secret Service assure notamment la sécurité des plus hauts représentants de l'État fédéral et de leur famille, ainsi que de leurs résidences officielles]. Quand cet agent apprit, en compagnie de ses collègues, qu’un avion venait de percuter le World Trade Center le matin du 11 septembre 2001, une de ses collègues pointa le doigt dans sa direction et lui fit ce commentaire : « Vous savez tout sur ça. » [1]

L’existence des simulations de crashs d’avions a été révélée par Paul Nenninger, employé au Secret Service pendant 26 ans, dans un chapitre qu’il a écrit pour un livre paru en 2005. En 1997, Nenninger avait été assigné au Centre d’entraînement James J. Rowley du Secret Service, juste en dehors de Washington DC, à Beltsville dans le Maryland, où il a travaillé comme manager du programme chargé du Laboratoire de modélisation d’incident et de sécurité (SIMLAB) [2].

Nenninger écrit que le matin du 11-Septembre, il se trouvait au quartier général du Secret Service à Washington pour une réunion de direction. Une des dernières personnes arrivées à la réunion annonça qu’un avion s’était crashé contre le World Trade Center. « En face de moi était assise une femme qui était auparavant agent spécial chargée de la Maison-Blanche », écrit Nenninger. « Elle me désigna du doigt en disant « Vous savez tout sur ça. » Nenninger expliqua alors à l’attention des autres personnes présentes « que le centre d’entraînement faisait se crasher des avions sur la Maison Blanche depuis1998 dans un programme de simulation fourni par l’armée. Il s’agissait de tester les réponses en matière de sécurité des différentes agences qui interagissent entre elles pour assurer la sécurité et le soutien à la Maison Blanche. » [3]

JCATS, LE LOGICIEL DE « CONFLIT COORDONNÉ ET SIMULATION TACTIQUE »

Pour les simulations d’entraînements auxquelles participait Nenninger, le Secret Service avait ce que Nenninger décrit comme « un très bon type de logiciel analytique » appelé Conflit coordonné et simulation tactique (JCATS), développé par le Laboratoire national Lawrence Livermore [4]. Le Laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL) en Californie est un institut de recherche de sciences et de technologie appliquées à la sécurité nationale [5]. Il a établi une relation durable avec le département de la Défense des États-Unis en matière de recherche et développement pour les technologies avancées de défense.

Le JCATS a été dévoilé par les informaticiens du LLNL en 1997 et était à l’époque le plus puissant programme de combat existant en laboratoire. Il a été distribué au Secret Service par le Joint Warfighting Center à Fort Monroe en Virginie, qui était le sponsor du programme du département de la Défense. Début 2000, en plus du Secret Service, le JCATS était aussi utilisé par les Forces de sécurité de l’Air Force, le Commandement des opérations spéciales, les Marines, et l’Armée [7].

Les simulations du JCATS étaient particulièrement populaires parmi les unités des opérations spéciales du Secret Service. Nenninger écrit que ces unités « remarquèrent que leurs homologues militaires utilisaient un logiciel similaire et, quand c’était possible, elles ne lançaient pas d’opération sans avoir eu l’occasion de la simuler, en demandant toujours plus de temps à passer au SIMLAB. » [8]

L’armée des États-Unis utilisait le JCATS « d’abord pour l’entraînement individuel des commandants en opération et sur les tactiques de guerre, » d’après le magazine du LLNL, Science & Technology Review. Avec le JCATS, « des simulations de guerre (wargames) » qui étaient « extrêmement précises », fournissant ainsi « un entraînement crédible et directement applicable », pouvaient être « réglées pour simuler des situations de combat, avec des équipes d’officiers jouant les différents camps. » [9] Entre autres occasions, le JCATS fut utilisé pour répéter des options de combat possibles dans le cadre du conflit du Kosovo en 1999. Mais aussi bien que des scénarii de combat, le JCATS pouvait simuler des exercices pour des objectifs de contre-terrorisme, de libération d’otages, et de sécurité de site [10].

LE SECRET SERVICE A RÉALISÉ DES EXERCICES DE « PRÉPARATION POUR DES ATTAQUES TERRORISTES SUR LA MAISON BLANCHE »

Nenninger n’indique pas explicitement que dans les exercices du Secret Service les crashs simulés d’avion faisaient partie d’une fausse attaque terroriste, plutôt que d’un simple accident aérien par exemple. Cependant, ce qu’il écrit suggère que cela a été le cas. Nenninger demande : « Pouvez-vous imaginer crasher vraiment des avions contre les bâtiments ? » À quoi il ajoute que « les simulations vous permettent de mettre en pratique quelque chose que l’on ne pourrait pas faire dans le monde réel [...] et [...] vous permettent aussi de suivre des scénarii pouvant être exécutés par un terroriste ou un autre déséquilibré. » On peut présumer ainsi que les simulations informatiques de crashs d’avion sur la Maison Blanche étaient basées autour du scénario d’un crash causé par « un terroriste ou un autre déséquilibré. » [11]

À l’appui de cette interprétation, le secrétaire au Trésor de l’époque, Paul O’Neill a témoigné en mai 2001 du fait que le Service Secret avait conduit « des exercices inter-agences sur table en préparation d’attaques terroristes sur la Maison Blanche. » (Toutefois, O’Neill n’a pas spécifié si les exercices auxquels il faisait référence incluaient des simulations de crashs d’avion sur la Maison Blanche.)

LE POSSIBLE RÔLE DE SIMULATIONS INFORMATIQUES DANS LA PLANIFICATION DES ATTAQUES DU 11-SEPTEMBRE

Si, comme cela a été suggéré, des individus dévoyés travaillant au sein d’agences militaires ou d’autres agences gouvernementales états-uniennes sont responsables de la planification et de l’exécution des attaques du 11-Septembre, le JCATS pourrait avoir été un outil commode pour le leur permettre. Le JCATS pourrait avoir servi à identifier les faiblesses dans la sécurité du World Trade Center, rendant ainsi plus facile aux opérateurs la tâche d’introduire et de poser les explosifs utilisés pour faire s’effondrer les tours. Science & Technology Review précisait que JCATS était « idéalement conçu » pour l’évaluation de la sécurité d’un site. Le laboratoire LLNL lui-même a eu recours au logiciel pour « évaluer l’efficacité des défenses physiques existantes et des actions de réponse devant différentes menaces. » [13]

Il serait important de découvrir si les agences qui ont utilisé le JCATS avaient déjà mené des simulations d’attaques sur le World Trade Center et le Pentagone avant le 11-Septembre. C’est certainement une éventualité à considérer, dans la mesure où comme le précisait Science & Technology Review « Le réalisme des simulations du JCATS dans les cadres urbains le rend extrêmement précieux pour évaluer et renforcer la sécurité des sites pour nombre de bâtiments du gouvernement. » En outre, le JCATS permettait aux utilisateurs de « récupérer les plans de bâtiments spécifiques pour des exercices d’opérations militaires en milieu urbain ou de sécurité de site. » [14]

Les simulations de JCATS pourraient aussi avoir identifié les faiblesses dans la défense aérienne des États-Unis, et avoir aidé à déterminer comment ces faiblesses pouvaient être exploitées afin que la nation ne se trouve plus protégée pendant une attaque aérienne. En effet, Nenninger indique que pour les exercices dans lesquels il était impliqué au Secret Service, le JCATS pouvait gérer « le radar FAA » – une caractéristique qui rendait apparemment le programme utile pour évaluer la défense aérienne [15].

EST-CE QUE LES SIMULATIONS DU SECRET SERVICE ONT UN LIEN AVEC LA PLANIFICATION DU 11-SEPTEMBRE ?

Il y a un nombre significatif de preuves qui suggèrent que des exercices d’entraînement menés par l’armée et d’autres agences gouvernementales ont joué un rôle important pour permettre la préparation et l’exécution des attaques [16]. Il serait donc intéressant de savoir si les exercices d’entraînement du Secret Service décrits par Paul Nenninger et qui impliquaient des simulations de crashs d’avion sur la Maison Blanche, ont joué un rôle dans la planification et /ou la perpétration des attaques. En particulier, est-ce que le Secret Service a conduit des simulations de ce type dans les semaines et les mois précédant le 11-Septembre ? Menait-il même – ou avait-il prévu de mener – une des ces simulations le jour du 11-Septembre ?

Il est peut-être important de noter que le matin du 11-Septembre un appareil suspecté de viser la Maison Blanche a été repéré à plusieurs occasions, trois semble-t-il. Juste après 9h30, des contrôleurs aériens remarquent « un appareil non identifié volant à une vitesse anormalement élevée droit sur la Maison Blanche, » d’après le Washington Post. L’appareil s’est avéré être celui qui devait ensuite impacter le Pentagone [17]. Les agents du Secret Service à la Maison Blanche ont cru à un moment que l’appareil était à moins d’une minute de l’impact sur le bâtiment [18].

De 10h02 à 10h15 environ, les officiels du gouvernement dans le Centre présidentiel des opérations d’urgence (PEOC) sous la Maison Blanche recevaient des rapports indiquant qu’un appareil apparemment détourné s’approchait de Washington. Ensuite, autour de 10h30, on informa les personnes dans le PEOC qu’un autre appareil détourné s’approchait, à moins de 8 ou 16 km. Cet appareil suspect s’avéra être juste un hélicoptère des Secours (medevac), d’après le Rapport officiel de la Commission [19].

À la lumière de la relation importante qui apparait entre les exercices d’entraînement et les événements du 11-Septembre, il serait aussi nécessaire d’examiner le rôle qu’aurait pu jouer le JCATS, un puissant programme informatique qui, dans les propres termes de Nenninger, permettait aux agences « de suivre des scénarii pouvant être exécutés par un terroriste ».

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Notes de l’auteur :
1.Paul L. Nenninger, "Simulation at the Secret Service: As Real as it Gets." In Learning Rants, Raves, and Reflections: A Collection of Passionate and Professional Perspectives, edited by Elliott Masie, pp. 175-187. San Francisco: Pfeiffer, 2005, p. 175.
2.Ibid. p. 299.
3.Ibid. p. 175.
4.Ibid. p. 176.
5.Glenn Chapman, "U.S. Lab Debuts Super Laser." Agence France-Presse, May 30, 2009.
6.Wayne Shotts, "Tapping the Full Power of Conflict Simulation." Science & Technology Review, January/February 2000.
7."Simulating Warfare is no Video Game." Science & Technology Review, January/February 2000; Paul L. Nenninger, "Simulation at the Secret Service," p. 176.
8.Paul L. Nenninger, "Simulation at the Secret Service," p. 184.
9.Wayne Shotts, "Tapping the Full Power of Conflict Simulation."
10."Simulating Warfare is no Video Game."
11.Paul L. Nenninger, "Simulation at the Secret Service," pp. 177-178.
12."Testimony of Paul H. O’Neill, Secretary of the Treasury, Before the Senate Committee on Appropriations, Subcommittee on Commerce, Justice, State, and the Judiciary." Department of the Treasury, May 8, 2001.
13.Wayne Shotts, "Tapping the Full Power of Conflict Simulation."
14."Simulating Warfare is no Video Game."
15.Paul L. Nenninger, "Simulation at the Secret Service," p. 185.
16.See, for example, "Pentagon Medics Thought 9/11 Attack Was Part of a Drill." Shoestring 9/11, June 15, 2008; "Rehearsing 9/11: How Training Exercises Foretold the Attacks of September 11." Shoestring 9/11, January 27, 2009; "Did Training Exercises Prevent Andrews Air Force Base From Responding to the 9/11 Attacks?" Shoestring 9/11, October 26, 2009; "NORAD Exercise a Year Before 9/11 Simulated a Pilot Trying to Crash a Plane into a New York Skyscraper–The United Nations Headquarters." Shoestring 9/11, July 27, 2010; "’Let’s Get Rid of This Goddamn Sim’: How NORAD Radar Screens Displayed False Tracks All Through the 9/11 Attacks." Shoestring 9/11, August 12, 2010; "Army Command Center at the Pentagon Planned to Hold Exercise in Week After 9/11 Based on a Plane Hitting the WTC." Shoestring 9/11, March 26, 2011.
17.Don Phillips, "Air Traffic Controllers Spotted Unidentified Aircraft." Washington Post, September 11, 2001; 9/11 Commission, The 9/11 Commission Report: Final Report of the National Commission on Terrorist Attacks Upon the United States. New York: W. W. Norton & Company, 2004, p. 9.
18."The Footnotes of 9/11." CNN Presents, CNN, September 11, 2011.
19.Air Threat Conference Call, Transcript. U.S. Department of Defense, September 11, 2001; 9/11 Commission, The 9/11 Commission Report, pp. 41-42.