"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

11 février 2011

11 septembre 2001, quelle est la question ?

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Quelle est la question et sur quoi doit-on se fonder pour y répondre ? Ce n’est pas la même chose de demander "qui est responsable de ces attentats ?" que de poser la question "doit-il y avoir une enquête criminelle ou non ?". Ce sont deux démarches radicalement différentes ayant en commun d’être infamantes pour le gouvernement US.

La première question exige donc d’apporter des preuves. Démontrer une responsabilité dans ces attentats est une tâche sisyphéenne ; les détracteurs et les défenseurs de la "version officielle" le savent bien. Les auteurs de ces attentats, quels qu’ils soient le savaient bien également. Pour que les faits rapportés soient décisifs ils doivent être validés dans le cadre d’une enquête à la fois officielle et indépendante de ses commanditaires. Elle seule peut solliciter les experts sur tous les scénarii crédibles et elle seule pourrait trouver et protéger suffisamment de témoins. Il y a donc une limite logique à cette question. On ne peut démontrer la nécessité de l’enquête tout en se substituant à celle ci. Je ne critique pas bien sûr l’énorme et courageux travail qui a été accompli par les "truthers", tout au contraire, il n’y a pas d’autres choix face au blackout imposé par les médias, mais il me semble qu’il faut dissocier davantage la demande d’enquête, de l’enquête elle même.

La question, "doit-il y avoir une enquête ?", de par le lourd soupçon qu’elle exprime, exige de démontrer qu’elle se pose, c’est-à-dire qu’il existe un scénario alternatif crédible. Pour cela le citoyen ne doit disposer que de sa faculté de réfléchir à partir d’un minimum de faits non contestés tels que la chronologie, le choix des cibles etc.. ainsi que de la version selon laquelle ce sont bien des avions civils qui ont percuté les tours et le Pentagone, lesquelles s’étant effondrées d’elles mêmes. Ce sera le rôle de l’enquête d’aller au-delà avec les moyens dont elle pourra disposer.

Comment démontrer la nécessité de cette enquête dans ce cadre restreint ?

Je me permets de vous soumettre l’ébauche de cette démonstration (déjà postée sur ce site en partie dans un commentaire il y a quelques temps). Disons que c’est une autre manière d’aborder la question.

Quelles sont les conditions nécessaires et suffisantes pour qu’un scénario alternatif soit crédible ?

Enonçons ces trois conditions :

A/ Le mobile : qu’il existe un second suspect avec un mobile suffisant compte tenu des risques d’une telle opération et de sa criminalité.

B/ L’alibi : qu’il existe au moins un scénario dans lequel ce suspect ait eu la possibilité logistique de réaliser cette opération tout en préservant une confidentialité suffisante dans le contexte créé par l’évènement.

C/ Les pièces à convictions : qu’il existe des faits qui en eux même ne prouvent rien mais qui pointent vers ce second suspect ; des faits dont la réalité n’est remise en cause par personne.

Si ces trois conditions sont remplies, j’estime que l’on a démontré la nécessité d’une enquête criminelle (et non simplement technique) et donc démontré le devoir pour chaque journaliste qui traite de cette question de soutenir cette demande d’enquête.

Voici un scénario qui répond à ces trois exigences :

Désignons par la lettre X le second suspect, soit le cas d’un complot interne. X est celui qui a donné son aval à l’opération. Dans le cas qui nous occupe X appartient nécessairement à l’administration américaine. On imagine mal qu’une telle opération puisse être réalisée sans l’aval d’un membre au moins du gouvernement.
Il faut donc démontrer que :

A/ Le mobile : que X ait un raison suffisante pour entreprendre une opération aussi risquée et aussi meurtrière.

B/ L’alibi : Qu’il avait la possibilité de le réaliser sans que cela se sache.

C/ Les pièces à convictions : que certains éléments, s’ils ne prouvent rien, pointent plutôt dans sa direction.

Le mobile.

Pour évaluer la crédibilité du mobile il faut mettre en rapport d’un coté la situation des Etats Unis à la fin des années 90 et de l’autre le nombre de victimes que X pouvait envisager lorsque le projet lui a été présenté.

Le premier terme de ce rapport est assez connu, je n’y reviendrai pas en détail, n’étant pas spécialiste des questions géostratégiques. Il n’est pas besoin de démontrer la volonté américaine de conserver et d’étendre leur suprématie, elle est nécessaire à leur économie et leur sécurité. Cette volonté a été formulée clairement et publiée par des personnalités au pouvoir. Face à l’émergence de la Chine comme menace pour leur leadership mondial, entretenir une guerre permanente dans la région du Proche-Orient permettrait peut être aux Etats unis de circonscrire la zone d’influence de la Chine et de la Russie.

Depuis des décennies la première puissance du monde est dépendante sur le plan énergétique de pays producteurs qui lui sont culturellement hostiles. Jusqu’à la fin des années 90, le commerce du gaz et du pétrole pouvait se dérouler pacifiquement. Maintenant ces pays producteurs ont le choix de commercer avec la Chine et l’Inde et seront certainement tenter de le faire ne serait-ce que pour maintenir leur cohésion sociale. Parallèlement à cela la production de gaz et de pétrole menace de se restreindre, malgré la découverte de nouveaux gisements, la production du Moyen Orient reste l’enjeu décisif. Un conflit majeur sur le plan énergétique (et plus généralement sur celui des ressources naturelles) se dessinait dès la fin des années 90. Comment penser que la première puissance militaire du monde ne souhaite pas sécuriser son approvisionnement en étant présente militairement sur les lieux de production ? Comment être présent en permanence sur des lieux étrangers sans une raison militaire, une guerre "défensive" et un alibi politique ? Comment faire accepter cette stratégie au peuple américain ? Comment lutter contre une résistance à ce projet sans modifier les lois afin de restreindre l’opposition ? Et sans répondre aux exigences du complexe militaro-industriel ? On pourrait allonger la liste, tout cela est bien connu mais pour autant est-ce un mobile suffisant aux yeux d’un homme d’état pour faire mourir des milliers d’américains en plein New York ?

Pour examiner le second terme du rapport concernant le nombre de victimes possibles, il faut tout d’abord réaliser que :

L’HYPOTHESE DE LAISSER FAIRE CE TYPE D’ATTENTAT SUR LE SOL AMERICAIN ETAIT IMPOSSIBLE.

Ce point est à mes yeux la clé de la décision. Beaucoup de ceux qui réfutent l’idée d’un complot interne acceptent de façon plus ou moins claire l’idée qu’au moins certains membres de la CIA savaient ce qui se préparait et peut-être aussi quelques membres du gouvernement. Le "laisser faire" est plus ou moins toléré dans la presse (à vrai dire c’est aussi une stratégie de défense : dans la mesure où cette hypothèse ne remet pas en question la culpabilité islamique, beaucoup estiment qu’il n’est pas utile de déstabiliser le monde médiatique occidental pour ce crime "passif").

Il y avait une menace latente d’attentat et puis celle du groupe mené par Mohammad ATTA. [Hors raisonnement. On peut imaginer qu'une enquête criminelle examinerait de plus près la possibilité que cette menace fut elle même à l'instigation de certains membres de la CIA. X ayant l'obligation de fabriquer un coupable dans le scénario que l'on examine]. Le point important est qu’en aucun cas X ne pouvait laisser l’équipe de Mohammad Atta mener son projet à terme. X pouvait faire surveiller le groupe d’Atta mais il ne pouvait contrôler le déroulement précis des faits. Or, laisser des Boeing percuter les tours du WTC en plein New York à n’importe quelle heure de la journée était impensable. Ces tours étaient occupées par en moyenne 50 000 personnes dès la fin de matinée, dont sans doute des personnalités importantes. Comment être sûr du déroulement des faits ? Comment empêcher ces avions de frapper les tours à, disons, 4h pm, et à hauteur du 20ème étage par exemple ? Dans cette hypothèse, il eut été impossible d’évacuer rapidement les occupants des tours. Cisaillées à cette hauteur, les tours se seraient effondrées en basculant comme des quilles sur le coté causant encore d’autres destruction désastreuses aux alentours. C’est quoi 10, 20, 30000 victimes ? Plus ? Une ville dévastée en moins d’une demi heure sans doute (la cause n’étant pas l’incendie mais le poids de 100 étages et le cisaillement près de la base. De même pour le Pentagone : X pouvait-il laisser un Boeing percuter l’édifice n’importe où, du coté des bureaux de Donald Rumsfeld ? Pour X l’alternative était en réalité la suivante. Empêcher par tous les moyens cet attentat meurtrier sur le sol américain ou prendre la main et se substituer à l’équipe d’Atta afin de contrôler le déroulement des opérations. Dans ce second cas, X limite le nombre des victimes et au lieu d’envoyer un message de totale vulnérabilité à ses ennemis (et d’encourager d’autres attentats), X envoie au contraire un message fort : "Cette plaie, nous pouvons nous l’infliger nous même dans le seul but de vous atteindre". Il n’était pas possible ni souhaitable de laisser cet attentat se perpétuer librement d’autant que celui ci avait de fortes chances d’échouer. Je rappelle que ceci n’est qu’un raisonnement qui vise à inclure une évaluation possible pour X du rapport entre mobile et nombre de victimes.

Si on ne prend pas en considération l’hypothèse d’une démolition contrôlée (qui reste à démontrer) on peut inclure dans ce scénario la possibilité que X ne prévoyait pas un effondrement aussi rapide des tours, celles-ci étant conçues pour résister à ce type de collision. On ne peut donc exclure que X n’ait n’envisagé que quelques centaines de morts ou même moins (les passagers et les occupants des étages concernés), c’est peut-être le nombre de victimes que ceux qui ont pensé cette opération en amont pouvait proposer (honnêtement ou non) à X. En prenant la main et en détournant quatre avions (préparés), il était alors possible de prévoir une évacuation complète dans la journée des occupants présents dans les tours et de n’envisager qu’un minimum de victimes. Les pompiers deviendraient ainsi les premiers "soldats" face à l’attaque concertée d’un pays étranger. Quel moment choisir ? A quelle hauteur frapper les tours ? La nuit, l’attentat n’aurait pas été crédible et en pleine journée il était désastreux. Il fallait que cela ait lieu le matin quand les tours n’étaient pas encore remplies et assez proche du sommet pour qu’elles ne risquent pas de basculer après l’impact. Difficile de dire le nombre de victimes qui a pu être avancé, quelques centaines, c’est beaucoup mais c’est le moins de morts possible dès lors qu’est admise la nécessité de cet attentat. Si maintenant on rapproche ce cas à l’énormité du mobile stratégique, l’avenir des Etats Unis, on peut considérer que dans ce scénario le mobile de X est suffisamment crédible.

[Hors raisonnement. Si on se place dans l'éventualité d'une démolition contrôlée, on peut conjecturer qu'un effondrement spectaculaire pouvait être programmé en fin de journée (comme pour le WTC7) sous prétexte d'incendie. L'image de cet effondrement même à vide aurait suffisamment frappé les esprits. Dans ce cas on constate que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. On sait que les conversations des pompiers étaient écoutées. Or, sur les enregistrements (rendus publiques) on apprend que les pompiers arrivés sur place envisageaient de pouvoir éteindre l'incendie (voir enregistrements sur site reopen911) dans la tour sud. X s'est donc trouvé devant l'alternative suivante : attendre l'évacuation totale des tours comme prévu, avec le risque de ne pouvoir les faire s'effondrer si l'incendie est totalement maitrisé (et peut-être de laisser découvrir les explosifs) ou bien précipiter la chute sans attendre. La tour Sud s'est effondrée 15 minutes après la déclaration du pompier. Pour comprendre la décision de X il faut l'imaginer dans le contexte de cette journée historique et de cette opération insensée. Qu'en est-il du bien et du mal dans le feu de l'action ?]

L’alibi.

On n’a pas à démontrer que X pouvait installer des explosifs dans les tours mais seulement qu’il était possible de téléguider des Boeing. Les Boeing concernés avaient tous la possibilité d’être pilotés à distance Cela pouvait se faire par satellite mais, en sollicitant moins de moyens, cela pouvait se faire à l’aide de balises placées dans les cibles et bien sûr une préparation des avions et des vols. Il est difficile je le reconnais d’évaluer la faisabilité de ce détournement, de même que la réduction du nombre de passagers mais il me semble tout aussi difficile de démontrer que ce fut impossible (et que quelques terroristes armés de cutters aient pu y parvenir).

Concernant la confidentialité, on peut faire trois remarques :

Primo un tel détournement ne nécessite pas de concevoir un vaste complot au niveau national mais seulement une équipe restreinte de personnes ayant l’habitude de ce type d’opérations. La CIA dispose de ce genre de "service", un service de renseignement n’est pas une maison de verre.

Secundo, une confidentialité totale n’était pas nécessaire. Si on regarde la situation actuelle et tout le travail accompli concernant ces attentats on voit que pour autant rien ne bouge ou presque. Nous vivons une nouvelle forme de totalitarisme dans laquelle chacun est libre de poser des questions mais où chacun est libre de ne pas y répondre. Ce n’est pas un problème d’être soupçonné, tout au contraire cela peut être perçu plus ou moins consciemment comme une force nécessaire et inavouable, une complicité collective, promesse de soumissions futures. Pour cette opération il fallait seulement s’assurer que rien ne puisse être prouvé. C’est tout.

Enfin tertio, il faut se rappeler qu’en 2001 les enquêtes sur Internet, la possibilité d’archiver des données et les vidéos, de même que leur audience était encore largement sous estimée. L’information concernant ce type d’évènement se limitait aux "informations", ce que l’on appelait "les actualités". L’oubli viendrait très vite dans l’opinion, surtout dans un pays blessé qui se retrouve en guerre, sous forte pression patriotique. C’est cela qui a été anticipé.

La confidentialité compte tenu des trois remarques pouvait être envisagée comme suffisante.

Les pièces à conviction.

Ce point a été largement développé mais il me semble que dans le cadre d’une demande d’enquête, il faut se limiter aux faits qui ne souffrent aucune discussion. On peut citer par exemple le taux de réussite de ces terroristes armés de cutters, la lenteur de réaction du Norad, le timing hallucinant face au Pentagone, la trajectoire insensée du Vol 77 compte tenu de la modeste expérience de son pilote, le témoignage de Norman Mineta, le délit d’initiés pour lequel une enquête a été demandée officiellement sans parvenir à aucune conclusion. Ces faits sont avérés, s’il ne prouvent rien en eux mêmes, ils pointent plutôt en direction de X que de Ben Laden. Ce ne sont que des pièces à convictions mais c’est seulement ce qui est requis.

Ma conclusion est donc que les trois conditions sont satisfaites sans faire intervenir nécessairement des spéculations telles que la démolition contrôlée des tours (même si une avalanches d’indices pointent dans cette direction), un missile (improbable) sur le Pentagone etc… Il existe un second suspect, son mobile peut-être considéré comme crédible, il avait la possibilité de mener cette opération sans que l’on puisse l’accuser et certains faits avérés pointent en sa direction. L’enquête s’impose donc. Par conséquent tous les journalistes qui font obstacle à l’ouverture d’une enquête criminelle d’une manière ou d’une autre, seront complices de ce crime si celui-ci venait à être démontré.

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