"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

17 septembre 2010

les Etats-Unis devraient autoriser une enquête impartiale sur le 11/9

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Neuf ans se sont écoulés depuis que l’Amérique a été attaquée; pourtant, à New York et en Pennsylvanie, les cérémonies commémorant ceux qui sont morts le 11 Septembre 2001 sont plus poignantes que jamais. Personne ne niera que le 11/9 a secoué le coeur des Etats-Unis ni que son évocation a le pouvoir de faire pleurer les Américains.

En effet, les sensibilités étant toujours aussi vives aux États-Unis, 70 pour cent de la population est réticente à voir un centre culturel islamique à deux blocs de l’endroit où les Twin Towers du World Trade Center touchaient le ciel.

Peu de personnes pourraient nier que la réponse de l’administration Bush à la tragédie a changé le monde. Lorsque Washington, réalisant à quel point le pays était vulnérable et en réponse aux appels à la vengeance, a lancé l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak, a initié la «guerre contre le terrorisme», a ouvert des goulags pour la détention de (personnes) suspectées de terrorisme, s’est engagé dans la libre utilisation de la torture, a foulé aux pieds les conventions de Genève et soumis les simples citoyens à de grossières atteintes à la vie privée et aux libertés civiles.

De fait, le 11/9 et ses répercussions n’ont pas été, et ne sont toujours pas une mince affaire. D’une façon ou d’une autre, ce jour-là a affecté presque tout le monde sur la planète, des milliers de soldats de la coalition et de l’Otan sont tombés, comme un million de civils afghans et irakiens. Cependant, pour d’étranges raisons, il n’y a jamais eu d’enquête approfondie et impartiale sur ce jour là ni sur les événements qui l’ y ont menés.

Encore plus curieux est l’apathie collective affichée par les américains pour découvrir ce qui s’est réellement passé, surtout lorsque tant d’anomalies en contradiction avec les explications officielles ont été consignées dans d’innombrables rapports, livres et documentaires réalisés par des chercheurs, invariablement taxés de fous théoriciens de la conspiration.

Les sceptiques peuvent ou non relever de la frange extrémiste. Néanmoins, de nombreuses questions toujours sans réponses sont parfaitement d’actualité car, malheureusement, la Commission du 11/9 mise en place pour "préparer un compte rendu total et complet sur les circonstances entourant les attaques du 11 Septembre 2001", en produisant un rapport avec plus de trous que le gruyère, n’a pas fait son travail.

Par exemple, j’aimerais savoir pourquoi le commandement de la Défense Aérienne nord-américaine (NORAD) et l’Andrews Air Force Base n’ont pu intercepter l’avion rebelle; comment les passagers ont pu appeler les membres de leur famille avec des téléphones cellulaires à 30.000 pieds, pourquoi la BBC, habituellement scrupuleuse, a indiqué que plusieurs des pirates présumés étaient en vie bien après l’événement, et, plus important encore, qu’est-ce qui a fait tomber le WTC 7, une tour qui n’a pas été frappée ? Aussi, pourquoi les preuves légales ont-elles été hâtivement expédiées en Chine pour être transformées en couverts ?

Lorsque l’ancien membre du Congrès américain, Cynthia McKinney a osé défier la ligne officielle en 2002, elle s’est vue taxée d’anti-patriotisme et a perdu son siège cette même année.

Au bout de neuf ans les passions se calment et le temps éteint les émotions brutes; pourtant personne en haute autorité ne frappe à la porte de la Maison Blanche de Barack Obama pour obtenir des réponses. Cet apparent désintérêt pourrait provenir de la crainte d’être perçu comme anti-américain. Sinon, il se peut que les Américains ne peuvent tout simplement pas concevoir que des magouilles soient possibles au sein du gouvernement, tandis que ceux qui le peuvent préfèrent ne rien savoir.

Cependant, parce que les répercussions du 11/ 9 ont empiété sur tant de vies, elles ne devraient pas être considérées dans un contexte exclusivement américain, mais devraient être étudiées par un organisme international respecté tel que la Cour pénale internationale de La Haye ou l’Organisation des Nations Unies qui a mis en place des tribunaux pour enquêter sur les crimes de guerre commis en Sierra Leone, sur les violations des Droits de l’Homme en ex-Yougoslavie et sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Il me semble que si l’ONU s’attelle à punir le(s) tueur (s) d’un individu libanais, il ne devrait y avoir aucun obstacle à son lancement d’une enquête sur le 11/9. De la même manière que le tribunal pour le meurtre de Hariri n’a pas encore déterminé qui était derrière, on ne sait avec certitude qui a fomenté le 11/9.

Tout le monde suppose qu’il s’agit d’Oussama Ben Laden, mais bien que son nom apparaisse sur le site du FBI dans le cadre d’autres crimes, il n’est pas recherché pour le 11/9, par absence de preuve selon le FBI. Ce qui est choquant en soi lorsque l’on sait que la guerre en Afghanistan a été menée pour l’extirper de sa grotte. Assurément, la meilleure façon de rendre hommage aux âmes des 2976 victimes serait que la communauté internationale se réunisse pour faire taire les théoriciens du complot – du moins – avec des faits concrets et des explications convaincantes.

Si le gouvernement américain n’a rien à cacher, il devrait le prouver, d’abord avec l’approbation d’un tribunal de l’ONU puis en donnant à ses procureurs les moyens d’une pleine coopération en matière de témoins et de documentation.

Mais les Américains ôteront-ils leurs lunettes roses suffisamment longtemps pour exiger la vérité sur 11/9 ? Peut-être pas ! Comme l’a dit le grand philosophe et poète américain Ralph Waldo Emerson : "Dieu offre à chaque esprit le choix entre la vérité et le repos. Prenez ce qui vous s’il vous plaît, vous ne pourrez jamais avoir les deux. "

Linda S. Heard
Ecrivain, analyste politique et journaliste spécialiste du Moyen- Orient