"Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'Opinion" Paul Valéry

22 février 2010

Terreur à l’anthrax, l’enquête est terminée

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L’enquête fédérale sur les lettres empoisonnées à l’anthrax (maladie du charbon) qui avaient fait cinq morts en 2001 et en avaient rendu malade 17 aux Etats-Unis, la plus grande enquête jamais lancée par le FBI (police fédérale) qui avait mobilisé des centaines d’hommes, est officiellement terminée. Elle a duré près de huit ans et demi, plus de 1.000 pistes ont été explorées et plus de 10.000 personnes interrogées. Le résultat est pourtant contesté.

Selon les autorités américaines, l’auteur de ces attaques et d’une campagne de terreur à la poudre blanche sur le sol des Etats-Unis au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 s’est suicidé.

Dans un communiqué commun, le ministère de la Justice, le FBI et le service d’enquête de la poste concluent que l’auteur des courriers empoisonnés avec des armes bactériologiques, Bruce Ivins, « a agi seul pour concevoir et exécuter ces attentats ». Il n’a jamais été arrêté et l’enquête a longtemps piétiné au point que de nombreux doutes subsistent aujourd’hui. Cette affaire aura été longtemps considérée comme l’un des plus grands fiascos de l’histoire du FBI.

Bruce Ivins s’est suicidé le 29 juillet 2008 tandis que la justice américaine était sur le point de le mettre en examen. Il a toujours nié être l’auteur des lettres à l’anthrax et sa famille et ses proches ont toujours rejeté les accusations.

Ces fameuses lettres ont été envoyées en septembre et en octobre 2001 depuis les Etats-Unis vers différents médias en Floride et à New York et différents élus à Washington. Elles avaient provoqué une psychose dans le pays et contaminé des centres postaux.

Les enquêteurs ont rendu leurs conclusions via un document de 92 pages qui n’est pas parvenu à convaincre de nombreux observateurs. Selon eux, la montagne de documents ne comble pas les trous de l’enquête. «Les preuves que le FBI apporte n’auraient pas, je pense, tenu devant un tribunal», déclare le Représentant démocrate Rush Holt dont la circonscription dans le New Jersey comprend la boite à lettres de l’université de Princeton d’où sont partis les courriers piégés. « Mais parce que leur principal suspect est mort et qu’ils n’ont pas à le présenter à la justice, ils semblent satisfaits avec une affaire tout juste circonstancielle », ajoute-t-il.

L’avocat de Bruce Ivins, Paul Kemp, estime qu’il n’y a rien de nouveau dans les conclusions publiques de l’enquête. «Tout ce qu’ils ont confirmé est qu’ils le soupçonnaient après avoir découvert qu’il avait des problèmes psychologiques. Cela ne remplace pas des preuves».
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slate.fr